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Arthur et l'objet dénué de sens

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Arthur et l'objet dénué de sens Empty Arthur et l'objet dénué de sens

Message  hyperfraise Jeu 16 Juin 2011 - 12:54

Voilà ma première publication. Je me suis efforcé de produire un pastiche de l'auteur Douglas Adams qui a écrit : Le Guide du voyageur galactique, ouvrage de science-fiction. Pour ceux qui connaissent le style (et même pour les autres), j'aimerais savoir si j'ai réussi à reproduire son style. Sinon , je souhaiterais avant tout savoir si mon texte tient la route ! Merci. L'extrait est sans contexte, il débute in extremis, voilà.



"Arthur arriva dans un couloir exigu aux couleurs sombres. Du moins, ce qui lui sembla être un couloir exigu aux couleurs sombres.
Mais ce n'en était pas un.
Et pourtant, tout laissait à penser que cette ouverture sur le devant, mal éclairée et assez étroite était un couloir exigu aux couleurs sombres. Eh bien non.
Et Arthur l'avait littéralement coupée. Ca la lui coupait tellement qu'à-vrai-dire, il ne comprenait même plus pourquoi il tenait tant à analyser la réalité ou la fiction d'un corridor aux noires teintes dont les murs n'ont un espacement franchement pas, mais du tout syndical.
Arthur avança donc, comblé et sans se poser de question aucune.

Peut-être aurait-il dû analyser plus en profondeur le lieu, car, quelle ne fût pas sa surprise quand il trébûcha et s'affala sur le sol froid et, lui aussi, très sombre.
En effet auraît-il dû s'y attarder, pas parceque ça lui aurait évité ce mouvement douloureux, mais tout simplement pour lui enlever la surprise de constater que le sol n'était pas ce qu'il croiyait qu'il fût. Il aurait donc pu s'attendre à rencontrer dans la trajectoire de ses pieds pesant, pointus et pantouflés, des objets qui n'y figuraient pas à première vue. Et, par conséquent, il aurait pu s'attendre à ce qu'il trébuchâ et s'affala sur un sol toujours aussi froid et qui persistait à ne pas être éclairé, si il avait eu l'audace de s'y avancer, comblé, et sans se poser de question, pas la moindre, ce qu'il fit.
Et justement, à seconde vue, l'objet apparaissait bel et bien, et s'offrait même exagérément à la vue de l'interressé par sa couleur peu sombre, c'est-à-dire vive.
Arthur grogna, soupira, se frotta nerveusement le nerf du membre impliqué dans l'amortissement de la chute, puis se gratta l'oreille. Avant d'enfin s'apercevoir que l'objet qui lui avait infligé tant de mal se dandinait à présent devant lui, quand neuf secondes plutôt, il s'était pernicieusement offert en offrande à ses pieds aveugles pour le coup. Le même coup qu'il avait reçu en tombant.

-Euh.. affirma le descendant du singe au solide toujours rayonnant qui s'affairait désormais à danser la gigue irlandaise, pour peu qu'on puisse reconnaître cette danse à la vue d'un objet sans membres apparant qui s'agitait frénétiquement sur ce qui pû avoir l'audace de prétendre être un tempo régulier. Ce que personne dans les environs n'avait la capacité de faire. Malgré cela, l'objet n'arrêta pas son mouvement régulier. Ce qui est parfaitement logique (n'est-ce pas ?).

Cependant, Arthur ne semblait pas saisir la logique impliquée ici, et s'empressa donc de lancer, comme si toute cette situation avait un sens :

-Arrêtez-ça !
-Et pourquoi donc ?

Il mit quelques secondes à comprendre que l'objet venait de lui répondre, puis organisa son esprit de manière à pouvoir proposer une réponse acceptable, lui aussi. Tous les jours ne croisait-il pas un vulgaire bout de matière avec de la répartie :

-Parceque vous n'avez pas de sens ! s'égosilla-t-il.
-Ah oui, c'est totalement plausible, dit-il. Puis il disparu dans un nuage de néant.
-C'est mieux dit Arthur, avant d'enfin venir à l'évidence que ce fichu couloir ne présentait aucun intérêt.

Soudain, à l'achèvement de cette pensée, qui mit un temps beaucoup trop long, si vous voulez mon avis, à s'effectuer - et comme vous préférez de loin lire la suite, la phrase continue - le couloir s'évanouit, posant un lapin spacio-temporel spéctaculaire à Arthur. Ce qu'il trouva, avec raison, brutalement mal poli.

