Exo live jeudi 29/09 à 20h15

Je hais les mariages. Je sais c’est banal.
Je hais les mariages et je n’ai qu’une envie, prendre la tangente, quitter cette gare.
Je hais les mariages. Ne suis-je pas divorcée d’ailleurs ? C’est une preuve, non ?
En transes je suis. Est-il trop tard ?
Si mes calculs sont corrects, j’ai le temps de prendre un taxi avant l’arrivée de mon futur ; je ne l’ai pas prévenu de l’heure d’arrivée de mon train.
Je fixe du regard les symboles affichés dans le hall : téléphone, W.C., librairie presse, banque. Téléphoner… mon train n’est pas parti. M’enfermer dans le petit carré des WC ? Attaquer la banque ? Ridicule.
Je suis une vieille future mariée dont le fond de teint dégouline dans le décolleté fripé. Je m’affole, je sue comme un cheval en folie.
Je hais les mariages et pourtant il y a maintenant deux mois que j’ai dit oui au facteur, oui je vous aime, je vous désire follement quand vous venez frapper à ma fenêtre pour me prévenir que je n’ai pas de courrier. Je n’ai que vous. Vous êtes l’unique, aucune addition à effectuer, je n’ai plus de famille et pas d’amis.
_ Je hais les mariages vous savez ? Aimer est un verbe qui n’a pas de sens, peut-être un sens unique quand même ?
_ Je sais m’a-t-il dit de cette voix étrange qui vient des sinus et qui m’agace un peu.
_ Marions-nous, mais nous n’aurons pas d’enfants, il y a longtemps que mon « sac à bébé » est parti dans la grande poubelle de l’hôpital.
_ Je sais m’a-t-il dit.
_ Marions-nous, mais… qui viendra frapper à mon carreau tous les matins ?

Consignes spécifiques_______________________________________________________________

C Voiture/station-service
3. Hyperbole : Exagération dans le choix des mots
a. Un bruit à réveiller un mort

Mes consignes personnelles :

Hyperbole
Bateau/ port


Ce jeudi 29 septembre 2011, à 22 heures trente, Monsieur Jean Bilot est sorti du restaurant où il travaillait pour regagner son domicile, sur le port. Quand il a heurté la poubelle du 14 de la rue Péri, le couvercle lui a occasionné une blessure à la main droite et la boîte qu’il transportait a roulé en suivant la pente. Il a donc traversé précipitamment pour la rattraper, a heurté au passage l’angle de la boite postale qui lui a fait une sérieuse ecchymose à l’épaule.

En ôtant sa veste pour voir les dégâts, il a raté la bordure du trottoir rue Janvier et s’est foulé la cheville gauche.

Comme il appelait à l’aide, le facteur du sixième, excédé, lui a jeté un pot d’urines malsaines, lui causant de graves dommages aux yeux.

Monsieur Billot a tenté de continuer sa progression à quatre pattes, mais, aveuglé, il n’a pas vu le feu de l’avenue Wagner et s’est engagé sur la chaussée. Une voiture de police n’a pu s’arrêter sur la surface verglacée, le projetant heureusement vers la bouche d’égout ; les barrières qui protègent les travaux l’ont arrêté, lui brisant seulement deux côtes.

Il a, selon témoins, « hurlé à la lune ».

Ensuite, un ivrogne compatissant l’a soutenu pour descendre jusqu’au port. Selon toute probabilité, ils ont dérivé jusqu’au bar de La Petite Mousse où ils ont fait une halte à visée réconfortante. C’est en sortant trois heures plus tard qu’il a fait une chute mortelle dans une eau à six degrés.

L’hypothèse de la mort par noyade semble très exagérée.



1500 signes pile !

Oh, ça recommence ! Mon word est fada !

Et j'ai oublié le mot clé : rapport bateau de l'agent Heurtebul

Sorry du retard mais j'ai eu maille à partir avec un escalier de jardin effondré et une chienne récalcitrante. Ouf ! Bravo à notre diabolique MC (5) et j'espère que mes références US un peu ésotériques ne rebuteront pas le lecteur. Je vous lis et je commente ASAP. Merci à vous pour ce nouveau moment de camaraderie scripturale. Si je puis dire...

