Exo live mercredi 22 décembre à 20h30

Ben dis-donc, sacrées consignes !
Tu nous gâtes pour noël

Si je comprends tout, c'est un texte sans Q ?

Sympa les consignes.

Et il faut pas le faire sur une seule patte en chantant Ramona en hindi ? Non ?

Petit jeu...

:-)))

euh c un rire jaune

Et moi une sale gosse... à part l'âge, ça ne me change pas beaucoup !

Pas simple; je le fais à l'aube.

pandaworks a écrit:Pas simple; je le fais à l'aube.

Ton aube est notre crépuscule !

Salut big Chief.

J'admets, le Inside est corsé (oué je me le coltine aussi)
Nan mais pour faire simple : faut que ça se passe dans l'atelier du père noël, avec des lutins, des gnomes, des trolls et autres trucs, et qu'il y ait un élément perturbateur qui risque de faire capoter la nuit du 24 au 25.

Et pour le Outside, c'est un gosse qu'a pas été sage, qui choisit soit de faire une super B.A. pour se racheter, soit d'assumer et de faire un truc de vrai sale gosse.

Mais si mais si, ça peut le faire !

Salut G.

pondez bien.

pandaworks a écrit:Salut G.

pondez bien.

Kot kot kooot...put 2-2 ça vient pas...

Ton avatar est trop trash, où c'est que t'as pécho ça ?

Putain de père Noël...

J'étais au plus haut de la hiérarchie de la « Pôle Nord Corporation ». C'était moi qui étais chargé de lire les lettres des enfants aux ouvriers, et de surveiller que tout le monde dans l'entreprise soit efficace. Si la petite Pauline, de l'hôpital d'oncologie de G.F nous demandait un pistolet pour en finir avec la vie, il nous fallait nous assurer qu'elle ne risquait pas de se louper. J'encourageais les troupes :

« - Allez les gars, allez ! C'est pour une petite cancéreuse tout de même ! »

Les lutins accéléraient la cadence, et mon collègue Eddie gérait le calendrier, en priant chaque année pour que tout soit prêt pour le vingt-cinq. Ce n'était jamais vraiment le cas, et plein de petits à travers le monde ne recevaient pas de cadeau pour leur Noël. Heureusement, leurs gentils géniteurs n'hésitaient jamais à s'accabler de tous les vices du monde pour justifier que leur gamin n'ait rien reçu. « Nous n'avions pas l'argent pour demander au Père Noël de fabriquer ton cadeau... » disaient ils avec gentillesse, et leurs sales mômes leur crachaient à la gueule, « t'es un mauvais papa », « t'es une mauvaise maman ! » et ils partaient dans leur chambre en se promettant de commander l'année suivante une mitraillette qui les débarasserait de leurs imbéciles de parents. Avec un peu de chance, la commande était réalisée, et un enfant de plus était joyeux au matin du vingt-cinq, et ses yeux plein d'étoiles étaient pour nous qui le regardions d'en haut, la plus grande des satisfactions.

Cependant en ce vingt-deux décembre, alors que je m'assurais que la construction des poupées avançait bien, je constatai que les lutines chargées de l'affaire étaient toutes secouées de sanglots, et que l'habituel blanc de leurs yeux était devenu rouge comme l'enfer.

« - Il y a un problème mesdemoiselles ?
- Oh, monsieur, s'écria l'une des mignonnes en se jetant dans mes bras, oh monsieur, sacré nom, je n'en peux plus, on n'en peut plus, on est crevées. Les mômes envoient leurs lettres deux jours avant Noël, on n'a pas le temps de faire tout ce qu'ils nous demandent !
- C'est vrai, commenta une autre minette, vous ne vous rendez pas compte du stress que cette période occasionne pour nous !
- On ne glande rien de toute l'année, reprit la première, pourquoi ne pas répartir ce travail sur plus de temps !
- Allons ne soyez pas ridicule ! répondis-je en leur faisant de gros yeux, les gamins ne peuvent pas envoyer leurs lettres dès le mois de Janvier !
- Ils demandent toujours les mêmes choses de toute manière, peut-être pourrait-on établir une liste de classiques, à fabriquer tout au long de l'année ?
- Je trouve tout cela complètement stupide.
- Oh, oh monsieur s'il vous plaît ! » et toutes les lutines se mirent à pleurer en choeur, « soyez gentil parlez en au patron ! »

Je leur promis que je m'en occuperai le plus rapidement possible, et leur rappelai que pour le Noël à venir, elles avaient mieux à faire que de pleurnicher. Après une bonne centaine de coups de bâtons pour chacune, elles se remirent au travail, un peu trop mollement à mon goût.

Leurs larmes m'avaient tout de même plutôt ému, et j'allai immédiatement rendre visite au grand patron, qui lui ne fichait rien de ses journées, et ne s'occupait jamais que de refourguer aux mômes le gros de notre boulot. J'y réfléchissais de plus en plus sur le trajet, et lorsque j'arrivai devant la porte, je ne frappai même pas, et entrai dans l'office avec la plus incroyable des malpolitesses :

« - Père Noël, comme mon sapin, j'ai les boules !
- Oooh ! » s'écria son épouse en sortant précipitamment de sous le bureau, « quelle vulgarité ! 
- Ho ho ho ! » dit le père Noël.

Je lui fis part des revendications des lutines. Je ne fus pas certain qu'il m'écoutait puisque tout au long de mon discours, il s'envoya des gorgées de Kronembourg derrière la cravate. Lorsque j'eus terminé, il me regarda de ses yeux rendus tous brillants par l'ivresse et me fit cette réponse :

« - Ho ho ho !
- Et puis ce n'est pas tout, continuai-je, je pense que vous pourriez vous décarcasser un peu plus que ce que vous le faites ! Vous ne bossez qu'une journée chaque année, c'est quand même pas des masses !
- Ho ho ho ! » dit le père Noël, et il me donna un grand coup de poing.

