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Petit exercice d'entre semaine avec incipit imposé

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Message  Yali Mer 27 Aoû 2008 - 18:44

Le jeu consiste à partir de cette phrase merveilleuse : «  A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes »

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Message  kazar Mer 27 Aoû 2008 - 18:54

Consiste en quoi ?
Mon inculture m'a-t-elle joué des tours, ou manque-t-il des instructions ?
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Message  Yali Mer 27 Aoû 2008 - 18:56

«  A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes »
Fallait le voir le beau Tino qui, en plus d’être séduisant, amant merveilleux, propriétaire d’une Ferrari et d’une clinique de chirurgie esthétique à Cannes, d’un labrador nommé «  Fifi », de la collection complète de Playboy, et de tout plein de cravates bleues pétrole, et qui chaussait du 43 pour son mètre quatre-vingt, et qui, comme déjà précisé dans l’incipit, les faisait pas du tout ses trente piges.
Fallait le voir Tino, et d’ailleurs ses dames se s ‘y trompaient pas et après lui couraient toute la sainte journée, mouillantes pour beaucoup, suantes pour d’autres.
Tino, se ressaisit, fallait pas qu’il lâche la rampe, pas à ce point-ci de sa vie, moment cruciale, pas là et pas maintenant. Tino avait une décision à prendre;
Du bout du pied, il maintenait au sol l’une de ses groupies qui, on ne sait comment et l’histoire ne le dit pas, avait passée tous les cordons de sécurité : un exploit.
«  A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes » et la maison mère qui l’employait, consortium pharmaceutique et autres produits dérivés siliconés, consciente de ce fait, protégeait Tino de près, préservait ses intérêts et son talent de chirurgien.
Car Tino était chirurgien et ses mains valaient de l’or, si ce n’est du diamant qui, telle l’étoile solitaire brille au loin au plus profond de la nuit noire qui elle même scintille de mille facettes toutes différentes et toutes changeantes tout le temps un peu comme le font les diamants noirs de la nuit.
Tino avait trente ans et en paraissait vingt-cinq, et Tino était côté en bourse. Bourses que, précisément, la groupie agenouillée tentait de saisir.
Il en fit fi.
Le chien rappliqua
Les gardes du corps aussi, qui manu militari, jetèrent dehors, l’impudente saisisseuse boursière.
Tino avait une décision à prendre. Tino se concentra, dégaina son téléphone dernier modèle, un Nokia RJ 860 Dr, Tip top et toutes options.
Il ignora le double appel : encore une fille… et d’une voix ferme, plus viril que son âge le laissait supposer, non parce que «  A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes » il dit :
— Tu la repeins en jaune la Ferrari. Jaune c’est bien, c’est comme le soleil, c’est comme le sable du désert, c’est comme le sous-marin des Beatles, comme le papier peint de chez maman, comme… comme… comme tu veux, mais pas trop rouge ni trop orange.

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Message  Yali Mer 27 Aoû 2008 - 19:09

Consiste à écrire dans un style genre Arlequin, avec un peu d'esprit, ce serait bien.

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Message  Lucy Jeu 28 Aoû 2008 - 7:38

Consiste à écrire dans un style genre Arlequin, avec un peu d'esprit, ce serait bien.
Sans déc' ? Allez, je m'y colle. De toute façon, je suis bloquée à la maison parce qu'ils démolissent l'entrée du parking sur lequel j'ai bêtement garée la voiture ( il faut, quand même, préciser que les travaux devaient être fait lundi et que, lundi, j'avais mis la voiture dans la rue ). Raconter sa vie, c'est pas la début d'un Arlequin ?
Bon, je me motive et me mets en con dition ! ^^
Penser à ne pas penser. Ah, si ! Penser : matérialisme, belle fille, beau mec, fric, aucun problème existentiel... enfin, je vais travailler ça.
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Message  Lucy Jeu 28 Aoû 2008 - 9:35

J'ai fait mumuse, dans le pur style ( hm ! ) harlequinesque : bon courage !

« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes »
Héritier de la firme Corps & Coors, Larry H. Finley avait tout pour lui. Une intelligence hors norme qui lui avait valu la reconnaissance de ses pairs lorsque, à dix-neuf ans à peine, il avait réussi à sauver l’entreprise familiale menacée de faillite. Bien sûr, il n’avait pu éviter un certain nombre de licenciements économiques mais, depuis plus de dix ans, Corps & Coors se portait à merveille.
Du haut de son mètre quatre-vingt, la carrure d’athlète de Larry ne passait jamais inaperçue. Ses cheveux noirs, rejetés en arrière, laissaient deviner un regard de velours qui charmait ses nombreuses conquêtes. Ces mêmes yeux qui, implacables avec ses adversaires, lui avait valu le surnom de Wolf ; le loup.
Au volant de son Aston Martin 1950 décapotable, les yeux masqués par ses élégantes lunettes de soleil Armani, Larry avait tout du golden boy. Sa chemise blanche, dont il avait négligé de fermer les derniers boutons, laissait deviner sa peau naturellement dorée. Comme il se garait devant le siège de l’entreprise, il devina qu’on le regardait. D’un rapide coup d’œil dans son rétroviseur, il aperçut Genny Shayne, la directrice des Ressources Humaines, et étouffa un juron.
Cette femme avait le don de le mettre hors de lui. Elle lui tournait autour depuis le jour de leur rencontre et, elle avait beau être superbe, Larry ne pouvait envisager aucune relation d’ordre purement sensuel avec elle. Elle n’était pas le genre de femme à se contenter d’un rendez-vous d’un soir et lui n’était pas le genre d’homme à s’engager.
Descendant de son véhicule, il alla à sa rencontre. Sa démarche féline lui valut d’attirer, sur lui, l’attention des quelques femmes qui se rendaient dans les bureaux de Corps & Coors. Se penchant vers l’arrière de sa voiture, il récupéra sa veste sombre. Il devina le regard intense de Genny Shayne posé sur lui. En se redressant, il crut discerner un petit sourire au coin des lèvres pulpeuses de la jolie blonde : un sourire équivoque. Blasé, il la salua d’un air détaché. Son ton froid et professionnel acheva de briser les élans séducteurs de la jeune femme.
- Bonjour Genny. Avez-vous pu rencontrer Blade, comme convenu ?
- Non, admit-elle, mal à l’aise. Il était indisposé, selon ses dires.
Ôtant ses verres fumés, Larry lança un œil noir à sa collaboratrice.
- Il était convenu que vous deviez le rencontrer.
- Je sais Larry mais…
- Il n’y a pas de mais, la coupa-t-il. Vous devez avoir réglé cette histoire avant le déjeuner. On ne peut se permettre de faire trainer cela.
- Mais, Larry, je…
- On ne peut pas se le permettre, trancha-t-il en s’éloignant. Je vous attends dans mon bureau à treize heures précises. Cela vous laisse le temps de trouver une solution. Après tout, c’est pour ça que je vous ai engagée, non ?
Il se tourna vers Genny, une dernière fois avant de disparaître par la porte principale :
- Treize heures, dans mon bureau !
Elle répondit par un signe de tête. Cet homme avait le don de la rendre folle.


