Le château des quatre tours
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Marie-Catherine
Ba
eva1609
Reginelle
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Le château des quatre tours
Si l'histoire démarre au XVIII° siècle, mes quatre "sorcières" se retrouvent très vite au XXI°
Quand j'ai commencé ce conte, j'étais partie pour un truc très très sérieux... et puis... ben... ça a changé en route... J'ai relu ça, ce soir, et ça m'a amusée, de voir comment, combien, une écriture peut changer. Ou bien varier en fonction de l'humeur ? Ou bien sembler se plier à ce vers quoi on veut (voudrait ?) aller, pour au fil des pages prendre "sa propre orientation" et construire "sa propre histoire" ?
Alors juste pour le fun, et parce que ça m'a fait sourire de relire tout ça...
CHAPITRE 1
La frêle silhouette traversait les champs fraîchement retournés, trottinant sur les larges sillons de noire terre grasse. Aussi résolue et véloce qu’une intrépide souris, elle s’éloignait des landes incultes. Droit devant elle, se dressait une haute muraille d’arbres aux denses frondaisons crénelées, fugacement nimbées de pourpre et d’or.
Tout près, un long cri lacéra le silence. La jeune femme s’immobilisa un instant, oreilles tendues. Un loup ! Ce n’était qu’un loup qui hurlait à la lune.
Elle se remit en marche, sans accélérer davantage l’allure tant elle était persuadée que nul mal ne pouvait lui advenir de ce farouche compagnon à quatre pattes.
Enveloppée d’une ample cape brune au capuchon soigneusement rabattu sur ses cheveux de nuit, elle avançait d’un pas assuré, ombre dans l’ombre mouvante des nuages qui glissaient silencieusement, très haut au-dessus d’elle, telle une escorte vigilante. Tête baissée, elle allait, les mains délicates jointes contre la poitrine, uniquement soucieuse de ne pas relâcher l’étreinte de ses doigts autour d’une bourse au cuir usagé, la maintenant sans cesse au contact de son corps. Si bien concentrée sur cette tâche qu’elle faillit buter sur une énorme roche moussue couchée au pied d’un buisson. La Pierre de la Sorcière (1) ! Ce qui signifiait qu’elle était aux portes de Spott. Dangereusement proche d’ailleurs, si elle se fiait aux lueurs qui dansaient entre terre et ciel, plus nettes, plus fortes.
Une longue trentaine de miles la séparaient encore de Dunbar. Si elle ne pouvait se permettre de perdre du temps, il n’était pas question pour autant de s’aventurer à traverser Spott, de risquer d’être surprise par ses habitants, d’être livrée à leur folie. Elle devait contourner le village.
Elle regarda autour d’elle, lentement, scrutant le moindre repli du terrain, étudiant posément le meilleur itinéraire possible. Sur sa gauche, les berges dégagées de la rivière lui promettaient une progression facile, mais la feraient également vulnérable, pour trop de clarté lunaire intensifiée par le miroir des eaux calmes, pour ne lui offrir aucun abri où se réfugier si nécessaire. À sa droite, le dôme dénudé de Brunt Hill émergeait d’une collerette boisée ourlée de fougères géantes.
Un fouillis végétal inextricable, le refuge des peuples du dessous et du dessus, et, pensa-t-elle, animant d’un sourire ses lèvres pâles, nul individu, à des lieues à la ronde, suffisamment audacieux pour se hasarder, après le crépuscule, sur ce sol supposé creusé d’une multitude de galeries, aussi actives et grouillantes que d’immenses termitières dans lesquelles s’affairerait l’espiègle petit peuple des lutins. Mieux encore, entre la colline et les premières masures, du haut de ses neuf pieds, le massif menhir de Easter Broumhouse pointait de sa tête ocre les frileuses étoiles. Contexte fort appréciable pour qui avait bien plus à redouter de ses frères humains que des Brownies, hôtes familiers de ces vieilles pierres levées et que beaucoup médisaient ombrageux et irascibles.