Les C'est-Mon-Problême sont de magnifiques engins qui, malheureusement, ne trouvent leur utilité que très rarement. Et même alors, leur utilisation ne s'avère que futile ou ne servant vraiment pas des fins sérieuses.
Les C'est-Mon-Problême, ou CMOP, sont des machines très spéciales qui permettent de détourner l'attention d'une personne ou de plusieurs en créant une illusion particulièrement prenante.
Une fois installé dans une pièce, il émettra un champ cognitif si puissant que tout être intelligent se verra dans l'incapacité d'avoir son attention fixée sur autre chose que ce que la machine voudra lui faire voir. Alors, elle peut lui faire subir toutes sortes de visions qui se matérialisent effectivement pour l'être influencé. Celui-ci obtient donc la capacité de les toucher, de les sentir, voir même de trébucher dessus quand il ne les a pas encore remarqué.
C'est un parfait outil de torture mentale, comme un simple ralentisseur pour un individu très mal intentionné qui se serait introduit chez vous et qui soudain se retrouve à parler avec une mère qui l'aurait abandonné à ses quatre ans, virtuelle et pourtant bien réelle à ses yeux. Cela vous donnerait le temps de mieux vous cacher, de vous enfuir, de faire vos prières, ou de vous préparer un bon Gargle Blaster pangalactique, selon la tendance. Une fois l'irréalité de la situation découverte par l'utilisateur du CMOP, l'illusion disparaît instantannément.

Arthur restait coit. Il contempla quelques secondes le néant qui s'offrait à lui. Puis, il continua. Enfin, un semblant de matière revint se promener devant ses yeux pour reconstituer un sol, des murs - moins sombres et plus espacés si vous voulez tout savoir - un plafond et un étrange appareillage cubique auquel Arthur s'empressa de ne pas s'interresser. Une fois de plus, les CMOPs passaient aux oubliettes.
Ford arriva :

-Arthur ?
-Hein ? Confirma-t-il.

Ford s'arrêta et le considéra, l'air abattu.

-Ou est ta serviette ? demanda-t-il.
-Pas la moindre.
-Comment ? reprit Ford.
-Ben, je t'aurais répondu : aucune idée, mais j'aurais été lassé de t'entendre dire : aucune ? Et de te le confirmer par un : pas la moindre. Alors voilà.
Ford se pinça les lèvres.
-T'en est bien sûr ?
Arthur ne répondit pas.
-Bon, tu sais où sont les autres ? continua Ford.
-Aucune idée.
-Aucune ?
-Oh et merde. Pas la moindre non ! dit Arthur résigné.

Ford parut satisfait. Il pris sa serviette, s'assura qu'elle était restée son compagnon le plus fidèle en la serrant autour de son poing, et s'engouffra dans l'obscurité vaillamment en fredonnant à son courtois compagnon avec gracieuseté :

-Allez, grouille, faut s'retrouver le vaisseau, sinon, on va encore poireauter en faisant du stop. Et j'en ai ma claque.

Arthur jugea effrontément qu'il n'avait pas tort, et qu'en effet, arranger la situation et sauver l'univers n'était après tout qu'une affaire de timing. Et c'était une affaire d'autant plus agréable qu'on ne se retrouve pas à attendre en rade quelques années sur une planète paumée, ce qu'il avait déja expérimenté et ne souhaitait vraiment à personne. Mis à part son banquier disparu dans la destruction de la Terre. A personne en somme.

A un moment - ou un autre - Arthur se perdit dans les tréfonds tortueux du labyrinthe où Ford et lui avaient été abandonnés. Puis il se perdit une seconde fois, ce qui eût pour effet de le remettre dans le droit chemin. Il trouva donc la sortie aisément et la proximité du Coeur en Or, leur vaisseau, ne fit qu'aggrandir sa surprise. Bah, à quoi bon ? se dit-il avant de s'effondrer de soif.
Ford, dont l'organisme ne nécessitait pas une consommation d'eau aussi exigeante, virvoletait de joie et adressa au passage un coup de pied à Arthur gisant qui eût pour effet de sortir celui-ci du coma pre-mortem dans lequel il était plongé. Arthur remercia donc Ford en le gratifiant d'une série d'insultes toutes plus haletantes les unes que les autres, et se remit en route en pensant qu'il y avait peut-être moyen d'obtenir du thé sur le gros truc gris en forme de rocher à quelques mètres devant lui.
Inutile de vous dire qu'il n'en trouva pas, car, en effet, il trouva bel et bien une tasse de thé sur ce rocher. Et ce n'était pas le produit d'un autre CMOP. Juste un produit de son imagination.
Ignorant cette mauvaise blague cognitive, Arthur s'empressa de rejoindre le vaisseau où personne ne l'attendait.