Je repartis voir les lutines pour leur dire que le grand patron avait entendu leur requête.

« -Que voilà un homme bon, que voilà quelqu'un de merveilleux ! » chantèrent-elles en dansant. « Et toi qui nous trouvais stupide ! Bien fait pour toi ! »

Je retournais vaquer à mes occupations, songeant avec dépit que la « Pôle Nord Corporation » était depuis déjà plusieurs siècles confié aux mains d'un vieillard ivrogne au vocabulaire très restreint, idôlatré par tous ses employés. J'aurais été tellement mieux à sa place !

Le rêve se mit en place dans mon esprit, tant et si bien que j'envoyai sur le champ une lettre au père Noël pour commander une Kalachnikov, dont je surveillai personnellement la fabrication. Puis j'attendis Noël, avec la même impatience que tous ces mômes de tous pays, vivant tous dans la hâte d'avoir de quoi buter ces connards qui s'étaient fait un point d'honneur de les emmerder jusqu'au bout.

Je me permets de vous contacter au sujet de Noël, qui approche à grande bottée. J’ai tenté de vous joindre par téléphone à de multiple reprises, et laissez moi vous dire que je trouve inconcevable de tomber sans cesse sur votre boîte vocale. Aussi je vous adresse ce recommandé. Il est peu probable que vous me rendiez visite cette année, alors je voudrais dès à présent vous faire part de quelques griefs. Oui, j’aurais en effet deux ou trois reproches à votre encontre, puisque comme le dit l’adage, « Nobody is perfect », et donc que vous, tout comme moi, n’y coupez pas. Je me demandais alors par quelle loi céleste vous vous arrogiez ainsi le pouvoir de me supprimer –ou non- mon noël. Je n’ai pas été particulièrement sage, and so what ? Il me semble, à votre visage rubicond et constamment- insupportablement enjoué, que vous ne devez pas boire que du coca-cola. Et quand bien même vous ne boiriez que ça, ça ne me semble pas tout à fait dans l’esprit de noël que d’assécher l’Afrique et d’encourager ainsi le pouvoir des trusts. Enfin… peut-on réellement en attendre d’avantage du patron d’une multinationale telle que votre fabrique du pôle ? A ce propos, je vous rappelle que sous-payer et surexploiter les lutins (qui travaillent –cf le décalage horaire- plus de 36h d’affilée) ne me semble pas très conforme à la déclaration des droits de l’homme et du lutin. Dois-je vous rappeler les lutineries de 1664 ? Passons. J’ai eu vent d’un autre fait quelque peu condamnable… il paraitrait en effet que vous ayez tiré les ficelles dans une sombre affaire d’empoisonnement. Les tapis-puzzle, cela ne vous dit rien ? Vous niez. Oui, bien sûr, vous allez me dire qu’avec la délocalisation des usines, on ne contrôle plus rien, etc, etc… Oh oh oh ! Tout cela me semble bien facile, on ne se déleste pas de ses responsabilités comme d’un lourd manteau rouge ! Il est de votre devoir d’avoir un œil partout. Par ailleurs laissez-moi vous faire part de mon indignation alors que je constate que le sexisme est toujours d’actualité au royaume du père Noël, et que les jouets des petites filles sont encore essentiellement liés à la maternité, au travaux domestiques, ou à des artifices vestimentaires et cosmétiques vulgaires autant que dégradants. Dans le même ordre d'idée, le conditionnement des petits garçons en futur amateur de voitures de sport ou GI joe musclé et violent ne me plait guerre d’avantage. Encourager la futilité (voire la prostitution) la consommation et la guerre, nous voilà encore une fois bien dans l’esprit de Noël ! On parlant de société consommant à outrance, je n’apprécie que moyennement votre incitation à la déforestation, un sapin dans chaque foyer, ça fait beaucoup de CO2 pour la planète. Je ne suis pas sûre que le petit jésus aurait beaucoup apprécié lui non plus. Enfin, je vous sommerais de veiller à ne pas utiliser votre traineau aussi allègrement, vous êtes passez au diesel me direz-vous, quand bien même, avec tous les fruits et compotes que vous récoltez près de la cheminée le soir de noël, il me semble que la mise au point d’une énergie renouvelable à partir de peau d’orange est envisageable. Vous allez penser tout haut, « avec ces trucs d’écolos, qu’est-ce qu’on se traine, oh » mais c’est, une fois de plus, une idée reçue et il vous faut modifier vos habitudes en profondeur. Voilà, il me semble, en tout cas en ce qui concerne cette première missive, avoir exprimé mon mécontentement et mon étonnement dubitatif en tant que sujet appelé à comparaitre en cette semaine de la nativité, face à un juge qui ne me semble pas irréfutablement droit dans ses bottes.

Heu, c'est un peu tard pour m'y coller, je crois que je vais déclarer forfait...