Il était temps de reprendre la route. Celles qui l’attendaient, à Dunbar, patienteront quoi qu’il leur en coûtât mais elle n’avait pas le droit de mettre leur vie en péril par de trop longs atermoiements. Le cercle des Ombre (2) se resserrait, elle le sentait. Si proche ! Tellement ! Bien sûr, elle s’était montrée discrète, et prudente. Mais elle avait si peu d’expérience , elle se savait si mal armée pour mener à bien cette importante mission.
Elle secoua la tête, repoussant ces craintes importunes et, affermissant sa prise autour de l’aumônière de cuir élimé, elle se hâta vers la sécurisante obscurité du sous-bois.
Quiconque eut suivi la progression de l’inquiète fugitive aurait pu jurer, sans mentir, que les hautes feuilles lui ouvraient la voie avec complaisance. Qu’elles défaisaient à son approche leurs nœuds de dentelle pour les retisser aussitôt derrière elle. Que l’herbe ne se couchait pas sous ses pieds rapides, qu’aucune brindille n’était assez sournoise pour craquer sous son poids léger.
Et si cet observateur eut été vraiment attentif, il aurait pu surprendre une larme, une seule, limpide diamant de l’eau la plus pure, perler sur la courbe des cils noirs, glisser sur l’albâtre diaphane d’une joue, et hésiter sur le doux arrondi d’un menton avant de se réfugier dans un rude repli d’épaisse étoffe brune.
Et aussi l’autant étrange qu’impalpable halo iridescent qui jaillissait fortuitement d’entre les pans indiscrets d’une cape soumise aux caprices d’un vent mutin.
Mais la nuit était déserte, et Spott fut rapidement distancé. Entre deux buissons dansa un éclat d’argent, puis d’autres, moirure morcelée aux rides du courant. La rivière glissait silencieuse et sereine, à quelques foulées seulement.
Ne la rejoignant pas ainsi qu’elle l’avait prévu, la jeune femme redoubla d’attention. Elle scrutait désespérément la berge à la recherche du ponton écroulé. À moins que, pour avoir marché trop longtemps à couvert, elle ne l’ait dépassé. Non… Elle reconnaissait le coude familier que faisait, ici, la Spott Burn.
Elle se rapprocha de la rive, trois, deux mètres, et elle distingua enfin sur l’onde scintillante une avancée sombre et déchiquetée. Un pas encore et elle sentit ployer sous elle les planches vermoulues.
Et elle la vit. Une barque courte et étroite, si basse que ses bords n’étaient qu’à quelques pouces au-dessus de l’eau glaciale. Et trop loin. La corde d’amarrage était trop longue. Et là, maintenant, comment ramener l’esquif vers elle sans faire appel à ses doigts, si douloureux contre sa poitrine, esclaves épuisés d’une vigilance sans faille.
D’un brusque mouvement de tête elle rejeta la capuche en arrière, et, protégeant son trésor secret d’une main, entreprit de se défaire de sa pèlerine de l’autre. Habilement, elle la fit glisser de ses épaules, desserra son corselet et ouvrit sa chemise. Elle plaqua tendrement entre ses seins menus le petit paquet et réajusta son corsage au plus serré, tirant fortement sur les lacets, jusqu’à presque incruster dans sa chair les reliefs durs d’un objet mystérieux même pour elle.
Talons fermement fichés dans la terre molle et humide, elle agrippa rageusement la corde de chanvre alourdie d’un excès d’eau. Dents serrées, elle tira de toutes ses forces, s'écorchant les paumes aux fibres grossières, ramenant la petite embarcation à elle. Enfin à sa portée, elle ramassa son large manteau, l’y jeta avec adresse, et embarqua avec prudence. Deux rames reposaient sur le fond plat. Elle prit le temps de s’envelopper de la chaude protection de sa cape, s’arc-bouta sur les avirons et gagna habilement le milieu du cours d’eau jusqu’à se sentir happée par le courant.