Aire de stationnement

Contraintes
Station-service/voiture
Anaphore



quelquefois, les dimanches mauvais,
je prends l’autoroute.
négligeant de compter les kilomètres, je roule à la dérive,
le bout de ma langue léchant le fond du réservoir,
l’envie à l’infini, avant la débâcle de l’automne,
je franchis les viaducs comme on trace un trait,
le ciel en fuite pressant la distance
quand vient la dernière station-service avant la limite
je m’arrête
là, dans la petite cafétéria aux tables de formica,
j’attends.
celui qui osera s’installer face à moi,
celui qui trop las ne se refusera pas.
de ma place je croise les camions sur le parking,
les cabines peintes à l’aérographe,
les chromes incandescents dans les phares,
menaces excitantes d’une promesse inconnue
et quand la probabilité de ce huis-clos file dans l’obscurité,
je glisse deux euros sous l’addition

Contraintes: Avion, Chiasme




L’homme côté hublot prit une profonde inspiration et ses mains se crispèrent sur les accoudoirs de son siège. Il redoutait les décollages. Mais, la pensée que celui-ci était peut-être le dernier le fit intérieurement sourire et il se détendit. Il jeta un coup d’œil à sa montre.
Tenir, tenir les trois heures du trajet.
Il ferait nuit à Lisbonne. Il prendrait un taxi. Se rendrait immédiatement chez Garcia. Il lui devait bien ça.

Sa voisine de siège, une personne corpulente, poussa un long soupir en détachant sa ceinture. « Ouf, c’est mieux comme ça » dit-elle. Il lui adressa un bref hochement d’approbation et se détourna vers les nuages, craignant qu’elle n’entame une conversation. Il ferma les yeux un moment. Oui, se répétait-il, Garcia ne pourrait pas refuser. Il lui rappellerait au besoin, combien il lui était rede… redev… vaaaable. Une douleur fulgurante le traversa et il porta la main à son flanc droit. Surtout ne pas crier.
Tenir, il faut tenir.
Il s’assura que la dame ne s’était aperçue de rien. Elle semblait absorbée par sa lecture. Il en profita pour se passer la main sous le veston et il eut un doute. Sa paume ne rencontrait-elle pas une tache humide ?
Et si… ?
Il fallait qu’il vérifie, qu’il se rende aux toilettes.
« Hmm ! Hmm ! « toussota-t-il. « Pardon, Madame. »
La tête lui tournait. Il lui sembla que la travée centrale n’en finissait pas de finir, que son corps perdait sa pesanteur, qu’il volait dans l’avion comme l’avion dans le ciel.

Ne pas compter sur le Dr Garc...

Comme les carabiniers, Sahkti arrive.... et même pas pour exoter mais pour bosser sur une autre page :-(
je vous lis demain, sorry pour le contretemps.

La jungle laissa place à une zone escarpée. Minh repéra le fil d’acier de la rivière qu’il cherchait. Il regroupa les restes de l’unité et ils dévalèrent la colline. Les bodoï avaient confectionné un brancard en bambou pour Làn.
L’attaque du camp américain avait été un fiasco. Les bombardiers impérialistes avaient lâché du napalm sur leur triangle, tuant la moitié du bataillon. Puis un bird les avait contraint à quitter la position. Minh aussi, avait couru comme un lapin, une mitrailleuse braquée à l’angle de sa nuque. Bien des casques vert en latanier s’étaient teintés de rouge, des pyjamas noirs étaient partis pour la longue nuit.
Les hommes profitèrent de la rivière pour se laver. Rien n’est salissant comme la guerre pensa Minh. Ils progressèrent sur l’autre berge, franchirent une cascade. Minh avisa un massif de bambous pour un bivouac discret. L’ennemi avait du lancé une patrouille sur leurs traces, le parallèle était encore à trois jours de marche. Selon toute probabilité, leur radio risquait de décéder d’ici là.
Mais au matin, Làn allait mieux, l’opium avait calmer sa douleur. Sang, la sentinelle, avertit Minh qu’un groupe de GI remontait la rivière guidé par un chien. Minh disposa ses hommes et empoigna son Simonov.

Une heure plus tôt, sur son pieu, à Danang, Gerardo voyageait sous l’emprise de la musique des Dogs et d’un acide. Maintenant il lui fallait calculer la pose de son Cobra dans un méandre caillouteux d’où s’élevait la fumée jaune. Quatre petits GI agitaient les bras dans un carré en contrebas.
Dans le tumulte du rotor Gerardo n’entendit pas les détonations du Tokaref qui écroulèrent le mitrailleur à la porte. Quand Gerardo tourna enfin la tête il se trouva face à la gueule d’une kalachnikov.
_ Hanoï Hilton quick ! lui lança Làn de son brancard.

Bonne nuit à tous, je vous commente demain mais j'ai déjà lu du très bon. Merci d'être venus.

oups ! mes consignes : hélicoptère, héliport ; métonymie, triangle, carré, probabilité, angle, calcul

Sahkti a écrit:Comme les carabiniers, Sahkti arrive.... et même pas pour exoter mais pour bosser sur une autre page :-(
je vous lis demain, sorry pour le contretemps.

