Un poison nommé Wanda
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elea
echalot-lover
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Un poison nommé Wanda
Un » poison » nommé Wanda
Avril 1967, j'ai onze ans. Je suis hospitalisé à Paris. C'est grave, je risque gros. Je le sais confusément. La clinique où je suis échoué est tenue par des religieuses. L'ambiance est à l'avenant. Triste, pieuse, affligeante ! J'ai le cœur gros. Je m'ennuie de mon village, de mon école ! On me prend en pitié. De cette époque, je hais les apitoiements. La seule qui m'amuse c'est Wanda. Wanda est une "fille de salle" comme on dit à l'époque ! Mais Wanda est gentille, elle ne connaît rien à la campagne et me questionne sur la traite des vaches, les tracteurs ... Cela l'amuse beaucoup ! Je suis trop jeune pour comprendre qu'avec son accent et son prénom, elle vient d'un autre monde. Pour moi, le monde se résume en deux lieux,mon village et Paris. Wanda doit avoir vingt ans à peu près. Nous sommes un an avant Mai 68 et Wanda a un lourd secret à garder : elle se maquille ! Inconcevable pour les religieuses d'alors. Elle doit avoir aussi un amoureux qu'il l'attend à la sortie, car Wanda se refait une beauté en douce avant de sortir. Je le sais car un soir, elle m'a pris par la main et emmené dans les toilettes des filles ! Là, elle s'enferme avec moi dans un lavabo et sort de son sac des petites boîtes mystérieuses. Tu sais ce que c'est me dit-elle ? Non ! Du maquillage ! Cela ne me diit rien ! Et la voilà qui commence à se poudrer, s'étirer les cils avec du rimmel, se mettre du rouge à lèvres. Quelqu'un entre dans les toilettes. On se fige tous les deux spontanément. Bruitage évocateur dans le cabinet proche, on pouffe. La personne sort. On s'esclaffe. Wanda ouvre la porte et me fait sortir; Excuse-moi, dit-elle, je dois me changer. La porte reste entrebâillée et je risque un œil, vision d'un torse et d'un soutien-gorge ! Je suis cramoisi. Cinq minutes après, elle sort. "T'es encore là toi ? " me dit-elle; File, tu vas nous faire repérer ! Je rejoins ma chambre. Je la vois qui s'enfuit en priant le Ciel de ne pas croiser de bonnes sœurs ! Le lendemain elle reprend son service sans artifices, elle me glisse à l'oreille "alors comment tu m'as trouvée hier ? J'étais belle ? Bêtement je dis oui, elle m'embrasse sur le front. "Je t'aime bien mon petit paysan" me dit-elle. Rapidement, on me change de service, en vue de l'intervention. Je ne verrai jamais plus Wanda. Un an est passé. C'est le mois de Mai 68. A la télé, toutes les filles que je vois, dans la rue ont toutes un air de Wanda ! J'espère qu'elle peut enfin arriver maquillée !
Avril 1967, j'ai onze ans. Je suis hospitalisé à Paris. C'est grave, je risque gros. Je le sais confusément. La clinique où je suis échoué est tenue par des religieuses. L'ambiance est à l'avenant. Triste, pieuse, affligeante ! J'ai le cœur gros. Je m'ennuie de mon village, de mon école ! On me prend en pitié. De cette époque, je hais les apitoiements. La seule qui m'amuse c'est Wanda. Wanda est une "fille de salle" comme on dit à l'époque ! Mais Wanda est gentille, elle ne connaît rien à la campagne et me questionne sur la traite des vaches, les tracteurs ... Cela l'amuse beaucoup ! Je suis trop jeune pour comprendre qu'avec son accent et son prénom, elle vient d'un autre monde. Pour moi, le monde se résume en deux lieux,mon village et Paris. Wanda doit avoir vingt ans à peu près. Nous sommes un an avant Mai 68 et Wanda a un lourd secret à garder : elle se maquille ! Inconcevable pour les religieuses d'alors. Elle doit avoir aussi un amoureux qu'il l'attend à la sortie, car Wanda se refait une beauté en douce avant de sortir. Je le sais car un soir, elle m'a pris par la main et emmené dans les toilettes des filles ! Là, elle s'enferme avec moi dans un lavabo et sort de son sac des petites boîtes mystérieuses. Tu sais ce que c'est me dit-elle ? Non ! Du maquillage ! Cela ne me diit rien ! Et la voilà qui commence à se poudrer, s'étirer les cils avec du rimmel, se mettre du rouge à lèvres. Quelqu'un entre dans les toilettes. On se fige tous les deux spontanément. Bruitage évocateur dans le cabinet proche, on pouffe. La personne sort. On s'esclaffe. Wanda ouvre la porte et me fait sortir; Excuse-moi, dit-elle, je dois me changer. La porte reste entrebâillée et je risque un œil, vision d'un torse et d'un soutien-gorge ! Je suis cramoisi. Cinq minutes après, elle sort. "T'es encore là toi ? " me dit-elle; File, tu vas nous faire repérer ! Je rejoins ma chambre. Je la vois qui s'enfuit en priant le Ciel de ne pas croiser de bonnes sœurs ! Le lendemain elle reprend son service sans artifices, elle me glisse à l'oreille "alors comment tu m'as trouvée hier ? J'étais belle ? Bêtement je dis oui, elle m'embrasse sur le front. "Je t'aime bien mon petit paysan" me dit-elle. Rapidement, on me change de service, en vue de l'intervention. Je ne verrai jamais plus Wanda. Un an est passé. C'est le mois de Mai 68. A la télé, toutes les filles que je vois, dans la rue ont toutes un air de Wanda ! J'espère qu'elle peut enfin arriver maquillée !
