Le corps
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Le corps
« Mon pas s’apparente à une douce passion
Qui transpire allées, puis éclaire tes décombres
D’un murmure épris, gémissant d’admiration
Pour les sillons trempés de tes ruelles sombres »
Blesses-tu l’âme de tes admirateurs pour mieux les rendre fous de toi ? Est-ce une perversité motivée et consciente, ou une impossibilité de contrôler tes propres sortilèges ? Es-tu donc vêtue d’un parfum divin qui annihile la raison des hommes ? As-tu donc la capacité fabuleuse d’enduire les longueurs et les formes de ton corps d’une poussière de rêve et d’oubli ? Je n’ai pas la réponse, et je veux bien tomber éternellement dans l’abîme de ton charme et dans l’effronterie mesurée de ton allure.
Chaque caresse que mes pas tracent sur tes pores humides me fait frissonner de la racine jusqu’au tronc, perçant mon cœur d’une délicieuse flèche qui emplit mon âme de folie. Chaque boulevard de ton anatomie est un chef d’œuvre de courbes, de pics, de couleurs chatoyantes mais discrètes. Ton corps me plaît, d’ailleurs pas qu’à moi ; mais ça ne me pose pas de problème, je suis partageur. Je dirai même plus : tu es d’autant plus attrayante que tu as de l’expérience et le moyen de revendiquer des dizaines de cultures. Tu es en osmose avec les hommes, ce sont eux qui te construisent. Grâce à leur passage, tu peux te vanter de garder les traditions de ton passé, ta noblesse, tout en parlant plusieurs langues. Tu es quelqu’un de très tolérant, je le sais, tu m’as laissé déambuler sur ton corps comme un ivrogne qui ne boit que la pluie ruisselante et fraîche de tes caprices.
Je t’aime, je t’aime. Te l’ai-je déjà dit ? Je crois que je ne serai jamais rassasié de te le dire. I love you, c’est bien comme ça qu’on dit chez toi ? Je ne pensais pas que c’était aussi simple de révéler de telles choses, mais tout est tellement naturel avec toi. Tu ne me juges pas, j’en ai besoin. Tu ne juges pas non plus ceux qui s’allongent dans tes jardins, enlacés l’un dans l’autre. Tout est beau chez toi, te l’ai-je déjà dit ? Même quand tu insultes tu es belle, tu possèdes cette fougue retenue qui m’émeut aux larmes, ces lanternes cristallines qui s’allument dans tes yeux lorsque j’éteins la lumière le soir, et qui me permettent d’y voir toujours aussi clair, logé dans le creux de ton enveloppe humide.
On me parle souvent de toi en me demandant avec une honnêteté déplacée : « Qu’est-ce que tu lui trouves de spécial, franchement ? Pourquoi absolument elle ? » J’esquisse un sourire poli, ne répondant pas, puisque comme tu as pu le constater, les mots me manquent cruellement. On continue alors à essayer de me convaincre de me séparer de toi, croyant que j’y prends du plaisir. Mais j’ai appris à ne pas prêter d’oreille à ce genre de personnes, tu n’as pas à t’inquiéter. Je préfère largement ta cascade de cheveux gris, qui ruissellent sur mon visage lorsque je t’embrasse, à ce qu’on a l’audace de me proposer. Ce sont simplement des frustrés qui n’ont pas encore goûté à ce bonheur.
Tu es loin, et je souffre. Certes, il me faudrait une heure d’avion pour te rejoindre, juste traverser la mer et me retrouver dans tes bras. Mais tu sais que ça ne dépend pas que de moi. Il n’y a pas une seconde où je ne pense pas à toi, me crois-tu ? Tu me rends fou et j’aime ça, cette ivresse du lointain. Tu apparais dans mes rêves comme une île de Pâques mystérieuse et intimidante. Tu dois bien rire de la manière dont je parle de toi, c’est vrai que je ne te connais pas vraiment. Tu dois me trouver ridicule à essayer de décrire, non ? Et puis tant pis, te faire rire est flatteur ; après tout, je t’aime.
Je t’aime. Je pourrais te le dire des centaines de fois que tu ne comprendrais pas à quel point, mais ce n’est pas grave, moi je le sais. Je veux vivre en toi éternellement, partager ta douceur, ton rire, tes joyaux, tes chambres, tes rues, tes bus, ton métro, ta culture, ton langage. Ta merveille. L’ambiance qui se dégage de toi dès le premier regard. Austère et sensible à la fois, c’est pour ça que je t’aime, Londres. Pour la vie, on a dit, n’est-ce pas ?
