Nuit assassine

Nuit assassine

La nuit était ma déesse et les étoiles mes anges. Le ciel bleu marine reflétait une lune ronde ou souriante qui me rassurait. La ville dormait dans le calme et la paix, douce et silencieuse. Belle.
Tonnerre.
Au moment où la nuit s’endort pour laisser poindre l’aurore. Juste avant son extinction. Avant qu’elle ne ferme ses yeux. Le tonnerre a déchiré mon âme jusqu’à mon corps, et j’ai vu le visage de la nuit dans un éclair foudroyant.
La lune était la larme d’une âme damnée. Elle savait, elle pleurait des gouttes pluie sur mes joues et troublait mes yeux effacés par mon âme vaporeuse.
L’étoile aiguisée et glacée s’est posée sur ma gorge innocente, et la nuit, de sa voix terrifiante, m’interdit de la regarder. La nuit aux mains de fer a souillé ma vertu et tué mon honneur. Mais quand j’ai vu que l’étoile s’était éteinte, j’ai ouvert mes ailes et la nuit ténébreuse a fui subitement.
_____________________________________________________________

Ce poème a été écrit le 18/12/1999, Une fois de plus, c’est la poésie qui m’a aidée à ne pas craquer ce jour là… merci à elle!
_____________________________________________________________
Poème extrait de mon recueil Fleurs de névrose, disponible sur [color=white]www.edilivre.com

J'ai fais une chose que j'avoue, j'ai tout lu une fois, puis une autre en enlevant les adjectifs qualificatifs.

Est-ce que c'est mieux sans adjectifs?
C'est vrai qu'on me reproche assez souvent de trop en mettre...

Je pense que ce serait moins lourd en effet. Certains auteurs considèrent leur emploi comme une facilité; sans aller jusqu'à leur donner raison, vu mon amateurisme, je pense qu'il y a des chemins plus subtils d'exprimer les atmosphères entourant une scène. Il y a ce que VOUS percevez en écrivant, et qui ne saurait être jugé par quiconque, et ce que les lecteurs en reçoivent. Une prise de distance et de temps pour la relecture, qui ne doit pas être castratrice et démobilisante, permet parfois de remodeler un texte sans le trahir.
Cela dit j'espère surtout que ma remarque ne vous a pas bléssée.
A vous relire.

Une réflexion personelle sur l'utilisation des adjectifs :

Certains auteurs adorent l'adjectif (Hugo), d'autres le considèrent comme inutile, voire vulgaire. Je crois que si les adjectifs existent, il y a pas de raison de s'en priver !

On m'a donné un jour une "règle" : utiliser un adjectif uniquement si ça apporte quelquechose au lecteur, si ça modifie le sens, si ça pécise un objet. Par exemple "un arbre magnifique" ne précise pas, on se fait pas tellement une idée de l'arbre, surtout que la plupart sot magnifiques... Un "arbre immense", ça en dit plus (à condition que la taille de l'arbre en question ait un intérêt par rapport au texte).

Bien sûr, c'est une "règle" très subjective ! Mais ça peut je crois t'aider si tu veux en utiliser moins.

Par exemple : La ville dormait dans le calme et la paix, douce et silencieuse, les adjectifs n'apportent pas beaucoup plus que calme et paix.

Bien sûr, c'est à nuancer, car il y a aussi le rythme de ta phrase, les sonorités... Mon goût serait d'enlever les adjectifs, mais peut-être reconsidérer aussi ta phrase.

Sur l'ensembledu texte, j'ai aimé l'image "l'aube c'est la nuit qui s'endort", l reste est un peu trop métaphorique à mon goût, et ça manipule pas mal d'images classiques (nuit, lune, étoile). Je trouve que la forme de poésie en prose est intéressante !

loupbleu et macaire, je vous remercie pour ces remarques et j'essaierai d'en tenir compte dans mes futurs écrits.

Pauline, j'ai assez peu accroché, parce que je trouve que la poésie étouffe complètement la prose, mode que tu as choisi pour écrire ce texte. C'est comme si tu avais mis des vers les uns à côté des autres, sans tenir compte de la fluidité de l'ensemble. Ce qui fait que ça se lit comme un poème saccadé et ça nuit au sujet. Dommage (ce n'est qu'un avis perso)