*
**

- C’est pas vrai, gémit Cathy. Si je veux ce job, je ne peux pas me permettre d’être en retard.
Cathy Tierney claqua la porte de son appartement et s’engouffra dans l’escalier de son immeuble. Elle se tordit la cheville sur la première marche et se rattrapa de justesse à la rampe métallique.
- Pourquoi ce stupide réveil n’a pas sonné ?
Débouchant dans le hall donnant sur le parking où elle avait garé, selon son habitude, sa petite Ford, elle perdit définitivement toute contenance.
- Oh, non ! C’est pas vrai.
Elle avait bien entendu du bruit et avait pensé à des travaux, côté rue. Cependant, les ouvriers avaient entrepris d’éventrer le bitume recouvrant l’unique entrée de son parking, enlevant par là même à Cathy, toute possibilité de pouvoir utiliser son véhicule. Elle en aurait pleuré. Le premier entretien d’embauche un peu sérieux qu’elle décrochait en trois mois, et voilà qu’elle sentait le contrat lui échapper avant même d’avoir eu la chance de pouvoir s’exprimer.
Se reprenant, elle remonta jusqu’à son appartement pour appeler un taxi.
Après avoir, vainement, cherché ses clefs pendant dix bonnes minutes, elle dut se rendre à l’évidence. Elle s’était, dans sa précipitation, enfermée dehors. Ne sachant que faire d’autre, elle redescendit les marches à toute vitesse, manquant se briser le cou une bonne dizaine de fois, avant de se retrouver dans la rue. Sans regarder, elle traversa la route en direction du centre ville.
- Attention ! entendit-elle.
Dans un crissement de pneus, une voiture tentait tant bien que mal de l’éviter. Sous le choc, elle tomba à terre et ferma les yeux dans l’attente du choc brutal mais rien ne se produisit.
- Vous allez bien ? demanda une voix veloutée tout près de son oreille.
- Oui, je crois, répondit-elle en relevant la tête.
Là, face à elle, se tenait l’homme le plus magnifique qu’il lui avait été donné de rencontrer. Sa bouche, bien malgré elle, béait d’admiration. Se souvenant, tout à coup, de son entretien d’embauche et de son loyer impayé, elle se releva précipitamment, en proie à la panique.
- Je dois y aller. Je vais être…, consultant sa montre, elle se corrigea. Je suis terriblement en retard.
Sans un regard en arrière, elle partit en quête d’un taxi.
- Attendez, Mademoiselle ! Je peux vous déposer là où vous le souhaitez. C’est la moindre des choses, après tout.
Considérant le jeune homme et le retard accumulé, elle réfléchit à peine et accepta sa proposition. Le sourire carnassier du beau ténébreux fit courir un frisson le long de son épine dorsale.
« Peut-être que je ne fais pas le bon choix ; pourtant, ce n’est pas le moment de réfléchir », pensa-t-elle en prenant place sur le siège côté passager.
- Vous devriez attacher votre ceinture, suggéra le séduisant chauffeur avec un sourire appuyé.
Elle obéit tout en évitant de le regarder. Cet homme dégageait un tel charme animal qu’il en était terrifiant. Sensuel et terrifiant.
- Et, où dois-je vous déposer ? demanda-t-il.
- Oh,... chez Corps &Coors. C’est…
- Je sais très bien où c’est, dit-il avec un petit rire qui fit, de nouveau, frissonner la jeune femme. Vous êtes prête ?
Elle opina du chef. Prête ? Mais à quoi, au juste ? Quel âge pouvait bien avoir cet homme ; vingt-cinq ? Trente ans ? Une petite voix dans la tête de Cathy criait : « Danger ! » Oui, il était fascinant et dangereux.
- Comment vous appelez-vous ?
- Cathy. Cathy Tierney, dit-elle d’une voix plus assurée. Et vous, quel est votre nom ?
- Larry. Juste Larry.
- Bien, enchantée, Larry.
- Enchanté de cette rencontre, miss Tierney. Je pense que vous vous plairez chez Corps & Coors.
- Seulement faudrait-il que j’obtienne le poste. Elle respira profondément. Il me faut cet emploi.
- Et vous allez l’obtenir.
- Qu’est-ce qui vous rend si sûr de vous, Larry.
Levant son auriculaire droit, il dévoila sur le ton de la confidence :
- Mon petit doigt me l’a dit !
Le rire clair de la jeune femme s’éleva dans l’air. Larry aima ce rire, comme il aimait la présence légère de cette intruse et son délicat parfum de violettes. Il avait jugé bon de ne pas lui dévoiler son nom. Si elle passait un entretien chez Corps & Coors, elle avait dû se renseigner un minimum sur l’entreprise et son directeur. Elle se rendrait compte, bien assez tôt, qu’elle était assise aux côtés de son futur patron, car il ne doutait pas qu’elle obtiendrait le poste de secrétaire personnelle de Larry H. Finley. Il allait, lui-même, la recommander. Travailler à ses côtés serait stimulant, très certainement.
Il ne regrettait, décidément pas, d’avoir dû se rendre à ce rendez-vous improvisé en ville. Sans lui, il n’aurait pas rencontré cette délicieuse jeune femme.
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Message  Lucy Jeu 28 Aoû 2008 - 9:36

Consiste à écrire dans un style genre Arlequin, avec un peu d'esprit, ce serait bien.
J'ai zappé l'esprit. Désolée !!
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Message  Crevette Jeu 28 Aoû 2008 - 9:48

C'est quoi Harlequin??? (désolé mais pour moi c'est un personnage au costume barriolé...)
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Message  Kilis Jeu 28 Aoû 2008 - 9:54

Harlequin, ce sont des éditions de sous-littérature, Crevette.

Va voir leur site pour te faire une première opinion ;-)
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Message  Yaäne Jeu 28 Aoû 2008 - 10:01

Crevette a écrit:C'est quoi Harlequin??? (désolé mais pour moi c'est un personnage au costume barriolé...)

Il me semble que c'est un peu ce qu'on appelle un roman " à l'eau de rose ". Il me semble...
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Message  Invité Jeu 28 Aoû 2008 - 10:43

Lucy a écrit:
Consiste à écrire dans un style genre Arlequin, avec un peu d'esprit, ce serait bien.
J'ai zappé l'esprit. Désolée !!

