Les morts sont belles

Les gosses seront enfin des soldats
De petits prêtres portant la parole de Dieu et le silence des morts
Les gosses seront enfin des dieux
quand j'aurais cueilli toutes les fleurs de la terre
quand j'aurais fini de hurler comme une chienne
quand le soleil aura oublié que nous ne sommes que des erreurs, des énigmes, de mauvais joueurs de poker
Les gosses seront enfin des ombres
et riront de nous qui n'attendons que l'aube
et s'enivreront de nos prières plus petites que le jour
et nous
que ferons nous après avoir compris que le soupir n'est qu'une histoire de flair
que ferons nous après le soupir
et nous
nous sentirons encore le poids des armes sur nos petits ventres affamés
nous irons baiser la première venue
pour combler nos poumons assoiffés de certitudes
nous crèverons les yeux des pauvres
pour étreindre d'autres corps
nous irons chercher l'éternel caprice
sans pouvoir l'écrire
Et les gosses seront enfin des friches
parcourues de vipères et vivant de miracles sans os et sans chair
les gosses seront libres et mourront sans regrets
avec dans leur ventre la peur d'être accusés de crime.

Le fond, la forme...rien ne me plait dans ce texte.
Je crois que je n'ai pas saisi ce que tu veux dire...

Un poème dur avec des mots percutants.
Laisser à tous les enfants le temps d'être des enfants...Les yeux sont beaucoup trop grands pour certains car certains brisent leur émerveillement... C'est triste...

A la première lecture :

Evidemment, même si c'est beau, c'est moyennement agréable à lire. A cause du froid qui surgit avec ces mots. En même temps, on écrit pas pour être agréable. La force du texte n'est pas vraiment dans les trouvailles qui provoquent un frisson (y'en n'a pas vraiment, à part "nos prières plus petites que le jour" qui me touche singulièrement) mais plutôt dans l'élan et l'énergie de cette noirceur. Elle est aussi dans le fait que tu n'écris pas "les enfants" ou "nos gosses", mais "les gosses", ce qui abolit sympathiquement une voire deux barrières.

Autant le premier "et nous" m'a semblé à point, autant le deuxième m'apparaît complètement inutile.

A la deuxième lecture :

J'ai comme un doute sur ladite noirceur. Au fond, c'est aussi un texte sur la libération.

Félice.