J'entends venir les bottes
Les bottes
Les bottes

Les bottes des carabiniers
Les bottes des carabiniers

J'entends venir les bottes
Les bottes
Les bottes

Les bottes des carabiniers
Oui des carabiniers. (bis)

(H.Meilhac, L. Halévy, J. Offenbach)

Salut Sahkti. Guinness is gooooood for you. And Chimay for me.

Bonne nuit, Abstract et merci pour ce super exo ! Moi aussi je commenterai demain.

ha ouai je comprends que tu répondes pas à mes emails Coline t'es encore en train de te saouler au calva


dites rien je vais me coucher

J'ai tout lu, assez vite, mais j'y reviendrai. Suis réjouie par la qualité. Commenterai ce WE.

Pour l'heure: Chaud dodo à tous et toutes !

Etrange bonhomme. Juste de l'autre côté de l'allée. C'est le risque en classe éco : on sait jamais près de qui on va se retrouver. Au moins, en business, on est à peu près sûr d'être à côté de gens respectables.

Peut-être que c'est lié à la compagnie ? Il doit sûrement y avoir une plus grande proportion de gens bizarres dans les easy jet que dans les longs courriers. Il devrait y avoir des études sociologiques sur le sujet, des graphiques avec en abscisse le pourcentage d'étrangeté des personnes et en ordonnées le prix du billet d'avion.

Etrange bonhomme. Le chapeau peut encore se comprendre - phénomène de mode - mais des lunettes de soleil aussi foncées ?? Est-ce qu'il va les garder pendant les onze heures de vol ? Providentiel cette place près du hublot et la nuit qui commence à tomber dehors : je peux l'observer en toute discrétion. Un petit coup d'oeil vers les nuages et le reflet de son visage sur la vitre. Parfait.

Etrange bonhomme. Il n'a pas bougé d'un millimètre depuis le décollage. Déjà trente minutes qu'il regarde le dos du fauteuil devant lui. Peut-être qu'il compte les parallélogrammes sur le tissu ? Pas de livre, pas de mots fléchés, il ne regarde même pas l'écran de la télé. Rien. Et moi, pendant ce temps, je remplis des pages à son sujet, sans qu'il s'en doute. Peut-être m'espionne-t-il derrière ses lunettes de soleil ?

Etrange bonhomme. Il semble si seul. Seul à ne rien faire, seul à ne pas bouger, seul à ne parler à personne. Peut-être qu'il dort ? Non, il se tient bien trop droit pour cela. Pourquoi ne bouge-t-il pas ? Le nombre de mes questions augmente de manière exponentielle. Il bouge ! Enfin ! Il sort un lecteur MP3 de sa poche, un casque audio et enlève ses lu... Tout devient clair.

---

Contraintes: avion/aéroport + anaphore
Mots choisis: graphique; abscisse; pourcentage; ordonnée; parallélogramme

Je jette un coup d'oeil rapide sur les textes ce soir (curieuse de voir comment les autres ont abordé la chose parce que de mon côté j'ai eu du mal à trouver une idée...) et je commente demain!

Bonne nuit à ceux qui sont encore par là!

chouettes variations (vite lu au petit jour)!
je commenterai dès que possible
décidément, ce forum est très nourrissant !

Jha a écrit:ha ouai je comprends que tu répondes pas à mes emails Coline t'es encore en train de te saouler au calva

dites rien je vais me coucher

Jaloux !

Janis : C’est ton premier, je crois ? Ben dis donc, tu cartonnes !
Super rapide et super bon (donnant un peu froid dans le dos avec son air de vérité…)
Les consignes sont très habilement intégrées dans un poème moderne, bravo !

Croisic : Marrant, cet hymen postal ! Il est beau gosse ton facteur ? Tu me le recommanderais ( enfin, seulement si tu pars avec ce train…) La construction du texte est un peu bizarre : on ne sait pas bien si tu vas te marier ou te barrer, au final…

Eugène Bricot : Quelle vie de chien, cette limace ! J’en saoule à la bière dans mon jardin, jusqu’à aujourd’hui je n’avais jamais pensé à une ressemblance possible, je vais désormais les considérer autrement. Mais je ne sais toujours pas pourquoi les limaces existent , alors que ton texte me promettait une réponse à cette question essentielle !
Cela dit tus as vraiment un gros problème avec les temps :
Cet état de gastéropode était celui dans lequel je me trouvais lorsque je décidai (passé simple)
J'ouvris la porte (idem)
Etc… pour les verbes en er, quand tu mets un s c’est l’imparfait, donc état permanent, sans s = passé simple = action ponctuelle

Gobu : Je t’aime dans la litote… Mais que dire dans l’hyperbole !!!
J’ai été troublée par ce bogie qui, je trouve, roule mieux avec deux g, mais renseignements pris, les deux formes sont possibles.
Ceux qui m’aiment prendront le train ? Pas de problème, cow boy, je boucle ma valise !

