Guérir de ses démons et abattre un par un

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Guérir de ses démons et abattre un par un les méfaits du passé, de sa mélancolie dresser un chapelet à jeter aux ordures et enfin s’affranchir !

Prendre le temps qu’il faut pour se reconquérir, lâcher du dos le sac des échecs imposés, s’appartenir à soi.

Raboter les erreurs que la douleur impose et se réconcilier avec ses origines, prendre le temps qu’il faut pour devenir un homme, un homme en devenir.

Il faut prendre le temps : l’année est une seconde et la Suisse est si lente, si propice à trouver dans le grand consensus qui je suis sans l’excès, ce qu’impose mon passé. Me refaire un cocon, brindilles après brindilles, et puisque c’est mon nid, qu’il l’a toujours été, me le redéfinir. Mieux. Solide. Seul et fort.

Toucher le fond de la piscine sans même un pull marine pour mieux se rencontrer et gouter le danger de l’eau dans les poumons et de la mort si proche, et vouloir remonter car dès qu’on la titille la vie à tout coups gagne. Cette vieille catin qui se rend invivable a, ne lui ôtons pas, l’inextinguible force de n’abandonner pas.

Victime que de moi-même, décidant de me battre, le temps était mon camp, et j’encule mon passé. Mais notre histoire d’amour ne s’effacera pas et mon passé tu es mon essence de moi, mon mécanisme avide mais dont je me libère.

Il a fallu des larmes, des cauchemars et du temps, il a fallu subir dans le gras, mon cerveau et mes rêves abolis et prendre à pleine mains quelque chose de pas doux : l’avenir qui fait peur, à la place de mon sexe, ou de ton corps qui tremble ; à la place de mes livres à la place de mes pleurs.

N’avoir aucuns moyens autres que les méandres de mon cerveau malade, diraient les imbéciles, de mon cœur trop fragile diraient les femmes subtiles. N’avoir aucun moyens et n’avoir aucune arme, profiler mon corps nu et vivre ma faiblesse et faire de la clepsydre l’insondable voyante, qui savait mon futur, connaissant mon passé. Ne plus être un objet, mettre mon âme entière dans la lutte infinie de me reconquérir.

Je sais comme chacun sait que la lutte est fragile, mais nous le savons tous nos choix sont provisoires et les améliorons. Faire de chaque seconde un instant de bonheur, pénible ou délicieux, mais conserver mes rêves, être moi-même enfin, Spartacus affranchi, mes échecs abolis.


Il ne sera pas dit que Quichotte fût mort sans raisons !