EXO de l'été : Réveil
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EXO de l'été : Réveil
Tendresse - Blanc Cassé - Eau qui bout - mot rare : muscadin
Tourbillonne jusqu’à la chute. File et file, tombe, tombe. Les doigts qui se décollent, les mains qui s’éloignent, le réveil…
Le foutu réveil-matin !
Comme un sifflement, mais moins agréable, moins réconfortant et doux. Plus agressant, plus énervant, dérangeant et qui ne ressemble pas du tout à un sifflement au final. Je dirais que ce bruit s’apparente plutôt à ce sarcasme à voix haute que j’entends de mon lit. Cet éclat de jeunesse qui m’en frissonne la colonne. Ces grincements vitaux et ignobles du rire de ces gamines. Morveuses et marmonnes. Diablesses et démones ! Et mourrez maudites vipères !
Je prends mon café. Je consomme mon bagel multi-grain et fromage cheddar habituel. Puis, douche, veston cravate, etc… Hygiène buccale, visage et on se fout du reste. Souliers et j’ouvre la porte. Ensuite, soupir avant de sortir. Soupir encore. Un pas à l’extérieur et soupir encore… Maudit soleil !
Je marche quelques pas, m’éloignant de mon chez moi et me dirige vers le boulot. Comme d’habitude, je cherche une façon de ne pas me faire remarquer par le voisinage; cette fois-ci j’essaie de compter les trottoirs question de me donner un air « j’ai l’esprit trop occupé pour vous accorder une quelconque attention ».
Je passe devant la maison des Bergerons et mon plan semble avoir bien fonctionné, ils n’ont pas interrompu leurs splendides et merveilleuses occupations pour me souhaiter un de leurs ridicules bonjours. Le même manège semble aussi réussi avec les Turpin, les crétins de Gagnon et les oh-mais-comme-je-vous-emmerde-avec-vos-semblants-de-sourires-sympathiques-et-constipés qui les voisinent encore et encore. À me demander ce que je fais dans ce quartier d’abrutis !
...
De la marmaille… Merde et double-merde ! Ce sont les triplettes ! Elles m’ont vu et elles s’approchent toutes trois de la clôture…
- C’est le vieux muscadin !
- Musc-à-quoi ?
- Muscadin !
- Ça sonne drôle !
- Ça veut dire marabou…
Et là, toutes en chœur, elles chantent !
- Monsieur Vieux Muscadin a mis son masque de libellule !
Et elles rient. En harmonies, puis à l’unisson jusqu’au rire unique. En jeunesse et griboudi. Puis, violoncelle sous le troupeau de guenillage ! Maudite jeunesse ! Maudit bonheur ! Et maudit soleil ! Et maudit satané réveil !
…
Boulot, pauses café, routine et ordinaire…
Patrick me regarde avec un air pitoyablement compatissant. Madeleine avec son ridicule sourire maternelle sous-entendant que tout ira bien. Nicole ne me regarde pas, merci Nicole. Je m’enferme dans mon bureau, souhaitant la paix, mais Martin vient cogner à la porte après un instant…
Il s’approche mal à l’aise. Me cherche du regard, mais je le fuis dans mon ordinateur. Je joue à un jeu dans lequel je tue des Marsiens…
- Ça va Frank ? dit-il.
Question stupide, il devrait s’en retourner avant que je m’énerve.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Question stupide numéro 2… Combien de temps va-t-il rester cloué là à me regarder ?
- François ?
-Je travaille.
- Ah ! Tu as retrouvé la parole ! Où en es-tu dans le dossier ?
Je tue des Martins sur le net…
- J’ai appelé la vieille tantôt…
- Et puis ?
- Je lui ai laissé un message, elle n’était pas là…
Silence, mais il reste toujours cloué là. Il hésite dirait-on…
- On s’inquiète tous pour toi Frank… Ça va mieux ?
- Je sais pas…
- Prends congé pour aujourd’hui encore Frank. Prends le temps de réfléchir à tout ça, tu reviendras la semaine prochaine…
Sinon, rien de particulier, routine et ordinaire…
…
Les enfants qui rient, les voitures qui passent, Florence ?... Le maudit soleil et la satanée pluie qui s’en vient pour demain. Les sauterelles, mais surtout les libellules et les camions qui roulent… Florence, m’attends-tu ? M’entendras-tu ? Seras-tu là ?
