Ce soir ne sait encor
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Cythéria
Hellian
loic
Marvejols
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Ce soir ne sait encor
.............Le soir ne sait encor...........(materia dolorosa)
Il fait chaud, le soleil est mon vrai châtiment.
Levé par des soldats sous tant de boniments
Vois-tu je suis là planté sur ton Golgotha
Et maudis le bûcheron qui me culbuta.
Ce clou me perce et je suis las, sentant ma sève
Qui s’écoule inversée et me fuit vers le bas
Je ne sais plus alors si je vis ou je rêve,
Je souffre ayant quitté ma forêt pour ta croix.
Un autre fer me blesse où s’étire ton bras
D’en bas le chant des pleurs monte et cherche une voix
Tu restes malgré les clameurs et la douleur
Muet, j’entends avec peine battre ton cœur.
Ma résine descend qui se mêle à ton sang
Le jour décline, ta mère est là qui gémit.
A côté s’effondre en un beau visage lent
Celle qui donna son âme en vain pour ta vie.
Tu demeures sans voix tu trembles au supplice
L’on voit dans l’orange du soir mourir un fils.
Comme elle qui pleure, un mot de toi attendant,
Une parole encor, je tiens pour toi mon bois.
Ton choix, ton cri, devient en ce jour mon malheur
Pourquoi n’as-tu donc au soleil préféré l’ombre
Lorsqu’en cette terre sombre on choisit le marbre
Pour ériger au soir et sur le mont des pleurs,
Non comme ce voleur mais comme un roi, sa tombe ?
Les siècles longtemps diront : pourquoi mon arbre ?
Réjouissant tous ceux qui par ta mort sur mon bois
Voudraient un martyr et donnent au monde un roi
Ce soir ne sait encor que je prendrai ta place
Qui brandit une croix avec sur moi ta face.
Marvejols
voici donc la crucifiction promise là : http://www.vosecrits.com/t8192-mater-dolorosa
Il fait chaud, le soleil est mon vrai châtiment.
Levé par des soldats sous tant de boniments
Vois-tu je suis là planté sur ton Golgotha
Et maudis le bûcheron qui me culbuta.
Ce clou me perce et je suis las, sentant ma sève
Qui s’écoule inversée et me fuit vers le bas
Je ne sais plus alors si je vis ou je rêve,
Je souffre ayant quitté ma forêt pour ta croix.
Un autre fer me blesse où s’étire ton bras
D’en bas le chant des pleurs monte et cherche une voix
Tu restes malgré les clameurs et la douleur
Muet, j’entends avec peine battre ton cœur.
Ma résine descend qui se mêle à ton sang
Le jour décline, ta mère est là qui gémit.
A côté s’effondre en un beau visage lent
Celle qui donna son âme en vain pour ta vie.
Tu demeures sans voix tu trembles au supplice
L’on voit dans l’orange du soir mourir un fils.
Comme elle qui pleure, un mot de toi attendant,
Une parole encor, je tiens pour toi mon bois.
Ton choix, ton cri, devient en ce jour mon malheur
Pourquoi n’as-tu donc au soleil préféré l’ombre
Lorsqu’en cette terre sombre on choisit le marbre
Pour ériger au soir et sur le mont des pleurs,
Non comme ce voleur mais comme un roi, sa tombe ?
Les siècles longtemps diront : pourquoi mon arbre ?
Réjouissant tous ceux qui par ta mort sur mon bois
Voudraient un martyr et donnent au monde un roi
Ce soir ne sait encor que je prendrai ta place
Qui brandit une croix avec sur moi ta face.
Marvejols
voici donc la crucifiction promise là : http://www.vosecrits.com/t8192-mater-dolorosa
Re: Ce soir ne sait encor
Bravo Marvejol, c'est d'une noirceur absolue
c'est presque dérangeant, ca dénote la puissance de ce texte
On à presque l'impression de lire une prophétie qui nous glace à mesure...
c'est presque dérangeant, ca dénote la puissance de ce texte
On à presque l'impression de lire une prophétie qui nous glace à mesure...
Re: Ce soir ne sait encor
ah, cela a de la gueule, assurément. Dans le décalé, ça le fait carrément et j'ai bien aimé, même en dépit ou à cause de ce ton assez grandiloquent qui donne au poème un vrai style baroque. Quant au sujet, chapeau ! fallait l'oser et risquer la fatwa vaticanesque. Bravo aussi pour l'hérésie.
