Entre la gloire et le désert
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Entre la gloire et le désert
J'ai tellement été tanné par la psychiatrie que j'en ai oublié d'être vivant,
moi,
juste moi et non quelque diagnostique de mes couilles. Voilà. Tu es borderline et c'est une vraie passion. Tu n'es plus que borderline, Pierre Anselmet se résume à ce mot, c'est son blaze, sa tronche est celle d'un borderline, ses gestes sont borderline, borderline est son pays, borderline est son dieu, d'ailleurs il n'a que ça à la bouche, quand il te parle il ne pense qu'à des noms de médicaments, il se sent différent, à la fois génial et misérable, il hait puis aime à la folie, il te dévore, il t'entraîne en ses rêves de gloire chétifs et chevrotants, il est content depuis qu'on l'appelle par son prénom à l'hôpital. Il se sent protégé à l'hôpital. Heureux de ne plus avoir de liberté. Il est prêt à accepter la castration par curatelle.
Pierre Anselmet est l'enfant prodige de la psychiatrie moderne.
On le montre en disant: oh regardez comme il fait des efforts pour s'en sortir. Le pauvre enfant. - Je crois que je ne vais pas bien, - Mmm, tu as pris tes médicaments? Comme s'il fallait qu'il se sorte de lui-même, de sa partie talée, quitte à remettre son imagination aux neuroleptiques, aux camisoles chimiques, quitte à ne plus être celui qu'il incarne.
Il rejoue le rôle de sa mère à la perfection.
Il n'a plus beaucoup d'amour-propre.
Il n'a envie de rien et fait semblant de se foutre de tout.
Il pense à la liberté de façon métaphysique.
Bref.
Il ferait mieux de se considérer comme un homme plutôt que comme une pathologie. Et de se bouger le cul pour être jeune et fou, oui, parce que j'ai l'âge d'être un peu fou, de partir un peu dans tous les sens, de faire des expériences et de me planter, d'apprendre à rebondir, à ne plus me considérer comme irresponsable, à ne plus dire je suis malade avant mon nom, j'ai l'âge et les cicatrices bien visibles, très bien, mais je n'ai aucune raison de croire que je suis désespéré.
Pour la première fois depuis des années je me sens fort, je me sens plein d'une joie grave et profonde, d'un amour pour la vie, j'ai envie d'être naïf et de l'assumer. Parce que j'ai l'âge. Parce que c'est juste une question d'âge et de point de vue. Je suis très fragile, certes, mais je n'ai été malade qu'à partir du moment où je me suis senti malade. Peut-être le suis-je vraiment. Peut-être ai-je plus de mal à vivre que d'autres. N’empêche. Ça n'est pas une raison pour être fou.
moi,
juste moi et non quelque diagnostique de mes couilles. Voilà. Tu es borderline et c'est une vraie passion. Tu n'es plus que borderline, Pierre Anselmet se résume à ce mot, c'est son blaze, sa tronche est celle d'un borderline, ses gestes sont borderline, borderline est son pays, borderline est son dieu, d'ailleurs il n'a que ça à la bouche, quand il te parle il ne pense qu'à des noms de médicaments, il se sent différent, à la fois génial et misérable, il hait puis aime à la folie, il te dévore, il t'entraîne en ses rêves de gloire chétifs et chevrotants, il est content depuis qu'on l'appelle par son prénom à l'hôpital. Il se sent protégé à l'hôpital. Heureux de ne plus avoir de liberté. Il est prêt à accepter la castration par curatelle.
Pierre Anselmet est l'enfant prodige de la psychiatrie moderne.
On le montre en disant: oh regardez comme il fait des efforts pour s'en sortir. Le pauvre enfant. - Je crois que je ne vais pas bien, - Mmm, tu as pris tes médicaments? Comme s'il fallait qu'il se sorte de lui-même, de sa partie talée, quitte à remettre son imagination aux neuroleptiques, aux camisoles chimiques, quitte à ne plus être celui qu'il incarne.
Il rejoue le rôle de sa mère à la perfection.
Il n'a plus beaucoup d'amour-propre.
Il n'a envie de rien et fait semblant de se foutre de tout.
Il pense à la liberté de façon métaphysique.
Bref.
Il ferait mieux de se considérer comme un homme plutôt que comme une pathologie. Et de se bouger le cul pour être jeune et fou, oui, parce que j'ai l'âge d'être un peu fou, de partir un peu dans tous les sens, de faire des expériences et de me planter, d'apprendre à rebondir, à ne plus me considérer comme irresponsable, à ne plus dire je suis malade avant mon nom, j'ai l'âge et les cicatrices bien visibles, très bien, mais je n'ai aucune raison de croire que je suis désespéré.
Pour la première fois depuis des années je me sens fort, je me sens plein d'une joie grave et profonde, d'un amour pour la vie, j'ai envie d'être naïf et de l'assumer. Parce que j'ai l'âge. Parce que c'est juste une question d'âge et de point de vue. Je suis très fragile, certes, mais je n'ai été malade qu'à partir du moment où je me suis senti malade. Peut-être le suis-je vraiment. Peut-être ai-je plus de mal à vivre que d'autres. N’empêche. Ça n'est pas une raison pour être fou.
Re: Entre la gloire et le désert
Jusqu'au "bref", c'est marrant.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Entre la gloire et le désert
désolée, j'accroche pas !!
Lisa Decaen- Nombre de messages : 199
Age : 58
Date d'inscription : 17/06/2011
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