Chien-maître

Il y a deux façons de vivre deux
limer l’ongle du destin
ou l’extraire pour monter une guillotine
Sous un ciel mécanique
je rampe tous les jours
sur des routes toutes tracées
Tels la queue des animaux
j’ai des souvenirs aux trousses
et des angoisses en rut
Constamment je regarde la montre
Mes paroles sont des vers lancés aux doigts levés des élèves
frétillant comme, dans un nid, le bec affamé des oisillons
Parfois, à la sortie, j’ai un numéro
voûtées sur leurs enfants
comme une lettre syriaque
je jongle avec les yeux des mères
en marchant sur leur cil
Rentré chez moi, sur mon lit
je souffle sur la serre du sort
puis m’endors

Pas vu l'intérêt, désolée.

Arrêt sur celui-ci :

" limer l'ongle du destin "

Une image qui me " parle ".

Ce soir, je dois être un peu vaseux, parce que je ne comprends pas ou à peine les textes que je lis. Et pourtant celui-là je l'ai lu deux fois. Non, je suis resté hermétique, désolé

Pas d'accord avec les remarques précédentes, à quelque détails près je trouve ce texte très parlant.

"je rampe tous les jours
sur des routes toutes tracées"
je vois bien l'image, tous ces hommes qui plient et sans plus regarder ni à droite, ni à gauche, ni devant, ni même derrière, marchent à la queue leu leu dans la même direction.

et il me semble lire l'angoisse d'un homme (ici un instituteur?), tenté, la charge est trop lourde, de renoncer, de baisser les bras. Ou bien suivre l'ornière, ou bien "aux armes citoyens"!

Ca ne veut pas dire que j'adhère en tout point à ce qu'exprime ce poème, mais je crois le comprendre, malgré des maladresses telles que
"j’ai un numéro" "la serre du sort"
je ne vois pas du tout ce que cela signifie

Dans tout le poème alternent des images réussies et d'autres qui sont trop affectées, manquant de naturel.

Je n'ai pas compris non plus, désolé.

zenobi a écrit:Je n'ai pas compris non plus, désolé.

Les indigents ont faim.

Et soif.

Pour ma part, je ne suis d'aucune meute.
Il n'y a pas de virage heureux.

lol47 a écrit:

zenobi a écrit:Je n'ai pas compris non plus, désolé.

Les indigents ont faim.

Et soif.

Pour ma part, je ne suis d'aucune meute.
Il n'y a pas de virage heureux.

Que voilà un message instructif, une intervention utile au texte... Ravalez vos haines mesquines, respirez un bon coup- et tentez de vous exprimer clairement au lieu de jouer les pythies pitoyables.
(Vous ne seriez pas, d'ailleurs, une meute à vous tout seul ?)

Pas franchement aimé, pas détesté non plus : le ras le bol ordinaire d'un homme qui s'interroge sur ce qu'il fait ( là ou ailleurs).
Pas eu non plus de difficulté particulière à comprendre, le numéro de jonglage, peut-être quand même pourquoi souffler sur la serre ? Même si je ne la crois pas de verre, hein !

Ah, oui : moi aussi j'ai bien aimé ce " limer l'ongle du destin".

J'aime assez la façon détournée de dire et de faire sens à mes yeux, ne serait-ce :
"Parfois, à la sortie, j’ai un numéro
voûtées sur leurs enfants"

le numéro est obscur, l'accord de "voûtées" aussi, je ne vois pas à quoi cela renvoie.

aux mères.

j'ai beaucoup aimé ce passage; touchant et le texte en général, très masculin.

Easter(Island) a écrit
""J'aime assez la façon détournée de dire et de faire sens à mes yeux, ne serait-ce :
"Parfois, à la sortie, j’ai un numéro
voûtées sur leurs enfants"

le numéro est obscur, l'accord de "voûtées" aussi, je ne vois pas à quoi cela renvoie.""

(doubles guillemets, parce que je ne suis pas douée pour les manips!)

Pour moi "voutées" renvoie évidemment aux mères, et exprime tout à la fois la sollicitude des mères penchées sur leur enfant, et leur capitulation: baisser la tête, courber le front.
Par contre le "numéro" me reste obscur.
Et aux images inutilement affectées, maniérées j'ajoute "en marchant sur leur cil"

Pana, pana...

Alors comme ça on drague la mère d'élève à la sortie des cours ?
J'aime le sentiment fort d'oppression/soumission que je crois lire sous "voutées comme une lettre syriaque"

Bref, pour faire simple, moi ça me parle fort et beau et haut

mais est-ce parce que je comble les silences et les déliés avec ce que je crois savoir/comprendre de l'auteur ?
Je ne peux répondre. En tout cas la musique et les images sont là.

Bravo

Pour moi il n'y a qu'une façon de dire les choses. J'ai bien aimé!

J'ai rien compris à ce texte là.
Peux pourtant pas dire que ça me plait pas.... mais j'ai rien compris du tout du tout du tout...

Mais

"limer l’ongle du destin
ou l’extraire pour monter une guillotine "

rachète à mes yeux le reste du texte.

après "oisillon", je suis tombé du nid et du texte...............bon ça va pas trop de mal

cela partait bien pourtant