Démo de dix cuteurs, à en perdre des mots d'une tête au pied, hein (descends)

nb : après visionnage du sketch Les pétasses des inconnus et ayant en boucle Marcel Duchamp et son Du champ du signe, ma tête a tourné en boucle le dialogue suivant, joyeusement insignifiant. Voici donc un simple exercice de maux consignés. huhu







Charlie-Pierrette : Guillemette ?
Guillemette : Nan mais oui ?
Charlie-Pierrette : Nan mais nan. Viens lire ce poste, là ! Un croyant je te dis. Deux croyables même !
Guillemette : Nan mais où ça, là ?
Charlie-Pierrette : Nan mais là, tu vois !
Guillemette : Nan mais où qu’il est je te demande, moi !
Charlie-Pierrette : Nan mais où qu’il est je te réponds là, un, par mois ! Pas par semaine, ni par année !
Guillemette : Nan mais par la dièse ou la bémol ?
Charlie-Pierrette : Mandieu Kelly, Kelly, mais Kelly…
Guillemette : …Diote ?
Charlie-Pierrette : Tu m’ôtes les mots d'au-delà, ma bouche. J’en suis dénudée !
Guillemette : Môter les modos de là, ma bouche… Mais c’quoi c’bordel, ma biche. Et tu en es quoi ?!
Charlie-Pierrette : Bah, dénudée, quoi.
Guillemette : Oui, bah, quoi ?
Charlie-Pierrette : Bah, le bas, le nu des lèvres, de la bouche, dénudée, quoi.
Guillemette : Aaaaaaah, je comprenais pas : t’étais habillée pourtant. J’me disais aussi.
Charlie-Pierrette : Mandieu Kelly, Kelly, mais Kelly…
Guillemette : …Taylor ?
Charlie-Pierrette : En parlant d’elle, tu sais qu’ils rediffusent Beverly Hills sur la un ?
Guillemette : Mandieu l’hallu ! La série qui meurt jamais, toujours sur la dune.
Charlie-Pierrette : Nan mais nan : Demain ne meurt jamais, c’est pas une série, c’est un film.
Guillemette : Oui bah toutes les séries terminent en film alors, c’pareil, hein. Y a même des films qui terminent en série, genre Highlander, immortel ce truc, même qu’à la fin c’est une femme qui joue l'immortelle.
Charlie-Pierrette : C’est normal, c’est féministe. Tu devrais le savoir pourtant.
Guillemette : Féministe ? Nan ça passe pas sur TF1 c'te série. T'es sûr qu'c'est normal ce truc de femme ?
Charlie-Pierrette : En parlant de films, t’as lu ce poste là ?
Guillemette : Nan mais quel poste là ?
Charlie-Pierrette : Bah ici quoi. Nan mais attends je te montre. Tiens, c’est l’autre là…
Guillemette : Mais ici ou là ?!
Charlie-Pierrette : Nan mais laisse-moi terminer !
Guillemette : Mandieu l’hallu faudrait déjà que tu commences, hein, parce que là à l’hallu que c’est, deux, on est pas sorti du début du commencement !
Charlie-Pierrette : Toi, de nous trois, tu veux dire la genèse, c’est ça ?
Guillemette : L'âge quoi ?
Charlie-Pierrette : La genèse là, tu te mets à l’aise, comme moi quoi, pas comme là Joconde hein. Quelle niaise celle-là !
Guillemette : Ah, je me mets à l’aise, l’hallu j’ai compris. Et tunèses quoi alors aujourd’hui ?
Charlie-Pierrette : L’hallu, y a des mots qui sortent de ta bouche, même moi, une fois, je les comprends pas. J’en suis dénudée !
Guillemette : Nan mais t’es toujours habillée là ! C’est quand que tu te mets à l’aise ?
Charlie-Pierrette : Nan mais laisse-moi termi… je veux dire laisse-moi commencer !
Guillemette : Oui, mets-toi à nue, Pauline !
Charlie-Pierrette : Alors là, tu vois, j'croze donc un peu : j’allume mon mac.
Guillemette : Nan mais t’étais pas en pc à la base ?
Charlie-Pierrette : Le pc ? Ça fait longtemps que j’y suis plus à la base. J’suis en terminal maintenant.
Guillemette : L’hallu ! Ça coûte cher tous ces vols en partant à la base !
Charlie-Pierrette : T’as vu, hein ? C’pour ça, faut toujours avoir un mac, c’mieux, tu comprends ?
Guillemette : + 1 !
