Instant

Dehors,
horizon noué autour de la gorge
le soleil se pend
Toujours au large
le décolleté du monde rougit aux regards mélancoliques des marins

L'oeil est un vertige où s'attarde la prière

Le bruit devient pénurie
le silence multitude

Dedans
la fuite est suspendue à un bord de lèvre
aux lignes d'une gorge
l'espace a supplanté le temps
et chacun de tes gestes le comble

la nudité des yeux tes yeux
le bavardage des fleurs
les secondes sans mémoire

C'est toi qui effleures le jour
comme un collant du crépuscule sur ta chair de poule

Prémices, le frisson s'habille de ton sourire

La lumière est à tes pieds
surclassée aux épices de ton ventre
elle dort
nourrie à ton sein roux.

Merci pour cette petite musique...
J'ai beaucoup aimé.

Très beau moment de grâce suspendu, léger, plein de pépites .

Mon seul bémol est pour le vers "comme un collant du crépuscule sur ta chair de poule" (allitération co co cr + 2images maladroites +1cliché =trop lourd pour un seul vers!!)
D'ailleurs pour mon plaisir égoïste, je l'efface à la relecture!!!

Très belle lecture. Des images naturelles qui font de de ce texte ; un recueil légèreté.

la fuite est suspendue à un bord de lèvre

J'ai néanmoins buté sur le "ue-à-un", mais sinon tout s'enchaine, et pour notre plus grand plaisir.

J'aime le libre quand il est "aérien" comme ici, j'aime d'autant plus que je suis incapable d'écrire de la sorte.

Mention pour "la fuite est suspendue à un bord de lèvre".

Merci pour cette lecture.

Là-bas
la distance se perd dans l'immobilité
et le ciel
rompt de vapeur et d'ambre

le détail
dans son angoisse existentielle

l'imaginaire de cent mille marins enfermé sur ma rétine

La fugue est là
confinée dans l'égarement d'un regard

L'aube est une fêlure
un cri
déposé sur le silence d'une paupière


Ici
le soleil vole l'intime à la nuit

les paumes consument les sourires

Le matin s'attarde au corsage
d'une pudeur de femme

où l'enfant offre au sein
sa lèvre et son silence



< Nous vous rappelons que VOS ECRITS tient à jour un CATALOGUE (accessible par le menu du haut de page d'accueil), et que celui-ci est codifié par titres de textes.
C'est la raison pour laquelle les textes INSTANT et INSTANT 2 ont été fusionnés.
Si vraiment vous ne vouliez pas cela, merci de nous le faire savoir par un message à la suite.
La Modération >
.

J'aime bien, notamment "L'aube est une fêlure un cri déposé sur le silence d'une paupière"

Le matin s'attarde au corsage
d'une pudeur de femme

où l'enfant offre au sein
sa lèvre et son silence

Superbe !!
Compliments !

Chaque vers offre une image saisissante. Votre texte captive pendant toute la lecture, et se conclut magnifiquement par:

Le matin s'attarde au corsage
d'une pudeur de femme

où l'enfant offre au sein
sa lèvre et son silence

Rien à dire, sauf qu'il faut que je trouve l'instant 1.

On s'absente, et on lit tout à l'envers !

bassmaniac a écrit:
la nudité des yeux tes yeux
le bavardage des fleurs
les secondes sans mémoire

C'est toi qui effleures le jour
comme un collant du crépuscule sur ta chair de poule

Un poème qui laisse imaginer des lectures intéressantes. J'ai, cependant, des réserves à formuler concernant le passage cité.

la nudité des yeux - tes yeux -
ou
la nudité des yeux
tes yeux

fleur et effleures (l'un des deux est de trop)

L'idée de la dernière image est bonne, mais il faudrait trouver une autre formulation.
Heureuse de vous lire.

Carmen

A la Modération: bien qu'il ne s'agisse pas d'une stricte suite, pas de problème pour regrouper les deux textes, ça me permet de remercier à la fois les commentateurs du premier et du second texte.

Carmen, je suppose que c'est à l'image finale du premier texte que vous faites allusion ?

Oui, ne plus tenir compte du commentaire qui concernait "instant 1".
Mes commentaires paraissent confus après ce fusionnement.

j'aime beaucoup
je n'ai pas compris lequel il faut lire, si les deux poèmes fusionnent ou se lisent à la suite l'un de l'autre ?
en tout cas merci pour : la nudité des yeux tes yeux qui me plaît comme ça

bassmaniac a écrit:
La fugue est là
confinée dans l'égarement d'un regard

L'aube est une fêlure
un cri
déposé sur le silence d'une paupière


Ici
le soleil vole l'intime à la nuit

les paumes consument les sourires

Le matin s'attarde au corsage
d'une pudeur de femme

où l'enfant offre au sein
sa lèvre et son silence

J'aime !
Les images, la musique des mots, l'ambiance, la simplicité... j'aime ce passage !

"Prémices, le frisson s'habille de ton sourire"

Dommage qu'il y ait ce vers. Je le trouve plutôt banal et sans saveur. Mais le reste est bon, les métaphores sont tenues et pas dégueus. Quoique:

"comme un collant du crépuscule sur ta chair de poule"

cette métaphore me paraît un peu facile aussi.

Je préfère le "là bas" à "l'ici".

l'imaginaire de cent mille marins enfermé sur ma rétine

"Enfermé" peut être à revoir mais j'adore l'idée.