…
J’ouvre la porte, quittant le tapis d’entré, l’humide dehors, le monde stupide et heureux.
Je me dirige vers la cuisine et voyant que tu n’y es pas, je mets moi-même l’eau sur le feu et j’allume la radio comme à ton habitude, mais je ne la remarque pas, mon habitude. Je fais quelques pas en cercle, en attendant que ça bout, en attendant que ça brûle, mais le temps se fait trop long, les murs trop blancs, vides. Alors, je change de pièce, le salon.
Je regarde les cadres. Portrait par portrait, des sans-dessins. Mes cadres n’en n’ont plus, pas de photos depuis une semaine, je les ai toutes enlevées. Les murs sont blancs aussi, mais pas le même. Œuf, blanc d’œuf tu disais, mais je n’ai jamais remarqué la différence.
La chambre. Le grand lit, je suis chanceux, faut le croire ! À moi tout seul, tant de place ? Tant de vide…
L’eau bout.
« Florence ? Tu t’en occupes ? »
Tu apparaissais toujours dans le cadre de porte à ce moment précis. Tu avais deux tasses de tisane en main et on s’asseyait dans le lit pour le boire. C’était chaud pour les mains, mais encore plus pour la bouche.
Je pose mes lèvres sur les siennes. Sur ma tasse en fait, ma tasse avec son souffle de rien de vie, sa vapeur de gingembre, mais les yeux fermés, c’était comme tes lèvres, mais l’intérieur était trop chaud encore. Alors, je ne faisais qu’embrasser les gouttes d’eau envolées, les tiennes. Et les yeux fermés, c’était tes mains qui se tenaient entre mes doigts maganés, sur et sous ma peau insomniaque.
Je me rappelais tes murs. Blanc, mais cassé tu disais, mais moi, je voyais beige. Je n’ai jamais compris en quoi cette couleur restait blanche, mais je me fiais à toi et j’appelais ça blanc cassé. Et je caressais ton ventre gonflé sous ce teint œuf brisé.
- As-tu senti ?
- Oui, elle a donné un coup de pied.
- Ma petite libellule grandit vite !
Je sentais aussi ses petits doigts à notre Juliette. Elle était déjà la plus belle fille au monde, alors qu’elle n’était que fœtus et je sentais ses doigts s’entremêlés aux miens jusqu’à s’éloigner, à s’en aller. Je sentais la chute, une tombée d’étoiles filantes. Je sentais des gouttelettes et j’entendais des camions. Tu pars déjà ? J’entendais des fillettes et des oiseaux siffloter. Florence, attends ! File et tombe, pente et chute. Le vent et le souffle entre mes doigts…
Le foutu réveil-matin !
Tourbillonne jusqu’à la chute. File et file, tombe, tombe. Les doigts qui se décollent, les mains qui s’éloignent, le réveil…
Le foutu réveil-matin !
Comme un sifflement, mais moins agréable, moins réconfortant et doux. Plus agressant, plus énervant, dérangeant et qui ne ressemble pas du tout à un sifflement au final. Je dirais que ce bruit s’apparente plutôt à ce sarcasme à voix haute que j’entends de mon lit. Cet éclat de jeunesse qui m’en frissonne la colonne. Ces grincements vitaux et ignobles du rire de ces gamines. Morveuses et marmonnes. Diablesses et démones ! Et mourrez maudites vipères !
Je prends mon café. Je consomme mon bagel multi-grain et fromage cheddar habituel. Puis, douche, veston cravate, etc… Hygiène buccale, visage et on se fout du reste. Souliers et j’ouvre la porte. Ensuite, soupir avant de sortir. Soupir encore. Un pas à l’extérieur et soupir encore… Maudit soleil !
Je marche quelques pas, m’éloignant de mon chez moi et me dirige vers le boulot. Comme d’habitude, je cherche une façon de ne pas me faire remarquer par le voisinage; cette fois-ci j’essaie de compter les trottoirs question de me donner un air « j’ai l’esprit trop occupé pour vous accorder une quelconque attention ».
