Balbutiements

Balbutiements

Une présence juste réveille l’espace
à l’instant même elle trouve sa place.

Les paroles brouillées sculptent les pensées folles
et les cris étouffés, sur la croix des mots,
clouent le mohair des ombres.

Les vents contraires sacrifient l’en Vie
mais à la fourche du jour et de la nuit
une spirale s’anime dans un poudroiement de voyelles.

.

Seuls 2 vers cassent un petit peu l'expression pour moi:

« clouent le mohair des ombres. »
pour « le mohair », juste un ressenti, non pour une image d'ensemble mais autre chose (peut-être musicalité, impression, harmonie de l'association ??)

et « Les vents contraires sacrifient l’en Vie »
pour « l'en Vie »: comme le texte est court, d'écriture soignée, la double écriture rompt un peu
le coulé de l'ensemble.

Tout le reste m'a plu et j'y fus sensible.

Merci

Arnaud

J'aime beaucoup ce chassé-croisé entre ombre et lumière et tous les ptits clins d'oeil...

"mohair des ombres."
Chaudement nous enveloppe...

En le relisant + tranquillement, je me fais aux 2 passages mentionnés, peut-être m'ont-ils tout simplement « déstabilisés ». Peut-être était-ce pour inviter à revenir le lire ?? Peut-être aussi en était-il un peu votre intention, et notamment le 2nd : « l'en Vie »

je reviens surtout sur:

« sur la croix des mots
clouent le mohair des ombres. »

il y a peut-être (sans doute) plusieures voies de lecture ?? ici et pour l'ensemble du texte. En tous cas dans mes lectures, il s'agissait d'une expression sur l'écrit, l'écriture, rapport aux mots et projection. Ainsi le « clouent le mohair des ombres. », interprété comme évocation d'une lettre (signe typographique) – la lettre / signe étant une ombre (noir sur blanc d'un papier) + rapport à la croix , la Vie / la mort

mine de rien il y a 4 (au moins) intonations / colorations / actions dans ce passage, de quoi déstabiliser qq peu... mais j'apprécie

et la fin est superbe:

« mais à la fourche du jour et de la nuit
une spirale s’anime dans un poudroiement de voyelles. »

voilà, complément du soir

Bonjour

J'aimais bien, jusqu'à '"l'en vie"
Je ne vois pas ce que ce jeux de mots vient faire au milieu de ce joli "balbutiement".
Une explication peut-être?...

Amicalement

Philippe

Merci à Béatrice et à Ba pour vos impressions.
Artnow, je te remercie d'avoir relu le poème. Il est vrai que souvent je ne suis satisfaite d'un mot que lorsqu' il parvient à éveiller et englober plusieurs sens, agréables ou non.
Philippe, je préfère la locution "en vie" à envie. Pour moi le risque des vents contraires est d'affaiblir cette énergie vitale que nous portons en nous. S'il me fallait mettre un autre mot, ce ne serait pas "envie", je trouverais autre chose, mais "en Vie", pour moi, est un raccourci plein de sens et je suis désolée si le lecteur ne le perçoit pas ainsi.