Réveillons


« Oh ! Le petit angelot dort déjà, bien bordé dans son petit lit, les poings serrés sur sa couverture. L’est trop chou ».
Si cette infirmière continue à me parler comme ça, gagatant au-dessus de ma tête avec son sourire niais et sa blouse pas assez échancrée pour qu’au moins je m’offre une petite lorgnette sur un début d’aréole, je fais pipi au lit cette nuit. Elle rigolera moins demain matin.
« Il va me faire une bonne nuit, hein ? Et puis il va être sage, il ne criera pas, sera propre et bien gentil avec sa nounou de nuit préférée ».
Ouais, enfin ma préférée, la vraie, c’est celle du jeudi avec ses deux petites couettes qui s’agitent et ses mamelles qui tendent le tissu de la blouse à l’irriter.
Et jeudi c’est demain. Et après il y aura la soirée de noël préparée dans la salle de garde. Avec un peu de chance ou de ruse, je vais en convaincre une de s’assoir un peu sur mes genoux, et elle ne dira rien si je lui pince la fesse, ce sera mon cadeau de noël, la lutiner un peu.
Parce que je sais que je n’en aurai pas d’autre, la chef me l’a dit hier :
« René, cette année vous n’avez pas été sage du tout, le papa noël risque de ne rien vous apporter dans votre charentaise ».
En voilà une bien bonne ! Comme si les bonbons insipides et les mots croisés des autres années allaient me manquer !
Pis elle croit quoi ? Que je suis devenu gâteux au point d’imaginer qu’un vieux bedonnant fagoté de rouge va se pointer et marmonner "ho ho ho !" dans sa barbe pour amuser le groupe des Alzheimer ? Peut-être même qu’en suivant un déambulateur dans le couloir il s’écriera : « Qu'est-ce qu'on se traîne, ho ! ».
En plus je sais bien qu’à part du lait et quelques tisanes même pas améliorées, il n’y aura aucune Mort Subite pour s’exciter la glotte. La bière bien sûr. Quoique pour une fois, ce pourrait être une bonne animation qu’une pensionnaire décide de rendre son tablier sous les boules du sapin. Pas une de celles qui tiennent encore debout non, mais une des baveuses, le clan des petites vieilles au filet coulant perpétuellement sur le menton, qui rivière dans leur cou et termine en lac humide sur leur bavoir.
En attendant, c’est pas en deux jours que je vais remonter dans leur estime, je ne suis pas assez croulant et obéissant pour ça. Alors autant aller jusqu’au bout, je suis privé de cadeaux ? Ok, je vais me les offrir moi-même. Un peu de jubilation dans le glauque du mouroir.
Je vais flanquer le sapin dans la cheminée et y foutre le feu. Si jamais le vieux schnock est fidèle à sa réputation, ça sentira les poils roussis, ça nous changera des odeurs de javel et des remugles de couches suspectes.
Et puis pour une fois que quelque chose brûlera dans l’âtre, ça réchauffera nos os humides, nos carcasses rouillées. Au diable l’avarice et les économies de radiateurs sur le dos des ancêtres abandonnés !
J’ai pas été sage ? Elle va voir ce que c’est de ne pas être sage. Elle comprendra que ça n’a rien à voir avec une prostate qui joue des tours la nuit comme si elle ne se sentait jamais mieux qu’ en poussant la vessie à se vider sur des draps propres. Elle verra que c’est autrement plus embêtant qu’une main qui sucre les fraises et déverse la moitié de la cuillère de soupe sur la chemise toute propre ou le pantalon enfin sec. Elle saura que ça valait bien de fermer un peu les yeux sur des mains baladeuses qui veulent juste vérifier que la chair existe encore. Elle va voir de quel bois je me chauffe la surveillante en chef : du sapin, du bon gros sapin bien vert.
J’avais pas prévu que la chemise de nuit de la Ginette s’enflammerait au passage et qu‘elle embraserait l’ensemble en se frottant partout pour s‘éteindre. Dans la panique j’ai choppé une bière dans le minibar du directeur, j’ai été m’installer sous le pin du parc et je regarde griller la maison. Il part en fumée le mouroir. Je m’en grillerai bien une.
C’est vrai que je suis un morveux. Ça conserve.

J’suis un troll …Savez …ceux qui s’immiscent sur les sites où ils ne sont pas les bienvenus. Voilà j’y suis : Pôle Nord Corporation…C’est que déjouer les plans du géant rouge cybernétique de nos jours implique de sacrées connaissances informatiques…j’ouvre le fichier commande du Père Noël …voilà …hum…décidément rien de nouveau sous les cieux dans les désirs exprimés…des poupées… des Gi Joe …des camions de pompiers…des pirates…tiens je vais vous en offrir du pirate et qui a la main lourde. A l’abordage !

Oh oh oh ! Mais que se passe-t-il ? Lutin tamar n’en croit pas ses oreilles. Les alarmes émettent des sons si stridents que la larme lui monte à l’œil : alerte rouge alerte rouge ! Toutes les ampoules de surveillance se mettent à clignoter, le tampon automatique « non valide » se met en action et estampille tous les jouets qui sortent des différentes chaines de production. Comme il n’a jamais eu l’occasion d’entrer en action, il n’avait jamais été vérifié et tous les jouets finissent fracassés en bout de pistes.

Non valide crashhhh non valide crashhhh,non valide crashhh crashhh crashhh!

Une montagne de jouets non valides et scratchés s’amoncelle. Les échelles de pompier éventrent les Barbies, les robots égrènent leurs boulons en émettant des bips d’agonie, les robes de princesses sont constellées des taches de peinture initialement destinée aux armes des petits soldats, les panoplies du parfait petit chimiste se délitent en explosions successives et simultanées, les petits lutins incrédules n’osent plus bouger.

Puis tout s’arrête. Toutes les chaines de production informatisées stoppent les tapis roulants dans un dernier crépitement. Un silence de plomb s’installe.

