Par amour...

Séisme des phrases assassines


Séismes en son cœur
Font son malheur
Telles des lames de rasoirs
La déchirent de l’intérieur

Et ça bouillonne
Et ça s’agite sous le bocal
Mais elle a mis un couvercle
Sur ses émotions et son mal

Elle a si peur de sa colère
Séisme des phrases assassines
Qu’elle préfère la faire taire
Par amour pour sa mère...


Béatrice S. / mai 2011

Béatrice44 a écrit:Séismes en son cœur
Font son malheur
Telles des lames de rasoirs
La déchirent de l’intérieur

https://www.youtube.com/watch?v=kbkFrlwFYWs

J'aime bien la violence que tu essayes de mettre là-dedans, le côté acéré des lames de rasoirs, phrases assassines, séismes, etc.
Mais c'est trop sage je pense, il y a des mots qui disent la violence, mais on ne la ressent pas à la lecture, ça ne file pas de claque, c'est comme un constat un peu froid.
Je pense aussi à cause des formulations un peu ampoulées-forcées "en son coeur" "telles" "la faire taire".
Peut-être que si elle lui dit "ta gueule !" à sa colère, je vais commencer à comprendre et à ressentir l'oppression du couvercle.

Je suis d'accord avec lyra will, c'est trop sage, ça n'ose pas, ça dit trop (par amour pour sa mère) ou pas assez, sans réussir vraiment, je trouve, à exprimer cette tempête. C'est touchant parce qu'on sent quelque chose qui veut se dire mais justement se tait.

Et puis, l'image du séisme ne colle pas avec celle, juste après, des lames de rasoir, par exemple.

Ensuite, employer dès le début le mot malheur, ça casse l'attente, c'est un trop gros mot. Je crois que pour retravailler ce poème, il faudrait en garder le sens (malheur, colère, amour) et choisir d'autres mots pour faire émerger tout ça.
Ouais, bon, facile à dire ! Mais ça vaut le coup je crois

Merci pour les différentes remarques, je me rends compte que ce poème est surement un peu trop "personnel".

Je voulais y exprimer le fait que certaines paroles sont de véritables séismes pour ceux qui les reçoivent.
Je pensais ici à une amie qui avait tout enfoui pour ne blesser personne (et surtout pas ses parents) mais qui somatisait.

La deuxième partie sera différente, c'est une idée que j'ai extrapolée...

A bientôt et au plaisir de vous lire

Bonjour, et bienvenue sur ce forum.
Il me semble que le problème vient de la distanciation que provoque le point de vue: tu parles "d'elle", c'est déjà extérieur à "toi" , on ne peut pas ressentir la moindre implication.

D'autre part, le niveau de langue est différent d'une strophe à l'autre: assez soutenu dans la première(élision des déterminants),on passe au langage parlé dans la seconde ("s'agiter sous le bocal"+ "couvercle") puis un mix prose-soutenu dans la dernière...
En tant que lecteur, on se sent désorienté.

La répétition de "séismes" en affaiblit la portée.
"tels" s'accorde, à mon sens avec séismes, masculin.
Le titre est à revoir, il en dit trop: se méfier du mot "amour".

Comme a dit Janis, cela vaut le coup car on sent que tu as quelque chose à faire passer ...un beau travail en perspective?

Je pensais ici à une amie qui avait tout enfoui pour ne blesser personne (et surtout pas ses parents) mais qui somatisait.

je vois très bien qui c'est. on était dans la même classe. non je plaisante.

Qu’elle préfère l' aferthère

didonc, vous avez des gouts de luxe. c'est pas de la laine de lama, de la ouate ou de la soie. non, carrément de l'aferthère! pfiouuuu

Par amour du prochain *


Elle se remplit la tête
D’idées et de concepts
Préférant se flageller
Plutôt que d’incriminer

Par amour du prochain

Elle se méfie d’elle-même
Ecoutant d’autres voix
Que celles de son cœur
Qui lui parle de malheur

Par amour du prochain

Elle investit sa tête
Stimule son intellect
Préférant les textes sacrés
A sa propre réalité

Par amour du prochain

Elle redoute son ptit doigt
Qui lui rappelle ses plaies
Et se tue au métier
Pour éviter de l’écouter

Par amour du prochain

Elle scelle à jamais
Les ombres de son passé
Sous une chape de plomb
A grand coup de sermons

Par amour du prochain

Elle occulte sa nature profonde
Qu’elle qualifie d’immonde
Et l’essentiel de sa vérité
Trop difficile à accepter

Mais pour l’amour du ciel !!!

Quelle personne sage
Dont se serait l’ouvrage
Pourrait la libérer
Et enfin l’apaiser ?

Pour l’amour de soi…


*Dans le sens ironique de la morale

bien mené