Abstract : C’est dégoûtant ! Non seulement tu fais MC pour un super exo, mais tu nous ponds le meilleur texte de la soirée ! Sans blague, je trouve que ton écriture s’affirme de plus en plus, avec cette récurrence du thème de la route qui semble vraiment t’inspirer, et cette courte prose poétique te va extraordinairement bien !

Kilis : elliptique et habile, comme d’hab ! J’ai adoré les dernières phrases, mais t’a perdu tes cinq mots au décollage ou c’est la sécurité qui te les a confisqués ?

Jean Lê : Efficace, ça « bouge » bien, tes futurs morts sont très vivants !
Prise dans l’action, j’ai pas vu passer la figure de style, mais je suis sûre qu’elle y est !

Isa : pour quelqu’un qui n’avait pas d’idée, tu t’en sors sacrément bien ! Jusqu’au bout je me suis demandé où était la blessure. Intégration des consignes impeccable. Juste, j’aurais introduit une légère variante dans la répétition (en référence à « moi j’ai dit bizarre ? Comme c’est étrange ! »)

Merci MC Abstract, c'était excellent ! J'adore les exo live en français dans le texte !

Oh que ça m'énerve ! J'ai énormément grossi les caractères pour être dans les clous et voilà ce qu ça donne ! Désolée, Modération, pour le boulot supplémentaire !

coline Dé a écrit:Cet état de gastéropode était celui dans lequel je me trouvais lorsque je décidai (passé simple)
J'ouvris la porte (idem)
Etc… pour les verbes en er, quand tu mets un s c’est l’imparfait, donc état permanent, sans s = passé simple = action ponctuelle

Merci, ça commence à me saouler aussi ! Et à quoi ça sert une limace ? Ben à faire une translation... c'est déjà ça !

Janis : un bus qui part en crabe (ou l'inverse), translation fatale. Bien joué.
Croisic : un train nommé désir, attention de ne pas prendre le contrôleur pour le facteur, risque de casquette. Drôle avec de la gravité mêlée.
Eugène : c'est au pied du mur qu'on voit le limaçon, ça sent le vécu.
Coline : pauvre Jean Bilot c'est plus une blessure, c'est un calvaire (on trouve moins sûr le Billot). Bien raconter en si peu de signe. Perso, j'ai passé plus de temps à élaguer mon texte qu'à l'écrire, la métonymie a sauté avec le dialogue.
Gobu : on soutire des balles dans ce pied, very goutte !
Abstract : Sans doute une blessure à l'âme, mon coup de cœur aussi.
Kilis : Blessure mortelle, belle chute, l'avion mène au ciel.
Isa : étrange ce bonhomme, à la chute on y voit clair, pas lui.

C'est toujours un régal de noter la qualité et la diversité des textes. Merci à la maitresse et aux participants.

je zap quand tout le monde est parti

le soir, je n'ai pas l'ordi
(celui-là, juste pour la boutique...
mais ne caftez pas, mon patron, c'est à dire moije,
je // il croit que je bosse ! ! !

donc je viens d'avoir la curiosité de regarder l'exo
et je mets ma petite pièce juste à côté du panier ! ! !

...

un point à la ligne
je crois qu'il m'appelle
j'ai cru voir un signe
c'est tout naturel

d'une ligne droite
je crois qu'il s'approche
j'en ai les mains moites
mais qu'est-ce qui cloche ?

S'il vient d'horizon
il vient du futur ?
s'il vient sans raison
c'est contre nature ?

Je veux rien savoir
avant d'arriver
je ne peux pas croire
qu'enfin je m'en vais

Janis : waouh, un texte splendide sur un sujet difficile à aborder sans tomber dans le pathos. Et bien, pour un premier exo, on peut dire que tu t’en sors avec brio. Du coup, je vais aller jeter un oeil sur tes autres textes.

Croisic : je t’ai sentie plus à l’aise cette fois, elle est toute tendre ton histoire d’amour avec le facteur, mais je suis comme Coline, finalement elle fait quoi ton héroïne, elle l’épouse ou elle part loin ?

Eugène : mais tu es un grand malade toi ! J’ai bien aimé le ton décalé de ton texte, ça m’a fait rire. Tu avais pourtant prévenu, mais je ne m’attendais pas à ça. On pourrait en faire un sketch, c’est très visuel ton histoire.

Coline : je ne savais pas que tu avais été agent de police dans une autre vie. Je doute que les rapports de police soient aussi savoureux que le tien. Ce pauvre monsieur Bilot, tu t’es quand même bien acharnée sur lui.