Le Père Noël fait son apparition. Il contemple le désastre, un temps, puis prononce ces paroles impérissables : « Comme mon sapin j’ai les boules. C’est pas cool »

Il ajoute : « Passez moi une bolduc » .
Pétrifié, Lutin Tamar saisit le bolduc et s’approche de son boss. Quand il lui tend le gros rouleau de ficelle cadeau, il n’en mène pas large. Il a raison S’en emparant, le Père Noël rentre dans une rage noire verte et rouge et entortille le bolduc autour du cou du malheureux lutin. Le soulevant et l’agitant comme un pantin, il hurle : « Une bolduc j’ai dit pas du bolduc sacrerouge ! »
Un temps puis il ajoute : « Qu’est ce qu’on se traine ho ! Une bière fraiche et que ça saute ! Vous êtes branchés sur Canal Sat et vous recevez pas le son ou quoi ? Vous êtes pas des cadeaux moi je vous le dis j’en ai plein le dos »

« Oh oh oh on est pas là pour se faire enguirlander» tente piteux un elfe cacochyme. Pourquoi cacochyme ? L’histoire ne le dit pas…

Revenons à nos moutons. Et sautons nous aussi par-dessus les différentes péripéties qui s’en suivirent. Bien plus tard , Lutin Formatique apparaitra détenant la clé de l’énigme.

« Le logiciel de production accouplé aux commandes des petits n’enfants a été piraté…voilà pourquoi le système de fabrication a clashé. Il ne pouvait certes pas répondre à la demande telle que présentement formulée. »

Le lutin fera parvenir ce qu’il aura pris soin d’imprimer au patron qui pourra lire ainsi la nouvelle liste des commandes reprogrammée.

Il était demandé au Père Noël dans l’ordre et dans le désordre, en milliers d’exemplaires, et en résumé :
des poupées gonflables, l’avion du Président, une escouade de GI en provenance d’Afghanistan, les pompiers qui ont posé nus pour le calendrier d’une fameuse association charitable, des barbituriques, une panoplie de parvenu avec Rollex sertie de diamants, une maison de poupée Cap Nègre grandeur nature, les indemnités de Bernard Tapie, la retraite des sénateurs, et que sais je encore et même des systèmes d’écoutes téléphoniques (et aussi des lutins pour lutiner !)

Ecouré le Père Noël a décidé de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles.
Le poste de Président Directeur Général de Pôle Nord Corporation est toujours vacant. Avis aux postulants ! Et aux actionnaires !

Contrainte : inside


Étoile de mer

La mer est toujours plus sombre en décembre. Une étendue noire, où nage une écume glauque, comme la bave d’un vieillard à l’aube de sa fin. Alors je plonge mes yeux dans l’étoile de la Stella, la bouche pleine de pisse de houblon qui me rappelle tant mon pays de pluie. On a tous nos trucs pour éviter de faire le grand saut dans l’eau glaciale. Le premier c’est d’éviter de parler de nos familles avec les gars. Personne ne se retrouve sans raison à bosser sur une plate-forme de forage dans les eaux scandinaves et faudrait pas se retrouver avec un malabar de près de cent kilos sur les bras en train de chialer sa vie. Le second c’est de se trouver un dérivatif, Jack gratte du blues les soirs de gros vent, Igor lutine des salopes virtuelles qui distillent leurs charmes au rythme du débit de sa carte de crédit, et moi je m’oublie dans l’or blond que j’importe illégalement. Ça ne me permet pas de décoller, mais ça m’aide à me transporter dans le petit appartement où tu élèves notre fils. Il faudra un jour lui dire que son père ne travaille pas pour la Pôle Nord Corporation, il va être déçu c’est certain. Moi aussi je l’imaginais autrement le pays des trolls.

Depuis trois jours Jos le géant des Flandres prétend qu’il entend un chant de douleur au niveau du Draw works, des ho ho ho sinistres qui l’empêchent de dormir la nuit. Mais vu que le vieux il a un peu trop forcé sur les substances illicites dans les années soixante-dix personne ne l’écoute. Je ne sais pas, j’ai un drôle de pressentiment, parfois je sens l’acier vibrer comme si une naissance violente se préparait dans les entrailles de l’océan. Je guette les regards de plus en plus fuyants des copains qui tous se taisent. C’est la règle ici, les sentiments restent sur terre, les hommes ne sont que les inféodés des machines. N’empêche que la peur elle est bien là à me tordre les boyaux malgré le sourire de convenance que je me suis collé sur la face. Tiens, je me demande où sont passées les mouettes ce matin.

M-arjolaine je suis esbaudie !
Ton texte est si bien que l'an prochain c moi qui commande une kalachnikov au grand boss pour nettoyer un peu la place. C'est vrai quoi c'est pénible à la fin ces sales gamines qui écrivent et dégorgent de talent même en impro. Moi ça me tue.

Lyra will c'est excellent et je me suis bien marrée ! Ah le visage rubicond du Père Noël et sa consommation de ...Coca Cola ? Et les lutineries de 1664 ! Morte de rire...

Je vais poser mon cerveau quelque part
Je vous commente plus tard
Merci MC Chako pour l'exo et la soirée
Bonne nuit à tous

Elea ! Quel joli conte de Noël !
Je vais pas épiloguer sur les digressions érotiques de ton papy encore vert , mais ça réchauffe bien ton histoire au creux de l'hiver, que dis je ça flamboie, l'autre grand père peut aller se rhabiller il est d'un barbant à côté !!!

Je vous laisse, je vais dormir. Merci Chako et bonne nuit à tous.

Zarma, je suis super long.
Merci à tous pour vous être prêtés au jeu, bonne nuitée.

Abstract un texte poignant et inquiétant dans lequel on nous rappelle que la vie n'est pas toujours un cadeau. Belle écriture comme d'hab.

Merci Chako pour ce petit Noël intime au pied de ton sapin. Très cool. Et les invités ont apporté de belles surprises je trouve. Mais on n'a pas fini de déballer !