Désormais, elle n’avait qu’à se laisser porter, veillant seulement à ne pas approcher de trop les bords. Presque hors de portée. Seulement quelques heures, et Dunbar dresserait devant elle les ruines de son château (3). Où la Licorne attendait.
Elle pensa à Marion Lillie, et à toutes celles qui, pauvres esprits égarés, avaient joué avec des forces qui les dépassaient. Se prétendant ce qu’elles n’étaient pas ou bien captives de l’Axe Noir (4). Coupables surtout d’avoir attiré sur des innocentes les foudres d’une meute enragée. Trois en ce triste cinq octobre 1705… Trois de trop… Sans doute pas les dernières. Deux autres jeunes et belles existences avaient également été sacrifiées pour protéger ce qui meurtrissait sa peau. Combien encore ? La sienne aussi peut-être.
Frissonnante, elle jeta un dernier regard derrière elle. Au loin, les flammes étaient toujours hautes. Les bûchers brûlaient bien ce soir à Spott.
Elle hoqueta sous les soudaines serres froides qui refermèrent brutalement un étau de glace sur sa poitrine, qui assaillirent sa gorge.
Yeux écarquillés d’effroi, elle vit des nuées d’étincelles bleutées émaner de sa bouche ouverte, de sa peau, de tout son être, des cristaux de givre, impalpables, qui flottèrent comme irrésolus, avant de former une longue et fine flèche d’argent luisant qui s’élança droit vers l’infini de l’espace.
Et les étoiles disparurent dans un ciel d’un noir subitement opaque, linceul jeté sur la terre, funeste écrin pour un rubis de feu.
1) A environ 0,5 mile de Spott, abrité par des buissons, un énorme bloc de pierre est couché sur le sol. D’après la légende, il marquerait l’endroit, où, en l’année 1698, Marion Lillie « The Ringwoodie Witch », accusée et reconnue coupable de sorcellerie, fût jugée et condamnée au bûcher.
2) Anges des ténèbres
3) Irrégulières et rouges, les ruines qui dominent le port de Dunbar sont les seuls vestiges de l’un des châteaux forts les plus imposants, sur le plan stratégique, de l’époque médiévale. La forteresse subit de multiples assauts, et l’épisode le plus marquant de son histoire est incontestablement l’ardente défense que soutint en 1339 « Black Angel », comtesse de March et de Dunbar, contre les troupes anglaises conduites par Salisbury. Le Parlement écossais ordonna sa démolition en 1567.
4) Confrérie regroupant tout ce que l’univers compte de sorciers et de démons
J'étais partie pour coller les trois premiers chapitres, et puis j'ai eu pitié des éventuels lecteurs, mdrrrrrrrrr... effet verveine, ce soir, sans doute. J'ai donc une excuse, ou des circonstances atténuantes.
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Quand j'ai commencé ce conte, j'étais partie pour un truc très très sérieux... et puis... ben... ça a changé en route... J'ai relu ça, ce soir, et ça m'a amusée, de voir comment, combien, une écriture peut changer. Ou bien varier en fonction de l'humeur ? Ou bien sembler se plier à ce vers quoi on veut (voudrait ?) aller, pour au fil des pages prendre "sa propre orientation" et construire "sa propre histoire" ?
Alors juste pour le fun, et parce que ça m'a fait sourire de relire tout ça...
CHAPITRE 1
La frêle silhouette traversait les champs fraîchement retournés, trottinant sur les larges sillons de noire terre grasse. Aussi résolue et véloce qu’une intrépide souris, elle s’éloignait des landes incultes. Droit devant elle, se dressait une haute muraille d’arbres aux denses frondaisons crénelées, fugacement nimbées de pourpre et d’or.
Tout près, un long cri lacéra le silence. La jeune femme s’immobilisa un instant, oreilles tendues. Un loup ! Ce n’était qu’un loup qui hurlait à la lune.