Je passe devant la maison des Bergerons et mon plan semble avoir bien fonctionné, ils n’ont pas interrompu leurs splendides et merveilleuses occupations pour me souhaiter un de leurs ridicules bonjours. Le même manège semble aussi réussi avec les Turpin, les crétins de Gagnon et les oh-mais-comme-je-vous-emmerde-avec-vos-semblants-de-sourires-sympathiques-et-constipés qui les voisinent encore et encore. À me demander ce que je fais dans ce quartier d’abrutis !
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De la marmaille… Merde et double-merde ! Ce sont les triplettes ! Elles m’ont vu et elles s’approchent toutes trois de la clôture…
- C’est le vieux muscadin !
- Musc-à-quoi ?
- Muscadin !
- Ça sonne drôle !
- Ça veut dire marabou…
Et là, toutes en chœur, elles chantent !
- Monsieur Vieux Muscadin a mis son masque de libellule !
Et elles rient. En harmonies, puis à l’unisson jusqu’au rire unique. En jeunesse et griboudi. Puis, violoncelle sous le troupeau de guenillage ! Maudite jeunesse ! Maudit bonheur ! Et maudit soleil ! Et maudit satané réveil !
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Boulot, pauses café, routine et ordinaire…
Patrick me regarde avec un air pitoyablement compatissant. Madeleine avec son ridicule sourire maternelle sous-entendant que tout ira bien. Nicole ne me regarde pas, merci Nicole. Je m’enferme dans mon bureau, souhaitant la paix, mais Martin vient cogner à la porte après un instant…
Il s’approche mal à l’aise. Me cherche du regard, mais je le fuis dans mon ordinateur. Je joue à un jeu dans lequel je tue des Marsiens…
- Ça va Frank ? dit-il.
Question stupide, il devrait s’en retourner avant que je m’énerve.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Question stupide numéro 2… Combien de temps va-t-il rester cloué là à me regarder ?
- François ?
-Je travaille.
- Ah ! Tu as retrouvé la parole ! Où en es-tu dans le dossier ?
Je tue des Martins sur le net…
- J’ai appelé la vieille tantôt…
- Et puis ?
- Je lui ai laissé un message, elle n’était pas là…
Silence, mais il reste toujours cloué là. Il hésite dirait-on…
- On s’inquiète tous pour toi Frank… Ça va mieux ?
- Je sais pas…
- Prends congé pour aujourd’hui encore Frank. Prends le temps de réfléchir à tout ça, tu reviendras la semaine prochaine…
Sinon, rien de particulier, routine et ordinaire…
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Les enfants qui rient, les voitures qui passent, Florence ?... Le maudit soleil et la satanée pluie qui s’en vient pour demain. Les sauterelles, mais surtout les libellules et les camions qui roulent… Florence, m’attends-tu ? M’entendras-tu ? Seras-tu là ?
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J’ouvre la porte, quittant le tapis d’entré, l’humide dehors, le monde stupide et heureux.
Je me dirige vers la cuisine et voyant que tu n’y es pas, je mets moi-même l’eau sur le feu et j’allume la radio comme à ton habitude, mais je ne la remarque pas, mon habitude. Je fais quelques pas en cercle, en attendant que ça bout, en attendant que ça brûle, mais le temps se fait trop long, les murs trop blancs, vides. Alors, je change de pièce, le salon.
Je regarde les cadres. Portrait par portrait, des sans-dessins. Mes cadres n’en n’ont plus, pas de photos depuis une semaine, je les ai toutes enlevées. Les murs sont blancs aussi, mais pas le même. Œuf, blanc d’œuf tu disais, mais je n’ai jamais remarqué la différence.
La chambre. Le grand lit, je suis chanceux, faut le croire ! À moi tout seul, tant de place ? Tant de vide…
L’eau bout.
« Florence ? Tu t’en occupes ? »
Tu apparaissais toujours dans le cadre de porte à ce moment précis. Tu avais deux tasses de tisane en main et on s’asseyait dans le lit pour le boire. C’était chaud pour les mains, mais encore plus pour la bouche.
Je pose mes lèvres sur les siennes. Sur ma tasse en fait, ma tasse avec son souffle de rien de vie, sa vapeur de gingembre, mais les yeux fermés, c’était comme tes lèvres, mais l’intérieur était trop chaud encore. Alors, je ne faisais qu’embrasser les gouttes d’eau envolées, les tiennes. Et les yeux fermés, c’était tes mains qui se tenaient entre mes doigts maganés, sur et sous ma peau insomniaque.
