Pression

Il y a une fille qui m'aime
Elle est nerveuse elle est fine
Se cache derrièrre un arbre
Je la vois depuis le bar

Elle a des yeux francs
Comme un avion de ligne
Elle sait que je ne suis qu'un pauvre ciel
Immense et risible

Elle me fait signe

Mais quelque chose me retient
Le cafard albinos
La crosse des remords
Le boom de Qatar
La philosophie de comptoir

Et je lui dis
"Va, je te rejoindrai plus tard
Pleure pas je te prie
Seule la mort est bizarre"

Il est sympa ce poème, pas très profond mais agréable à lire. Les images sont simples, à part la troisième strophe plutôt obscure. Dommage que la dernière phrase soit vraiment trop banale, j'aurai bien vu une autre pirouette, quelque chose d'ironique.

Un texte comme un mélange paradoxal : une écriture qui donne à voir une scène légère, un quotidien aux traits assez réalistes et pourtant je sens une sorte de profondeur, de mélancolie... Une situation à la limite du pathétique tant pour elle que pour lui.
C'est une belle lecture qui aurait peut-être gagné à être encore plus creusée, à aller chercher encore davantage la "drôle" d'émotion qui ici plane mais ne se pose pas vraiment.
A+