Excellent. J'ai perdu ma virginite arlequine. :-)
Un grand Merci Lucy !

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Message  Lucy Jeu 28 Aoû 2008 - 11:46

Pandaworks a écrit :
Excellent. J'ai perdu ma virginite arlequine. :-)
Un grand Merci Lucy !
Tu m'en vois désolée : ^)^. Je vais vite me mettre à écrire autre chose. Mes neurones ne s'en remettent pas.
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Message  Yali Jeu 28 Aoû 2008 - 11:51

Excellent Lucy, il sonne aussi creux que si c'était un vrai ce texte :-)

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Message  Charles Jeu 28 Aoû 2008 - 11:58

j'aime bien vos insipides imposés ;-)
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Message  Lucy Jeu 28 Aoû 2008 - 12:01

Yali a écrit :
Excellent Lucy, il sonne aussi creux que si c'était un vrai ce texte :-)
^)^
Dong ! Dong ! T'entends ? C'est le bruit que fait mon poing lorsqu'il heurte mon crâne. Je commence à m'inquiéter. Me fait penser à une vidéo que voilà :http://fr.youtube.com/watch?v=GLycoe0ZXeQ
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Message  Invité Jeu 28 Aoû 2008 - 12:16

Ah ! j'aime la "voix veloutée" !!!! Super la version accident de la route, "on a eu chaud, j'aurais pu vous renverser là sur la chaussée"... Il y a aussi la version noyade évitée de justesse, "merci mon beau sauveteur" (qui en prime serait le vainqueur de la Route du Rhum incognito, loup de mer solitaire et mystérieux), des fois que ça en inspire certains... Bravo Lucy.

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Message  Invité Jeu 28 Aoû 2008 - 12:19

Island
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Tiens, Loup qui est dans le coup, je le savais depuis le debut.

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Message  Loupbleu Jeu 28 Aoû 2008 - 20:52

A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes.

En fin de soirée, il proposait toujours aux jolies femmes de les raccompagner. A 30 000 km, son Alfa Roméo décapotable paraissait neuve, et n'avait aucune difficulté à démarrer. Le ronronnement du moteur, les sièges en cuir chauffants, et même le GPS qui parlait italien (avec une voix virile d'environ 26 ans, donc tout à fait séduisante), cela suffisait généralement à les faire craquer.

- Vous m'invitez à prendre un verre ? il lança à la jeune fille romantique, garé en double file devant la porte de son immeuble du Vème arrondissement.

Après trente verre, il paraissait en avoir pris cinq, et n'avait aucune difficulté à bander. A tenir debout, par contre, si.

Le lendemain, quand il se réveilla avec la gueule de bois, il en paraissait facile cinquante, sans compter qu'il avait vomi sur les sièges en cuir chauffants de son Alfa Romeo, et que, sous son essuie glace, la jeune fille romantique du cinquième arrondissement lui avait laissé un bristol :
- Casse-toi pov' con.
La salope, il se dit.
La salope, il se répéta.
La salope, je suis sûr qu'elle en a profité pour regarder ma carte d'identité !
A trente ans, il paraissait toujours aussi con qu'à vingt-cinq.
Ca risquait de durer.
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Message  apoutsiak Ven 29 Aoû 2008 - 7:47

.

Bravo Yali, savoureux. Lucy, c'est parfait pour les éditions Harlequin, ils prennent, mais le Comité de Direction de Vos Ecrits est attristé (;-))))))))) Loup Bleu, Les Editions Harlequin sont outrées par tant de vulgarité ! Parce que tu croyais qu'il était facile de compter parmi les grandes plumes de cette prestigieuse maison ? Maintenant, c'est entre nous, ne leur répète pas, je me suis bien poilé !
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Message  Alskay Ven 29 Aoû 2008 - 8:29

Je me suis bien marré aussi LoupBleu, énorme.

Je sens que je vais faire un tour dans la bouquinerie d'à côté tout à l'heure !
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Message  apoutsiak Ven 29 Aoû 2008 - 10:41

.

A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. Combien avaient déjà succombé à l'élégant éphèbe* ? "Mille e tre*", aurait pu répondre Wolfgang, en avançant la Bentley devant le perron de la même manière que son patron offrait des fleurs à une des ses conquêtes. En découplant très lentement le mouvement de son bras*. Certes, les fleurs vivaient très mal ce calvaire, mais se consolaient en prêtant sans rechigner leur superbe à Payn Plastic*, la star du Top Three*. Wolfang sortit pour ouvrir tout grand les portes arrières de la voiture, grâce à lui étincelante. Bientôt, le cuir de la banquette frétillerait de bonheur au contact d'une créature angélique, Wendy Soap, dont Plastic a fait hier connaissance.

Wolfang savait pertinemment que son patron avait dormi dans une chambre et la belle dans une autre. Même si de puissants élans l'avaient littéralement poussé à frapper à la porte de la jeune femme, son patron s'était accroché de toutes ses forces au pied de son lit, puis à la poignée de sa porte pour ne pas commettre l'irréparable. Emporté dans le couloir comme sur un fleuve impétueux, le chanteur n'avait trouvé de secours qu'auprès d'une lampe Ming*, qui réveilla la pauvre Wendy en se fracassant sur le plancher d'érable du Canada. Comprenant les affres de l'amoureux transi, elle partagea son courage le visage collé à la porte de sa chambre, en criant intérieurement : Oui, Plastic, oui, je suis là et je brûle pour toi". Mais la noblesse était la qualité première de l'homme qui la courtisait. Il sut faire demi-tour, fermer sa chambre à clef et se remettre au lit. L'attitude de Wolfgang fut tout aussi exemplaire. Il s'empressa de ramasser le pot cassé et eut pour ce faire la bonne idée de ne pas utiliser l'aspirateur, pour ne pas réveiller la jeune femme, mais bien la pelle et la balayette.

Chaviré par toutes les images sensuelles de Wendy qui le traversaient, Payn ne put trouver le sommeil. Ah, ses yeux, d'immenses lagons, ses boucles de cheveux, des fils dorés d'une royale tapisserie, son sourire, plus volcanique que Mururoa, son petit nez retroussé, ses mains délicates, ses pieds aériens, sa peau de fruit fraîchement cueilli ! Alors, il prit le parti de lire "Albertine Disparue*". En bas de la première page, il se demanda s'il avait eu raison de faire confiance à Wolfgang, avant l'embarquement, en lui demandant de trouver un bon polar pour le voyage. Qu'il n'avait pas lu à cette occasion. Et pour cause. De l'autre côté de l'allée, penchée vers le hublot, une étoile scintillante brillait déjà pour lui et il ne la perdit pas une seconde de vue jusqu'à l'atterrissage. Il se souvint avoir rougi, sur le tarmac déjà très chaud, en lui proposant un café au Ritz.