Elle se remit en marche, sans accélérer davantage l’allure tant elle était persuadée que nul mal ne pouvait lui advenir de ce farouche compagnon à quatre pattes.
Enveloppée d’une ample cape brune au capuchon soigneusement rabattu sur ses cheveux de nuit, elle avançait d’un pas assuré, ombre dans l’ombre mouvante des nuages qui glissaient silencieusement, très haut au-dessus d’elle, telle une escorte vigilante. Tête baissée, elle allait, les mains délicates jointes contre la poitrine, uniquement soucieuse de ne pas relâcher l’étreinte de ses doigts autour d’une bourse au cuir usagé, la maintenant sans cesse au contact de son corps. Si bien concentrée sur cette tâche qu’elle faillit buter sur une énorme roche moussue couchée au pied d’un buisson. La Pierre de la Sorcière (1) ! Ce qui signifiait qu’elle était aux portes de Spott. Dangereusement proche d’ailleurs, si elle se fiait aux lueurs qui dansaient entre terre et ciel, plus nettes, plus fortes.
Une longue trentaine de miles la séparaient encore de Dunbar. Si elle ne pouvait se permettre de perdre du temps, il n’était pas question pour autant de s’aventurer à traverser Spott, de risquer d’être surprise par ses habitants, d’être livrée à leur folie. Elle devait contourner le village.
Elle regarda autour d’elle, lentement, scrutant le moindre repli du terrain, étudiant posément le meilleur itinéraire possible. Sur sa gauche, les berges dégagées de la rivière lui promettaient une progression facile, mais la feraient également vulnérable, pour trop de clarté lunaire intensifiée par le miroir des eaux calmes, pour ne lui offrir aucun abri où se réfugier si nécessaire. À sa droite, le dôme dénudé de Brunt Hill émergeait d’une collerette boisée ourlée de fougères géantes.
Un fouillis végétal inextricable, le refuge des peuples du dessous et du dessus, et, pensa-t-elle, animant d’un sourire ses lèvres pâles, nul individu, à des lieues à la ronde, suffisamment audacieux pour se hasarder, après le crépuscule, sur ce sol supposé creusé d’une multitude de galeries, aussi actives et grouillantes que d’immenses termitières dans lesquelles s’affairerait l’espiègle petit peuple des lutins. Mieux encore, entre la colline et les premières masures, du haut de ses neuf pieds, le massif menhir de Easter Broumhouse pointait de sa tête ocre les frileuses étoiles. Contexte fort appréciable pour qui avait bien plus à redouter de ses frères humains que des Brownies, hôtes familiers de ces vieilles pierres levées et que beaucoup médisaient ombrageux et irascibles.
Il était temps de reprendre la route. Celles qui l’attendaient, à Dunbar, patienteront quoi qu’il leur en coûtât mais elle n’avait pas le droit de mettre leur vie en péril par de trop longs atermoiements. Le cercle des Ombre (2) se resserrait, elle le sentait. Si proche ! Tellement ! Bien sûr, elle s’était montrée discrète, et prudente. Mais elle avait si peu d’expérience , elle se savait si mal armée pour mener à bien cette importante mission.
Elle secoua la tête, repoussant ces craintes importunes et, affermissant sa prise autour de l’aumônière de cuir élimé, elle se hâta vers la sécurisante obscurité du sous-bois.
Quiconque eut suivi la progression de l’inquiète fugitive aurait pu jurer, sans mentir, que les hautes feuilles lui ouvraient la voie avec complaisance. Qu’elles défaisaient à son approche leurs nœuds de dentelle pour les retisser aussitôt derrière elle. Que l’herbe ne se couchait pas sous ses pieds rapides, qu’aucune brindille n’était assez sournoise pour craquer sous son poids léger.
Et si cet observateur eut été vraiment attentif, il aurait pu surprendre une larme, une seule, limpide diamant de l’eau la plus pure, perler sur la courbe des cils noirs, glisser sur l’albâtre diaphane d’une joue, et hésiter sur le doux arrondi d’un menton avant de se réfugier dans un rude repli d’épaisse étoffe brune.
