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Une force tranquille

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Message  RICHARD2 Dim 8 Déc 2013 - 15:44

Une force tranquille,


Le premier jour d’un événement heureux est toujours important et accueilli les bras ouverts. Le dernier jour est une fermeture à glissière sur le temps passé, une dernière séance. Ma retraite qui va commencer à la fin de cette journée sera une fin de chapitre de mon propre livre. Pourtant, je me sens toujours alerte de vivre sur la première page de mon histoire car je me sens jeune et dynamique, même, si parfois, mes articulations me font souffrir et rappellent mon âge. Mon travail est mon antiride, ma nourriture, le sang qui afflue dans mes artères et me permet de vivre. Je ne prends pas conscience de ce déclin. Je suis cadre et responsable d’une équipe dans une grande entreprise. Je vis à grande vitesse. Je décide, j’ordonne, je dirige tout le long de la journée et j’aime le vertige des décisions. Souvent parti en voyage aux quatre coins de la terre, je suis un pigeon voyageur qui se pose de temps en temps en famille pour donner mon salaire puis repartir. Comme un soleil qui se couche derrière la colline, j’ai du mal à concevoir qu’il pourra se lever pour éclairer les mêmes horizons. L’oiseau se pose enfin dans son milieu familial pour y découvrir son nid.
Les premières heures de la matinée sont terribles car le réveil ne sonne plus. Je pourrai me réjouir de la tasse de café et du croissant chaud amenés par ma femme, Paula, qui me sourit mais je suis désorienté par ce changement d’habitude. Le soleil est déjà haut dans le ciel et il me semble que je suis en retard. J’essaye de me lever précipitamment pour enjamber mon pantalon et ma chemise blanche mais ma femme pose sa main sur mon épaule, me sourit de nouveau et me dit que désormais j’ai tout mon temps. Je n’ai pas la volonté de sa première réjouissance d’une vie commune, longtemps découpée par mes allées et venues. Pourtant, mon attachement familial est bien sous ce toit avec Paula et mes deux enfants déjà partis faire leur vie ailleurs. Mes chaussons posés à côté de mon lit ne sont pas usés par le temps et sentent encore l’emballage. Paula a pris soin de me préparer mes habits de la journée. Des vêtements décontractés, sans mouvement, confortable pour un homme à la retraite et tout à fait inexpressif, sont soigneusement posés sur une chaise. Je suis son invité et je me soumets. Je descends précipitamment les escaliers avec toujours cette sensation d’être en retard. Mes chaussons claquent sur les marches des escaliers et, en bas, dans la cuisine, ma femme met un doigt sur sa bouche pour me suggérer de faire moins de bruit. La maison dort encore à cette heure. Les volets sont encore fermés, le chat respire calmement sur son coussin, les plumes des oiseaux dans leur volière sont toujours repliées. Je corrige mon comportement et soulève mes pieds de débutant. Je m’avance derrière Paula, elle me câline, heureuse que son mari soit avec elle, peut-être avec le sentiment que c’est la première fois. Je suis l’étranger. Celui qui ouvre tous les tiroirs du buffet pour trouver une petite cuillère, celui qui se demande encore où peut se trouver les toilettes, celui qui n’essuie pas la table. Un homme brouillon, perdu dans le brouillard de ses illusions et qui cherche ses marques dans une maison qui pourrait être la sienne. Je me pose dans le fauteuil le temps de rependre le dessus sur les événements et les choses. J’allume le téléviseur et parcoure les chaînes et repose la télécommande car aucunes émissions ne captivent mon attention. Paula me demande d’ouvrir les volets, je bute dans le tapis. Cet après-midi nous irons voir une brocante et les enfants viendront dîner. Je ne décide rien, Paula commande, ordonne. J’ai perdu ma baguette magique, celle qui me permettait de diriger. Je suis dépossédé de mes pouvoirs. Quarante ans de travail à déterminer les règles, une journée à mon domicile et tout perdre.
Pendant toutes ces années, Paula a tissé une toile d’araignée autour des êtres et des choses. Dans cette maison tout est à son goût. Je ne me souviens pas qu’elle m’ait demandé un conseil car elle savait que la responsabilité de la demeure reposait sur elle. Je découvre un univers à son image. Les journées sont soigneusement planifiées selon un ordre bien précis, rien n’est laissé au hasard. Le lundi est le jour du lavage et repassage du linge, le mardi celui des achats au supermarché, le mercredi celui du nettoyage de la maison, le jeudi Paula retrouve ses amies à son cours de gymnastique et je reste seul. C’est dans ce moment de solitude que j’essaye de faire face, de trouver la volonté d’échapper à la force du pouvoir de ma femme. Je deviens un homme mesquin. J’essaye de retrouver mon statut de patron en bousculant l’ordre de la maison. J’ai ce besoin de poser mes marques.
Les fleurs en tissu posées sur la table que je déplace parce qu’elles me gênent pour regarder le jardin reviennent à sa place parce qu’elles sont là depuis des années. Mes chaussures que je laisse dans l’entrée pour sortir plus vite dehors, retrouvent dans la minute qui suit mon étourderie son placard. Le linge sale oublié sur le lit est ramassé et déposé dans une corbeille. Chacun de mes gestes maladroits est accompagné d’un reproche doucereux. Je ressens comme une épée dans mon orgueil de chef d’entreprise. C’était tout de même moi le maître, celui qui refusait les contrats. Personne n’osait me contrarier ou émettre une opposition aussi ferme. Je ne peux pas me révolter contre ma femme comme je pourrai le faire avec un employé. Je suis ficelée d’un ruban de soie Je viens de comprendre que pendant notre vie commune je devenais un prisonnier, un homme emmuré dans un piège où je ne peux maintenant me libérer. La photo de notre mariage trône sur le buffet. Nos sourires sont innocents. Quarante de vie commune fait de moi un homme ignorant au pouvoir de ma femme Paula. Je pourrai dire qu’elle m’a manipulé pendant toutes ses années mais je n’ai pas la mesquinerie de le croire. Je ne m’étais pas aperçu que j’étais qu’un pantin dans cette vie où elle seule savait marquer des points pour avancer d’une force tranquille.