J'ai adoré :
Ma résine descend qui se mêle à ton sang
J'ai adoré :
Ma résine descend qui se mêle à ton sang
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Ce soir ne sait encor
*
A côté s’effondre en un beau visage lent
Celle qui donna son âme en vain pour ta vie.
Tu demeures sans voix tu trembles au supplice
L’on voit dans l’orange du soir mourir un fils.
Très émue...
Votre titre me plaît beaucoup également:)
Cythéria- Nombre de messages : 120
Age : 46
Date d'inscription : 22/02/2010
Re: Ce soir ne sait encor
Rien à redire sur l'idée. Mais je suis resté scotché sur trop de vers, vraiment trop difficiles à lire, à prononcer.
Celui-ci, paradigmatiquement:
Vois-tu je suis là planté sur ton Golgotha
Vous connaissez la crucifixion de B. Dimey, j'imagine.
Celui-ci, paradigmatiquement:
Vois-tu je suis là planté sur ton Golgotha
Vous connaissez la crucifixion de B. Dimey, j'imagine.
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 54
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Ce soir ne sait encor
Flatté que mon poème Mater dolorosa t'ai inspiré. Coïncidence, il vient d'être retenu sur Oniris et sera publié demain. J'en suis heureux car il était vite passé à la trappe ici.
Pour ta version, je vois que tu as préféré développer longuement cette scène tragique. Moi je la voulais concise, lapidaire, pour éviter de me perdre dans une glorification qui sied mal à l'athée que je suis. C'est cette longueur, cette facture classique qui m'empêche d'apprécier ton poème. A mon sens c'est une vision trop convenue de la crucifixion.
Disons que je ne pourrais apprécier qu'une poésie éclatée, affranchie de modèles, capable de faire transparaître le destin exceptionnel de cet homme et sa révolte contre l'ordre établi.
Pour ta version, je vois que tu as préféré développer longuement cette scène tragique. Moi je la voulais concise, lapidaire, pour éviter de me perdre dans une glorification qui sied mal à l'athée que je suis. C'est cette longueur, cette facture classique qui m'empêche d'apprécier ton poème. A mon sens c'est une vision trop convenue de la crucifixion.
Disons que je ne pourrais apprécier qu'une poésie éclatée, affranchie de modèles, capable de faire transparaître le destin exceptionnel de cet homme et sa révolte contre l'ordre établi.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Ce soir ne sait encor
Vraiment touchée par cette lecture.
Avec l'homme, c'est la nature qui souffre et je lis ce poème comme un cri de l'humanité attachée à sa mère nature.
Merci beaucoup pour ces mots et cette construction baroque qui n'est pas pour me déplaire.
Avec l'homme, c'est la nature qui souffre et je lis ce poème comme un cri de l'humanité attachée à sa mère nature.
Merci beaucoup pour ces mots et cette construction baroque qui n'est pas pour me déplaire.
Carmen P.- Nombre de messages : 537
Age : 70
Localisation : Ouest
Date d'inscription : 23/04/2010
Re: Ce soir ne sait encor
......Longuement développé ? mon texte fait exactement 30 vers comme le vôtre Jano qui m'a effectivement inspiré et je paie là bien volontiers ma dette. Mais il est vrai que j'ai choisi de m'arrêter sur la scène de croix, sur quasiment une seule image, plutôt vue par le haut. Il m'a paru intéressant et insolite de faire parler la croix (pour cela rendre le crucifié muet devenait plus encore nécessaire), tout en les réunissant en un seul martyre à la fin.
... Je suis un peu surpris des heurts apparemment nombreux ressentis par Zenobi: sans y être expert ni sans recherche de purisme, j'ai quand même pris soin des alexandrins (ou cru en prendre soin..) et évité scrupuleusement tout hiatus. Le vers cité ("Vois-tu je suis là planté sur ton Golgotha") n'est jamais qu'un 5/7 qui me paraît assez bien couler en gorge du moment qu'on marque un peu la pause après "là" (la virgule m'aurait semblé lourde"). Peut-être est-il trop dur par la répétition des dentales (tu/té/ton/tha)? Peut-être y a-t-il au total trop de 5/7 ou 7/5 (10 sur 30) et pas assez de "vrais" 6/6 pour des oreilles très sensibles à ce dernier rythme canonique. Mais je pensais que la liaison à la césure faisait souvent de mes 5/7 de vrais 12 (du moins me semblait-il).