INSIDE


- Plus vite, Tibli, plus vite !
- Oh c'est bon, y a pas le feu.
Ce qu'il peut être exaspérant ce Tibli, quand il s'y met.
- Mais allez, bouge, on va louper le bus ! Tiens regarde, le voilà.
- Ah.
- Allez, accélère, mais qu'est-ce qu'on se traîne !
- Oh.
Gagné, on est là à courir comme deux gros malins sur le sol verglacé, et vu la longueur de nos jambes le pari est risqué.
- Ouf ! Eh ben c'était pas gagné ! dis-je tandis que la porte du bus se referme derrière nous.
Tibli ne dit rien, feint de n'être même pas essouflé. Mine de rien, je lui tire mon chapeau, alcoolisé comme il est.
- Mais regarde-toi, sacrebleu, tu as écumé combien de pubs de Darmstraße hier soir pour avoir l'air aussi mal luné ?
- Quatorze ?
- Un de ces jours, Tibli, tu finiras par avoir des ennuis.
- La Killkenny, c'est la meilleure. « Oh mon dieu, ils ont tué Kenny ». Ça me fait toujours marer. Ah ah ah.
Ouais, autant causer avec une huître. La barbe.
Y a deux trolls qui causent, à côté. Je n'aime pas trop les trolls, ils font une pomme de plus que nous, et tout de suite, à la cafétéria de Pôle Nord Corp, c'est toujours eux qui passent les premiers.
J'écoute quand même, à tout hasard.
- Dis Gründsberg, t'en penses quoi de la nouvelle réforme syndicale que le cabinet central devrait promulguer après-demain ?
- Je pense que ça va semer un sacré bordel. Pour le moment, on est gagnants, mais dès que les lutins vont apprendre ça, ils vont être furax.
- En même temps, je les comprends, ils sont deux fois plus nombreux que les autres et on veut restreindre leur nombre de voix à l'assemblée...
- Ouais, mais on s'en cogne de ces nabots, c'est rien que des ouvriers de bas étage, ils savent à peine ce que signifie faire du profit, alors tu penses qu'ils comprennent quelque chose à la politique...
- Tais-toi, y en a un qui nous regarde !
Deux paires d'yeux globuleux se tournent vers moi.
- Eh ben alors, qu'est-ce qu'il a l'avorton ? Il veut un biberon sous son sapin ?
- Je suis sûr qu'il a les boules rien que de voir deux trolls lui adresser la parole.
- Regarde, je suis sûr que sa barbe va rougir tellement on le met mal à l'aise, pas vrai Müursmog ?
- Comme une petite tomate poilue, Gründsberg. Et on aime ça, nous, les tomates poilues, hein ?
- On les mange !
Mes deux trolls éclatent de rire, oh oh oh. Je suis sûr que, même si on portait des échasses, ils continueraient à nous prendre de haut. Je baisse la tête, leur montre le pompon de mon bonnet, jusqu'à ce qu'ils se désintéressent de moi. En vérité, je suis mort de trouille.
- Tibli, tu as entendu ? C'est horrible !
- Eh ?
- Non, laisse tomber.

Le bus s'arrête, on est au siège.
Toujours ce gros bâtiment en béton façon boîte à savon taille XXL, avec les deux lettres QG peintes en rouge majuscule. Il n'y aurait pas le gigantesque panneau lumineux « Père Noël & Co » coiffant la porte d'entrée, on se croirait dans une usine.
En fait, il y a une usine, mais pas seulement. Tout en haut, sur le toit, il y a un igloo, et une maison en pain d'épices. La chambre à coucher, et le salon du Père Noël. Mais aucun lutin n'y va, ça non, à moins de renoncer à son salaire trimestriel.
Pour l'heure, j'ai d'autres chats à fouetter. Si ces deux trolls disaient vrai, le bruit aura sûrement déjà circulé. Je parie que les trolls le savaient depuis des semaines. Ça va jaser, et pour cause : une grande affiche placardée dans la salle commune des lutins. Je n'aime pas cette affiche. Notre salle commune est le seul endroit vraiment accueillant du bâtiment en dessous du cinquième étage. Elle nous ressemble, toutes les tables sont basses, scupltées en chêne massif avec des motifs rococo. Au centre de la pièce, une grande cheminée en marbre aux flammes crépitantes, entourée de sucres d'orge sculptés. Et cette affiche, qui annonce une assemblée générale pour la communauté lutine, fait vraiment tache dans le paysage.
C'est Tibli qui va être content, aujourd'hui il n'avait pas vraiment la forme pour travailler.

Oh ! Oh ! Oh !
Tailli-taillault !
Un lutin compte pour un,
On ne vaut pas moins que vous,
Les trolls aux oreilles de chou,
Les gnomes au menton d'sabot,
Les elfes aux cheveux d'rideaux.
Nous avons des petites pattes,
Mais nos barbes vous épatent.
Alors ne coupez pas nos têtes,
Ou ce sera votre fête !

- Tibli, Tibli, on est foutus.
- Hein ?
- C'est la grève, Tibli, la grève ! Personne ne va au travail !
- Boarf, ça me gène pas, moi...
- Arrête de réfléchir avec ton nombril. À mon avis, le Père Noël n'est pour rien dans tout ça, c'est impossible. D'abord, une rumeur de réforme qui court comme un abcès qui ne veut pas crever, et maintenant, les chefs syndicaux qui nous plantent là avec une chanson ridicule et nous interdisent d'aller au travail. Par Saint-Antoine le Jour J approche, une baisse de régime entraînerait une chute de la production, et qui dit chute de la production...
- Pirouette, cacahuète.
- Tibli, rameute les copains pendant que j'échaffaude un plan. Par ma barbe, nous devons voir le Père Noël.
Il s'éloigne en claudiquant. Parfois, j'aimerais vraiment qu'il ne soit pas celui que l'on m'a imposé comme voisin de chambrée. Voire souvent. Sacrebleu.
Bon, réfléchissons. Les cours d'économie que j'avais chipé à une efle un peu blonde à la cantine : le Père Noël doit être compétitif s'il veut faire du profit, pour être compétitif il faut produire, et si on ne fait pas de profit on se fait bouffer par les Chinois. Donc, cette stupide réforme ne peut pas venir de lui. En suite, se rendre dans son bureau... J'ai une idée.