« Tu brises mon cœur comme une bouteille de rhum,
Ecoulant le fluide de ta peine lascive ;
J’entends murmurer ta langue et j’expire, homme
Que j’étais avant l’Œil, le Globe et la Tamise »
Qui transpire allées, puis éclaire tes décombres
D’un murmure épris, gémissant d’admiration
Pour les sillons trempés de tes ruelles sombres »
Blesses-tu l’âme de tes admirateurs pour mieux les rendre fous de toi ? Est-ce une perversité motivée et consciente, ou une impossibilité de contrôler tes propres sortilèges ? Es-tu donc vêtue d’un parfum divin qui annihile la raison des hommes ? As-tu donc la capacité fabuleuse d’enduire les longueurs et les formes de ton corps d’une poussière de rêve et d’oubli ? Je n’ai pas la réponse, et je veux bien tomber éternellement dans l’abîme de ton charme et dans l’effronterie mesurée de ton allure.
Chaque caresse que mes pas tracent sur tes pores humides me fait frissonner de la racine jusqu’au tronc, perçant mon cœur d’une délicieuse flèche qui emplit mon âme de folie. Chaque boulevard de ton anatomie est un chef d’œuvre de courbes, de pics, de couleurs chatoyantes mais discrètes. Ton corps me plaît, d’ailleurs pas qu’à moi ; mais ça ne me pose pas de problème, je suis partageur. Je dirai même plus : tu es d’autant plus attrayante que tu as de l’expérience et le moyen de revendiquer des dizaines de cultures. Tu es en osmose avec les hommes, ce sont eux qui te construisent. Grâce à leur passage, tu peux te vanter de garder les traditions de ton passé, ta noblesse, tout en parlant plusieurs langues. Tu es quelqu’un de très tolérant, je le sais, tu m’as laissé déambuler sur ton corps comme un ivrogne qui ne boit que la pluie ruisselante et fraîche de tes caprices.
Je t’aime, je t’aime. Te l’ai-je déjà dit ? Je crois que je ne serai jamais rassasié de te le dire. I love you, c’est bien comme ça qu’on dit chez toi ? Je ne pensais pas que c’était aussi simple de révéler de telles choses, mais tout est tellement naturel avec toi. Tu ne me juges pas, j’en ai besoin. Tu ne juges pas non plus ceux qui s’allongent dans tes jardins, enlacés l’un dans l’autre. Tout est beau chez toi, te l’ai-je déjà dit ? Même quand tu insultes tu es belle, tu possèdes cette fougue retenue qui m’émeut aux larmes, ces lanternes cristallines qui s’allument dans tes yeux lorsque j’éteins la lumière le soir, et qui me permettent d’y voir toujours aussi clair, logé dans le creux de ton enveloppe humide.
On me parle souvent de toi en me demandant avec une honnêteté déplacée : « Qu’est-ce que tu lui trouves de spécial, franchement ? Pourquoi absolument elle ? » J’esquisse un sourire poli, ne répondant pas, puisque comme tu as pu le constater, les mots me manquent cruellement. On continue alors à essayer de me convaincre de me séparer de toi, croyant que j’y prends du plaisir. Mais j’ai appris à ne pas prêter d’oreille à ce genre de personnes, tu n’as pas à t’inquiéter. Je préfère largement ta cascade de cheveux gris, qui ruissellent sur mon visage lorsque je t’embrasse, à ce qu’on a l’audace de me proposer. Ce sont simplement des frustrés qui n’ont pas encore goûté à ce bonheur.
Tu es loin, et je souffre. Certes, il me faudrait une heure d’avion pour te rejoindre, juste traverser la mer et me retrouver dans tes bras. Mais tu sais que ça ne dépend pas que de moi. Il n’y a pas une seconde où je ne pense pas à toi, me crois-tu ? Tu me rends fou et j’aime ça, cette ivresse du lointain. Tu apparais dans mes rêves comme une île de Pâques mystérieuse et intimidante. Tu dois bien rire de la manière dont je parle de toi, c’est vrai que je ne te connais pas vraiment. Tu dois me trouver ridicule à essayer de décrire, non ? Et puis tant pis, te faire rire est flatteur ; après tout, je t’aime.
Je t’aime. Je pourrais te le dire des centaines de fois que tu ne comprendrais pas à quel point, mais ce n’est pas grave, moi je le sais. Je veux vivre en toi éternellement, partager ta douceur, ton rire, tes joyaux, tes chambres, tes rues, tes bus, ton métro, ta culture, ton langage. Ta merveille. L’ambiance qui se dégage de toi dès le premier regard. Austère et sensible à la fois, c’est pour ça que je t’aime, Londres. Pour la vie, on a dit, n’est-ce pas ?
