Vol d'écrits

Je venais de terminer un texte, pas le plus beau qui soit mais tout de même j’étais contente de moi. Je disais des choses d’une manière simple, pour une fois, et ces mots étaient adressés à quelqu’un qui m’est cher, pour lui plaire, et étaient censés lui faire du bien.

Je l’ai posté comme on envoie une lettre, dans l’écrin de mon site qui recèle ce que je suis ou ce que j’aurai pu être, en espérant que ce quelqu’un le lise, et me dise qu’il l’avait bien reçu comme une caresse que j’aurai voulu lui prodiguer par des phrases que j’avais concoctées.

Je suis allée faire un tour sur la toile, là où chacun se dévoile, où les écrits et les cris s’entremêlent, qui parfois résonnent comme un appel, comme cette lettre que je venais de semer au vent des lecteurs assoiffés d’entrevues virtuelles, quand au détour d’une page j’aperçus une image sous laquelle mon texte était posé, mot à mot, enfin presque, juste un nom et un adjectif changé.

Je restais éberluée devant autant d’audace, de voir mon texte signé de la main de quelqu’un d’autre, proposé dans un autre contexte et à une autre place, avec ces deux vocables où la laideur se vautre, trahissant mon aubade de ces fades propos, et provoquant chez les liseurs une sorte de quiproquo : qui a écrit ces mots ?

J’ai ressenti comme une violence inouïe, l’usurpation de mes écrits, distillés au gré de la malhonnêteté d’un être avili de s’être approprié ce qui n’est pas de lui. Cet infâme voleur de lettre qui s’enorgueillit d’être un auteur alors qu’il sait lui-même qu’il est loin d’être à la hauteur, a pillé mon poème, dérobé mes envolées de mots, bien à l’abri caché par un pseudo.

Faut-il arrêter de poster des fragments étoilés de nos vies, sur la toile, au gré de nos envies, pour offrir à ceux que l’on aime des récits emplis d’intimité profonde, parce que quelques voleurs de lexies les spolient d’une manière immonde ? Faut-il faire fi de ces détournements de fantaisies vagabondes qui nous donnent l’odieuse sensation d’être comme cambriolés aux yeux du monde ?

C'est l'inconvénient du net, tu ne peux pas faire grand chose contre ça. Ta mésaventure m'est arrivée deux fois et jamais les usurpateurs incriminés n'ont eu la franchise d'avouer, jurant que la ressemblance criante de leurs textes avec les miens n'était que pure coïncidence.

Tu exprimes très justement la frustration que l'on peut ressentir dans ces moments là.

Ben mince alors !
faut-il à se point se méfier ?
De quel texte s'agit-il, s'il t'est possible de le dire ?

Je viens de lire d'une part le livre de darieussecq sur l'accusation de plagiat, et d'autre part un article assez détaillé sur la question, c'est édifiant !
Bien sûr sans doute parfois on s'approprie, presque malgré soi, des alliages de mots trouvés dans un livre ou dans un autre, et qui nous ont frappés, et on les fait siens.
Mais ça ! Beurk !

Lecteurs, lecteuses, calmons-nous, il s'agit peut-être ici d'un texte littéraire de fiction.
- Si ce n'est pas le cas, il va falloir le mettre à la bonne place, donc dans la partie CONVERSATIONS, sur l'autre partie du forum.
Et surtout ne pas laisser passer ça, melouw, dénoncer, toujours dénoncer, car j'imagine que quand on voit son bébé dans les bras d'un autre qu'on ne connait pas, ça doit faire bien mal.
Donc il y a sans doute une action à faire.
- Si c'est le cas, ma foi, rien d'extraordinaire dans la rédaction, même si c'est très bien écrit.
;-)

oup's oui, c'est vrai, Jano et Jani(s) se sont embarqués illico dans le même bateau !

Mais ça sent quand même le vécu ce truc

En même temps si c'est une fiction, vécu ou non peu importe
Pour le texte lui-même, rien à dire non plus, bien fagoté, bien aéré, bien mené.

Pour répondre à vos commentaires, il s’agit d’un texte qui a surgi de moi, lorsque je me suis aperçue que mon poème était signé par quelqu’un d’autre sur un forum.
Il est vrai que j’ai l’habitude de retrouver çà et là des tournures à moi un peu partout sur la toile, comme je suis sûre que d’autres sont persuadés que certaines phrases de mes textes sont les leurs…
Finalement, qu’est ce qu’un auteur si ce n’est un faiseur de phrases à base de mots qui existent et qu’on a déjà tous employés ?
Mais là il s’agit d’un texte entier, avec la signature de quelqu’un d’autre et j’avoue que cela m’a rendu profondément malheureuse… J’ai un site internet où je présente mes écrits, ils sont protégés par un copyright (le site entier) mais libre à la lecture.
Je pensais juste, naïvement, qu’un auteur digne de ce nom n’aurait jamais l’idée de voler « l’œuvre » de quelqu’un d’autre… C’est tellement contradictoire avec la création que je ne croyais pas que des gens puissent le faire.
Ce n’est pas vraiment un coup de gueule ni un appel, c’est aussi le prétexte à la naissance d’un nouveau texte, et l’ouverture d’un questionnement destiné à d’autres auteurs.

Moui. C'est quelque chose qui m'arrive assez fréquemment et depuis toujours. Je ne m'en vexe pas, ou plus. Je ne sais pas s'il m'est déjà arrivé de m'en sentir heurté. Il y a un membre de ce forum (coucou Louis!) qui me plagie assez régulièrement, c'est amusant. Plus récemment, j'ai trouvé un blog (supprimé depuis, mais dont j'ai fait une sauvegarde) qui reprenait les textes de plusieurs des membres ici présents. De là à s'en indigner...je ne sais pas. Il ne s'est pas encore agi de gagner par ce biais là quelque chose, de concourir à un prix, juste de recevoir quelques éloges dont, finalement, tu es la destinataire légitime. Ce n'est pas davantage que ça. Je comprends le choc, la brutalité de voir soudain son travail, sa sueur ainsi signé d'un autre. Mais l'écriture a ceci de formidable qu'elle nous laisse toujours ce qui nous est volé. Tu n'as pas perdu ton texte...