Gobu : un récit américain comme tu sais les faire, un décor bien planté, des personnages plus vrais que nature. On y est dans ce train, même qu’on peut ressentir les picotements dans les jambes. Je me demandais comment tu allais t’en sortir dans un format court, eh bien oui, ça fonctionne tout aussi bien

Jean : mais oui, bien sûr, hélicoptères, guerre du Vietnam, la filiation était évidente. Un texte touffu où il n’est pas toujours facile de s’y retrouver entre les différents personnages et les noms d’armes quand on ne s’y connaît pas trop bien. J’ai un peu l’impression que tu t’es senti à l’étroit dans le nombre réduit de signes. Ça mériterait un développement sur du plus long, car le texte est riche.

Kilis : une ambiance bien cernée, ça sent le polar à plein nez, on voudrait savoir comment il en est arrivé là ce gars, ça pourrait faire un bon début, un type meurt dans l’avion...

Isa : j’ai été embrouillée au début, je n’ai pas compris dans quel type d’avion le narrateur se trouvait finalement, un low cost ou une business class.

Frédéric : il est mignon tout plein ton petit poème, ça pourrait faire une chanson sympa, mais j’ai l’impression que tu n’as pas saisi le principe de l’exo... il y a des contraintes, un thème, des figures de style... on n’est jamais obligé de tout suivre à la lettre, mais là tu es vraiment très loin de l’exo de base.


Un tout grand merci à tous pour votre participation à cet exo de la dernière minute, j'avais vraiment envie de jouer avant de partir en vacances

Eh bien bonnes vacances, Abstract ! Tu reviens quand, qu'on remette ça ?

Je suis encore là demain puis c'est une semaine de repos, de quoi terminer mon scénario pour la prochaine murder party (il y a du boulot)

Janis : il y a quelque chose qui fait que ce texte est unique mais personnellement, il ne m'a pas parlé. Deux aspects qui m'ont empêché de vraiment l'apprécier : l'importance accordée aux mathématiques, qui sont définitivement un milieu qui ne me parle pas et donc les métaphores sur le thème ne fonctionnent pas avec moi et l'impression d'un manque de musicalité (peut-être due à l'absence de rimes, de linéarité et à l'absence de « poéticité » du sujet). Mais il y a quand même quelque chose dans ton écriture qui me donne envie de découvrir plus de textes de toi, pour ne pas en rester à cette première impression !

Croisic : J'aime ! Pourquoi ? Parce que le texte coule tout seul sans que l'on accroche sur aucun des mots, parce que les contraintes sont intégrées de manière fluide, parce que le ton teinté d'humour qu'emploie la narratrice est délicieux, parce que le dialogue est le point d'orgue du texte avec en particulier cette dernière phrase, parce que... Je m'arrête là.

Eugène Bricot : Où veut-il donc en venir ? Question quand j'ai lu le premier paragraphe... Et l'illumination du deuxième paragraphe avec l'originalité de cette mise en relation entre l'animal visqueux (c'est quand même particulièrement moche une limace) et l'homme qui rampe dans la mare de pétrole de manière presque surréaliste. Bien trouvé, bien mené ! Les contraintes bien intégrées mais j'ai eu du mal à dénicher les mots qui appartiennent aux mathématiques ? Mais cela est de moindre importance...

Coline Dé : Grand sourire sur mon visage pendant toute la lecture du texte, impossible de compatir à la situation de ce monsieur... On se croirait dans un Gaston Lagaffe, c'est très visuel comme écriture du coup c'est sympa parce qu'on peut vraiment imaginer la scène. Et la dernière phrase... parfaite... Et heureusement que les mots mathématiques sont en gras, ils sont tellement bien intégrés qu'ils auraient été difficiles à repérer sans ça...

Je m'arrête là pour le moment, je commenterai les autres dès que possible ! Et merci pour tous les commentaires sur mon texte!

... suite à la lecture du commentaire d'abstract,
j'ai remonté le temps du fil
et je me suis aperçu
que je n'avais lu ni le titre du sujet
ni les coordonnées spatio-temporelles à respecter...

en d'autres termes, le mode d'emploi était resté collé dans la boite !

donc
ce matin, au petit dèje
m'invente une correction
(j'ai pris la liberté de piocher dans le sac à contrainte...)



.........................


le train arrive, mathématique


au quai de la gare
l'attente bizarre

D'un point à la ligne
je crois qu'il m'appelle
j'ai cru voir un signe
c'est tout naturel

est-ce ligne droite
je crois qu'il s'approche
j'en ai les mains moites
mais qu'est-ce qui cloche ?

OK mes calculs
sont trop funambules

S'il vient d'horizon
il vient du futur ?
s'il vient sans raison
c'est contre nature ?