Charlie-Pierrette : Donc j’allume mon mac.
Guillemette : Tu l’allumes ? Avec un briquet ? Mandieu, l’hallu, moi j’appuie sur ses boutons, c’fini l’époque de cro-manon, hein, j’suis moderne, moi !
Charlie-Pierrette : Nan oui mais si tu déboutonnes sa chemise, à ton cro-manon, tu interprètes après. Alors tu comprends, c’est pas la même chose : tu camoufles pas l’emballage comme ça. Comme si c'était un kronembourg. Nan mais. Donc je disais que j’allume mon mac. Et là, je tombe sur ce poste-là ici !
Guillemette : Mais où ?
Charlie-Pierrette : Devant moi là !
Guillemette : Moilà ici ? Mandieu !!
Charlie-Pierrette : + 1 ! Donc j’allume mon mac, et là, tu vois, je tombe sur un poste, au début j’pensais qu’il parlait de moi, tu vois, alors tout de suite, je le lu, tu vois ?
Guillemette : Tu l’as lu ! Nan mais l’hallu, quoi.
Charlie-Pierrette : + 1 ! Donc j’hallu, tu vois, quand je vois écrit, je récite : « Charles Pierre Baudelaire ».
Guillemette : Charles Pierre ? C’pas un cousin germain ?
Charlie-Pierrette : Nan mais nan, c’français, sauf que moi, je prénonce à l’américaine tu vois : « Tchawli Piouwette ! »
Guillemette : C’est du yaourth, quoi !
Charlie-Pierrette : Ah nan, mais les produits laitiers j’aime pas. C’est trop vieillot comme pub, tu comprends. Et les filles dedans, c’qu’elles sont vieillottes.
Guillemette : Et les garçons alors… ?
Charlie-Pierrette : + 1 ! Donc je vois qu’on parle d’un cousin qui n’est pas germinal, tu vois.
Guillemette : Pas germinal, zolie de ci, ouais, mais zola d'là, non.
Charlie-Pierrette : C’chiant ! Donc je vois après que mon cousin, tu vois, il n’est pas dans l’arbre de Genêt et l’autre réaliste là, j’ai oublié son nom, A-Logique quoi.
Guillemette : Bah forcément, c’est pas un germinal ! Mais… depuis quand t’es en terminal, et en quelle terminale d’ailleurs ?
Charlie-Pierrette : Je cherche, tu vois, je cherche c’est quelle origine le terminal Baudelaire. Alors, au début, je décompose, et je tombe sur la beauté de l’air. Moi je me dis, tu vois, déjà, il s’est trompé dans le titre du film. Il a dû prendre le mauvais air aux portes. C’est pas Baudelaire, c’est Le dernier maître de l’air, hein.
Guillemette : Le dernier maître de l’air ? C’qu’c’était CHIANT !
Charlie-Pierrete : + 1 ! Donc en plus que c’est nul fois, un, dans son nom à lui, ça se trouve, c’est un remake étranger, hein, on sait jamais, un remake où y a pas la beauté du feu, ni la beauté de l’eau, ni le beau-gosse, encore moins le beau brun…
Guillemette : …ou le beau blaireau aussi !
Charlie-Pierrette : Nan, on dit boléro, chérie !
Guillemette : J’hallu, j’avais confondu !
Charlie-Pierrette : Oui, tu avais fondu avec l’autre, aussi !
Guillemette : Et c’est Kylie Diote après, hein ?
Charlie-Pierrette : Nan mais, Kylie, c’est pas Diote, c’est Minogue son nom. Tu vois, la chanteuse, la comédienne aussi, ou la cancéreuse…
Guillemette : C’moche c’qui lui arrive.
Charlie-Pierrette : + 3 ! Donc tu vois, je vois c’que je pouvais rapporter entre Baudelaire et moi, tu vois. Et pourtant, tu sais comme j’aime bien rapporter, hein.
Guillemette : Ouais, t’es une vraie balance quoi.
Charlie-Pierrette : Nan mais moi c’est Gémeaux, je te le dis à chaque fois en double !
Guillemette : L’hallu, à chaque fois j’oublie, et pas qu'une, hein !
Charlie-Pierrette : Mais Kelly, Kelly, Kelly…
Guillemette : …Hu ne ? Tiens en parlant d’elle, la une là, hop-là la chinoise, j’adore ses ongles dans X-Men 2. Je veux les mêmes extensions !
Charlie-Pierrette : Nan mais tout le film est une extension chérie : c’est une suite, c’est déjà une tension extérieure. Faut le prendre à la base du premier, si tu veux l’ongle.
