Ta voix dans l'oreille d'un enfant

tu ne connais pas le bohneur
la satisfaction précieuse d'être là
ancré en ici-bas
et de sentir son coeur
parler pour soi

tu ne connais pas le bohneur
tu connais l'espoir
même lorsqu'on t'effleure
du doigt
à l'article de l'amour

tu t'enfermes dans l'espoir

et préfères sentir leur foulard
à les sentir contre toi
les femmes

et préfères que l'on t'affame
que l'on te prive de tout
de chair et de ton âme
pendant cent-mille milliard de décennies
plutôt que l'on te nomme
avant la première nuit
lumière qui sauvera ma vie

être de mots et de nuages
ne laissant rien
à son passage
je te comprends
et ton visage
éternellement tourné vers l'horizon

me rappelle très fortemment
quelqu'un

tu n'es pas seul
même si tu crois l'être
tu ne l'es pas
et tu as même le droit
de laisser des traces dans la neige
ta voix dans l'oreille d'un enfant

et qui sait
peut-être que l'horizon
lui aussi
te regarde en rêvant

Le reflet dans le miroir...
J'ai lu un certain nombre de fois, ne suis pas arrivée à entrer dans les mots tout de suite.
Etrangement, ça a commencé par la fin, à partir de " me rappelle très fortement quelqu'un" puis, j'ai remonté le fil...
Les deux dernières strophes sont belles et limpides.
Celle du milieu ("et préfères que l'on t'affame...") me semble brouillonne avec encore, je trouve, ce petit côté cherche à faire de l'effet.

Que le titre me plaît !
Pour commenter, il faut lire et relire auparavant. Je n'avais rien saisi au premier passage, mais aimé les deux premiers paragraphes et l'avant dernier.
La piste ouverte par "me rappelle très fortement quelqu'un" n'apporte rien, à mon avis au poème, sauf à renseigner le lecteur sur l'identité de cet enfant, ce que personnellement, je ne voulais pas vraiment savoir.

Ce sont aussi les deux dernières strophes que je préfère

Tout ce qui est avant est beau, oui
mais je crois que c'est l'emploi de mots abstraits, un peu grands, qui contiennent trop de sous-entendus un peu convenus (bonheur espoir amour sauver la vie éternellement...) qui éloignent la lecture

Je préfère quand tu fabriques des images avec des mots du quotidien, des mots concrets
Je ne suis pas sûre d'être bien claire