Je voulais savoir
le temps d'arrivée
je ne peux pas croire
qu'enfin je m'en vais …

...le choc était là
et si loin déjà

.


...

Janis : Décidément , je suis séduite par ton écriture, ta manière de dire si personnelle et qui sonne juste.

Croisic : Beaucoup de charme ici. Un conte d’aujourd’hui avec ses interrogations, son côté réfractaire à l’engagement et malgré tout, cette envie qui persiste et qui fait que, même les yeux grands ouverts, on saute.

Eugène Bricot : La description de la limace est délicieuse. Quand l’humour reste léger, j’adore ça. La comparaison avec l’homme ivre est tout aussi réussie avec toutefois cette réserve, soulignée par Coline, de l’emploi bancal des temps.

Coline : Un crescendo fatal et cependant réjouissant pour le lecteur. Ah, le bar de La Petite Mousse !

Gobu : Chouette ! Une nouvelle aventure de ce couple fameux. Moi, malveillante, qui pensais que le format ultracourt allait te défriser la plume. Ben, non, c’est du tout bon Gobu, comme d’hab.

Abstract : Comme c’est bon ! J’en suis béate.

« quelquefois, les dimanches mauvais,
je prends l’autoroute.
négligeant de compter les kilomètres, je roule à la dérive,
le bout de ma langue léchant le fond du réservoir,
l’envie à l’infini, avant la débâcle de l’automne,
je franchis les viaducs comme on trace un trait,
le ciel en fuite pressant la distance
quand vient la dernière station-service avant la limite
je m’arrête
là, dans la petite cafétéria aux tables de formica,
j’attends.
celui qui osera s’installer face à moi,
celui qui trop las ne se refusera pas.
de ma place je croise les camions sur le parking,
les cabines peintes à l’aérographe,
les chromes incandescents dans les phares,
menaces excitantes d’une promesse inconnue
et quand la probabilité de ce huis-clos file dans l’obscurité,
je glisse deux euros sous l’addition »


Jean Lê : Les prénoms, les noms de lieux, les noms des armes rythment le texte avec efficacité, déclenchant les images que nous avons tous en mémoire. La narration un peu bousculée, sert aussi à l’impact dans une certaine mesure, même si l’on a du mal à débrouiller qui fait quoi à la fin.

Isa : Un texte bien construit, bien rythmé. Quoique davantage de « folie » n’aurait pas été pour me déplaire. Et, bien vu le coup du « reflet de son visage sur la vitre ».

Prunier Frédéric : ( commentaire sur ton second texte)
Joli ! De la musique, de la rime légère et souriante pour une chute inattendue. J’aime bien ce genre de poème simple aux allures de chanson, pas si facile à réussir. Ce l’est ici.

Pas pu participer, c’est bien dommage mais en lot de super consolation j’ai lu vos textes. Bravo !

C'est embêtant de ne pas avoir les contraintes spécifiques pour certains. Je préfère les avoir pour commenter.

Merci au MC, j'ai bien aimé les contraintes. Et plein de mots nouveaux !


JANIS : Ben voilà. Je ne sais pas quoi dire. À part que je n'accroche pas trop avec ce style. On dirait du morse. C'est joli, de par cet effet haché à la lecture, mais j'ai eu du mal à comprendre.

CROISIC : Même si je trouve le texte banal et c'est sans doute aussi ce qui fait sa force en si peu de mots, la chute rend l'ensemble très poétique.


E. BRICOT (c'est moi!): Ho, oui, flagellez-moi pour mes fautes ! Tant que je n'ai pas reçu plein de gnons en public, je ne ferais pas gaffe. Quel dommage qu'un texte aussi bon soit pourri par des fautes, tout de même !
Pour ceusses qui n'ont pas vu les contraintes mathématiques, les voici : surface, pied, mètres, rond, centimètres, sinus. La limace a l'art du camouflage ! Et ce n’est pas du vécu... mauvaises langues.

COLINE : Ton Heurtebul, c'est aussi dans les bulles de la bière qu'il se noie pour faire des rapports comme ça ? Bon, ça fait un peu conte pour enfants, c'est agréable, j'ai ri. Deux choses me gênent au début : une boite postale, c'est là où on va chercher son courrier à la poste, non ? Tu veux dire boite à lettres ? Et ecchymose, c'est ce qui arrive bien après la douleur, un bleu quoi. C'est le résultat, un peu rapide dans ce cas, me semble. Comme les deux sont dans la même phrase, ça me chagrine un poil. Contraintes bien intégrées, même en gras, je ne les ai pas vues.