Et aussi l’autant étrange qu’impalpable halo iridescent qui jaillissait fortuitement d’entre les pans indiscrets d’une cape soumise aux caprices d’un vent mutin.
Mais la nuit était déserte, et Spott fut rapidement distancé. Entre deux buissons dansa un éclat d’argent, puis d’autres, moirure morcelée aux rides du courant. La rivière glissait silencieuse et sereine, à quelques foulées seulement.
Ne la rejoignant pas ainsi qu’elle l’avait prévu, la jeune femme redoubla d’attention. Elle scrutait désespérément la berge à la recherche du ponton écroulé. À moins que, pour avoir marché trop longtemps à couvert, elle ne l’ait dépassé. Non… Elle reconnaissait le coude familier que faisait, ici, la Spott Burn.
Elle se rapprocha de la rive, trois, deux mètres, et elle distingua enfin sur l’onde scintillante une avancée sombre et déchiquetée. Un pas encore et elle sentit ployer sous elle les planches vermoulues.
Et elle la vit. Une barque courte et étroite, si basse que ses bords n’étaient qu’à quelques pouces au-dessus de l’eau glaciale. Et trop loin. La corde d’amarrage était trop longue. Et là, maintenant, comment ramener l’esquif vers elle sans faire appel à ses doigts, si douloureux contre sa poitrine, esclaves épuisés d’une vigilance sans faille.
D’un brusque mouvement de tête elle rejeta la capuche en arrière, et, protégeant son trésor secret d’une main, entreprit de se défaire de sa pèlerine de l’autre. Habilement, elle la fit glisser de ses épaules, desserra son corselet et ouvrit sa chemise. Elle plaqua tendrement entre ses seins menus le petit paquet et réajusta son corsage au plus serré, tirant fortement sur les lacets, jusqu’à presque incruster dans sa chair les reliefs durs d’un objet mystérieux même pour elle.
Talons fermement fichés dans la terre molle et humide, elle agrippa rageusement la corde de chanvre alourdie d’un excès d’eau. Dents serrées, elle tira de toutes ses forces, s'écorchant les paumes aux fibres grossières, ramenant la petite embarcation à elle. Enfin à sa portée, elle ramassa son large manteau, l’y jeta avec adresse, et embarqua avec prudence. Deux rames reposaient sur le fond plat. Elle prit le temps de s’envelopper de la chaude protection de sa cape, s’arc-bouta sur les avirons et gagna habilement le milieu du cours d’eau jusqu’à se sentir happée par le courant.
Désormais, elle n’avait qu’à se laisser porter, veillant seulement à ne pas approcher de trop les bords. Presque hors de portée. Seulement quelques heures, et Dunbar dresserait devant elle les ruines de son château (3). Où la Licorne attendait.
Elle pensa à Marion Lillie, et à toutes celles qui, pauvres esprits égarés, avaient joué avec des forces qui les dépassaient. Se prétendant ce qu’elles n’étaient pas ou bien captives de l’Axe Noir (4). Coupables surtout d’avoir attiré sur des innocentes les foudres d’une meute enragée. Trois en ce triste cinq octobre 1705… Trois de trop… Sans doute pas les dernières. Deux autres jeunes et belles existences avaient également été sacrifiées pour protéger ce qui meurtrissait sa peau. Combien encore ? La sienne aussi peut-être.
Frissonnante, elle jeta un dernier regard derrière elle. Au loin, les flammes étaient toujours hautes. Les bûchers brûlaient bien ce soir à Spott.
Elle hoqueta sous les soudaines serres froides qui refermèrent brutalement un étau de glace sur sa poitrine, qui assaillirent sa gorge.
Yeux écarquillés d’effroi, elle vit des nuées d’étincelles bleutées émaner de sa bouche ouverte, de sa peau, de tout son être, des cristaux de givre, impalpables, qui flottèrent comme irrésolus, avant de former une longue et fine flèche d’argent luisant qui s’élança droit vers l’infini de l’espace.