- Eh machin, ça y est, j'ai ramené des copains.
- Super, Tibli !
J'avoue, je suis surpris, il n'a mis qu'un quart d'heure. Ils s'appellent Tvorik, Bilfon, Gliniluk et Pouchka. Espérons que les quatre gaillards ne sont pas aussi alcoolisés que lui.
- Eh au fait, machin, je leur ai promis que t'avais un fût d'hydromel chez toi et que tu voulais le mettre en perce, voilà voilà...
Eh ben, m'aurait étonné aussi. Peu importe !
- Écoutez, Tibli, vous tous. Il faut qu'on se rende au douzième étage.
- Alors que le service des douanes trolls te fait la peau au septième ? Ça va pas, non ?
- Exactement, Bilfon. C'est pourquoi nous n'emprunteront pas les escaliers.
- Et par où qu'on passe alors, l'ascenceur n'est pas autorisé pour les lutins ?
- Pouchka, ta question tombe à pic. Voyez-vous, l'une des centaines de milliers lettres qu'on a reçu ces derniers temps demandait une montgolfière. Une petite fille, du Danemark, particulièrement sage, qui voudrait quitter l'île de Coppenhague et aller survoler les fjords scandinaves.
- Et c'est toi qui a fabriqué cette montgolfière ?
- Bien sûr que non. Un travail aussi complexe, c'est laissé aux gnomes.
- Et comment qu'on fait, alors ?
- Facile. On s'introduit dans leurs quartiers pendant la pause déjeuner, et on casse un jouet.
- Oui ! Surtout les instruments de musique, ils détestent ça.
- Bonne idée Tvorik, on fonce !

Je dois être le seul lutin mélomane au monde. Voir Gliniluk et Tvorik massacrer une réplique de Stradivarius m'a retourné les boyaux, comme si j'étais un chat.
Cependant, le retour des gnomes fut des plus distrayants. Ces petits bonshommes pètent réellement un plomb dès que quelque chose ne va pas dans leur service. Je ne vous verai pas un dessin, il y en a qui hurlent à la mort, d'autres qui courent en criant comme s'ils avaient le feu à leur barbe, d'autres qui se réunissent en tiquant pour discuter de qui, de pourquoi, de comment, d'autres encore qui se flinguent le nez avant de réaliser qu'on ne flingue pas grand chose avec un pistolet à billes.
Et pendant ce temps-là, on peut se faufiler ni vu ni connu dans la salle des fabrications extraordinaires. Et prendre la montgolfière sous le bras, sans que personne ne nous dise quoi que ce soit.
- Eh minute machin, comment on la gonfle, on n'a pas d'hellium ?
- Ah. Flûte.
- Attends, j'ai une idée.
Je manque laisser tomber ma charge, jamais je n'avais vu Tibli avoir une idée un lendemain de cuite. À voir la tête de Bilfon et Pouchka, eux non plus.
- On va utiliser le pouvoir de la Killkenny.
- Le pouvoir ? Quel pouvoir ?
- On va la gonfler par nos propres moyens.
J'ai d'abord pensé éclater de rire, puis hausser les épaules en jetant un regard navrant, c'était avant de m'apercevoir que les quatre acolytes sautaient de joie.
On s'est donc retrouvé dans notre salle commune, premier étage, disposant d'un balcon, à mettre en perce les packs de bière que Tibli, Gliniluk et Tvorik sortaient de nulle part. Ils buvaient comme des trous, et tous les lutins qui étaient présents se joignirent à eux. J'envisageais la possibilité d'avoir été adopté. Ce fut à Pouchka l'honneur du premier renvoi. Il se plaça sous le ballon, et éructa de toutes ses forces. Rapidement Bilfon l'imita, puis un autre lutin que je ne connaissais pas, puis Tvorik, puis un autre, puis un autre... Un chef syndical qui était de la fête s'écria « C'est la lutination en marche ! C'est la lutination en marche ! »
Je n'en croyais pas mes yeux, mais mes congénèrent gonflaient bel et bien la montgolfière. Très vite on la plaça sur le balcon, je pris avec moi Tibli qui, miraculeusement, paraissait encore presque lucide. Et, avant que le dernier mètre cube de bière ait été englouti, on avait décollé.

