Hier

bonjour soledad, je vois avec quelle persévérance tu tentes de maintenir une voix dans cette salle des pas perdus, dommage...

Revenons à ton poème : tu as beaucoup de talent d’écriture, de belles et frappantes image. On t’accompagne très bien là où tu vas, dans tes voyages et il y a aussi une profondeur.
Il me semble que ta poésie gagnerait en force si tu te défiais d’un peu d’exagération émotionnelle, et de certains mots. Comme par exemple ici « agonie, entrave, cicatrice, frisson » qui donnent au poème quelque chose de doloriste, qui est le grand défaut à mes yeux d’une certaine poésie féminine.
Dire la douleur, c’est une ascèse.
Mais peut-être tu ne cherchais pas du tout à dire la douleur dans ce poème et as-tu choisi ces mots pour lui donner de la force émotionnelle ? À mon avis c’est une voie trop facile, à dépasser.

Merci, vraiment, c'est bienveillant et intéressant.
Oui, effectivement, ce site ressemble de plus en plus à un hall de gare vide...je n'y comprends pas grand chose mais je dois avouer que cela n'éveille pas vraiment en moi de sensations désagréables, plutôt de l'étonnement.
Alors, non, pas vraiment de douleur dans ce poème (du moins telle n'était pas mon intention malgré une certaine mélancolie).
La nuit, une cabane en bord de mer, la lumière d'une lampe qui manque d'huile et des voix radiophoniques filtrent sous la porte. Je la pousse, je retrouvé l'être aimé, l'instant nous ramène aux caraïbes, devant un container transformé en habitation. Deux personnes dans nos âges (désormais certains) avaient été oubliées là par la compagnie téléphonique. Elles continuaient à recevoir un salaire pour garder un container vide et avaient fini par s'y installer et faire des plantations.  Je revois la femme écrivant avec des coquillages le nom de Fidel. Le soir, on s’asseyait au bord de la plage de galets bercés par leur frisson.
Alors oui, la nuit, le mystère derrière cette porte fermée, le silence qui laisse entendre les crissements des pas ou le frisson des galets, la lune pleine qui semble attachée à la plage par un ruban argenté, tout cela peut sembler inquiétant, mais... pourquoi? Quel danger?
Tout ce qui n'est pas lumière, joie ou légèreté est-ce obligatoirement de la souffrance?..C'est amusant, ce n'est pas la première fois qu'on m'en fait la remarque. Je vais le méditer...

Je suis contente que mon commentaire ne t’ait pas fâchée.

J’aimerais t’inviter dans un autre lieu où il y a plus de monde: delivre.net
C’est un forum sans inscription. Ça n’empêche pas de continuer à poster ici.

Ce n'est pas dans mes habitudes de quitter un navire qui coule, ce serait presque le contraire. J'avoue avoir été étonné d'un changement d'adresse sans prévenir, je me suis demandé où j'étais tombé. J'ai donc écrit pour dire au revoir, mais.. pas de réponse. Tu comprends bien que ma curiosité n'en a été que plus stimulée.
Pour certaines personnes écrire est important. On sent dans leurs texte un certain désarroi et beaucoup de solitude. Chez d'autres, de la colère et, chez d'autres, une déconnexion avec la réalité. Je pense que l'écriture est un excellent moyen de ne pas perdre pied à condition que l'on respecte dans leur intégrité les auteurs jetés en pâture à des lecteurs anonymes. Sur ce site je n'ai jamais senti ça, au plus de la provoc...
Si je comprends bien, les anciens ont pris le maquis et se sont évadés vers un autre espace temps...
Au plaisir de t'y retrouver

En fait c’est plutôt le contraire : je participe à delivre, et avant lui à un autre forum dont il était issu - et qui a fermé - depuis plus de 15 ans.
Venir sur Vos Écrits c’était venir en voyage, dans un pays dont l’atmosphère était très différente, mais riche et intéressante. Il y avait une intense participation, des choses que j’aimais, d’autres moins. Tout cela s’est brutalement cassé autour d’affaires de personnes...la désaffection me semble avoir nourri surtout « Oniris », un forum dont je me sens très éloignée.
Mais si tu viens sur delivre tu pourras voir que je tente de défendre Vos Écrits... je regrette le temps où existaient plusieurs lieux bien vivants et différents.