Sur le lac de Kossou

Houat, perle de nuage, s’amarre à l’océan
La planche déjauge à l’allure du grand largue
A la jetée du wharf je survole la vague
Et vire lof pour lof sous le moteur du vent

Mousse et seul maître à bord
J’affale l’empennage
Au rocher du vieux port
Plume échouée sur la plage

Annick me sourit sur la grève
Elle est ma vie, ailée mon rêve
Je me perds au bleu de ses yeux
On chavire à ravir nos deux corps
Sur la dune ornée d’ajoncs d’or
Plaisir me semble encore adieu

Pour la Côte d’Ivoire elle va devoir partir
L’annonce d’un départ où l’amour va finir
Son père, un loup de mer, sur le lac de Kossou
Formera des pêcheurs, c’est là que je suis fou

J’ai traversé le Sahara
Sans carte pour guider ma quête
Niger, Bénin, Togo, Ghana
Abidjan aboutit l’enquête

Dans les gorges du Bandama
Enfin j’ai serré dans mes bras
La sauvage et belle Annick
Celle qui m’a offert l’Afrique

Sur le lac de Kossou
C’est là que je suis fou …

j'y vois quelque chose de personnel

mais bon sang quelle idée que ce prénom !

Pour Houat, sœur d'Hœdic, que je connais bien, oui.

En planche, quand on empanne, on parle plutôt de "jibe" que de "lof pour lof",
Mais cette expression est plus "poétique"
Pour le texte, j'y vois la forme versifiée d'un journal intime.
qui ne manque pas d'intérêt.
J'ai de bon souvenirs de nav entre Houat et Hoedic

Une envie d'avoir peut-être de vos nouvelles, Jean-Lê,
et ce poème qui interpelle, qui emmène, qui transporte,
avec cependant deux vers qui me semblent bizarres :

"Elle est ma vie, ailée mon rêve "
"elle est mon rêve " ? Pas très heureux à mes yeux, ce barbarisme
"Abidjan aboutit l’enquête" un jeu sur les mots, les noms ? je sèche.