GOBU : Je ne comprends pourquoi il m'a fallu plusieurs lectures pour accrocher... les wagons. Sans doute les huitres du début m'ont un peu perturbé. Le passage d'un paragraphe à l'autre ne se fait pas aussi bien. J'ai l'impression qu'à force on est tenté par la « private joke » car les habitués du forum connaissent ton style. Ça n'en fait pas une évidence pour les autres. En tout cas pas cette fois.
D'ailleurs, je n'ai pas compris cette phrase « Le problème avec la goutte, c’est que tu sais parfaitement à quoi t’en tenir : tu n’avais qu’à pas faire joujou avec le feu. » Par contre, j'aime la dernière phrase, même si longue.

ABSTRACT: Un poil short, car on pourrait continuer ainsi à lire. Ca roule comme dirait l'autre, même si ce style découpé n'est pas ma tasse de thé. Cela dit, moins découpé que Janis. Ça me fait penser à deux bouquins que je viens de terminer (de lire) : « Rouler » de C. Oster et « L'ange gardien » de Bernard Duché. Deux récits de « route ». Tu es à leur niveau, au minimum !


KILIS : C'est tout simple et ça fait son effet ! J'aime beaucoup. Pas trouvé les 5 mots non plus.
Terrible aussi ton avatar du moment.

JEAN LÊ : Bravo, pas grand chose à ajouter à part un peu trop de personnages en si peu de temps. On s'y perd un peu, mais c'est chiadé. Fallait oser, car même si je suis pas branché gueguerre, j'ai vraiment apprécié le style. Mon texte préféré. Et une petite faute au passage, mais que tu as sans doute repérée depuis. Et venant de moi... je la ferme.

ISA : C'est un peu « plat », avec l'avantage que cela se lit facilement. Mais je n'ai pas eu de sensation particulière. Dommage, j'ai du rater un truc.


A la prochaine...

C'est lundi, c'est Vosécrits : je m'y colle

Janis : ben c'est le mien ! pas totalement satisfaite, à retravailler (rythme, choix des mots, je suis une grande malade de la réécriture, et lente en plus) mais l'exercice m'a plu, m'a rappelé les ateliers d'écriture (les bons !).

Croisic : Joli et un peu triste, un texte en boucle mais non terminé, je trouve aussi : ça aurait été bien de se retrouver à la fin sur le quai de la gare, avec elle, et d'en savoir un peu plus. J'aime la ritournelle : je hais les mariages, et le contraste entre le verbe hair et la douceur du texte.

Eugène : les limaces, c'est bien connu, ne goûtent guère les mathématiques. J'ai bien aimé, surtout quand le deuxième paragraphe est venu éclairer le premier. Tu aurais pu accentuer l'effet en étant plus neutre encore dans le premier, style article d'encyclopédie. En tout cas, c'est ben marrant ! très sketch en effet

Coline : j'ai aimé l'idée du rapport de gendarme appliqué à une série de mésaventures à l'issue fatale. Tu aurais pu je trouve forcer le trait en employant encore plus le lexique du gendarme - ou de la police : individu, occasionné, etc, et en enlevant tout affect (excédé, compatissant...), la chute aurait été encore plus réjouissante !

Gobu : J'aime beaucoup cette écriture riche et rythmée, très imagée, ça me fait penser aux nouvelles de TC Boyles. Et les huîtres ! Mois en R, on va pouvoir s'y mettre !

Abstrac : J'aime cette balade mélancolique mais sans pathos, les mots justes, la fin, sauf peut-être "la débacle de l'automne", et pour le mot "débacle" que je trouve trop fort, trop direct, et pour l'oreille, "débacle de l'automne", ça me plaît pas trop. Mais sinon, tip top !

Kilis : belle écriture simple et imagée, efficace, en effet ça ferait un bon début de polar!
J'aime particulièrement la fin, la sensation de voler, la travée qui n'en finit pas, tout ça m'a beaucoup plu.

Jean lê : J'ai été gênée par l'afflux de noms propres, armes, avions, lieux, prénoms, que sais-je, ça a vraiment heurté ma lecture; de plus, j'ai eu du mal à comprendre qui fait quoi. L'écriture est belle,mais voilà, j'ai pas trop accroché.
Mais je retiens : Rien n’est salissant comme la guerre pensa Minh. et le contraste entre la nature, belle, tranquille, et l'horreur à portée de main.

Isa : Mais c'est la dame corpulente à côté du bonhomme de Kilis !
J'ai bien aimé, sauf le début (les considérations sur les étudiants éco etc.), et du coup, la chute, parce que j'aurais vraiment voulu que ça fasse écho au texte de Kilis (par télépathie?) ! : qu'il se lève soudain et tombe dans la travée !

frédéric : joli et léger, mais la fin (pas si léger que ça, alors?) le choc était là ? L'était sur les rails, le gars ?

