Jeux interdits
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Frédéric Prunier
Infinitive
Philippe
7 participants
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Jeux interdits
Tu passas belle enfant un soir en contre-jour
D'un soleil au couchant, rehausser les couleurs
Chacun en te voyant devenait troubadour,
Moi, j'allais mélangeant tes appâts et mes leurres.
Du haut de tes seize ans, tu enflammais le monde,
Rien qu'en le regardant , tu brulais ses défenses
A tes cils oscillants de fausse pudibonde
J'allais me consumant à ta trouble innocence.
De ta bouche coulait un suc acide et rose
Et tes lèvres mêlaient le miel et les larmes,
Tout en toi ne parlait que de métamorphose
Moi, je me diluais aux humeurs de tes charmes
Dans tes yeux bleus cachés sous quelques blondes mèches
Ingénument jouaient angelots et démons
Cupidon y bandait, d'impatience ses flèches
Moi j'allais transpercé de leur traits furibonds.
Et ton pas ondulait, sous ta robe légère
Des ombres satinées, dessinées par les anges,
Dans tes cheveux défaits s'irisait la lumière
Moi, tout bas, je rêvais des premières vendanges .
D'un soleil au couchant, rehausser les couleurs
Chacun en te voyant devenait troubadour,
Moi, j'allais mélangeant tes appâts et mes leurres.
Du haut de tes seize ans, tu enflammais le monde,
Rien qu'en le regardant , tu brulais ses défenses
A tes cils oscillants de fausse pudibonde
J'allais me consumant à ta trouble innocence.
De ta bouche coulait un suc acide et rose
Et tes lèvres mêlaient le miel et les larmes,
Tout en toi ne parlait que de métamorphose
Moi, je me diluais aux humeurs de tes charmes
Dans tes yeux bleus cachés sous quelques blondes mèches
Ingénument jouaient angelots et démons
Cupidon y bandait, d'impatience ses flèches
Moi j'allais transpercé de leur traits furibonds.
Et ton pas ondulait, sous ta robe légère
Des ombres satinées, dessinées par les anges,
Dans tes cheveux défaits s'irisait la lumière
Moi, tout bas, je rêvais des premières vendanges .
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 70
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Jeux interdits
Bien ! Bravo.
Que j'aime cette façon d'écrire les émois de vieux chasseurs.
C'est raffiné là où le sujet pourrait si facilement se teinter de sordide !
J’aime :
Chacun en te voyant devenait troubadour,
Moi, j'allais mélangeant tes appâts et mes leurres.
Dans tes cheveux défaits s'irisait la lumière
Moi, tout bas, je rêvais des premières vendanges
Que j'aime cette façon d'écrire les émois de vieux chasseurs.
C'est raffiné là où le sujet pourrait si facilement se teinter de sordide !
J’aime :
Chacun en te voyant devenait troubadour,
Moi, j'allais mélangeant tes appâts et mes leurres.
Dans tes cheveux défaits s'irisait la lumière
Moi, tout bas, je rêvais des premières vendanges
Infinitive- Nombre de messages : 29
Age : 63
Date d'inscription : 05/10/2011
Re: Jeux interdits
Je ne sais pas si ce poème est parnassiennement parfait
et je crois que tout poète normalement constitué doit s'en foutre un peu
parce que
s'il voit une erreur à la technique,
c'est qu'il ne sait pas lire
la musique !
et je crois que tout poète normalement constitué doit s'en foutre un peu
parce que
s'il voit une erreur à la technique,
c'est qu'il ne sait pas lire
la musique !
Re: Jeux interdits
Si techniquement, je n'ai pas de reproches à formuler à l'égard de ce poème, je trouve le thème traité sans personnalité, reposant trop sur ses références à l'amour courtois.
J'adore la reprise anaphorique du "moi" apposé en vers final de chaque strophe. Ingénieuse, à l'instar d'un poème maîtrisé mais qui ne me touche qu'à moitié.
J'adore la reprise anaphorique du "moi" apposé en vers final de chaque strophe. Ingénieuse, à l'instar d'un poème maîtrisé mais qui ne me touche qu'à moitié.
Invité- Invité
Re: Jeux interdits
Un beau poème! Les formes parfaites t'ont inspiré une forme parfaite , dirait-on.
Le tout petit reproche pour le "trop" , trop lisse, trop épilé si j'osais, qui m'empêche de ressentir quelque émotion, à défaut de percevoir la tienne. Mais juste pour dire hein, parce que c'est un régal quand même!
Le tout petit reproche pour le "trop" , trop lisse, trop épilé si j'osais, qui m'empêche de ressentir quelque émotion, à défaut de percevoir la tienne. Mais juste pour dire hein, parce que c'est un régal quand même!
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Jeux interdits
Un écho :
"Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue"
Ici il ne tue pas, il vendange mais les raisins sont un peu verts et le vieux renard déconfit !
Sympa et bien tourné à la façon d'un madrigal. D'une élégance sans surprise.
"Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue"
Ici il ne tue pas, il vendange mais les raisins sont un peu verts et le vieux renard déconfit !
Sympa et bien tourné à la façon d'un madrigal. D'une élégance sans surprise.
Re: Jeux interdits
Merci à tous de vos commentaires.
Merci Infinitive, je me suis appliqué à traiter le sujet de la manière la plus lisse qui soit (comme dirait Polixène) en raison même de son coté scabreux.
Merci à Frédéric d'avoir relevé le coté musical que j'ai cherché à donner à l'ensemble en doublant (mal sur les deux derniers quatrains) les rimes à l'hémistiche.
