En route vers le Baka's (2/5)
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En route vers le Baka's (2/5)
Nous règlons notre achat, et le petit marchand asiatique ne peut s'empêcher de pousser un long soupir en nous voyant partir. Georgio nous attend un peu plus loin :
- Joyeux anniversaire Georgio ! lance monsieur Brioche.
- Oh oh ! Je sens qu'on va bien rigoler ce soir !
Et voici Georgio qui ouvre le flacon, en inhale deux bonnes bouffées, le passe à monsieur Brioche, qui le passe à monsieur Frisé, qui me le passe.
L'effet produit par le Poppers est le suivant : vous sniffez, puis quinze secondes plus tard, vous sentez un sourire idiot se dessiner sur votre visage. Vous avez beau lutter pour le gommer, vous n'y arrivez pas. A ce moment précis, votre cerveau doit sans aucun doute se comprimer un bon coup pour éliminer toutes les plaques de neurones inutiles, celles dont vous auriez pu vous servir un jour pour des choses concrètes. Et ça vous fait rire, rire, rire. Vous essayez encore une fois de vous contrôler. Mais c'est sans compter sur le crétin à côté de vous, qui lui n'en peut vraiment plus. Alors vous repartez de plus belle, abandonnant défitivement le combat.
Ce n'est qu'après avoir sniffé la moitié du flacon que nous décidons de nous mettre en route. Je conduis. J'ai la tête comme un pastèque. Ca résonne quand je tousse, et même quand je parle un peu trop fort. C'est certainement mauvais signe.
- Mets un truc bien, putain ! n'arrête pas de me hurler Georgio, assis à mes côtés, visiblement dépité à l'écoute du ramassis de saloperies que diffuse une radio locale.
D'un geste vague, je lui indique la boîte à gants, tout en essayant de rester concentré sur la route. Il l'ouvre, sort quelques CDs, en choisit un et l'insère dans le lecteur.
Les premières notes de basse de Debaser font vibrer la voiture. "Doolitle", deuxième album des Pixies (si l'on ne compte pas leur premier et fantastique EP, "Caribou"). Un pur chef-d'oeuvre des années 90 trop longtemps mesestimé par le public. Frank Black, avec sa voix de goret qu'on égorge et ses guitares tranchantes telles des pelles aiguisées sur une rambarde d'autoroute. Cet homme a su redonner un nouveau souffle au punk, alors que c'était un genre cliniquement mort depuis fin 70. Mais ça, peu de gens en avaient conscience lors de la sortie de l'album.
Georgio se met le maximum de Poppers dans les narines, en alignant conneries sur conneries (morceaux choisis : "Si j'étais mon pote, je me ferais bien marrer" ou encore "Frank Black il a encore moins de cheveux que toi monsieur Chauve !"). Monsieur Frisé hurle approximativement les paroles de Wave of Mutilation, tout en tapant frénétiquement sur mon appui-tête. La pastèque qui me sert de tête menace d'exploser. Quant à monsieur Brioche, il n'est plus bon qu'à rire comme un abruti.
Je double mes efforts de concentration car je sais que nous sommes bientôt arrivés. Je m'arrête au rouge. A ma gauche, deux vieux types dans une Rover tout aussi vieille. Je prie pour que mes potes ne les repèrent pas. J'entends une vitre qui s'ouvre à l'arrière :
- Eh les gars ! Vous savez quoi ? J'ai pris tellement de Poppers que vous en aurez meme plus pour vous refaire les fesses ce soir !
Les deux vieux nous regarde, médusés. Ah ! La jeunesse a sûrement bien dû changer depuis leur époque. Je suis scandalisé par ce que vient de lancer monsieur Frisé par la fenêtre. Mais j'ai le nez plein de Poppers, alors j'éclate de rire quand le feu passe au vert. Je tourne à droite, je fais cinquante mètre, et je vois l'enseigne du Baka's Café. Ca y est, nous y sommes.
Avant de pénétrer dans l'arène, nous sortons une bouteille de Jack Daniels, ainsi que quatre gobelets. Pas de bol, Georgio les a écrasés pendant le trajet. Chaque gobelet a une belle entaille en plein milieu. Il nous faut donc boire vite : la bouteille est finie en vingt minutes, le flacon de Poppers avec. Nous entrons dans le Baka's.
