Le gui

Parmi milles fleurs aux rameaux de ma mère
J’attendais bien fermé que trépasse l’hiver
Au printemps, mon père prodiguait sa semence
Au vent. Un bourdon à l’aérienne danse
Posa un temps ses pattes sur ses tépales
Et s’en vint s’abreuver sur ma fleur de nectar
Lors ma cruche s’enfla en forme d’œuf vert clair
Au sommet de ma baie marquent les pétales
La lumière a dans ma bulle en verre
La blancheur d’une perle quand revient l’hiver
La grive affamée en neige de janvier
Me gobe en un éclair, me sert de charter
Par delà les nuages un chemin oublié
Et me largue sur l’arbre loin de ma mère
Sûr j’ai eu du bol car j’aurai pu choir au sol
Au grand jamais je ne pousse sur la terre
Ma destruction est prônée par un édit fol
Il faut dire je suis anticonformiste
Et ne suis pas soumis au géotropisme
Moi seul croît en tous sens même vers la terre
Quand tous les végétaux grandissent vers l’azur
Un an pour creuser l’écorce de mon suçoir
Et puis encore un long hiver de veille
Et voilà qu’enfin apparaissent deux feuilles
Je suis patient certains disent même très lent
Pour faire deux feuilles de plus il faut un an
Mon suçoir sur la branche va à reculons
Afin de contrer le grossissement du tronc
Je suis le seul végétal rond comme l’astre
Avec les seules baies blanches de la nature
Toujours vert je suis l’arbuste de la lune
Plante magique pour la bonne fortune

Un poème qui me suscite plusieurs réactions, en vrac : d'abord, le passage du passé simple au présent - incongru ; ensuite le choix de certains mots qui ne semblent pas vraiment à leur place dans ce texte (par exemple : "charter", "anticonformiste" "géotropisme") ; en même temps, cela confère au poème une légèreté de ton, ou plutôt une absence de trop sérieux, qui contribue à le rendre sympathique. Toutefois, je trouve au bout du compte l'ensemble quand même bien lourd et compact. Réactions partagées, donc.
Je ne sais pourquoi, mais j'aime beaucoup ceci :

Je suis patient certains disent même très lent
Pour faire deux feuilles de plus il faut un an

Je ne reprendrai pas ce qu'à écrit Easter.
Je n'aime pas la 1ère phrase, parmi mi... lles fleurs, difficile à lire et écouter. Je n'aime pas la présentation compacte.
Par contre, j'aime l'histoire contée.

C'est beau!

Easter(Island) merci pour votre commentaire.
Au début j'utilise le passé car son histoire commence au milieu des fleurs d'une plante gui femelle. Bien peu de ces fleurs auront la chance de terminer plante adulte comme le sujet narrateur.
charter : la graine voyage dans la soute tel un clandestin pour finir éjectée en vol.
Le gui est anticonformiste relativement aux autres plantes qui toutes subissent le géotropisme.
J'ai hésité à diviser ce texte pour finalement garder une forme dense et compacte à l'image du sujet.

CROISIC oui c'est très mimi !

Maryse vous êtes aussi très mimi, merci

J'ai été un peu désarçonnée par le mélange de genre dans l'expression, et pourtant j'ai aimé cette surprise de ton :
"Et me largue sur l’arbre loin de ma mère
Sûr j’ai eu du bol car j’aurai pu choir au sol".

Mais je n'ai pas compris grand chose, malheureusement, il y a trop d'événements et de descriptions que je ne parviens pas à relier les uns aux autres.

J'y reviens parce que je me suis mal exprimée. J'ai bien compris la naissance du gui et sa particularité, mais je voulais surtout dire que le chemin est difficile pour accéder à la compréhension (enfin la mienne), du fait du nombre d'images fournies.