Guillemette : Han, la tension, la terreur des ex !! Et j’en fais quoi une fois à la base, moi ?
Charlie-Pierrette : Bah tu la poses, quoi.
Guillemette : Oui, mais si j’fais pause, le film, il va pas avancer, hein, c’comme mes ongles, quoi. Comment ça s'impose d'un coup !
Charlie-Pierrette : On impose pas, on dépose. C’est ce qu’on disait tout à l’heure, un, c’est la genèse, le début quoi. On se répète un peu.
Guillemette : Hein ? Quoi ? De peu ?
Charlie-Pierrette : Nan je dis, d'une, on tourne en rond. Si peu.
Guillemette : De quoi ?
Charlie-Pierrette : On tourne en rond, en boucle, on se répète, comme les tueurs en série quoi ! À peu près.
Guillemette : Tiens, en parlant de série, t’as vu qu’ils rediffusaient Mon petit poney ?
Charlie-Pierrette : Nan l’hallu !!
Guillemette : Oui, l’hallu !!
Charlie-Pierrette : + 1 !!
Guillemette : C’était un chef-d’œuvre ce truc !
Charlie-Pierrette : C’qui étaient beaux les poneys !!
Guillemette : Nan et puis, ils galopaient sur la terre, dans l’univers, dans l’au-delà des frontières françaises quoi !
Charlie-Pierrette : C’étaient des poneys universels, oui !
Guillemette : Universel, oui. Nan mais à côté, l'immortelle, avec sa coupe de cheveux garçonne manquée, elle peut toujours continuer de galoper celle-là, hein ! Rien compris à la mode, quoi !
Charlie-Pierrette : La mode, c’est comme tu dis, ça va au-delà des frontières, je dirais même, tu vois, au-delà du réel !
Guillemette : HAN ! L’HALLU ! T’a cité un nom de série, chérie !
Charlie-Pierrette : Au-delà du réel ou Série-chérie ? Il est dans mon arbre à côté d’Genêt et d’l'A-Logique ?
Guillemette : Bah j’sais pas moi, c’ton arbre hein.
Charlie-Pierrette : Nan mais je vais pas le désarbrer d'une devant toi quand même, de deux c’est pas sympa pour les autres.
Guillemette : Mais il est déjà désarbré de tout ton truc ! On sait même pas qui c’est la genèse ou qui sait l'a-logique…
Charlie-Pierrette : C’est trop conceptuel pour moi, c’que tu dis là. Je me dénude à vue d’œil.
Guillemette : Ça y est, t’es à poil ?
Charlie-Pierrette : Je te dis que je me dénue d’à vue d’œil.
Guillemette : Ah bah super, ils tournent la suite de The L Word, c’est parfait ! Désarbre-toi encore ! Oui comme ça ! Montre ta paire de feuilles, là ! Oui, fais amour photographe ! Fais amour Larry Clark, ah non, t’es une fille, fais pas amour Larry Clark. Fais amour Petula Clark, oui, c’est ça, chante ! Make your own kind of music ! Oui, baby, one more time ! Cut !!
Charlie-Pierrette : Ah bah quand même, j’disais donc…
Guillemette : Non, tu brassais ton germinal là, zolie cut cut cut !! Delaire, zola quand tu parlais pas… c’tait Bau !
Charlie-Pierrette : Mais…
Guillemette : Oui mais non. C’est hors-sujet ton truc. Hors là, moi, c’est une nouvelle à sujet, tir, nuance.
Charlie-Pierrette : Et bah coupe la aussi ta nouvelle, Guigui !
Guillemette : Toi et tes mots passants, hein, c’est toujours deux maux qui me passent hors la tête: Guigui.
Charlie-Pierrette : Guigui ? Deux maux ? En voilà une nouvelle ! Trois, c’est pas maux, c’est mieux : Guiguigui.
Guillemette : Et pourquoi pas quatre ? Guigui guigui.
Charlie-Pierrette : Pas cap d'un plus hein, l'autre ? Six je te dis : « Guiguigui guiguigui ! » Tu me dis : « Bouh ? »
Guillemette : Couper, coupais, à couper !! Ça tourne fin !
Charlie-Pierrette : Ça s’mange sans faim.
Guillemette : Plante à faim.
Charlie-Pierrette : Kelly, Kelly, Kelly, Kelly, Kelly, mais Kelly…
Guillemette : …Fine va !
Charlie-Pierrette : Toi deux fois !
Guillemette : Et toi, même un !

