Parfois les éléphants sont si légers que leurs âmes s'envolent

Je sais des elfes pachydermiques barrissant aux étoiles
Qui font trembler la terre sous leurs pas élégants
Courbures des ivoires éventrant la savane
Et ce balancement des croupes majestueuses

J’ai suivi au long cours leurs masses douces et grises
Escortées par le vol de grosses mouches bleues
Ces arbres démembrés par leur force tranquille
Qui n’ont pu résister aux assauts de la horde

J’ai écouté le sol gémir de mille bruits
Le tonnerre précède le troupeau qui s’avance
Cette grâce pataude s’ébrouant dans la boue
Eclaboussant le ciel de sa beauté sauvage

J’ai vu ce vieux mâle solitaire harnaché de poussière
Qui rêve en marchant à de grands cimetières
Et dont la trompe fière dressée aux murs de Jéricho
Attend le beau vacarme de son corps qui s’écroule

Parfois les éléphants sont si légers que leurs âmes s’envolent .....

on dirait de la "poésie comique", le problème étant qu'elle ne semble prendre au sérieux la poésie, elle-même...

J'ai tout le long du poème entendu le grondement de leur passage.
Très émouvant aussi.
J'ai adoré.
merci!

Depuis toujours je suis fascinée par ces gros animaux prodigieux …

Plonger son regard dans celui d’un éléphant
est une expérience extraordinaire…

Tout est dans ce regard :
intelligence, sagesse, force, protection, bonté, tendresse, mélancolie…

Un regard qui nous renvoie immanquablement dans notre berceau,
de pauvre petit Humain que nous sommes !


LUI, le patriarche, détient le secret…Il sait !!!

Merci mitsouko pour ce bel hommage !

Un bel hommage à cet animal dont j'ai rarement vu le nom en poésie. Un texte qui suscite les images, et fait surgir l'univers éléphantesque avec tendresse — comme si l'auteur lui-même se sentait un peu éléphant. C'est très sympathique.

Comme toujours, désolé, je sais bien que vous ne prêtez pas une grande importance à la métrique ; rien n'y fait cependant, l'évocation, pour moi, en pâtit et perd de sa force (il faudrait peut-être envisager une autre disposition plus adaptée à ces vers.)
De nombreuses formules retiennent mon attention, gracieuses et élégantes, mais elles sont desservies par un rythme qu'on (que je) ne perçois pas très bien. Même dans une poésie qui s'affranchit des règles prosodiques, le rythme doit être au rendez-vous !

Oui, je rejoins Alex. Il y a deux trois choses qui me gênent un peu :

1 - ce côté " Leconte de Lisle ", tant par les images, le sujet que par le traitement néoclassique. Je crois que l'évocation des éléphants ne peut se suffire d'un esthétisme à l'ancienne qui, à mon sens n'est plus guère compatible avec une écriture actuelle

2 -Quelques expressions qui quand même relèvent du cliché le plus éculé, comme "la force tranquille" , et dont la présence sous ta plume, Mitsouko, m'étonnent.

3 -Un rythme parfois peu maîtrisé, ce qui, non plus , ne te ressemble pas.



Cela dit, je reconnais que ce texte est néanmoins empreint de cette puissance d'évocation qui constitue ta marque de fabrique.

Ah, ces elfes pachydermiques ! Oui, j'ai marché, même si ça et là j'ai déploré quelques ruptures de rythme, et Leconte de Lisle, c'est mon enfance, alors je ne lui regarde pas les dents !

ai je trop lu Séguéla ou leconte de Lisle...........sourires

surtout gardez votre non complaisance..........je suis ici aussi pour cela

mais des remarques judicieuses........il a traîné ce texte, long à sortir.......mauvais signe chez moi

amitiés éléphantesques

Coline, j'ai aimé ta chute.......

vu que tu passes dans le coin, la semaine du 21 mars je vais à paris...

Et bien, moi j'ai marché ! Je trouve cette grâce pachydermique tout à fait convainquante ma foi, ce lyrisme absolument dans le ton du poème, et je trouve le titre parfait.

j'aime pas trop... un peu lourd... cela manque un peu de folies et d'astuces.

pour le texte que j'avais oublié de commenter

sérieusement moi non plus j'aime pas trop

il y a plein de potentiel poétique derrière cette façon d'aborder les choses, mais cette puissance me semble mal contenue, il faudrait (métaphore mécanique) rajouter du couple à ce moteur, de sorte que cette puissance passe avec plus de douceur, et cette métrique: poubelle!

Je viens de lire une belle métaphore des événements qui se succèdent au Moyen-Orient, j'ai senti vibrer la terre sous les pas des pachydermes avides de démocratie et j'ai entendu les trompettes de Jericho brisant les murailles des dictatures. J'aime beaucoup ce texte.

http://fr.news.yahoo.com/54/20110225/video/vwl-grosse-saisie-d-ivoire-l-aroport-de-df14a31.html

J'aime bien... une certaine audace :

Je sais des elfes pachydermiques barrissant aux étoiles


Et dont la trompe fière dressée aux murs de Jéricho
Attend le beau vacarme de son corps qui s’écroule

Parfois les éléphants sont si légers que leurs âmes s’envolent .....


Il me manque un petit quelque chose que je ne sais définir pour souscrire pleinement à l'ensemble.

Elfes pachydermiques qui font trembler la terre sous leurs pas élégants,
grâce pataude...
L'accent est mis sur l'oxymore et c'est ce qui me plaît beaucoup, parceque bien observé.
La démarche lente de ces mastodontes me paraît quelque peu aérienne à moi aussi, en y ajoutant
les battements d'oreille, de trompe et de queue...
Mitsouko, j'aime beaucoup tes éléphants.