Dernière étape, adonc.
Je n'en reviens toujours pas.
On monte, on monte, on monte. On voit le paysage comme jamais avant : comment, au-delà de la montagne, il y a de vastes plaines ? Au-delà des plaines, il y a la mer ? C'est drôle de voir ça pour la première fois en étant aussi loin. Tibli a le hoquet. Tant pis, je suis le seul à profiter. À quelques mètres, un troll ouvre une fenêtre : cri de panique, mais il ne peut pas nous atteindre. Ah ah, le sentiment de puissance, ils ne s'attendaient pas à ça !
Enfin on arrive en haut. Voilà, le légendaire igloo, la mythique maison de pain d'épice. Ce serait le cadre parfait s'il n'y avait pas un trio d'immondes cheminées juste derrière.
Et s'il n'y avait pas une demi-douzaine de gardes trolls armés de hallebardes à deux pas de l'entrée : mais c'est pas possible ! Comment les trolls peuvent-ils être partout ?
- Sacrebleu, Tibli, on est foutus !
- Meuh non, relaxe, toi tu vas à droite, moi je vais à gauche, toi tu fais du bruit et ils viennent tous vers toi, et moi je vais voir lui Père Noël pour lui dire ce que je pense.
- Parfait ! Donc, je vais à gauche, tu vas à droite, c'est ça ?
- Hein ?
- Je vais voir le Père Noël pendant que tu fais du bruit.
- Heu...
- T'as tout compris, impeccable ! À tout à l'heure !
- Attends, machin, avant d'y aller, faut qu'on s'en jette un p'tit dernier.
Il sort deux bouteilles deux sa poche. Il est pas vrai.
- Mais t'es pas vrai !
- Mais si, attends... Si tu bois pas, je te la mets dans ta poche.
- Si tu veux. Bon, allez, va faire ta diversion.
- Cinq sur cinq, camarade. Zou !
Pour ça je lui fais confiance, avec l'altitude, il va forcément subir les effets de l'alcool et se mettre à chanter comme une toupie, en valdinguant dans tous les sens.
Ça ne rate pas, la garde se précipite sur lui. Faudra que je songe à comment le libérer, mais ce n'est pas le moment. L'accès est libre. Et puis, l'avantage d'être un lutin, c'est que quand on n'a pas bu, on est très discret. Commençons par regarder à la fenêtre... Et là je viens de comprendre. Ce n'est pas le Père Noël qui est assis sur le grand fauteuil en ébène massif qui habituellement sert de trône au grand patron. Je fonce à l'igloo, sans me soucier si la garde m'a repéré ou pas. L'hégémonie troll doit cesser.
Il est là, le Père Noël, dans son lit, à dormir comme un gros bébé. À côté de lui, une provision de flacons. Je ne tirerai pas de conclusions hâtives. Je ne me demanderai pas si ce sont des médicaments inefficaces, ou si c'est un coup monté des trolls. Et la Mère Noël qui ne s'aperçoit de rien, mais ça rien d'étonnant, on sait dans toute l'usine qu'elle est complètement gâteuse. Il faut juste un truc pour changer ça, sans que les geôliers du Père Noël ne s'en rendent compte. Je ne peux pas briser les flacons, et si je les vide, il faut quelque chose pour remplacer... Se creuser la tête.
« Béni soit Tibli », je soupire enfin.
Pour la deuxième fois, son amour de la Killkenny va sauver la situation, je tire la petite bouteille de ma poche. On verra bien ce que ça donnera. Mais si le Père Noël se met à gonfler comme une montgolfière, c'est sûr qu'il va y avoir un coup de fouet sur la compagnie. Je ne me pose pas de question. Il faut juste que je file d'ici avant que les trolls ne s'aperçoivent de ma magouille. Et que je trouve un moyen de tirer Tibli du pétrin. Sacrebleu, ça ne va pas être un triste noël que celui-là.

Piouf, pas satisfait de ma performance, je me suis laissé embarquer dans je ne sais pas quoi...
Bref, le peu que j'ai lu du reste me fait dire que la production est très belle ce soir.
Merci à tous d'avoir participé, et mention spéciale aux cumulards des deux exos.
De beaux rêves !

Mierda j'ai marqué la mauvaise contrainte : c'était outside. Si un modo pouvait avoir l'obligeance de corriger cette bourde, il aurait droit à ma reconnaissance éternelle. Et plus si affinités.

M-arjolaine : génial. Plus ça va, plus c'est drôle. Les lutines sont adorables, le père Noël et sa tendre épouse également, on est vraiment pris de pitié pour ton personnage – comme quoi la vie des cadres supérieurs n'est pas toujours facile.. Très bien troussé. Oh oh oh, je sens que la séance lecture va être des plus joyeuses !

Lyra will : Gabriel, ce petit ange ! Cette fois j'ai adoré. La franchise du p'tit bonhomme, me rappelle les deux enfants dans le Grand Chemin... faut pas voir à prendre les mômes pour des prunes... Et puis la petite partie engagement, dénoncer le sexisme des rayons de jouet... Un mini pamphlet dans une imitation de lettre d'enfant. Et coup de coeur pour les lutineries de 1664. Bref, c'est frais, c'est drôle juste qu'il faut, le charme y est, re-bref, impec'!

Elea : ah, bravo. J'ai mis un petit moment à comprendre quel âge pouvait avoir ton morveux, et du coup je comparerai ton texte à un chocolat à la liqueur (à la bonne liqueur). D'abord tu goûtes légèrement en surface, commence à savourer le chocolat, avant de t'appercevoir qu'en fait, le fin des fin est gardé pour la surprise, et surgit comme ça, tac. Et là, que du bonheur. Bien noir, le chocolat, mais que du bonheur.
Et puis à noël, normal que ça sente le sapin ! ;-)

Rebecca : yessss, on m'a détourné le troll, j'aime ! Un père Noël qui rape-à-fromage, le magnifique rapprochement de la Bolduc au houblon et du Bolduc emballeur, alerte rouge, les indemnités de Bernard Tapie... un texte pas cacochyme pour deux sous, je me suis poilé du début à la fin, grand merci !

Abstract : plus que propre, la copie poétique de la soirée. C'est froid mais beau. Poignant, prenant. Bref, rien à ajouter.

Gobu : ah-ah, bien joué chef. C'est superbement noir cet innocent déguisement en fantôme blanc pour ce gamin qui va connaître un chemin de croix là où d'autres les brûlent. Hau hau hau, capitaine, inch'Allah !


Eh bien je suis ému les enfants, de tous les exos où j'ai joué au MC, c'est celui-là qui m'a apporté le plus d'émotions dans ma lecture (j'ai déjà dit ému ?).
Un grand merci à tous, ce fut un bonheur.

M-arjolaine : savoureuse cette petite fable, ça fonctionne d’autant mieux que les touches d’absurde sont légères, fines et toujours avec ta manière habile de renverser les codes et de distiller le décalé et le cruel. Très agréable lecture.

