Exo Bouts rimés : Tentation

J'en ai froides sueurs
regard mauvais qui brille
au loin joue une fille
facile pour le tueur
un assaut d'artilleur
elle s'agrippe à la grille
et j'entends son babille
vois la dernière lueur
de l'âme fugitive
une étreinte furtive
dans l'odeur des genêts
puis je rentre au repaire
la pauvre se fanait
la déraison m'éclaire

J'aime bien.
Le rythme de ton poème est entraînant.
Le seul regret que je peux faire est qu'il ne soit pas décomposé en sonnet.
Je fond pour les sonnets.

bravo ! un texte très habile de concision et la chute est mortelle : la déraison m'éclaire.

Superbe! La déraison m'éclaire pour te dire Bravo! (lol)

Ah oui ! quand le poème prend des allures de thriller !
Je regrette seulement ce babille, qui est la forme verbale de babil.

Et oui, Coline, j'ai fauté !
Je propose : je l'entends qui babille

c'est le x-ème que je commente et suis toujours fascinée de vos imaginations.
c'est finalement drôlement intéressant ce qu'on peut faire à partir de bouts rimés, je croyais l'éventail plus large en prose et non....

(la modification lue, c'est du tout bon)

Simple, efficace, un petit côté médiéval.
Seul accroc, babille, déjà relevé.
Bravo !

Pas simple de respecter la consigne sur des vers aussi courts tout en restant cohérent ! Tu t'en sors parfaitement avec un rythme digne d'un artilleur, bravo !

Un rythme très rapide qui laisse l'impression d'une course trop hâtée vers la rime. C'était le danger de l'exercice.

Vif, enlevé, réussi.

Ah oui, excellent ! Je relève le petit côté médiéval, moi aussi, il m'a frappé.

Pour les amateurs "moyennageux" j'en ai remis une petite couche :

Oncques je n'avais eu telles froides sueurs
Ni autant d'appétence. J'en ai les yeux qui brillent.
Je la sens, je l'entends rire la jeune fille
C'est une proie facile et j'ai le cœur tueur

Point n'ai besoin dès lors d'un renfort d'artilleur.
Las, pas d'issue pour elle car est fermée la grille
Elle s'agrippe, supplie, je l'entends qui babille
Lui enserrant la gorge, vois sa dernière lueur

Moult regrets m'étreignent pour l'âme fugitive
Qui ne connaîtra rien de l'étreinte furtive
Trop tôt évanouie dans l'odeur des genêts

Nature sourit au gueux. Lors, il rentre au repaire
Satisfait, réjoui. Damoiselle fanait
Se dit notre compère. La déraison l'éclaire.

Moi, j'aimais vraiment bien le très médiéval "j'en ai froides sueurs".

Ah oui ! Beaucoup d'allure dans cette deuxième version aussi !

Première version réussie à mes yeux. J'aime cette concision, ce dynamisme, l'emploi de formules telles "j'en ai froides sueurs" et cette économie d'adjectifs et de pronoms dont on se passe volontiers ici. Le tout est très visuel, on se croirait dans un court métrage.
Je ne reviendrai pas sur babille, déjà relevé. La correction est meilleure, oui, mais peut-être un peu trop simple. Je me demande si à la forme interrogative, genre "l'entends-je qui baille ?", ça ne sonne pas mieux à l'oreille, mais c'est un détail.

Chapeau également pour la version médiévale, particulièrement bien tournée, avec un rythme efficace et maîtrisé. Bravo Clarisse !