Ar men

Ar men

Cet amer de granit vient à percer le ciel
D’un gigantesque élan traversant les nuées
Où fourbissent les âmes en d’âpres existences

Que viennent faire ici les larmes d’un seul homme
Pour un enfant perdu dans une vie de tempêtes

Ces embruns que j’assaille
Immobile vigie, constance de fanal

J’attends !

Que s’écroulent les étoiles
Que s’efface l’univers

J’attends !

Que les heures s’embrasent
A peine déployées

J’attends !

Les larmes d’un seul homme
Pour un enfant perdu

Rien à redire ; les répétitions sont justifiées, la forme aérée, les mots choisis simples et efficaces, la progression nous emmène de la description à l'émotion.
Rien à redire ; j'aime.

L'occasion pour moi de lire l'excellent article de Wickipédia sur le phare d'Ar-Men.
Merci Loïc.

Pour le poème je suis un peu dubitative.
J'aurais aimé plus d'unité entre les cinq premiers vers qui semblent être ceux d'un observateur alors que les suivants sont de la bouche du phare lui-même.
La puissance des premiers vers évoque bien l'âpreté, la démesure de ce combat entre l'homme et les éléments mais je trouve la suite un peu en dessous. Et puis

Que s’écroulent les étoiles
Que s’efface l’univers

...me semble un peu en contradiction avec le rôle attribué au phare qui est de sauver des vies humaines...
Enfin, plutôt que la répétition des deux derniers vers, je crois que si tu avais mis à leur place

Que viennent faire ici les larmes d’un seul homme
Pour un enfant perdu dans une vie de tempêtes

...sans avoir fait mention de l'humain auparavant, aurait eu beaucoup plus de poids en provoquant la surprise du lecteur. (C'est, bien entendu, une façon de voir les choses qui m'est personnelle)

en fait Arielle ce n'est pas le phare qui s'exprime mais le narrateur qui se compare au phare

sinon Ok pour le ré-agencement proposé...

Magnifique! Ton texte dégage vraiment beaucoup d'émotion, c'est touchant.

En première lecture , d'habitude je reçois la poésie de Loïc de plein fouet comme une lame, puis je relis et vais chercher les mots inconnus.
Là pas besoin de passage sur google sauf pour le titre
mais
le plaisir est, est autre, mais il est.