C'est seulement au petit-déjeuner qu'il se rendit compte de son erreur. Au regard de Wendy, qui avait changé. Il voulut en avoir confirmation et se regarda discrètement dans un miroir. Oui, il n'y avait aucun doute, cette nuit, il avait perdu les cinq années gagnées d'avance. La déception de la jeune femme lui parvint aussi subtilement que son parfum, aux fragrances capiteuses. Elle eut l'extrême élégance de tremper les lèvres dans son café, de croquer la pointe d'un croissant, avant de le remercier de sa "charmante invitation" et de se diriger, telle une sylphide* ailée, vers la somptueuse Bentley préparée par Wolfgang.

Le soir même, Payn Plastic avait cédé quelques places au Hit Parade, licencié Wolfgang et appelé Ulla pour un week-end sur l'île de Capri. Il fallait au moins ça pour la consoler. A partir de demain, la France entière serait privée de sa merveilleuse allure de princesse. C'est fini, elle ne présenterait plus la météo. Jusque-là, Payn avait la ferme intention de garder sur sa table de chevet le bout de croissant croqué par Wendy. Grâce à lui, elle continuait de lui sourire, éclaboussant son lit, sa chambre toute entière, de la blancheur de ses dents.

Notes :

éphèbe : Homme fabriqué avec un plastique de qualité.
Mille e tre : "Mille et trois", en italien : allusion à la publicité télévisée de Barilla (le paquet de 1 kg de farfalle aux œufs frais contient effectivement mille et trois pâtes)
bras : Vous en trouverez une illustration fidèle dans les nombreux ralentis du documentaire du Professeur Hyo Ide intitulé : "Usain Bolt ou la dynamique d'une machine d'exception".
Plastic : Voir éphèbe.
Top Three : Echelle de mesure à base de pommes. Le héros au plus haut de la hiérarchie étant haut comme trois pommes, donc.
Ming : La directrice de publication n'a pu retrouver le prénom de ce designer.
Albertine Disparue : Publié chez un autre éditeur.
Sylphide : jeune femme possédant un excellent IMC (indice de masse corporelle).

.
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Message  claude Ven 29 Aoû 2008 - 10:56

merci ça prolonge les vacances !

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Message  claude Ven 29 Aoû 2008 - 11:23

Alexandre fut pris à son propre jeu.
Alex pour les intimes, Alexy pour l’intimité.
Lui qui à 30 ans en paraissait 25, rencontra une femme de 45 ans qui en paraissait 30 et ne se rendit pas compte du tour que lui jouait les ans. Lui qui savait charmer le cœur des femmes fut charmé par une femme qui charmait le corps des hommes.
Elisabeth. Babette pour les intimes. Baby pour l’intimité.

Lui en Audi TT décapotée, elle en Wolkswagen new beetle cabriolet.
Parking VIP de Roland Garros. Il lui cède le passage. En signe de remerciement, elle le regarde par-dessus ses lunettes de soleil Armani et son œil d’un vert reptilien coupe le souffle de celui qu’on a surnommé dans les anti-chambres des salons parisiens, Bel Outil. Il en cale et perd son latin : « What happen to me ? » se demande-t-il dans une langue qui ne lui est pas familière. Il met la main sur son levier de vitesse et comprend. Le voilà prêt à pousser les rapports, alors qu’il a déjà perdu l’avantage. Il suit l’objet de son émoi. Il se gare près d’elle sans prendre gare à lui.
Portière contre portière, rayures, constat.
Baby vs Alexy : jeu set et match !

Elisabeth et Alexandre se marièrent à Las Vegas avant les 8e de finale de ce tournoi du grand chelem. C’en était fait de celui qui alimenta durant une décennie les fantasmes du tiers des femmes de toutes les Capitales occidentales et libéra d’un coup de l’emprise de son charme leur cœur.
En juillet, ils adoptèrent un petit asiatique. Puis un autre, et encore un, et Alexandre qui à 30 ans en paraissait 25, à 32 ans en parut 40.
Un soir en rentrant d'une harassante journée de trader, entre les magnets Danone et Gervais aimantés sur son frigo, il trouva un post-it :
« J’en peux plus ! c’est too much to me ! Tu as tellement changé ces deux dernières années que je ne te reconnais plus ! Dans mon cœur je sens que l'amour s'est envolé comme un petit poussin de son nid douillet ! Navrée ! Adieu !
Ps : je te sais très attaché aux enfants. Je n’ai pas le courage de t’arracher à eux, alors je te les laisse.
Re-ps : c’est pas le tout de faire jeune, le plus dur c’est de savoir le rester !
Babette »

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Message  Invité Ven 29 Aoû 2008 - 11:57

Claude et Apou: recalage probable, vos textes ne conviennent pas aux ectoplasmes qui forment le panel de lecteur usuel. Trop Litteraire.

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Message  mentor Ven 29 Aoû 2008 - 12:10

« Harlequinade »


A trente ans, Harold en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes.
Ce que sa femme, qui en avait vingt-cinq mais en faisait trente, n’appréciait guère.
Son père quant à lui, portait beau ses cinquante neuf ans. Même si on lui en aurait aisément donné soixante. Mais sa veuvitude ne lui pesait guère. Et il n’était pas peu fier de son fils et de ses conquêtes.
La dernière en date, une midinette de dix-huit printemps frisant la vingtaine, semblait un tantinet moins frivole que ses prédécesseuses. En cela qu’elle se contentait volontiers de caviar de la Baltique sur ses toasts grillés et de Mumm cordon rouge en lieu et place d’œufs d’esturgeon de la Caspienne et de Taittinger cuvée réservée lorsque le protocole ne l’imposait pas.
Elle semblait également accepter sans barguigner d’être promenée en roadster SLK non logotée tandis que l’épouse en titre allait chez Fauchon en Lamborghini 5,5 l tdci-hdi.
Oui, fi (!) de tout cet étalage ostentatoirement provocateur, la petite Alice avait décidé de se la jouer modeste.
Édith, l’épouse, ruminait sa colère devant les frasques d’Harold qui ne cachait nullement ses succès.
Le célèbre dicton cher aux assujettis ISF « Femme trompée jamais deux fois n’est baisée » allait prendre tout son sens. On allait voir ce qu’on allait voir. Cette pimbêche d’Alice ne ferait pas long feu dans les bras de ce volage aux mille amantes. Édith s’installa à son bureau époque Henri-Philippe IX, se saisit d’un stylo Everest à plume d’or dur et commença à écrire…
.

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Message  apoutsiak Ven 29 Aoû 2008 - 12:43

.