Et les étoiles disparurent dans un ciel d’un noir subitement opaque, linceul jeté sur la terre, funeste écrin pour un rubis de feu.
1) A environ 0,5 mile de Spott, abrité par des buissons, un énorme bloc de pierre est couché sur le sol. D’après la légende, il marquerait l’endroit, où, en l’année 1698, Marion Lillie « The Ringwoodie Witch », accusée et reconnue coupable de sorcellerie, fût jugée et condamnée au bûcher.
2) Anges des ténèbres
3) Irrégulières et rouges, les ruines qui dominent le port de Dunbar sont les seuls vestiges de l’un des châteaux forts les plus imposants, sur le plan stratégique, de l’époque médiévale. La forteresse subit de multiples assauts, et l’épisode le plus marquant de son histoire est incontestablement l’ardente défense que soutint en 1339 « Black Angel », comtesse de March et de Dunbar, contre les troupes anglaises conduites par Salisbury. Le Parlement écossais ordonna sa démolition en 1567.
4) Confrérie regroupant tout ce que l’univers compte de sorciers et de démons
J'étais partie pour coller les trois premiers chapitres, et puis j'ai eu pitié des éventuels lecteurs, mdrrrrrrrrr... effet verveine, ce soir, sans doute. J'ai donc une excuse, ou des circonstances atténuantes.
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Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Le château des quatre tours
oups...c'est pas le XVI° mais le XVIII° siècle... ho là là !
Ok, corrigé !
Ok, corrigé !
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Le château des quatre tours
Superbe écriture raffinée, enchantée. Belle et fluide à la fois. Une atmosphère poétique, de très belles images. J'ai beaucoup aimé.
eva1609- Nombre de messages : 89
Age : 54
Date d'inscription : 23/10/2010
Re: Le château des quatre tours
De l'art de s'évader magiquement.
Tu as dû te régaler à vivre dans ce monde-là.
Tu as dû te régaler à vivre dans ce monde-là.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Le château des quatre tours
Ce n'est pas ma tasse de thé (ou mon verre de whisky ! ) mais je reconnais une belle fluidité à l'écriture.
Invité- Invité
Re: Le château des quatre tours
D'accord, pas de vivisection. ^^Alors juste pour le fun, et parce que ça m'a fait sourire de relire tout ça...
Juste réclamer à grands cris les 2 chapitres suivants...
:-)
Re: Le château des quatre tours
Je vais lire ce soir... hé ! hé ! hé ça fait remonter le texte... c'est magique !
Re: Le château des quatre tours
Une écriture ciselée, impeccable. Un tableau superbe.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Le château des quatre tours
Beaucoup aimé ce départ fort bien écrit. La licorne est mon animal mythologique préféré... j'espère qu'elle apparaitra dans les prochains chapitres.
Re: Le château des quatre tours
J'en profite que c'est en haut pour vous remercier de vos gentils retours.
je verrai si ajouter quelques chapitres à la suite de celui-ci
Et CROISIC : On ne retrouve la licorne qu'au XXI° siècle, dans le parc de ce château finalement construit près d'un petit villages (producteurs de "poires tapées") et dont elle perturbe un tantinet la monotone et tranquille existence.
je verrai si ajouter quelques chapitres à la suite de celui-ci
Et CROISIC : On ne retrouve la licorne qu'au XXI° siècle, dans le parc de ce château finalement construit près d'un petit villages (producteurs de "poires tapées") et dont elle perturbe un tantinet la monotone et tranquille existence.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Le château des quatre tours
village et producteur SANS s... lol
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Le château des quatre tours
Hello, m'dame !
Mentor est sans voix, je suis bouche bée ! J'aime les sorcières et tu m'en promets de belles !
Ton écriture convient bien à ce genre de conte, je trouve, avec ses mouvements amples...