Re: Un poison nommé Wanda
Jolie histoire, sans prétention.
Quelques remarques :
« la traite des vaches, les tracteurs ... » : pas d’espace avant les points de suspension (conventions typographiques françaises)
« le monde se résume en deux lieux,mon village » : une espace après la virgule (conventions typographiques françaises)
« Elle doit avoir aussi un amoureux qui l'attend à la sortie »
« Wanda ouvre la porte et me fait sortir; » : une espace avant le point-virgule (conventions typographiques françaises)
« me dit-elle; (je verrais plutôt un point ici, surtout avec la majuscule après) File, tu vas nous faire repérer »
Quelques remarques :
« la traite des vaches, les tracteurs ... » : pas d’espace avant les points de suspension (conventions typographiques françaises)
« le monde se résume en deux lieux,mon village » : une espace après la virgule (conventions typographiques françaises)
« Elle doit avoir aussi un amoureux qui l'attend à la sortie »
« Wanda ouvre la porte et me fait sortir; » : une espace avant le point-virgule (conventions typographiques françaises)
« me dit-elle; (je verrais plutôt un point ici, surtout avec la majuscule après) File, tu vas nous faire repérer »
Invité- Invité
Re: Un poison nommé Wanda
Comme elle tombe à plat cette dernière phrase... Un petit texte sympa qui mériterait un peu d'attention. En l'état, je le trouve balancé, négligé. Wanda mérite mieux, plus aussi !
Invité- Invité
Re: Un poison nommé Wanda
Une jolie évocation dans laquelle je me suis laissée aller jusqu'à la fin, décevante pour moi, n'ayant plus le même corps que le reste du texte.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Un poison nommé Wanda
simple, léger, mais sympa à lire
le "où je suis échoué" m'a gêné. "où j'ai échoué" ?
le "où je suis échoué" m'a gêné. "où j'ai échoué" ?
Re: Un poison nommé Wanda
Le texte est bien, avec un soupçon de tristesse, mais tu utilises beaucoup trop souvent le point d'exclamation. Je ne sais pas si je suis le seul, mais je les prononce les points d'exclamation quand je lis, alors ça finit par être énervant. Aussi, on ignore le sexe du narrateur avant très loin dans le texte, au début je croyais que c'était aussi une fille. Ça donne lieu à des phrases bizarres, du genre "on se fige tous les deux". Je sais qu'en français, le masculin l'emporte, mais je trouve ça bizarre de lire des trucs du genre en sachant qu'on parle d'un homme et d'une femme.
Sober- Nombre de messages : 48
Age : 43
Localisation : Montréal, Canada
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: Un poison nommé Wanda
Pendant tout le texte j'ai imaginé deux filles, j'aurais préféré que ce soit le cas et j'aurais même trouvé cela plus logique. Sinon c'est sympathique et plein de gentillesse.
Hegar- Nombre de messages : 38
Age : 37
Localisation : Île-de-France/Banlieue-est
Date d'inscription : 15/08/2010
Re: Un poison nommé Wanda
Hegar a écrit:Pendant tout le texte j'ai imaginé deux filles, j'aurais préféré que ce soit le cas et j'aurais même trouvé cela plus logique. Sinon c'est sympathique et plein de gentillesse.
Ben voilà, j'arrive trop tard ; Pareil. Soit le gamin est dans le fantasme de la religieuse en bas de soie et j'aurais voulu un développement de l'affaire, soit il y a empathie pour la condition et c'est, nécessairement selon moi, une fille. Sinon, j'ai aimé le rythme. Un peu plus long, Monsieur Cadburry ?
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