Tu as sans doute raison, Panda, je me faisais trop d'illusions, le style Harlequin me paraît assez inaccessible.
(Suivi de pleurs et de grincements de dents, comme dit l'Apocalypse).

.
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Message  Yali Ven 29 Aoû 2008 - 16:04

« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. »
Elle était l’une d’entre elles
Le capot du coupé sport Jaguar semblait s’étirer jusqu’à la mer. Dans le ciel azuré, en compagnie de quelques nuages, volaient quelques mouettes. Des albatros peut-être ? Miranda n’y connaissait rien aux oiseaux, alors elle oublia ses doutes pour, illico, se consacrer à une activité autrement plus palpitante : remettre la couche de Gloss sur des lèvres aussi pulpeuses que deux quartiers de mandarine nourris au Biotox. Le Gloss ne résiste pas à certaines pratiques. Elle se mira dans le rétroviseur, heureuse du résultat et sourit à pleines dents.
« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. »
Il était celui-là.
Le capot du coupé sport Jaguar semblait s’étirer jusqu’à la mer. Dans le ciel azuré, en compagnie de quelques nuages, volaient quelques albatros. Des mouettes peut-être ? Steve n’était pas paléontologue, aussi, il ne s’en préoccupa pas plus que ça, et s'intéressa, des deux mains, à remonter la braguette de son pantalon.

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Message  Arielle Ven 29 Aoû 2008 - 16:15

Pas pu résister, moi non plus, à cette phrase magique...


« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes » Cependant il ne pouvait s'empêcher de manifester son dédain et son agacement à l'égard de cet essaim de jouvencelles qui s'engouffrait dans son sillage dès qu'il sortait de son hôtel pour faire quelques pas sur les Champs avant de se rendre aux studios.

Il cultivait sans peine cette image féline qui crevait l'écran de tous ses films. Certains êtres sont doués pour séduire et Alan était de ceux-là. Sa démarche de jeune fauve languide, cette façon inimitable de rejeter en arrière les mèches rebelles de sa crinière de jais et le léger strabisme divergeant qui baignait de mystère son beau regard profond, tant de charmes irrésistibles mettaient en émoi les nymphettes agglutinées derrière la vitrine de la boutique où il venait de pénétrer.

Elles poussaient de petits cris énamourés cherchant à l'apercevoir entre les sacs à mains Buittoni et les châles de cachemire. Elles avaient quinze, dix-huit ans, pour la plupart, mais en paraissaient à peine quatre ou cinq quand, après l'avoir imaginé dépenser une fortune pour quelque mystérieuse breloque, elles le virent se diriger vers la sortie. L'extase était à son comble quand il parut sur le seuil. On trépignait. Les plus chanceuses baisaient avec dévotion la poignée de la porte qu'il venait de fermer derrière lui.

Il n'avait plus qu'à s'engouffrer dans la luxueuse berline que son chauffeur venait de faire glisser le long du trottoir. Il lui suffisait de trois enjambées pour échapper aux serres de ces perruches hystériques, pour se jeter à l'abri des vitres teintées dans le moelleux des sièges de cuir…
C'est au deuxième pas qu'il chût, s'empêtrant dans la laisse du caniche nain d'une de ses admiratrices.

Instantanément ce fut la curée. Elles étaient dix, elles étaient vingt à s'arracher sa dépouille encore chaude, le dépeçant de sa chemise, s'en disputant des lambeaux infimes, en avalant les boutons pour plus de sûreté. Il sentit la lame froide de petits ciseaux qui découpaient son jean, montait le long de ses mollets, de ses cuisses, hésitant un instant avant de poursuivre tandis que des mains fébriles s'acharnaient sur le zip de sa braguette qui s'était coincé de stupeur.

Quand son chauffeur, armé de l'extincteur de la Rolls, parvint à le délivrer il n'était plus couvert que d'une chaussette, encore avait-elle été rongée en partie, découvrant le sixième doigt de son pied gauche qu'il dissimulait depuis toujours comme une tare inavouable.

Hoquetant, sanglotant, il avait trente ans mais un chagrin de nouveau-né. Il parvint cependant à intimer à son chauffeur:
- Chez Tatie Danièle!
Elle seule saurait le consoler, le réconcilier avec la gent féminine, lui procurer l'attention et les soins délicats qu'aucune de ces jeunes harpies ne serait jamais capable d'offrir à un mâle. Elle avait soixante ans Tatie Danièle mais des doigts de fée à peine nubile et des seins si doux qu'il oubliait tout, Alan, quand il suçait leur miel.

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Message  muzzo Ven 29 Aoû 2008 - 16:40

Excellent Arielle! Bien enlevé, précis,"filmé" avec un oeil très féminin! Et quelle chute (double!). Dommage que les nymphominettes ne puissent lire ce texte.
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Message  muzzo Ven 29 Aoû 2008 - 16:48

Yali a écrit:« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. »
Je remonte le temps, après une coupure d'internet de quelques jours et je découvre, après celui d'Arielle, ton texte.
Le procédé de la répétition du plan capot de voiture, ciel, oiseau,et l'apparition successive des deux personnages...donne une force visuelle étonnante à ce court mais percutant texte.Sans oublier le comique qui naît de leurs préoccupations ornithologiques qui contraste avec leurs précédentes occupations.
J'ai ri!!!
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Message  Yaäne Ven 29 Aoû 2008 - 17:28

Arielle ton texte m'a fait rire parce qu'il me fait penser à des trucs que je vois tous les jours, au lycée, dans la rue...attention amis Véliens ! Le style Harlequin est partout ! :-))))
Mais j'ai trouvé que c'était encore trop littéraire ( tout comme les derniers que j'ai lus ) pour bien correspondre au style. Je crois que dans les livres Harlequin, l'histoire à l'eau de rose a autant d'importance que le style plat, le vocabulaire assez basique...arrêtez-moi si je me trompe.
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Message  Yali Ven 29 Aoû 2008 - 18:48

muzzo a écrit:Je remonte le temps, après une coupure d'internet de quelques jours et je découvre, après celui d'Arielle, ton texte.
Le procédé de la répétition du plan capot de voiture, ciel, oiseau,et l'apparition successive des deux personnages...donne une force visuelle étonnante à ce court mais percutant texte.Sans oublier le comique qui naît de leurs préoccupations ornithologiques qui contraste avec leurs précédentes occupations.
J'ai ri!!!
Voilà qui me fait plaisir, le rire c'est pas quelque chose de simple à produire :-))

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Message  Kilis Ven 29 Aoû 2008 - 21:09