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Message  LaBeletteMasquée Jeu 16 Juin 2011 - 19:14

Tout cela est pour le moins ... Surprenant ! Ce qui, comme tu peux t'en douter, est un compliment. J'aime vraiment beaucoup le ton, tu m'as fait rire à plusieurs reprises. La fin est peut-être un peu moins réussie que le début, mais c'est peut être du au fait que j'ai réalisé que ça n'avait aucun sens, va savoir ... En tout cas, j’attends avec impatience, la suite, la fin et le début !
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Message  elea Ven 17 Juin 2011 - 19:22

Bien étrange, dans la forme et dans le fond.
J’ai bien aimé la manière de jouer avec la langue, avec les codes habituels des phrases, mais cela ne fonctionne pas toujours bien, allant du léger au peu naturel, forcé.
Exemple que j’ai aimé : Et Arthur l'avait littéralement coupée.
Et un exemple inverse : d'un corridor aux noires teintes dont les murs n'ont un espacement franchement pas, mais du tout syndical
Autant le premier passe très bien pour moi, autant le second même s’il est compréhensible, est assez lourd parce qu’il coupe le liant de la lecture.
Sur le fond je suis plus réservée, la digression sur les CMOP est longue, le tout n’a pas de sens mais c’est voulu je suppose, sauf qu’il me manque quelque chose pour entrer dedans, suivre l’illogique et me laisser emporter dans cet univers, peut-être la connaissance de la référence faite en introduction.

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Message  hyperfraise Sam 18 Juin 2011 - 22:04

En effet, les digressions de ce style sont assez communes chez cet auteur. En fait on peut même dire que les chapitres suivent le schéma suivant : incompréhension puis explication. Inutile de dire que quand ce schéma s'applique non pas à un bout de chapitre, ni un chapitre ni deux, mais deux romans entiers, on a du mal à suivre et qu'on trépigne d'impatience de comprendre ce fichu bordel à la fin du fichu livre duquel il est issu. Ainsi, on arrive souvent en début de chapitre, dans une situation invraisemblable, qui s'explique petit à petit, et on se retrouve à se dire à la fin que l'auteur à étonnamment bien fais passer la pilule. Mais, on se demande en effet tout le temps comment il va se débrouiller pour l'expliquer celle-la. Et c'est justement dans ces situations qu'il fait un pied de nez à la science-fiction sérieuse qui se perd en explications techniques. Lui trouve un raisonnement pseudo-scientifique globalement logique et cela constitue son comique.

Sinon pour la tournure lourde dont tu m'a parlé, je cherchais une dernière phrase synonyme, et je me suis dit que justement, la faire durer permettait de pousser jusqu'au bout l'effet comique. Mais j'accepte, c'est vrai que c'est lourd et qu'on a l'impression d'être titillé par un ahuri répétant: "Eh, eh, c'est drôle hein ? Eh ! Eh ! Hehe ! Tu rigoles hein ? He !". Mais c'est en grande partie pour essayer de mettre le lecteur dans le même mode de pensée que le personnage d'Arthur que je piétine ce liant. Ca permet d'entretenir l'envie de me lire déjà ^^, et de mieux faire comprendre sa situation, ses réactions, sa lassitude.

Après, début, suite et fin, je n'en sais rien. Je m'essaie encore à ce genre.

hyperfraise

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Message  mentor Mar 21 Juin 2011 - 10:52

Eh bien je n'ai jamais lu du Adams, et hélas ce texte-ci ne me donne guère envie de m'y mettre. Ce qui n'est pas une critique ! Car l'écriture est surprenante, souvent amusante, certaines tournures m'ont même fait éclater de rire. Ca c'est pour la forme.
Pour le fond, j'aime bien la SF et l'Anticipation. Mais là je n'y trouve pas mon compte. J'aime bien comprendre tout de suite ce que je lis, ou alors c'est qu'on laisse un suspense qui est expliqué pas loin après.

Pas mal de fautes de langue.

Et puis alors ceci :
"Voilà ma première publication [...] in extremis, voilà."
S'il y a un mot qui m'exaspère depuis quelques mois c'est bien "voilà" qu'on entend tous les jours, partout, dans la rue, à la radio, la télé, dans la famille, partout. Ce mot permet de ne pas terminer une phrase, de faire croire qu'on a fait une super démonstration et autres inutilités d'usage. Ca me devient insupportable. Le pire je crois que c'est "ben voilà, quoi"... :-(((
Je n'y peux rien, mais je t'assure que rien qu'à cause de cette entrée en matière, j'ai failli ne pas te lire.
Ce qui aurait été dommage.
mais c'est moi.
;-)



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