Lyra : excellent ce contraste entre la politesse respectueuse de la lettre et le fond bien senti et envoyé, j’aime beaucoup l’idée de celui qu’on juge pas sage et qui retourne la situation, l’arroseur arrosé.

Rebecca : beaucoup aimé ton utilisation du troll, fallait le trouver, et aussi la liste des couacs qui ruinent la machine bien huilée, ce paysage désolé de cadeaux détruits, très chouette.

Abstract : il n’est pas très gai ton noël, on a bien envie d’y sauter dans l’eau noire et glauque en le lisant. Ceci étant c’est poignant et l’ambiance est parfaitement rendue, noire de chez noire, il n’y a plus d’espoir.

Gobu : sympa, marrant même malgré un fond qui ferait plutôt grincer des dents

Chako : très chouettes tes personnages, les lutins et les trolls décrits sous forme de castes, inventif à souhait et plutôt bien vu, c’est tout un monde que tu as crée et qui parait plausible, j’en aurais bien repris une tranche en fait.

Merci elea :-)
Vrai que mon texte aurait de quoi aller bien plus loin, mais d'une j'étais trop fatigué pour dignement tirer d'affaire le père Noël, et de deux ça serait vraiment trop sorti de l'exo live. Mais j'y repasserai certainement !

Gobu : je n'ai pas trop apprécié cette fois-ci j'ai trouvé un peu lourd le thème coloured/blanc, le costume Père Noël /KuKluxKlan , j'ai trouvé le tout un peu poncif voire poussif, voire poussiéreux , pas trouvé l'ironie mordante qui est ta marque habituelle, désolée de cette critique aussi sévère que sincère...

Chako : on a l'impression de quitter l'histoire en plein suspens...ça laisse un peu frustré...
tu aurais du à mon sens la faire plus courte et plus longue , je m'explique moins de détails au début mais un denouement plus abouti. Bon en même temps en direct c'est difficile de mesurer une progression . Bien aimé la façon dont apparait le système de caste.

contraintes Inside, Qu'est-ce qu'on se traîne, ho et autres

Éteins ce lent !

« Les vélos ! Tous aux vélos !
Pédalez !
Pédalez haut, pédalez bas, pédalez !
Tenez la cadence !
Eh ! Vous, là-bas ! Quand le chef des lutins dit à cheval sur les bicyclettes, arrachez le papier cadeau et enfouchez-les, c'est un ordre !
Pédalez!
Pédalez long, pédalez court, mais pédalez !
Qu'est-ce qu'on se traîne, ho ! Jimmy redonne la cadence.
Production ! Production ! Production !
Toi Tommy, tu relies les câbles du transformateur sur les dynamos. Et que ça saute ! Fify préviens la centrale, il nous faut un branchement de toute urgence. De mon côté, je vais voir le vieux »
Bien ennuyé de ne pas avoir résolu ce contretemps, Carabouldingue se présenta devant le Père Noël.
Celui-ci essayait différentes tenues pour affronter la fameuse nuit tant attendue. Le rose lui plaisait bien, hormis la culotte fendue qui le, hum, comment dire, qui le déstabilisait.
« C'est un bon moyen de s'enrhumer ça ? Non ? Avait-il demandé à son tailleur.
— Mais non, mon prince, une simple commodité pour faciliter les caprices de votre prostate. Personne n'ira fouiller sous votre tunique.
— Certes, mais les lutins, vous comprenez, ça me gêne... »
Les tentatives de couleurs ne furent pas plus concluant.
« Des ronds bleus dans la barbe ?
— Mais oui mon prince, ceux-ci sont secs.
— Et les autres là dans les cheveux, vous allez me dire que les petits pois sont rouges ?
Décidément, je crois que pour cette fois encore je vais jouer la sécurité : ma tenue sera la même que les années précédentes. Soit !
Qui a-t-il Carabouldingue ? Te voilà bien énervé.
— Ah ! Maître, c'est un grand malheur ! L'électricité vient à manquer et l'atelier de production n'assure plus les commandes. Déjà, la chaine des peluches prend du retard. Il faut trouver une solution, si nous voulons être prêts.
— Du calme, mon ami, du calme. Je comprends ton inquiétude, mais vois-tu, je crois que nous avons déjà dépassé notre quota. Je désirai augmenter ma tournée, mais je me rends compte de la démesure de mon projet. Laissons de la place aux autres Père-Noël. J'irai distribuer ce qui est fabriqué. Les commandes seront en partie satisfaites par nous, en partie satisfaites par nos voisins.
Et puis, un cadeau par enfant c'est bien suffisant, non ? »

Chako Noir : une histoire bien menée avec force détails qui a comme gros défaut de se terminer de manière abrupte. On dirait que tu voulais couper court cette aventure de lutins. La grosse qualité se trouve dans les dialogues, même si parfois ils sont un peu "écrits" Au passage, merci pour ton exercice.

Gobu : l'idée de lutiniser en blanc cette perle noire donne bon fond à ce texte bien "torché". J'aime bien la manière de s'approprier le personnage. J'aime bien les raccourcis de temps qui nous baladent un pas en avant, deux en arrière.

Excellent Bertrand-môgendre, plein d’humour, vif, enlevé, dynamomique.
Un poil restée sur ma faim à la fin toutefois.

M-arjolaine, j'ai trouvé ton texte ton simplement énorme ! Je me voyais déjà en train de mettre en place des prévisions logistique sur les cadeau en évaluant les modes de saisonnalité et tout le fatras ! Et les pauvres petites lutines n'ont rien fait, c'est juste ce débauchard de père noël qui boit de la mauvaise bière qu'il faut punir !