Y'a de l'idée et des jeux de mots, c'est le moins que l'on puisse dire, avec certaines jolies trouvailles, jolies dans le sens fortiche, de l'absurde et de la dérision et un "exercice" exploité à fond. Peut-être trop pour mon goût, j'aurais suivi sur du plus court, moins chargé.
Donc voilà, un peu embêtée pour commenter, j'ai aimé au début et ça m'a paru long au fur et à mesure de la lecture même si je l'ai terminée.
Peut-être qu'il faudra que je le relise par petits bouts, en faisant des pauses.

Rien à faire, je commence et je cale presque tout de suite. Trop dense pour moi, trop intense dans la recherche de jeux de mots. Quelque chose à voir aussi peut-être avec la disposition qui ne facilite pas la lecture...

nb (bis) : dans la série « on refait en élaguant ici et là », voilà une deuxième version. Moins dense ?
(@elea : un peu hors-sujet mais puisque une suite de mon autre texte sur la marchande de fleurs t'intéressait, je peux, si l'envie te prend, te l'envoyer par mail, et à l'occasion, me dire ce que tu en penses. ^^)

Oui, allégé, moins dense, et formellement et sur le fond, ça coule mieux. En relisant je crois que j'ai mis le doigt sur ce qui gênait un peu ma lecture : je pense que ça passe mieux à l'oral qu'à l'écrit, j'ai testé en me lisant un passage à haute voix.

Tu peux m’envoyer la suite de la marchande de fleurs si tu veux, je ne manquerais pas de te donner mes impressions (a priori mon adresse figure sur mon profil) mais pourquoi ne pas en faire profiter tout le monde ?

Assez laborieux pour mon goût ; je ne suis pas bien sûr d'avoir percé l'intention profonde du texte. Si présente.

Hé hé, rythme efficace et sympathique, qui évite au texte de trop tourner en ornd, même si par moments, ça patine un peu. L'absurde est joliment dosé et le propos bien encadré pour donner le sourire tout en faisant réfléchir à ce qui est dit, entre deux sourires.