Je me rappelais tes murs. Blanc, mais cassé tu disais, mais moi, je voyais beige. Je n’ai jamais compris en quoi cette couleur restait blanche, mais je me fiais à toi et j’appelais ça blanc cassé. Et je caressais ton ventre gonflé sous ce teint œuf brisé.
- As-tu senti ?
- Oui, elle a donné un coup de pied.
- Ma petite libellule grandit vite !
Je sentais aussi ses petits doigts à notre Juliette. Elle était déjà la plus belle fille au monde, alors qu’elle n’était que fœtus et je sentais ses doigts s’entremêlés aux miens jusqu’à s’éloigner, à s’en aller. Je sentais la chute, une tombée d’étoiles filantes. Je sentais des gouttelettes et j’entendais des camions. Tu pars déjà ? J’entendais des fillettes et des oiseaux siffloter. Florence, attends ! File et tombe, pente et chute. Le vent et le souffle entre mes doigts…
Le foutu réveil-matin !
Re: EXO de l'été : Réveil
Je trouvais le texte vraiment touchant jusqu'à la fin, où on comprend que la femme enceinte est morte, pas qu'elle s'est tirée. Là, pour moi, ç'a été trop, trop de pathos. Sinon, une écriture sensible je trouve.
... Et grand merci de votre participation !
Mes remarques :
le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une réplique de dialogue, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« mourez (et non « mourrez » qui est la forme du futur) maudites vipères »
« mon bagel multi-grain (« multi-grains » ?) et fromage cheddar »
« Ça veut dire marabout »
« En harmonie (et non « harmonies »), puis à l’unisson »
« avec son ridicule sourire maternel (et non « maternelle », le sourire) »
« un jeu dans lequel je tue des Martiens »
« quittant le tapis d’entrée »
« j’allume la radio comme à ton habitude, mais je ne la remarque pas, mon habitude » : pas clair, je trouve
« en attendant que ça bout » : dans la mesure où il s’agit d’un monologue intérieur, on peut imaginer que le gars se dit ça, mais, si on conjugue bien, on écrit « bouille »
« Mes cadres n’en ont (et non « n’ont ») plus »
« je sentais ses doigts s’entremêler aux miens »
... Et grand merci de votre participation !
Mes remarques :
le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une réplique de dialogue, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« mourez (et non « mourrez » qui est la forme du futur) maudites vipères »
« mon bagel multi-grain (« multi-grains » ?) et fromage cheddar »
« Ça veut dire marabout »
« En harmonie (et non « harmonies »), puis à l’unisson »
« avec son ridicule sourire maternel (et non « maternelle », le sourire) »
« un jeu dans lequel je tue des Martiens »
« quittant le tapis d’entrée »
« j’allume la radio comme à ton habitude, mais je ne la remarque pas, mon habitude » : pas clair, je trouve
« en attendant que ça bout » : dans la mesure où il s’agit d’un monologue intérieur, on peut imaginer que le gars se dit ça, mais, si on conjugue bien, on écrit « bouille »
« Mes cadres n’en ont (et non « n’ont ») plus »
« je sentais ses doigts s’entremêler aux miens »
Invité- Invité
Re: EXO de l'été : Réveil
Écriture qui ne manque pas d'intérêt, dommage de se laisser tenter au final par une chute à mon sens trop facile.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EXO de l'été : Réveil
J'aime particulièrement quand tes mots s'envolent sans prétendre décrire de trop près la réalité, il me semble que c'est là que tu lui donnes toute sa densité, justement
Et elles rient. En harmonies, puis à l’unisson jusqu’au rire unique. En jeunesse et griboudi. Puis, violoncelle sous le troupeau de guenillage ! Maudite jeunesse ! Maudit bonheur ! Et maudit soleil ! Et maudit satané réveil !
Je trouve que tu as évité le pathos, précisément, avec cette fin elliptique ; eh oui, parfois, ça arrive les horreurs banales, et les raconter comme tu le fais, ça pince, même si je préfère les sujets moins douloureux.
Et elles rient. En harmonies, puis à l’unisson jusqu’au rire unique. En jeunesse et griboudi. Puis, violoncelle sous le troupeau de guenillage ! Maudite jeunesse ! Maudit bonheur ! Et maudit soleil ! Et maudit satané réveil !