Merci Alex, pour le coté « amour courtois » c'est exactement de cela qu'il s'agit, et j'espère au moins avoir touché la bonne moitié (Lol)
Merci Polixène, je ne crois pas que ce texte soit parfait, même si j'y ai travaillé des heures à l'épiler, en croyant niaisement faire passer un peu de mon émotion.
Merci Arielle pour « l'élégance »
Conclusion, la forme classique (néo-classique, faut pas exagérer non plus) de ce texte semble être un frein à l'émotion, c'est une remarque qui me surprend un peu, mais dont je prends bonne note.
Merci à tous
Philippe
Merci Infinitive, je me suis appliqué à traiter le sujet de la manière la plus lisse qui soit (comme dirait Polixène) en raison même de son coté scabreux.
Merci à Frédéric d'avoir relevé le coté musical que j'ai cherché à donner à l'ensemble en doublant (mal sur les deux derniers quatrains) les rimes à l'hémistiche.
Merci Alex, pour le coté « amour courtois » c'est exactement de cela qu'il s'agit, et j'espère au moins avoir touché la bonne moitié (Lol)
Merci Polixène, je ne crois pas que ce texte soit parfait, même si j'y ai travaillé des heures à l'épiler, en croyant niaisement faire passer un peu de mon émotion.
Merci Arielle pour « l'élégance »
Conclusion, la forme classique (néo-classique, faut pas exagérer non plus) de ce texte semble être un frein à l'émotion, c'est une remarque qui me surprend un peu, mais dont je prends bonne note.
Merci à tous
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 70
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Jeux interdits
La forme classique un frein à l'émotion ?
"Frein mon cul !" comme dirait Zazie
Elle ne fait au contraire que rendre plus intense le désir du barbon.
Ne pouvant passer à l'acte selon ses vœux, il consacre toute son énergie à ciseler les vers comme s'il butinait la gamine.
"Cupidon y bandait..." n'est pas un hémistiche innocent.
En vers classiques de belle facture lors cette pulsion (illégale) est sublimée, en libre elle n'eut été que le phantasme d'un émule de DSK
"Frein mon cul !" comme dirait Zazie
Elle ne fait au contraire que rendre plus intense le désir du barbon.
Ne pouvant passer à l'acte selon ses vœux, il consacre toute son énergie à ciseler les vers comme s'il butinait la gamine.
"Cupidon y bandait..." n'est pas un hémistiche innocent.
En vers classiques de belle facture lors cette pulsion (illégale) est sublimée, en libre elle n'eut été que le phantasme d'un émule de DSK
Invité- Invité
Re: Jeux interdits
De jolis alexandrins tout en retenue. Je pense aussi qu'un peu plus d'audace aurait extirpé cette poésie d'une forme très convenue. Il manque la petite note coquine, espiègle, qui aurait quelque peu déchiré ce chaste rideau.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Jeux interdits
Bonjour
j'en profite que mon texte est en première ligne pour apporter quelques précisions sur la construction.
le premier quatrain parle de la lumière, le deuxième du feu, le troisième de l'eau, le quatrième du feu à nouveau mais plutôt d'un incendie intérieure, et le dernier retourne à la lumière. C'est la démarche du voyeur, qui progressivement s’enflamme, mais dont l'eau de la réalité, éteint les ardeurs, et qui se réfugie dans la lumière de l'esthétique, avec toutefois cette note d'amertume du dernier vers.
Tizef à raison "bandait" n'est pas la pour la rime, les "traits furibonds" pourraient même être assimilés à une verge à l'envers, un pénis qui au lieu de pénétrer l'autre transperce son porteur, la souffrance au lieu du plaisir!
Merci également à Jano qui devra repasser pour la "note coquine" que j'ai voulu éviter absolument, mais dont je suis sur d'autres textes un ardent promoteur.
Amicalement
Philippe
j'en profite que mon texte est en première ligne pour apporter quelques précisions sur la construction.
le premier quatrain parle de la lumière, le deuxième du feu, le troisième de l'eau, le quatrième du feu à nouveau mais plutôt d'un incendie intérieure, et le dernier retourne à la lumière. C'est la démarche du voyeur, qui progressivement s’enflamme, mais dont l'eau de la réalité, éteint les ardeurs, et qui se réfugie dans la lumière de l'esthétique, avec toutefois cette note d'amertume du dernier vers.
Tizef à raison "bandait" n'est pas la pour la rime, les "traits furibonds" pourraient même être assimilés à une verge à l'envers, un pénis qui au lieu de pénétrer l'autre transperce son porteur, la souffrance au lieu du plaisir!
Merci également à Jano qui devra repasser pour la "note coquine" que j'ai voulu éviter absolument, mais dont je suis sur d'autres textes un ardent promoteur.
Amicalement
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 70
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Jeux interdits
C'est un poème réussi, agréable à lire, à suivre, à découvrir.
Je relève juste 2 passages:
« Moi, j'allais mélangeant tes appâts et mes leurres. »
ici, il y a une petite rupture dans le rythme / harmonie de la strophe, soit par manque de ponctuation soit liée à la formulation elle-même.
et je n'ai pas trop apprécié l'inversion : « sous quelques blondes mèches », elle sonnait un peu faux dans ce poème.
Arnaud
Je relève juste 2 passages:
« Moi, j'allais mélangeant tes appâts et mes leurres. »
ici, il y a une petite rupture dans le rythme / harmonie de la strophe, soit par manque de ponctuation soit liée à la formulation elle-même.
et je n'ai pas trop apprécié l'inversion : « sous quelques blondes mèches », elle sonnait un peu faux dans ce poème.
Arnaud
Artnow- Nombre de messages : 286
Age : 47
Date d'inscription : 12/12/2010
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