Texte- début de roman

Bonjour à tous,
Je poste le début d'un roman en ébauche- je vous lis depuis pas mal de temps mais c'est la première fois que je poste. Cela fait trop longtemps que j'écris sans montrer quoi que ce soit, j'aimerai avoir vos avis, conseils... Je crois avoir fait attention aux fautes.. Bonne lecture, Coty


Gabin commençait à être saoul. La troisième Leffe était déjà terminée, il avait la tête chancelante et le verbe vif. Un des serveurs s’avança et lui dit d’un air très parisien « Je vais vous déplacer Monsieur ». Il leva les yeux lentement, se sentant saoul mais terriblement conscient, il lui vint l’envie inexplicable de lui jeter sa bière au visage, mais il n’en fit rien, il se contenta de le regarder avec des yeux ronds, presque bêtes mais surtout méchant, se leva de sa chaise et déplaça ses affaires vers une table plus petite mais ronde elle aussi, affublées de deux petites chaises en velours rouge et orange.
Une fois assis il eut envie de déplacer la chaise car la position ne lui convenait plus, il voulait voir la rue et ses lumière ocres un peu surréalistes. Il était revenu depuis moins d’un mois ; il ne savait plus très bien. Dans l’après midi du 9 décembre, oui ça doit être ça. Il faisait tellement froid que j’n’ai même pas pu finir ma cigarette en sortant du train, enfin de toute manière ça n’a pas grande importance.

Il n’avait pas mangé depuis la veille, les serveurs amenait des plats fumants aux tables environnantes, ils sentis l’odeur de la viande chaude, de la friture et des gratins de pomme de terre, il avait faim. Peut-être devrais-je manger un peu avant se dit-il. Il mit sa main à sa poche et vérifia qu’il n’avait pas oublié son téléphone. Dans sa bouche flottait un goût étrange, cela lui rappelait ses angoisses d’enfants, lorsque levant les yeux aux plafond il cherchait une image pour l’accompagner, un rêve à fomenter. Ed lui avait donné rendez-vous à 22h15, il lui restait près de deux heures à tuer, et d’après ce qu’il se souvenait il avait dans les poches un peu moins de 20euros. Moins les deux bières, ça me fait 12 euros cinquante, soit encore deux autres bières, un cheese et une petite frite.
Il appela le serveur, le paya sans même lever les yeux et récupéra sa monnaie avec indifférence.
En remettant son Duffle coat sur ses épaule il sentit le regard d’une grande rousse qui lisait à la table en face de lui depuis plusieurs heures. Tournant ses yeux vers elle, il lui fit une révérence très élégante, faisant tournoyer sa main tandis qu’elle plongeait vers le sol, puis s’immobilisa et parti dans un grand éclat de rire. Il ne l’avait même pas regardé, mais lorsqu’il franchit les portes du bar brillait dans ses yeux le reflet de sa chevelure. Il se retourna tout en gardant un des battant de la porte entrouvert et de sa main droite lui fit signe de le rejoindre. Elle paraissait complètement déboussolée et peut-être inquiète, ne sachant que faire, les joues rouges et la bouche figée dans un rictus d’indécision. Ils se regardèrent ainsi quelques secondes, Gabin s’impatientait et ses yeux brûlaient avec une violence peu commune.
Ce n’était pas qu’il avait particulièrement envie qu’elle le suive, non, d’ailleurs quand il avait croisé son regard il n’avait ressenti qu’une grande indifférence. Ses cheveux roux, qu’il avait reçus comme des fils d’ors rouge soyeux et fou avait finalement une consistance filasse et un éclat trop fade pour éveiller son intérêt. Ainsi tournée vers elle, tenant la porte d’une main, l’invitant de l’autre il se sentait comme un voleur malheureux, qui rêvant de rubis et d’antichambre de comtesse avait oublié un instant devoir se contenter de l’étale de pomme d’une épicerie de quartier. La satisfaction provoquée par l’audace du geste n’avait pas assez de force pour suppléer à la déception que les grands yeux tristes et sombres de la rousse lui infligeaient. Pourtant, il était encore tenant la porte lorsqu’elle se présenta à lui, tendant une main fine mais molle à celle qui l’avait invitée. Gabin ne l’avait pas vu se lever, ni s’habiller. Bon, maintenant qu’elle est là essayons, qui sait. Elle va m’accompagner au Tabac, et puis manger, j’ai p’têtre assez pour lui prendre un cheese, tant pis pour la bière. Elle me suivra jusqu’au rendez-vous, ces filles là vous suivent partout, et je m’en moque de ce qu’elle peut bien penser. Tiens, j’vais même pas lui parler, la voilà qui met sa main dans la mienne.
Elle a de grands yeux pour un fantôme, elle me sourit, on dirait qu’elle a quelque chose de fou quand elle regarde au sol comme ça.