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Message  Raoulraoul Lun 9 Déc 2013 - 16:53

La première impression est celle d'une écriture-constat un peu égotiste. Mais elle devient attachante par les détails. Il est difficile évidemment d'adhérer au pouvoir désagréable du patron, on ne va pas le plaindre... Il découvre à la fin qu'il s'est fait manipulé par sa femme, et c'est tant mieux, car le portrait que le narrateur brosse de lui-même n'est pas des plus sympathiques ! Le style est étrange. Phrases souvent sur le même modèle, descriptives en même temps que très subjectives. Fausse écriture blanche et ironique sans doute.
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Message  Invité Mar 10 Déc 2013 - 11:55

Tout du long j'avais en tête le titre et je me demandais où était cette force tranquille. C'est bien joué et cette forme de manipulation n'est pas pour me déplaire. Par contre, je trouve le style d'écriture un peu trop linéaire, ça pourrait coller avec le thème central mais il me semble qu'il y aurait certainement une autre manière de l'écrire en conservant l'idée de tous ces détails qui font une vie. Sujet intéressant en tout cas. Merci pour la lecture.

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Message  Invité Mar 10 Déc 2013 - 20:55

C'est vrai que ton personnage est burp ! Mais du coup on a envie d'une suite où on se prend à espérer que cette tête à claques va rencontrer des évènements qui vont le faire évoluer.
Je reprends ton texte en notant tous les trucs qui me chagrinent, orthographe, tournures de phrase etc