Yali a écrit:« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. »
Elle était l’une d’entre elles
Le capot du coupé sport Jaguar semblait s’étirer jusqu’à la mer. Dans le ciel azuré, en compagnie de quelques nuages, volaient quelques mouettes. Des albatros peut-être ? Miranda n’y connaissait rien aux oiseaux, alors elle oublia ses doutes pour, illico, se consacrer à une activité autrement plus palpitante : remettre la couche de Gloss sur des lèvres aussi pulpeuses que deux quartiers de mandarine nourris au Biotox. Le Gloss ne résiste pas à certaines pratiques. Elle se mira dans le rétroviseur, heureuse du résultat et sourit à pleines dents.
« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. »
Il était celui-là.
Le capot du coupé sport Jaguar semblait s’étirer jusqu’à la mer. Dans le ciel azuré, en compagnie de quelques nuages, volaient quelques albatros. Des mouettes peut-être ? Steve n’était pas paléontologue, aussi, il ne s’en préoccupa pas plus que ça, et s'intéressa, des deux mains, à remonter la braguette de son pantalon.
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Message  Kilis Ven 29 Aoû 2008 - 21:13

Je voulais dire: j'adore ce mini morceau extrêmement savoureux Une mignardise aussi fine que goûteuse.
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Message  kazar Ven 29 Aoû 2008 - 21:18

Pili a écrit:Je voulais dire: j'adore ce mini morceau extrêmement savoureux Une mignardise aussi fine que goûteuse.

Osé.
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Message  Gobu Ven 29 Aoû 2008 - 22:22

Dr LOVEHART & Mr CHERI

Un récit romantique d’Aude de Rose

« A trente ans, il en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes »

A trente ans, le Docteur Lovehart en paraissait vingt-cinq et n’avait aucune difficulté à charmer les cœurs des femmes. Tout en lui contribuait à enchanter leur âme. Son port altier. Le hâle discret de son beau visage mâle. Le velours de son timbre de voix. Et surtout la finesse de ses mains de Cleydermann du bistouri. Ces mains de génie enflammaient les rêveries des femmes et particulièrement des jeunes femmes. On les sait plus rêveuses encore. Elles imaginaient ces mains se posant délicatement sur leur épaule comme un papillon sur une fleur. Effleurant tendrement leur joue rougissante. Emprisonnant passionnément leurs doigts à l’heure des douces confidences. Et se livrant à bien d’autres choses encore, comme on peut aisément le deviner. L’imagination des femmes ne connaît pas de limites.

Inutile de dire que toutes les femmes de la clinique étaient folles de lui, tant parmi le personnel que chez les patientes. Certaines d’entre elles en venaient à feindre des pathologies aiguës pour se faire soigner dans son service. Le Docteur Lovehart ne mangeait pas de ce pain-là. Son diagnostic était infaillible et son intégrité professionnelle absolue. Il éconduisait les simulatrices avec beaucoup d’égards. « Madame, ou Mademoiselle » leur disait-il de son intonation la plus apaisante « J’ai le bonheur de vous informer que les examens cliniques sont formels. Vous ne souffrez d’aucune affection. Vous pouvez rentrer chez vous et rassurer vos proches. Surveillez-moi les lipides et les glucides, cependant. Au revoir chère Madame, ou Mademoiselle »

Mais c’était surtout au sein du personnel que l’irrésistible Docteur Lovehart faisait s’affoler les cœurs. Depuis la plus humble lingère de couleur, jusqu’à la sculpturale et hautaine Fraülein Greta Panzerfaust, directrice des ressources humaines, en passant par les aides soignantes, les infirmières les doctoresses et même – le Seigneur lui pardonne – Sœur Maria Opusdéi, la visiteuse catholique, toutes s’empourpraient à sa pensée et bégayaient comme des collégiennes en sa présence. Le travail aurait pu en souffrir, si le Docteur Lovehart n’avait su y mettre le holà. Rien n’interdit de rêver mais pas question que l’efficacité en pâtisse. Ses patients ne l’auraient pas toléré. Pas plus que les actionnaires de la clinique, d’ailleurs.

Or, tous ces cœurs charmés à prendre, qui s’offraient à lui comme sur un bloc opératoire, le beau Docteur les dédaignait. Naturellement, il se montrait avec toutes d’une courtoisie et d’une affabilité égale. Il était pour elles le plus compétent des patrons dans le service et le plus charmant des camarades durant les pauses. Mais dès qu’on tentait de l’amener aux douces confidences, il semblait s’environner d’un nuage de fumée pour dissimuler sa fuite. Ce bourreau des cœurs n’en voulait aucun enchaîné à lui, fût-ce par les chaînes de l’Amour. Il n’était pas marié. Aucune femme ne pouvait se targuer de l’avoir vu au bras d’une autre, excepté celui de sa chère Maman, Mrs Darling Lovehart, veuve du Dr Aloysius Lovehart, fondateur et principal actionnaire de la clinique. C’est avec elle qu’il vivait, dans leur simple mais confortable cottage de trente-quatre pièces qui dominait l’institution. On ne lui connaissait aucune liaison et il n’avait jamais cherché à en nouer une avec quiconque dans l’établissement. Certaines – il y a hélas partout de mauvaises langues, surtout parmi les femmes dédaignées – lui soupçonnaient une double vie, Docteur Lovehart et Mister Hyde. Elles lui prêtaient autant d’aventures secrètes qu’il avait de cravates, et il était homme à ne mettre jamais deux fois la même. Mais la chose était impensable. L’horaire du Docteur Lovehart était impitoyablement minuté. Levé dès cinq heures, il arrivait à la clinique une heure plus tard, et n’en sortait plus qu’après 18 heures, lorsque le service de nuit commençait. Il rentrait directement chez lui pour se rafraîchir et souper frugalement en compagnie de sa chère Maman, après quoi il s’installait dans son bureau, dont il ne sortait que pour aller dormir. Après une bonne tasse de verveine. En vérité, le Docteur Lovehart était le plus charmant mais le plus endurci des célibataires.

Parmi toutes celles dont le cœur charmé battait la chamade à la seule vue de sa blouse verte et de ses gants de chirurgien, il s’en trouvait une qui n’avait pas encore dévoilé ses batteries et tenté de percer sa carapace de bienveillante indifférence. La plupart des autres femmes qu’il côtoyait durant son service avaient déjà abattu leurs cartes et essayé sur lui leur plus subtiles manœuvres de séduction. Certaines avaient enfilé pour lui plaire des tenues à la limite de ce que la décence prescrit. D’autres, plus pudiques ou moins gâtées par Mère Nature, le chouchoutaient de mille et une manières, jouant des coudes pour lui ôter son pardessus de vigogne, lui apporter son café ou même lui tendre les instruments chirurgicaux dont il avait besoin. D’autres enfin, plus rouées, se tuaient à la tâche dans l’espoir que leur dévouement finisse par le toucher. La belle Greta Panzerfaust, elle, attendait son heure.