« Putain c’qui fait froid ! »
Sa bouche attira le regard de Gabin, elle souriait en permanence, rouge et brillante. C’était donc ça l’éclat de ma rousse ! Cela le mis de bonne humeur, tout d’un coup il l’aimait bien, tout en elle lui semblait plus joli, il avait presque de la tendresse dans la voix quand il serra sa main et dit.

« Alors ma belle, tu t’appelles comment ?

- Camille. T’attendais quelqu’un depuis tout à l’heure ? C’est naze hein comme endroit. J’y vais souvent, c’est juste en bas de chez moi, mais leur serveur ... quelle plaie !

- Ouai. T’as faim ?

Elle le regarda sans rien dire, sous ses yeux passa un voile, elle détourna son visage vers le jardin du terre plein central du Boulevard. Gabin lui tenait toujours la main, cela lui paraissait tellement superflu, il aurait eu envie de la laisser là et de continuer sa route sans y penser. Elle transpirait un peu, il se rendit compte qu’elle avait bu car elle manqua de trébucher plusieurs fois avant qu’ils s’asseyent sur un banc.
Elle ne voulait plus jouer mais ne sachant que faire elle resta à ses côté tandis qu’il pressait ses doigts humide entre les siens. Il avait le front soucieux et fumait en réfléchissant. Ayant pratiquement oublié son existence il sursauta quand elle se leva avec fougue et le gifla sans remord. « Tu crois que ça finis au lit quand on regarde ses pieds ?! Branle toi ! Branle toi et ne viens pas me sortir de mon chemin. Regarde moi quand j’te parle ordure ! »

Il était très surpris de la violence de ses paroles, perclu en lui-même l’indifférence qu’il portait au monde lui était si naturelle, si profondément encrée en son âme qu’il était bien incapable de la percevoir. Il lui arrivait fréquemment de disparaître dans les profondeurs sans qu’il ne s’en rende compte. Ainsi avait t’il des trous, des moments de vides où ses pensées s’échappaient, il perdait la notion du temps, il s’oubliait préférant au présent des images fugitives et idéalisées. Assis sur ce banc, il s’était comme déconnecté de la main de Camille se tortillant sous la sienne. Il pensait alors à la neige qui commençait à tomber, sachant qu’il aurait du dire quelque chose mais ne pouvant se soustraire à la contemplation des flocons blancs. Dans la lumière du réverbère ils paraissaient d’or et de lumière, tournoyer, poussé par le vent ils s’envolaient. Il neigeait de plus en plus et bientôt son esprit s’était fait la malle, emporté dans un faisceau ocre.

«Mais tais-toi idiote ! C’est si beau ! »

Camille le regarda interloqué, décidément il ne lui restait plus grand chose de raison à ce beau mec. Elle avait le cœur aventureux mais froid, pourtant elle ne pouvait partir sans avoir obtenu un baiser. Cette certitude lui glaça le sang car elle lui apparu au moment où elle se surprit à hurler « Connard ! »

Bon, je ne serai pas cliente pour la suite.
Je ne trouve pas comment entrer dans ce texte qui présente beaucoup trop de côtés "gratuits", de détails sans intérêt, de trucs qui ont l'air posés là au hasard... les personnages me paraissent aussi peu crédibles que possible et j'ai coincé sur le rêve à fomenter. Rêver n'est pas un crime !
Désolée.

Bonsoir,

Je vis dans un monde imaginaire
Ne vous approchez pas de moi
Je vois ce que je veux
Je veux ce que je vois
Et c'est tout
OK de moi ...

Une profession de foi ?

Une rencontre ... entre un homme et une femme ... un thème éternel ...
Il y a de l'originalité dans ce chaud et froid mais on se perd dans le dédale de petits détails sans beaucoup d'intérêt.
Il y aurait beaucoup à dire sur la forme ... mais il est bien tard !

Amicalement,
Midnightrambler

Quand j'ai lu le début, j'avais l'impression d'avoir la vue brouillée, d'être ivre, comme Gabin (et peut être l'auteur, hein ??!) et je me suis dit qu'il fallait être vraiment très fort pour arriver à ça.
Et puis malheureusement, je me suis perdu dans la lecture de la suite et de la fin, tellement saoulé que je n'ai plus rien compris à rien. Pourquoi elle est si agressive avec lui, pourquoi il répond que c'est si beau ?
Bref, ça partait pas mal, mais à l'arrivée, j'ai pas saisi.
Il y a pourtant de bonnes choses là dedans...

Il me semble que VE possède une ligne éditoriale, un truc à lire donc.

Bonjour,
Je voulais répondre en Mp mais apparemment ils sont désactivé, donc j'en profite tant que le fil est encore en haut.
Merci pour vos message ça me fait beaucoup de bien d'avoir un retour, et ça me donne des pistes pour retravailler mon texte et mon écriture, je ne me pensais pas aussi illisible! Qu'entendez-vous par détails sans intérêts? Ce texte n'est pas exactement le début du 'roman', et c'est vrai qu'en l'écrivant l'histoire avec la fille ne m'intéressait pas vraiment. A vous lire ça se ressent. Je vais donc retourner à mon clavier pour tenter d'être plus lisible.