Je trouve que tu as évité le pathos, précisément, avec cette fin elliptique ; eh oui, parfois, ça arrive les horreurs banales, et les raconter comme tu le fais, ça pince, même si je préfère les sujets moins douloureux.
Invité- Invité
Re: EXO de l'été : Réveil
Oui, un texte sensible, pointilliste, avec une progression en douceur bien vue pour moi.
Le début est un peu confus, éclaté , je sais que c’est précisément fait exprès, cependant j’ai failli abandonner ma lecture, peut-être un peu trop long ce passage ?
Le début est un peu confus, éclaté , je sais que c’est précisément fait exprès, cependant j’ai failli abandonner ma lecture, peut-être un peu trop long ce passage ?
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EXO de l'été : Réveil
Si je devais faire un reproche au texte ce serait son sujet, plutôt rebattu. Ceci dit, j'en ai apprécié le traitement, j'aime l'expression qui effleure, à mi-mot, cette brume à dire, comme pour la chute du récit ou encore pour évoquer, avec habileté, le vide, l'impression de vide.
Invité- Invité
Re: EXO de l'été : Réveil
Je ne me rappelais pas d'une écriture aussi bien maîtrisée dans tes autres textes Ratz mais peut-être qu'elle a évolué? Parce que là je ne trouve rien à redire, je trouve que le texte insère les contraintes de l'exo d'une manière habile et que la longueur du texte n'est pas gênante pour le lecteur (les nombreux espaces aident probablement).
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: EXO de l'été : Réveil
J’ai mieux aimé la fin du texte, le début me semblant décrire une routine sans grand intérêt, même si décrite de façon originale. C’est à partir du moment où le collègue lui demande s’il va bien que j’ai accroché. J’ai apprécié aussi le fait que l’on ne sache pas vraiment ce qui s’est passé, on le pressent mais rien n’est dit clairement. En ce qui concerne les contraintes en revanche, je n’ai pas ressenti la tendresse mais plutôt la nostalgie, le manque.
Attention aux "Martiens" / "Martins", et à "Franck" appelé "François" dans le dialogue.
Attention aux "Martiens" / "Martins", et à "Franck" appelé "François" dans le dialogue.
Re: EXO de l'été : Réveil
Premièrement, merci à tous pour vos commentaires !
Je comprends ton point de vue là-dessus. Moi-même, durant l'écriture, j'ai hésité de savoir si je la faisais mourir ou si j'optais plutôt pour une version où elle était simplement parti. J'essayerai peut-être de réécrire la deuxième version pour voir ce que ça donne.
Je crois que le temps que j'ai laissé l'idée bouillonnée dans ma tête, le temps que j'ai mis dans l'écriture et sur les retouches du texte a collaboré dans ce sens et qui sais ? Peut-être que mon écriture a évolué aussi, ce qui serait heureux !
Dans les deux cas, c'est fait exprès. Dans le deuxième cas, Frank est un surnom de François, du moins, au Québec et en disant François la deuxième fois, le collègue veut se montrer plus officiel.
socque a écrit:Je trouvais le texte vraiment touchant jusqu'à la fin, où on comprend que la femme enceinte est morte, pas qu'elle s'est tirée. Là, pour moi, ç'a été trop, trop de pathos.
Je comprends ton point de vue là-dessus. Moi-même, durant l'écriture, j'ai hésité de savoir si je la faisais mourir ou si j'optais plutôt pour une version où elle était simplement parti. J'essayerai peut-être de réécrire la deuxième version pour voir ce que ça donne.
isa a écrit:Je ne me rappelais pas d'une écriture aussi bien maîtrisée dans tes autres textes Ratz mais peut-être qu'elle a évolué? Parce que là je ne trouve rien à redire
Je crois que le temps que j'ai laissé l'idée bouillonnée dans ma tête, le temps que j'ai mis dans l'écriture et sur les retouches du texte a collaboré dans ce sens et qui sais ? Peut-être que mon écriture a évolué aussi, ce qui serait heureux !
Halicante a écrit:Attention aux "Martiens" / "Martins", et à "Franck" appelé "François" dans le dialogue.
Dans les deux cas, c'est fait exprès. Dans le deuxième cas, Frank est un surnom de François, du moins, au Québec et en disant François la deuxième fois, le collègue veut se montrer plus officiel.