Le premier jour d’un événement heureux est toujours important et accueilli les bras ouverts. Le dernier jour est une fermeture à glissière sur le temps passé, (joli )une dernière séance. Ma retraite qui va commencer à la fin de cette journée sera une fin de chapitre de mon propre livre. Pourtant, je me sens toujours alerte de vivre sur la première page de mon histoire car je me sens jeune et dynamique,( alerte ici ne va pas. Apte à ou quelque chose du même sens) même, si parfois, mes articulations me font souffrir et rappellent mon âge. Mon travail est mon antiride, ma nourriture, le sang qui afflue dans mes artères et me permet de vivre. Je ne prends pas conscience de ce déclin. Je suis cadre et responsable d’une équipe dans une grande entreprise. Je vis à grande vitesse. Je décide, j’ordonne, je dirige tout le long de la journée et j’aime le vertige des décisions. Souvent parti en voyage aux quatre coins de la terre, je suis un pigeon voyageur qui se pose de temps en temps en famille pour donner mon salaire puis repartir. Comme un soleil qui se couche derrière la colline, j’ai du mal à concevoir qu’il pourra se lever pour éclairer les mêmes horizons. L’oiseau se pose enfin dans son milieu familial pour y découvrir son nid.
Les premières heures de la matinée sont terribles car le réveil ne sonne plus. Je pourrai me réjouir de la tasse de café et du croissant chaud amenés par ma femme, Paula, qui me sourit mais je suis désorienté par ce changement d’habitude. Le soleil est déjà haut dans le ciel et il me semble que je suis en retard. J’essaye de me lever précipitamment pour enjamber ( tu veux dire qu'il passe par dessus ?)mon pantalon et ma chemise blanche mais ma femme pose sa main sur mon épaule, me sourit de nouveau et me dit que désormais j’ai tout mon temps. Je n’ai pas la volonté de sa première réjouissance d’une vie commune, 'phrase bizarre... )longtemps découpée par mes allées et venues. Pourtant, mon attachement familial est bien sous ce toit avec Paula et mes deux enfants déjà partis faire leur vie ailleurs( donc ils ne sont plus sous ce toit !). Mes chaussons posés à côté de mon lit ne sont pas usés par le temps et sentent encore l’emballage.( joli !) Paula a pris soin de me préparer mes habits de la journée. Des vêtements décontractés, sans mouvement, confortables pour un homme à la retraite et tout à fait inexpressif( l'homme ou les vêtements ?), sont soigneusement posés sur une chaise. Je suis son invité et je me soumets. Je descends précipitamment les escaliers avec toujours cette sensation d’être en retard. Mes chaussons claquent sur les marches des escaliers et, en bas, dans la cuisine, ma femme met un doigt sur sa bouche pour me suggérer de faire moins de bruit. La maison dort encore à cette heure. Les volets sont encore fermés, le chat respire calmement sur son coussin, les plumes des oiseaux dans leur volière sont toujours repliées. Je corrige mon comportement et soulève mes pieds de débutant. Je m’avance derrière Paula, elle me câline, heureuse que son mari soit avec elle, peut-être avec le sentiment que c’est la première fois. Je suis l’étranger. Celui qui ouvre tous les tiroirs du buffet pour trouver une petite cuillère( bien vu !), celui qui se demande encore où peut( peuvent. Mais c'est quand même exagéré, il ne se lève jamais pour pisser ? ;-)))) se trouver les toilettes, celui qui n’essuie pas la table. Un homme brouillon, perdu dans le brouillard de ses illusions et qui cherche ses marques dans une maison qui pourrait être la sienne. Je me pose dans le fauteuil le temps de reprendre le dessus sur les événements et les choses. J’allume le téléviseur et parcours les chaînes et repose la télécommande car aucunes émissions ne captivent ( s'il n'y en a aucune, ça ne peut pas être au pluriel !)mon attention. Paula me demande d’ouvrir les volets, je bute dans le tapis. Cet après-midi nous irons voir une brocante et les enfants viendront dîner. Je ne décide rien, Paula commande, ordonne. J’ai perdu ma baguette magique, celle qui me permettait de diriger. Je suis dépossédé de mes pouvoirs. Quarante ans de travail à déterminer les règles, une journée à mon domicile et tout perdre.
Pendant toutes ces années, Paula a tissé une toile d’araignée autour des êtres et des choses. Dans cette maison tout est à son goût. Je ne me souviens pas qu’elle m’ait demandé un conseil car elle savait que la responsabilité de la demeure reposait sur elle. Je découvre un univers à son image. Les journées sont soigneusement planifiées selon un ordre bien précis, rien n’est laissé au hasard. Le lundi est le jour du lavage et repassage du linge, le mardi celui des achats au supermarché, le mercredi celui du nettoyage de la maison, le jeudi Paula retrouve ses amies à son cours de gymnastique et je reste seul. C’est dans ce moment de solitude que j’essaye de faire face, de trouver la volonté d’échapper à la force du pouvoir de ma femme. Je deviens un homme mesquin. J’essaye de retrouver mon statut de patron en bousculant l’ordre de la maison. J’ai ce besoin de poser mes marques.
Les fleurs en tissu posées sur la table que je déplace parce qu’elles me gênent pour regarder le jardin reviennent à sa ( leur) place parce qu’elles sont là depuis des années. Mes chaussures que je laisse dans l’entrée pour sortir plus vite dehors, retrouvent dans la minute qui suit mon étourderie son (leur)placard. Le linge sale oublié sur le lit est ramassé et déposé dans une corbeille. Chacun de mes gestes maladroits est accompagné d’un reproche doucereux. Je ressens comme une épée dans mon orgueil de chef d’entreprise. C’était tout de même moi le maître, celui qui refusait les contrats. Personne n’osait me contrarier ou émettre une opposition aussi ferme. Je ne peux pas me révolter contre ma femme comme je pourrai le faire avec un employé. Je suis ficelée d’un ruban de soie Je viens de comprendre que pendant notre vie commune je devenais un prisonnier, un homme emmuré dans un piège (dont) je ne peux maintenant me libérer. La photo de notre mariage trône sur le buffet. Nos sourires sont innocents. Quarante de vie commune fait de moi un homme ignorant au( je m'interroge sur ce au) pouvoir de ma femme Paula. Je pourrais dire qu’elle m’a manipulé pendant toutes ses (ces) années mais je n’ai pas la mesquinerie de le croire. Je ne m’étais pas aperçu que j'étais(je n'étais) qu’un pantin dans cette vie où elle seule savait marquer des points pour avancer d’une force tranquille.


Quarante ans de travail à déterminer les règles, une journée à mon domicile et tout perdre.
Pendant toutes ces années, Paula a tissé une toile d’araignée
C’était tout de même moi le maître
Personne n’osait me contrarier ou émettre une opposition aussi ferme.

J'ai noté ci-dessus les principales phrases qui rendent ton personnage antipathique ; on se demande ce qu'il aurait voulu : que sa femme soit complètement désemparée en son absence, incapable de prendre la moindre décision, d'organiser son travail de femme d'intérieur ? Il est probable qu'il ne l'aurait pas supporté !
On voit donc une pauvre niaise attentionnée et un petit chef autocratique qui débande ! Le tableau est saisissant et magistralement rendu. Cependant, on a du mal à y croire au XXI e siècle en Europe !
J'espère que tu vas écrire une suite !

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Message  RICHARD2 Mer 11 Déc 2013 - 8:47

Merci beaucoup pour vos réponses et surtout à Coline qui a pris le temps de corriger les imperfections de mon texte.
Je pense que certains époux sont un peu perdus quand la retraite sonne, surtout après une activité professionnelle très active.



< Message déplacé.
La Modération. >
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