- Joyeux anniversaire Georgio ! lance monsieur Brioche.
- Oh oh ! Je sens qu'on va bien rigoler ce soir !
Et voici Georgio qui ouvre le flacon, en inhale deux bonnes bouffées, le passe à monsieur Brioche, qui le passe à monsieur Frisé, qui me le passe.
L'effet produit par le Poppers est le suivant : vous sniffez, puis quinze secondes plus tard, vous sentez un sourire idiot se dessiner sur votre visage. Vous avez beau lutter pour le gommer, vous n'y arrivez pas. A ce moment précis, votre cerveau doit sans aucun doute se comprimer un bon coup pour éliminer toutes les plaques de neurones inutiles, celles dont vous auriez pu vous servir un jour pour des choses concrètes. Et ça vous fait rire, rire, rire. Vous essayez encore une fois de vous contrôler. Mais c'est sans compter sur le crétin à côté de vous, qui lui n'en peut vraiment plus. Alors vous repartez de plus belle, abandonnant défitivement le combat.
Ce n'est qu'après avoir sniffé la moitié du flacon que nous décidons de nous mettre en route. Je conduis. J'ai la tête comme un pastèque. Ca résonne quand je tousse, et même quand je parle un peu trop fort. C'est certainement mauvais signe.
- Mets un truc bien, putain ! n'arrête pas de me hurler Georgio, assis à mes côtés, visiblement dépité à l'écoute du ramassis de saloperies que diffuse une radio locale.
D'un geste vague, je lui indique la boîte à gants, tout en essayant de rester concentré sur la route. Il l'ouvre, sort quelques CDs, en choisit un et l'insère dans le lecteur.
Les premières notes de basse de Debaser font vibrer la voiture. "Doolitle", deuxième album des Pixies (si l'on ne compte pas leur premier et fantastique EP, "Caribou"). Un pur chef-d'oeuvre des années 90 trop longtemps mesestimé par le public. Frank Black, avec sa voix de goret qu'on égorge et ses guitares tranchantes telles des pelles aiguisées sur une rambarde d'autoroute. Cet homme a su redonner un nouveau souffle au punk, alors que c'était un genre cliniquement mort depuis fin 70. Mais ça, peu de gens en avaient conscience lors de la sortie de l'album.
Georgio se met le maximum de Poppers dans les narines, en alignant conneries sur conneries (morceaux choisis : "Si j'étais mon pote, je me ferais bien marrer" ou encore "Frank Black il a encore moins de cheveux que toi monsieur Chauve !"). Monsieur Frisé hurle approximativement les paroles de Wave of Mutilation, tout en tapant frénétiquement sur mon appui-tête. La pastèque qui me sert de tête menace d'exploser. Quant à monsieur Brioche, il n'est plus bon qu'à rire comme un abruti.
Je double mes efforts de concentration car je sais que nous sommes bientôt arrivés. Je m'arrête au rouge. A ma gauche, deux vieux types dans une Rover tout aussi vieille. Je prie pour que mes potes ne les repèrent pas. J'entends une vitre qui s'ouvre à l'arrière :
- Eh les gars ! Vous savez quoi ? J'ai pris tellement de Poppers que vous en aurez meme plus pour vous refaire les fesses ce soir !
Les deux vieux nous regarde, médusés. Ah ! La jeunesse a sûrement bien dû changer depuis leur époque. Je suis scandalisé par ce que vient de lancer monsieur Frisé par la fenêtre. Mais j'ai le nez plein de Poppers, alors j'éclate de rire quand le feu passe au vert. Je tourne à droite, je fais cinquante mètre, et je vois l'enseigne du Baka's Café. Ca y est, nous y sommes.
Avant de pénétrer dans l'arène, nous sortons une bouteille de Jack Daniels, ainsi que quatre gobelets. Pas de bol, Georgio les a écrasés pendant le trajet. Chaque gobelet a une belle entaille en plein milieu. Il nous faut donc boire vite : la bouteille est finie en vingt minutes, le flacon de Poppers avec. Nous entrons dans le Baka's.
monsieur_chauve- Nombre de messages : 21
Age : 40
Localisation : Shanghai
Date d'inscription : 21/02/2006
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