C’est le propre père du Docteur Lovehart qui avait embauché cette dernière, littéralement subjugué par ses références impressionnantes, son maintien sévère et la coupe irréprochable de ses stricts tailleurs noirs très ajustés. Fraülein Greta Panzerfaust était la fille d’un aristocrate germanique d’une extrême distinction, actionnaire important de la clinique. Elle avait suivi de longues études à l’Université des Sciences du Comportement de Grossputzterfallischweinschlittenburg, en Prusse Orientale, et était titulaire d’un diplôme de l’Institut Supérieur de Gestion Rationnelle des Conflits de Medellin (Colombie) De plus, pour se familiariser avec l’environnement médical et les pratiques hospitalières, elle avait suivi un stage d’excellence dans l’équipe de Maître Nakasiflé (6ème dan) expert internationalement reconnu du traitement des points sensibles du corps humain. Tout cela, ajouté à une stature qui forçait le respect et à son sens inné du dialogue, en faisait la postulante idéale pour le poste de Directrice des Ressources Humaines, fonction qu’elle remplissait depuis dix ans avec autant de rigueur que de tact. Le Docteur Lovehart n’avait pas manqué d’apprécier sa compétence, et le lui avait fait savoir à plusieurs reprises. Lorsque l’ensemble du personnel de la clinique s’était mis en grève, prétextant de mesquines considérations pécuniaires, ce fut elle qui sut trouver les mots – et les gestes – appropriés pour remettre tout le monde au travail, et schnell. Sans que cela coûtât un dollar à l’entreprise. Le Docteur Lovehart lui en sut gré, et les autres actionnaires aussi. C’est elle aussi qui avait conçu et mis en œuvre le remarquable plan social qui avait permis à la société d’augmenter ses marges de vingt pour cent et tripler la valeur nominale de l’action sur le second marché. Au prix, naturellement, de cent vingt suppressions de postes, du gel des salaires et d’une flexibilité surprenante des horaires. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, ni les battre. Chacun sait cela.

Cette femme admirable et fière cultivait pourtant un jardin secret. Sous le caparaçon de métal de l’inflexible professionnelle palpitait un cœur chaviré, et sous la glace de son maintien corseté brûlait un feu si intense qu’il lui incendiait parfois les joues et faisait bouillir son sang. C’est principalement en présence du Docteur Lovehart que ces symptômes révélateurs se manifestaient. Il lui fallait alors tout le self-control hérité d’une longue lignée de militaires à monocle pour maîtriser son émoi et faire bonne figure à celui qui la mettait dans un tel état. Ces manifestations n’échappaient naturellement pas au docteur Lovehart, diagnosticien hors pair, mais comme il les constatait sur la totalité du personnel féminin, il n’y attachait aucune importance. « Toutes ces femmes sont folles de moi ? » raisonnait-il « Et qu’y puis-je si je suis si brillant, si humain et si séduisant ? On ne peut aller contre sa nature. Laissons les m’aimer, puisque cela leur fait plaisir » Cela l’étonnait cependant de constater que Fraülein Panzerfaust elle-même soit victime de ce phénomène. On n’aurait pas attendu cela d’une femme aussi froide et maîtresse d’elle-même.

C’est justement cette femme froide et maîtresse d’elle-même qui se dirigeait d’un pas décidé vers le bureau du Docteur Lovehart, avec qui elle avait rendez-vous pour régler un épineux problème d’affectation du personnel. Elle avait, pour la circonstance, ajusté plus sévèrement encore la coupe de son tailleur noir, rallongé de dix centimètres les talons-aiguilles de ses escarpins vernis et enserré son cou élancé dans un collier de cuir clouté d’acier qui ajoutait à la raideur de sa nuque. Une vivante statue de la maîtrise et de la froideur, voilà l’image qu’elle voulait donner d’elle. Les autres – les mijaurées ! – entendaient le séduire par le feu, elle le séduirait par la glace. Elle frappa, et l’inimitable voix de cuivre l’invita à entrer.

- Gute Morgen, Herr Doktor, lui répondit-elle en le saluant avec la légendaire cordialité prussienne, d’une brève inclinaison de la nuque et d’un sec claquement de talons.
- Hello, Mademoiselle, euh…Fraülein Panzerfaust. Comment-allez-vous ?
- Très bien, Herr Doktor. Je vous remercie, herr Doktor.
- J’en suis fort aise. Mais lorsque nous sommes entre nous, vous pouvez m’appeler Chéri.

Greta Panzerfaust blêmit sous son mascara.

- Mein Gott !
- Mais non, je vous dit qu’entre nous, vous pouvez m’appeler Chéri.
- Himmel Gott…si vite, Herr Doktor ?
- Je vous répète que vous pouvez m’appeler Chéri.
- Mais pourquoi ?

Le pouls de la belle teutonne flirtait dangereusement avec la zone rouge.

- Mais parce que je vous autorise à m’appeler par mon prénom.
- ??????????
- Oui, je m’appelle Chéri Lovehart. C’est ma mère qui a tenu à ce qu’on me baptise ainsi. Vous comprenez, elle s’appelle Darling. Darling Lovehart.
- Ach, je comprends mieux. Je veux bien vous appeler Chéri, si vous consentez à m’appeler Greta.
- Avec plaisir, Fraülein Panz…euh, Greta. Avec le plus grand plaisir. Aimeriez-vous boire quelque chose, Greta ? Infusion ? Eau minérale ? Boisson vitaminée ? Non, attendez, j’ai une idée. En l’honneur de ce grand jour, nous allons faire une petite entorse à nos principes. Je vous propose un doigt de champagne.

Ses lèvres sensuelles ébauchèrent une attendrissante petite moue d’excuse.

- J’en garde un peu au frais pour les actionnaires en visite. Ils ont toujours soif. Faites-moi donc le plaisir de venir au bar, nous y serons plus à l’aise pour trinquer.

Le bureau du Docteur Lovehart, qui était aussi directeur médical de la clinique, comportait un bar semi-circulaire flanqué de hauts tabourets de fer forgé. Greta Panzerfaust vint se jucher sur l’un d’entre eux, lissant soigneusement la jupe de son tailleur, sans pouvoir empêcher de faire crisser ses ongles laqués de rouge sur la soie de ses bas fumés. Son hôte s’affairait à la servir, disposant les flûtes de cristal, faisant sauter le bouchon et remplissant les verres avec une dextérité surprenante chez un homme qui ne buvait jamais d’alcool. Ils trinquèrent.

- A quoi trinquons-nous, Herr Dokt…euh, Chéri ?
- Mais à nous, tout simplement, ma chère Greta. Vous savez, cela fait longtemps que j’apprécie vos talents.
- Je vous remercie, Chéri.
- Trinquons de nouveau.