J'ai bien lu la ligne éditoriale du forum mais je ne comprend pas en quoi mon texte ne la respecte pas? Je ne balance pas des mots sans savoir pourquoi, bien que ça se traduise par une forme obscure, il y a une recherche derrière tout ça et s'il me reste beaucoup de travail, j'ai posté justement dans le but d'avoir vos avis. N'être confronté qu'à soi-même finit par enfermer, il semble que c'est ce qui m'arrive. Coty

La forme.
Je ne relève pas les fautes d’habitude, j’en fait assez moi-même pour ne pas jeter la pierre aux autres. Mais ici il me semble qu’il y a un petit souci avec le pluriel. Probablement des fautes d’inattention corrigeables avec une relecture poussée, mot par mot (en général c’est ce que je fais).
Il y a quelques tournures pas très heureuses, et certaines incorrectes. Et des associations de mots bizarres.
Quelques exemples : "perclus (avec un s) en lui-même", reclus peut-être ? "D’après ce qu’il se souvenait" "le rêve à fomenter" , "rictus d’indécision" .
Ça donne une écriture un peu chargée, recherchée, qui manque de naturel et empêche la fluidité de ma lecture. Parfois la simplicité sert mieux une histoire à mon avis.

Le fond
J’avoue n’avoir pas bien compris cette rencontre, si c’est un extrait et pas un début, il me manque peut-être des éléments pour tout saisir.
Un détail sans intérêt par exemple, c’est l’argent qu’il lui reste, il suffit de savoir qu’il a de quoi se payer deux bières et de quoi manger un peu, sans besoin de donner le montant.
Il y a aussi de jolies choses : "il se sentait comme un voleur malheureux, qui rêvant de rubis et d’antichambre de comtesse avait oublié un instant devoir se contenter de l’étale de pomme d’une épicerie de quartier ". Belle image.

C'est une question de travail, bon courage et bienvenue.

Tu me demandes ce que j'entends par détails inutiles, je te surligne ce que je supprimerais. Bien sûr, n'ayant pas le déroulement de l'histoire , je ne peux pas apprécier ce qui est vraiment inutile, mais à mon avis il est improbable que tous ces détails soient utiles, surtout pour un début de roman, où il est nécessaire d'accrocher rapidement le lecteur : si tu le noies de détails, il perd le fil qui n'est même pas encore établi. Il ne faut surtout pas disperser l'attention au début, selon moi.

CotyPeterlina a écrit:


Gabin commençait à être saoul. La troisième Leffe était déjà terminée, il avait la tête chancelante et le verbe vif on ne peut apprécier le verbe vif que lorsqu'il parle !!!. Un des serveurs s’avança et lui dit d’un air très parisienLà, tu te mets à dos les parisiens, et ça fait quand même du monde. Tu remplacerais par cavalièrement, t'aurais le même sens, en plus court et sans connotation " raciste" !!!« Je vais vous déplacer Monsieur ». Il leva les yeux lentement, se sentant saoul mais terriblement conscient, il lui vint l’envie inexplicable de lui jeter sa bière au visage, mais il n’en fit rien, il se contenta de le regarder avec des yeux ronds, presque bêtes mais surtout méchant, se leva de sa chaise et déplaça ses affaires vers une table plus petite mais ronde elle aussi, affublées de deux petites chaises en velours rouge et orange.
Une fois assis il eut envie de déplacer la chaise car la position ne lui convenait plus, il voulait voir la rue et ses lumière ocres un peu surréalistes. Il était revenu depuis moins d’un mois ; il ne savait plus très bien. Dans l’après midi du 9 décembre, oui ça doit être ça. Il faisait tellement froid que j’n’ai même pas pu finir ma cigarette en sortant du train, enfin de toute manière ça n’a pas grande importance.

Bon, je ne vais pas te faire tout le texte, maintenant à toi de voir.

Sinon, j'ai complètement décroché dans les échanges avec la fille : ça parait complètement irréel, gratuitement violent, bref j'ai pris ça pour une façon de faire original et ça m'a gonflée !

Un morceau de vie un peu trop dans les détails... C'est vrai!
Mais c'est un instant de vie...

Elle sort d'un asile la fille ? Ou elle a le syndrôme de Gilles de la Tourette ?

Tics verbaux des gens atteints de ce syndrome d'après Wikipédia:
"Dire des phrases ou des mots choquants (coprolalie) qui peuvent faire passer la personne atteinte pour une effrontée ; il faut comprendre que la personne atteinte n'a absolument pas l'intention de dire de telles insultes, et c'est quand la personne a le plus peur d'offenser l'autre que ce genre de tic devient plus fort.
Jurer à répétition sans raison
Dire des obscénités
Proférer des menaces"