Toutefois, j'ai sorti mon canif, et je taillerais bien un peu dans la profusion d'adjectifs et d'adverbes... tous bien choisis, bien ciselés, auxquels je n'ai qu'un reproche à faire : être trop nombreux !
Exemple :
Enveloppée d’une ample cape brune au capuchon soigneusement rabattu sur ses cheveux de nuit, elle avançait d’un pas assuré, ombre dans l’ombre mouvante des nuages qui glissaient silencieusement, très haut au-dessus d’elle, telle une escorte vigilante.
Talons fermement fichés dans la terre molle et humide, elle agrippa rageusement la corde de chanvre alourdie d’un excès d’eau. Dents serrées, elle tira de toutes ses forces, s'écorchant les paumes aux fibres grossières, ramenant la petite embarcation à elle. Enfin à sa portée, elle ramassa son large manteau, l’y jeta avec adresse, et embarqua avec prudence. Deux rames reposaient sur le fond plat. Elle prit le temps de s’envelopper de la chaude protection de sa cape, s’arc-bouta sur les avirons et gagna habilement le milieu du cours d’eau jusqu’à se sentir happée par le courant.
Il était temps de reprendre la route. Celles qui l’attendaient, à Dunbar, patienteront j’aurais dit patienteraient quoi qu’il leur en coûtât mais elle n’avait pas le droit de mettre leur vie en péril par de trop longs atermoiements.
Mais ça n’empêche pas que j’aime beaucoup et que j’attends la suite avec impatience! J'espère que tu ne m'en voudras pas de ma franchise.
Mentor est sans voix, je suis bouche bée ! J'aime les sorcières et tu m'en promets de belles !
Ton écriture convient bien à ce genre de conte, je trouve, avec ses mouvements amples...
Toutefois, j'ai sorti mon canif, et je taillerais bien un peu dans la profusion d'adjectifs et d'adverbes... tous bien choisis, bien ciselés, auxquels je n'ai qu'un reproche à faire : être trop nombreux !
Exemple :
Enveloppée d’une ample cape brune au capuchon soigneusement rabattu sur ses cheveux de nuit, elle avançait d’un pas assuré, ombre dans l’ombre mouvante des nuages qui glissaient silencieusement, très haut au-dessus d’elle, telle une escorte vigilante.
Talons fermement fichés dans la terre molle et humide, elle agrippa rageusement la corde de chanvre alourdie d’un excès d’eau. Dents serrées, elle tira de toutes ses forces, s'écorchant les paumes aux fibres grossières, ramenant la petite embarcation à elle. Enfin à sa portée, elle ramassa son large manteau, l’y jeta avec adresse, et embarqua avec prudence. Deux rames reposaient sur le fond plat. Elle prit le temps de s’envelopper de la chaude protection de sa cape, s’arc-bouta sur les avirons et gagna habilement le milieu du cours d’eau jusqu’à se sentir happée par le courant.
Il était temps de reprendre la route. Celles qui l’attendaient, à Dunbar, patienteront j’aurais dit patienteraient quoi qu’il leur en coûtât mais elle n’avait pas le droit de mettre leur vie en péril par de trop longs atermoiements.
Mais ça n’empêche pas que j’aime beaucoup et que j’attends la suite avec impatience! J'espère que tu ne m'en voudras pas de ma franchise.
Invité- Invité
Re: Le château des quatre tours
Un texte très riche, peut-être un peu trop par moments, en raison de phrases chargées ou longues. A voir si possible d'alléger cela, surtout si ceci ne constitue qu'un chapitre et que tu dois assurer ainsi sur la longueur sans crainte que cela ne s'essouffle.
Le sujet n'est pas ce vers quoi j'irais naturellement mais la qualité de ton écriture rend le tout plus que plaisant et je lirai la suite avec plaisir et curiosité.
Le sujet n'est pas ce vers quoi j'irais naturellement mais la qualité de ton écriture rend le tout plus que plaisant et je lirai la suite avec plaisir et curiosité.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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