Ils trinquèrent de nouveau.

- Voyez-vous, je vais vous faire un aveu. J’ai toujours admiré les femmes énergiques et dominatrices. Je n’ai que peu de respect pour toutes ces petites dindes qui gloussent et se trémoussent devant moi pour essayer de me séduire. Quel manque de retenue !
- Je n’avais pas remarqué, Chéri, mais puisque vous le dites…
- Et quel manque de jugeote, aussi. Comment ces stupides créatures peuvent-elles imaginer que de telles pitreries puissent éveiller le désir chez un homme ? Je veux dire un homme tel que moi, pas un animal inculte juste bon à se laisser guider par ses plus bas instincts. Ah, Greta, Greta, tout cela me donne soif. Trinquons encore.

Ils trinquèrent. Encore. Et encore. A la deuxième bouteille, le docteur avait desserré le col de sa cravate et ôté son veston de cachemire, ce que nul ne l’avait vu faire sinon pour revêtir la blouse du praticien. Encore se changeait-il dans l’intimité de son vestiaire particulier. Le champagne français a parfois d’étranges effets secondaires, surtout sur les organismes qui n’y sont pas accoutumés. Les yeux du Docteur Lovehart brillaient comme des soucoupes de feu, et son front s’emperlait de sueur, ce qui ne lui arrivait jamais même durant ses séances quotidiennes de vélo d’appartement. Il poursuivit d’une voix altérée.

- Si je vous disais, Greta…ces horribles guenons en chaleur qui me courent après du matin au soir, avec leurs faces convulsées d’adoration, leurs tignasses échevelées par l’excitation, leurs bouches visqueuses frémissant de convoitise…si je vous disais qu’elles en font pipi dans leur culotte, ces femelles sans vergogne…si si, je le sais, j’ai remarqué des flaques suspectes jusque sur le carrelage du bloc opératoire, heureusement que les techniciennes de surface portoricaines sont là pour éponger le plus gros…eh bien, je dois vous dire qu’elles ne renforcent pas mon estime pour la gent féminine. Mais vous…
- Oui, Chéri, moi ?
- Eh bien vous, vous…vous représentez tout ce que la femme – je veux dire la vraie femme – évoque pour un homme comme moi.
- Ah so…Mais encore ?
- Elégance…dignité…autorité naturelle…ah comme je vous ai admiré quand vous avez remis à leur place tous ces flemmards en grève…ou bien quand vous annoncez avec votre tact coutumier son licenciement à un employé…oserais-je vous dire que j’en rêve la nuit ?
- Vous en rêvez ? La nuit ?
- Oh oui, Greta, toutes les nuits ! Moi aussi j’aimerais que vous me parliez sur ce ton…que vous me contraigniez à ramper à vos pieds…que vous me traitiez comme Brutus, votre adorable loulou de Poméranie…je…mais qu’est-ce que je dis, moi…excusez-moi…ce doit être le champagne…je n’ai guère l’habitude de boire, vous savez…

Alors, Greta Panzerfaust sut ce qu’elle avait à faire. S’arrachant souplement à son tabouret, cambrant orgueilleusement sa poitrine corsetée de noir, elle vint se camper face à son patron. Le Docteur Lovehart n’était pas ce qu’on peut appeler un homme petit, mais, sur ses vingt-cinq centimètres de talons en pointe, et avec le chignon pyramidal de sa chevelure d’or, elle le dominait de deux bonnes têtes. L’attrapant sans ménagement par la cravate, elle le contraignit sans mal à s’agenouiller devant elle.

- C’est bien, mon petit Chéri…oui c’est cela…lèche encore mes escarpins…oui, même la semelle, faut que ça brille sous toutes les coutures, petit vicieux…oui comme ça, avec toute la langue…tu verras, mon petit Chéri, nous allons faire de grandes choses ensemble…et n’arrête pas de lécher ou il t’en cuira, petit insolent ! Allez, à quatre pattes. Oui, sur le bureau, sur le bureau j’ai dit…et fais le beau…

Et c’est ainsi que le Docteur Chéri Lovehart mit fin à son célibat, et s’en trouva ravi.

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Message  Yali Ven 29 Aoû 2008 - 22:37

ahahahahhahahaaahahahhah Bordel de Dieu !
Gobu t'es franchement le plus dingue de tous, pourtant, pas ce qui manque de fêlés dans le coin !
Pour ce qui est de la collection Harlequin tu peux repasser, mais vrai que ça vaut le détour, Bordel.

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Message  Kilis Sam 30 Aoû 2008 - 8:42

Ah, j’en ai le souffle coupé. Quel régal ce texte ! Tout y est jusqu’au par-dessus de vigogne.
Merci, Gobu.
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Message  Sahkti Sam 30 Aoû 2008 - 9:28

J'aime beaucoup ton texte Gobu, il a de l'esprit, un bon niveau et tout, tu as bien relevé l'idée.
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Message  Gobu Sam 30 Aoû 2008 - 9:40

Yali a écrit:ahahahahhahahaaahahahhah Bordel de Dieu !
Pour ce qui est de la collection Harlequin tu peux repasser, mais vrai que ça vaut le détour, Bordel.

Comment ? Mais c'est du pur Harlequin, mon cher Yali ! Toutes les contraintes du genre sont respectées !

Je m'explique. Tout d'abord, il est impératif que l'histoire se déroule dans un environnement socio-truc hyper-gratifiant (palace d'une station balnéaire en vogue, siège social d'une multinationale prédatrice, société de production audiovisuelle, etc...) où travaillent beaucoup de coeurs charmés à prendre. Dans le genre, la clinique huppée est le nec plus ultra. On n'imagine pas une harlequinade située à la Cité des 4000 de Nanterre ou dans les corons. La ménagère romantique de 35-50 ans, coeur de cible du lectorat, ne le tolèrerait pas. Et l'éditeur non plus.

Ensuite, il faut que le héros, paré de toutes les vertus physiques et morales imaginables, soit aussi irréprochable qu'inaccessible. Toutes doivent être éprises de lui, et lui d'aucune. Sinon, pas d'histoire.

Il faut aussi que parmi ces femmes, il y en ait une qui dissimule la flamme qui la consume. Les autres affichent ouvertement leur adoration, elle masque fièrement son sentiment profond.

Bien entendu, le récit doit être émaillé de précisions qui renforcent son côté féérique (opulentes maisons de maître, vêtements du bon faiseur, boissons de choix, etc...)

Enfin il est impératif que l'histoire s'achève sur un happy end. C'est une clause de résiliation du contrat.

J'ai donc suivi à la lettre les conventions du genre. Ce n'est pas de ma faute si dans la réalité, les personnages ont tendance à faire un peu craquer le canevas des conventions... :0)))))
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