Vacui-thé

Elle parle pour ne pas se taire
Ou plutôt pour s'extraire
du ventre des falaises

Présence grouillante
dansante des objets

être-là
questionnant
non
comme l'hirondelle en ses longs vols d'ardoise claire
ni
comme la blondeur des murs, égrenant sombres fleurs d'été ;
mais comme l'organe assoiffé de sa propre existence,
le "vivant"
déployant sa propre image dans sa tête,
sans la voir,
La tension du corps
qui ne peut sortir de lui-même.
Elle parle en son absence, installée à une terrasse
Juste à côté de sa conscience d'être
Elle parle pour se dé/dire
Elle chante
pour ne pas mourir

C'est vraiment beau.
Une pause où je ne lis pas la vacuité, mais plutôt un relâchement d'où se dégage beaucoup d'émotion.

Moi aussi j'aime beaucoup, même si j'ai du mal avec l'image des vols d'ardoise claire.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce texte ( mais sans savoir vraiment pourquoi. Peut-être parce qu'il joue sur des registres différents...?) mais j'ai fini par me laisser prendre. Et j'aime beaucoup ces hirondelles comme de longs vols d'ardoise claire

Et le titre me semble ... étrange !

Je n'ai pas vraiment saisi le fond mais j'accepte avec plaisir mon incompréhension. Des images fortes, avec une écriture sobre ; j'ai voyagé - je ne sais où - mais le remerciement est de vigueur. Au plaisir de vous relire.

coline Dé a écrit:Et le titre me semble ... étrange !

Tu sais j'ai tenté un rapprochement de sens avec vacuité/thé/terrasse ...mais c'est aussi ramollo qu'un biscuit trempé !

Souvent mes titres s'imposent bien après que le poème soit décanté, et là ce n'était pas le cas, mais il fallait un titre, donc...

Merci de ta lecture, Coline, et merci aussi à IloaMys, Bassmaniac et Anachrona de leurs passages .

comme l'hirondelle en ses longs vols d'ardoise claire

ce vers est tellement bon et évocateur qu'il en à occulté ma lecture

Voilà, première découverte. Du plaisir, j'aime beaucoup le ton, le style sobre, les retours à la ligne qui donne un rythme, le choix des mots.... et surtout l'idée de cette recherche, de cette lucidité sur "la vie intérieure" dans le réel.

excellente pause-thé. je souscris à ce texte et à son entreprise ontologique et téléologique.
le "pour ne pas mourir" me semble en contradiction avec l'ensemble du poeme.

oublié celui-là... beau texte Polixène dont j'ai apprécié le verbe et le thème, pour ne pas m'être inconnu, font que je suis entrée dans ta prose comme dans un bain que je me serais fait couler.
Je retiens ces vers pour la force qu'ils dégagent :

Polixène a écrit:Elle parle  pour ne pas se taire
comme l'hirondelle en ses longs vols d'ardoise claire
comme la blondeur des murs, égrenant sombres fleurs d'été ;
La tension du corps
             qui ne peut sortir de lui-même.
Elle parle en son absence, installée à une terrasse

Deux petites choses de rien du tout :
"Juste à côté de sa conscience d'être" : je n'aime pas la construction de ce vers , comme tu le fais venir... "conscience d'être" est un un poil convenu.
Et la fin aussi que je partage avec hi wen... une force se déploie tout au long du texte et la mort semble clore cette ouverture, enfin c'est ce que j'ai cru lire.
J'aime !
ah aussi : le titre... bof-bof

moi c'est l'hirondelle en ses longs vols d'ardoise qui m'a coiffé au poteau.
ça donne sacrement envie de prendre une arbalète et d'y placer un carreau d'hirondelle en ardoise, et dzoïnggggg. ça vous remonte les zygomatiques à bloc.
'tention, baissez vous, il fuse des ardoises.