Et bien voilà, ouf, heureusement qu'il n'y a pas cinquante participants.
J'espère n'avoir oublié personne
En tout cas, on se régale, à lire comme à écrire.

lecture d'exo:

JANIS : votre texte et le mien, sont frères jumeaux ! ! !
(j'espère que cette interprétation ne vous vexera pas)
j'aime particulièrement votre fin cancérigène, et bravo pour l'utilisation réussie des contraintes.

CROISIC : paragraphe en extrait de roman, rien à redire au niveau de l'écriture et des règles du jeu du jour, à par.. « chapeau de croisic ! ! »
Dans l'histoire j'aurai presque envie d'imaginer un trucmuche supplémentaire en sur-lignage du personnage Facteur. Pour caricaturer le fantasme du mot. Il vient le matin, vous glisse une petite lettre, dit bonjour, et s'en va ! …
… vous savez que cela pourrait être le départ d'un bon thriller …. « pourquoi j'ai tué mon facteur … » ! ! !

Eugène : j'aime bien le rapport que m'invente ma lecture entre bave et dégueulis de cuite … l'image et l'odeur de la flaque d'essence … etc … à la fin moije, j'aurai allumé un clope ?

Coline : une question … dans la presse locale, le compte-rendu ne fait aucunement mention d'un blessure à la main... la police tenterait-elle de couvrir quelque notable ?
. . . L'accident aurait-il un rapport avec le soupçon que nos confrères du « port libre » ont dévoilé hier ou l'on apprenait qu'il y aurait conflit d'intérêt existant entre la mairie et l'usine de traitement des ordures ménagères ? ? ( propriété du parrain de la fille de la victime???)

GOBU : ça roule comme dans un train, et on en oublierai presque la douleur... et dire qu'il y a quelques années, il fallait jouer les indiens et se trainer comme un gastéropode à bout de branches en civière derrière le cul d'un cheval... on critique le modernisme, ben moije je le répète, on connait pas son bonheur ..

ABSTRACT : comme un film, si c'est une femme, elle est légère, si c'est un homme, il est perdu ?

KILIS : il faut absolument écrire la suite … flashback … le pourquoi, le comment, on vous aide à corriger les virgules, on vend l'histoire à Té eff one … et on partage les droits … ok ?

JEAN- LE : … je change deux virgule, et je patch-works en chapitre deux du roman de Kilis … n'oubliez pas qu'on partage les droits d'auteur … ! ! ! … ?

ISA : ah Non ! La fin … je voulais qu'il soit mort … et comme cela, j'avais le dernier chapitre que je fais écrire à Kilis et à Jean Lé en sous-main … ils sont d'accord pour toucher 5 % de la moitié de mes droits … ça vous dit, un petit remaniement de votre fin pour entrer dans notre capital ???

Frédéric Moije : … précision quant à mon mode d'emploi :
. même si à la lecture on peut me repprocher que c'est le point B qui s'approche du point A (soit l'amant du bout du quai, soit le train et son conducteur qui arrive en gare) ... il éxiste bien un déplacement du corps d'un point A à un point B .... car je pense qu'après le choc, le corps s'est déplacé ... avant que le train s'immobilise.

Ensuite, j'ai pris l' Anaphore , j'avoue facile en poésie... ici : au quai, OK, et un peu plus allant biquer... le ch-oc é-tait là ..

et pour mes cerises, elles sont plutôt géométriques : … mathématique, point (à la) ligne, signe, ligne droite, calculs

JANIS : votre texte et le mien, sont frères jumeaux ! ! !
(j'espère que cette interprétation ne vous vexera pas)
j'aime particulièrement votre fin cancérigène, et bravo pour l'utilisation réussie des contraintes.

Mais oui j'avais remarqué !
sans le formuler
jumeaux par la forme, et par le fond un peu aussi
loin de me vexer ! au contraire !

salut
raté, mais je suis chaud bouillant pour participer au prochain :-)

Tu peux proposer, Meilhac, et même faire MC ( traduction : maitre de cérémonie, celui qui propose l'heure, accueille les gens, invente des contraintes, fait participer, explique etc... ce qui ne le dispense pas d'écrire un texte of course !) si le coeur t'en dit !

coline Dé a écrit:Tu peux proposer, Meilhac, et même faire MC ( traduction : maitre de cérémonie, celui qui propose l'heure, accueille les gens, invente des contraintes, fait participer, explique etc... ce qui ne le dispense pas d'écrire un texte of course !) si le coeur t'en dit !

ok why not j'attends peut^-être d'en faire un ou deux avant de me lancer à faire le MC, mais yep pourquoi pas :-)

Je vous en propose un pour dimanche soir, ça vous va ? 20h 15 pour ceux qui bossent le lendemain.