Te voilà !

Tu as marié un autre et mon coeur est mort sur le parvis.
Depuis, j'ai bu la tristesse du monde,
Essuyé les gros temps
Et les visages de la malchance.
Plus tard, j'ai vu ta robe se noircir de deuil
Alors, ma mémoire a blanchi.

Tu as lavé tes yeux dans l'eau claire
Et tu parles tout bas en émiettant ton pain.
Tu sais que les morts ont faim
Aussi tu prends la route qui mène au cimetière.

Enfin te voilà, avant que la terre se referme!
Te voilà devant moi
Délestée de ton regard fier et de ton front obtus.
Tu portes ta main à ta bouche,
Tes doigts liserons se dénouent
Et tu poses un baiser sur le bois de ma tombe.

Enfin je souris à la vie en allée pour une nuit immense,
Une vie sans sommeil.

.... vous me foutez la trouille !

et vous me rappelez l'infirmière dans le film la vie est un long fleuve tranquille
maîtresse qui à la fin, enfin, pousse le fauteuil roulant du toubib qu'elle a voulu toute sa vie, pour elle, juste pour elle...

... vous me foutez la trouille ! vous ! qui avez révé ce texte !

Ah, ça pétille dans le lugubre, j'aime bien !
-même si c'est un petit poil trop explicite pour moi- .

Ah, ces "doigts liserons"... A se damner !

Sinon, à mon goût, beaucoup de belles images travaillés, un très beau tableau - celui d'une vie - mais peut-être un tout petit peu trop apprêtées les images, justement ; leur manque un chouïa de naturel, de souplesse. A moins que ce ne soit l'effet d'une certaine accumulation. N'empêche, j'ai apprécié cette nouvelle plongée dans ton univers, Soliflore.

Bien aimé

J'ai aussi flashé sur les doigts liserons et beaucoup aimé ce texte.

Ton style s'est embelli en plus de la souplesse habituelle il y a une plus grande humanité

Quand on me dit que mon écriture est travaillée, je le prends comme un compliment. Il me faut parfois plusieurs jours pour trouver le mot adéquat et quand enfin je le trouve, c'est du bonheur!

Merci à vous tous!

Note : "tu poses un baiser sur le bois de ma tombe", le geste me semble impossible au moment ou l'on va recouvrir la bière de terre et la tombe renvoie au marbre ou au granit d'avantage qu'au bois.
Mais je chipote car je pense aussi qu'il faut nourrir les mannes de ses ancêtres et j'aime ton écriture recherchée.

Lugubre mais lecture intéressante !

Oui, Jean-lè, tu chipotes. C'est l'instant qui précède la descente dans le caveau.
Merci à toi et aux autres lecteurs.

Un réel plaisir d'avoir découvert ton poème...

Rien à y redire.

Sweet Heart