« Tu brises mon cœur comme une bouteille de rhum,
Ecoulant le fluide de ta peine lascive ;
J’entends murmurer ta langue et j’expire, homme
Que j’étais avant l’Œil, le Globe et la Tamise »
Re: Le corps
Hommage à une ensorceleuse. Il est superflu de dire que je partage cette passion. Attention quand même au revers de la médaille :-)
Pour le texte en soi, j'ai été bluffée jusqu'à cette phrase : Je préfère largement ta cascade de cheveux gris, qui ruissellent sur mon visage lorsque je t’embrasse,, qui a commencé à éveiller mon intérêt ; jusque là j'avais lu d'un oeil, si j'ose dire, sans grand enthousiasme. L'ensemble ne me paraît quand même pas dénué de clichés amoureux, avec cependant quelques chouettes trouvailles dont on comprend par la suite qu'elles sont des indices assez parlants. J'aurais aimé un texte plus globalement allusif.
Pour le texte en soi, j'ai été bluffée jusqu'à cette phrase : Je préfère largement ta cascade de cheveux gris, qui ruissellent sur mon visage lorsque je t’embrasse,, qui a commencé à éveiller mon intérêt ; jusque là j'avais lu d'un oeil, si j'ose dire, sans grand enthousiasme. L'ensemble ne me paraît quand même pas dénué de clichés amoureux, avec cependant quelques chouettes trouvailles dont on comprend par la suite qu'elles sont des indices assez parlants. J'aurais aimé un texte plus globalement allusif.
Invité- Invité
Re: Le corps
J’aime l’idée, la déclaration d’amour à une ville/femme. Peut-être que l’écriture, propre, belle et sage me paraît dommage pour un hommage, je n’ai pas ressenti la passion, la fougue, l’amour tourbillon dans le style et ça m’a un peu manqué.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Le corps
Un texte qui m'a plu. De très belles images, pour décrire un amour qui échappe aux clichés.
Même quand tu insultes tu es belle -> je trouve l'idée très intéressante.
Par contre le reproche, c'est au niveau du narrateur : il est trop sage, trop posé, trop tranquille dans sa passion. Msais après tout, c'est peut-être pour cela que le texte est original. Cependant, dans ce cas, ce serait intéressant de souligner plus encore ce paradoxe. Dire par exemple que la passion l'apaise, que les infidélités de son amante le rendent au contraire plus fidèle et constant, etc...
Même quand tu insultes tu es belle -> je trouve l'idée très intéressante.
Par contre le reproche, c'est au niveau du narrateur : il est trop sage, trop posé, trop tranquille dans sa passion. Msais après tout, c'est peut-être pour cela que le texte est original. Cependant, dans ce cas, ce serait intéressant de souligner plus encore ce paradoxe. Dire par exemple que la passion l'apaise, que les infidélités de son amante le rendent au contraire plus fidèle et constant, etc...
Invité- Invité
Re: Le corps
Merci pour vos commentaires.
Easter ça fait plaisir de voir quelqu'un qui partage la même passion, surtout qu'en ce moment ça m'inspire beaucoup !
Il n'y a pas de fougue car le personnage est dans un amour platonique, à distance et tellement admirateur de cette beauté qu'il en devient sage. C'est un fou calme. Je retiens cependant les commentaires !
Easter ça fait plaisir de voir quelqu'un qui partage la même passion, surtout qu'en ce moment ça m'inspire beaucoup !
Il n'y a pas de fougue car le personnage est dans un amour platonique, à distance et tellement admirateur de cette beauté qu'il en devient sage. C'est un fou calme. Je retiens cependant les commentaires !
Re: Le corps
Effectivement rien n’oblige à la fougue en amour, mais il y a tellement de "fou" et "folie" dans le texte que je me suis fait une idée différente qui n'est que mon ressenti personnel, il y a sans doute des folies sages !
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Le corps
Londres est volage, je pense que c'est la faire fuir que de lui déclarer son amour trop fougueusement. =)
Re: Le corps
Tiens, je l'avais raté ! Et c'eut été dommage.
C'est toujours émouvant les déclarations d'amour sincères, et celle-ci ne peut laisser indifférent, tant on y sent de spontanéité. Tu me donnes envie de connaitre Londres !
pourquoi ce texte n'est pas dans l'exo ma ville ?
C'est toujours émouvant les déclarations d'amour sincères, et celle-ci ne peut laisser indifférent, tant on y sent de spontanéité. Tu me donnes envie de connaitre Londres !
pourquoi ce texte n'est pas dans l'exo ma ville ?
Invité- Invité
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