.... En revanche je ne suis pas satisfait de quelques autres vers que je voudrais retravailler, et notamment ce passage (à la fois faiblard et un peu involontairement sexy à fortiori avec ce "Ton clou me perce" ! que j'ai depuis dépénalisé en "Ce clou") :
"...............................................ma sève
Qui s’écoule inversée et me fuit vers le bas "
Je dois pour le moins éliminer ce "inversée". Je ne suis pas non plus content des "boniments", déjà hurlements irait mieux mais reste trop easy. J'aimerais que des commentateurs me donnent leur sentiment sur ce passage et sur d'autres qui leur paraîtraient à reprendre.
...Une dernière remarque : dans le passage
"Pourquoi n’as-tu donc au soleil préféré l’ombre
Lorsqu’en cette terre sombre on choisit le marbre
Pour ériger ..etc.
................ comme un roi, sa tombe ?
il faut corriger "Lorsqu'en cette terre" en "Lors qu'en cette terre", il s'agit en effet du "Alors que" oppositionnel.
Je sens d'ailleurs que cette série doit faire partie des passages un peu trop difficiles à "éloquuter" pour Zénobi. Peut-être devrais-je (pour le moins) passer "Pour ériger au soir et sur le mont des pleurs," en première de ces quatre lignes?
Merci de vos remarques, corrections ou suggestions.
... Je suis un peu surpris des heurts apparemment nombreux ressentis par Zenobi: sans y être expert ni sans recherche de purisme, j'ai quand même pris soin des alexandrins (ou cru en prendre soin..) et évité scrupuleusement tout hiatus. Le vers cité ("Vois-tu je suis là planté sur ton Golgotha") n'est jamais qu'un 5/7 qui me paraît assez bien couler en gorge du moment qu'on marque un peu la pause après "là" (la virgule m'aurait semblé lourde"). Peut-être est-il trop dur par la répétition des dentales (tu/té/ton/tha)? Peut-être y a-t-il au total trop de 5/7 ou 7/5 (10 sur 30) et pas assez de "vrais" 6/6 pour des oreilles très sensibles à ce dernier rythme canonique. Mais je pensais que la liaison à la césure faisait souvent de mes 5/7 de vrais 12 (du moins me semblait-il).
.... En revanche je ne suis pas satisfait de quelques autres vers que je voudrais retravailler, et notamment ce passage (à la fois faiblard et un peu involontairement sexy à fortiori avec ce "Ton clou me perce" ! que j'ai depuis dépénalisé en "Ce clou") :
"...............................................ma sève
Qui s’écoule inversée et me fuit vers le bas "
Je dois pour le moins éliminer ce "inversée". Je ne suis pas non plus content des "boniments", déjà hurlements irait mieux mais reste trop easy. J'aimerais que des commentateurs me donnent leur sentiment sur ce passage et sur d'autres qui leur paraîtraient à reprendre.
...Une dernière remarque : dans le passage
"Pourquoi n’as-tu donc au soleil préféré l’ombre
Lorsqu’en cette terre sombre on choisit le marbre
Pour ériger ..etc.
................ comme un roi, sa tombe ?
il faut corriger "Lorsqu'en cette terre" en "Lors qu'en cette terre", il s'agit en effet du "Alors que" oppositionnel.
Je sens d'ailleurs que cette série doit faire partie des passages un peu trop difficiles à "éloquuter" pour Zénobi. Peut-être devrais-je (pour le moins) passer "Pour ériger au soir et sur le mont des pleurs," en première de ces quatre lignes?
Merci de vos remarques, corrections ou suggestions.
Re: Ce soir ne sait encor
Pas tellement envie de réfléchir (pas besoin, selon moi, maintenant), mais je goûte la rime, avec délices.
j'aime ce travail du son, cette architecture délicate des syllabes, et des sonorités (vivement que je m'y remette).
Bon vent et à bientôt...
j'aime ce travail du son, cette architecture délicate des syllabes, et des sonorités (vivement que je m'y remette).
Bon vent et à bientôt...
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 52
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: Ce soir ne sait encor
zenobi a écrit:
Vous connaissez la crucifixion de B. Dimey, j'imagine.
Zénobi, désolé j'avais oublié : grâce à vous maintenant je connais et je n'ai pas été déçu du voyage. Je conseille (site
Dimey http://dimey.online.fr/texte.php?id=5 )
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