Héritage

Il est bien possible que je m'égare mais je distingue deux parties au texte, avec l'impression très forte qu'il a pris un virage inattendu ici :"Mais le vieux carrément
Depuis plus de dix ans
Se paye une jeunesse"
et qu'à partir de là, c'est une nouvelle histoire qui commence.
Si le thème n'est pas nouveau, j'ai bien aimé les déclinaisons sur les âges : vintemps, sanstemps, centcinquand, à la Brel.
Ah et puis ceci "Ils lui mangent la laine
Sur le do du piano"

En fait ce sont ces clins d'oeil à aux bonnes manières d'écriture qui m'ont plu.

J'aime beaucoup la gaillardise de cette chanson du vieillard qui fait la nique à ses héritiers impatients.
Elle me rappelle inévitablement le thème de ce refrain de Brel, elle en a l'énergie, la vivacité et l'indestructible envie de tirer du feu sans remords et sans illusions ses derniers marrons.

Ou terminer sa course
La nuit de ses cent ans
Vieillard tonitruant
Soulevé par quelques femmes
Cloué à la Grande Ourse
Cracher sa dernière dent
En chantant "Amsterdam"
Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir ô ô vieillir!

A la question quintessentielle qui tord encore les défunts poètes géniaux et inconnus dans leurs fosses communes à en déranger leurs voisins épiciers en faillite et généraux indignes et factieux, à la question "à quoi ça sert la rime", voilà enfin la réponse pure et limpide et définitive

A qu'il peut-être bon
D'être ce vieux barbon
Et de dilapider
Pour l'éclat d'une fesse
Un retour de jeunesse.