Re: EXO de l'été : Réveil
Je crois que ça vous a fait plaisir d'écrire ce texte, et tant mieux !... dites, Ratz19, vouvoyez-moi s'il vous plaît.
Invité- Invité
Re: EXO de l'été : Réveil
Une expression originale, un texte touchant.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: EXO de l'été : Réveil
J’ai mis un peu de temps à entrer dedans, le décor était posé mais je n’arrivais pas à déterminer à quoi il ressemblait, à vraiment le visualiser et puis petit à petit les éléments se sont mis en place et la suite a coulé doucement, avec de l’émotion, de jolis passages et une fin pour moi qui n’assène pas mais laisse place au doute.
Touchant et plein de grâce.
Touchant et plein de grâce.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: EXO de l'été : Réveil
C'est très bien écrit, c'est rondement mené, il y a tout plein d'images qui m'ont attrapé l'œil. Mais rien ne venait, pour moi, préparer la chute et, du coup, elle m’a fait redescendre et j’ai trouvé ça dommage.
Re: EXO de l'été : Réveil
Au temps pour moi, Ratz ! Je ne connaissais pas ce surnom pour François (ici c'est plutôt Fanch !)Ratz19 a écrit:Dans les deux cas, c'est fait exprès. Dans le deuxième cas, Frank est un surnom de François, du moins, au Québec et en disant François la deuxième fois, le collègue veut se montrer plus officiel.Halicante a écrit:Attention aux "Martiens" / "Martins", et à "Franck" appelé "François" dans le dialogue.
Re: EXO de l'été : Réveil
Belle plume Ratz. La chute ne me dérange pas, vu que les autres on dit qu'elle était décevante. Pas con, le Panda , hein ? Le reste m'a bien plus, lyrique parfois, brin débraillé : comme j'aime.
Invité- Invité
Re: EXO de l'été : Réveil
J'ai beaucoup aimé la première partie du texte, la présentation de l'état d'esprit du narrateur par rapport aux stimuli extérieurs, l'inventivité du vocabulaire et de la syntaxe dans la description du voisinage, les détails siginifactifs tels que le bagel ainsi que l'économie de moyens employés pour suggérer une atmosphère de détresse et d'irréalité.
En revanche, je pense que la partie retour au bureau est plus faible, et les réactions des autres protagonistes trop convenues, même si au fond ce passage n'était rien d'autre qu'une parenthèse sans intérêt.
En ce qui concerne la chute, elle ne me gêne pas pas non plus, après tout, la perte de deux êtres chers en un coup n'est pas événement facile à accepter, et l'on comprend la sensation de pertes de repères que le texte décrit. Bref un bon texte prenant dont la partie centrale gagnerait à être remaniée pour se trouver au niveau de l'ensemble.
En revanche, je pense que la partie retour au bureau est plus faible, et les réactions des autres protagonistes trop convenues, même si au fond ce passage n'était rien d'autre qu'une parenthèse sans intérêt.
En ce qui concerne la chute, elle ne me gêne pas pas non plus, après tout, la perte de deux êtres chers en un coup n'est pas événement facile à accepter, et l'on comprend la sensation de pertes de repères que le texte décrit. Bref un bon texte prenant dont la partie centrale gagnerait à être remaniée pour se trouver au niveau de l'ensemble.
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: EXO de l'été : Réveil
En plus tu sais écrire cachotier !
Moi qui croyais que tu savais seulement t'exprimer et qui te trouvais pour cela déjà un grand talent.
Je t'aime bien Ratz décidément, je t'aime bien.
Moi qui croyais que tu savais seulement t'exprimer et qui te trouvais pour cela déjà un grand talent.
Je t'aime bien Ratz décidément, je t'aime bien.
Invité- Invité
Re: EXO de l'été : Réveil
J'aime la progression de ton texte, en douceur, avec une dose de poésie et de sensibilité bien ajustée. J'aime particulièrement ce début, cette observation des autres et de soi, ce fourlmillement intérieur au milieu de la ruche extérieure et puis ce glissement vers d'autres états d'âme, plus dramatiques. Attention dans la mesure où tu flirtes par moments de très près avec le pathos, il en faut peu pour que ça alourdisse le récit mais sinon, je trouve ça bien mené.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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