Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Edification

+5
mentor
Peter Pan
Charles
boc21fr
silene82
9 participants

Page 2 sur 3 Précédent  1, 2, 3  Suivant

Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Lun 8 Juin 2009 - 7:03

silene82 a écrit:Eh lui, eh, j'appelle balises les slashs. Prends ton apéro peinard, y'a pas mort d'homme, ça peut attendre demain sans souci, t'inquiètes.

< Ben voilà ! En écrivant en anglais, tout va mieux ! :-))) C'est fait. >
Tu vois que tu sais le faire, quand tu veux....
Trop cool, merci. Tu peux me renvoyer ton adresse sur ma boîte, je l'ai effacée par erreur, merci pour tout
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Arielle Mar 9 Juin 2009 - 15:18

Un début étourdissant qui nous balade, bride abattue, dans tous les coins et recoins de la grande et de la petite histoire. Du coup on ne se demande même plus si les Ligures ont été en mesure d'être christianisés ou non, s'ils ont pu agrémenter leurs alcôves des délicieux bonheurs-du-jour ornés de portraits du Fayoum réinventés par l'hagiographe ...

On se laisse emporter dans ce joyeux foutoir avec un plaisir encore accru par l'usage d'une langue qui ne sacrifie pas à la mode des trois mots, trois points de suspension, à la ligne et tournez-manège !

Est-ce parce que j'en aurais encore bien pris deux ou trois pages de la même veine que j'ai trouvé la fin un peu bâclée ? Ou bien l'auteur, s'essoufflait-il à garder un rythme aussi soutenu ?

Quoi qu'il en soit, je me suis régalée et espère retrouver bien vite un autre échantillon de ta prose.

Arielle

Nombre de messages : 5605
Age : 77
Localisation : sous le soleil breton
Date d'inscription : 02/01/2008

http://perso.orange.fr/poesie.herbierdesmots/

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Mar 9 Juin 2009 - 19:08

Arielle a écrit:Est-ce parce que j'en aurais encore bien pris deux ou trois pages de la même veine que j'ai trouvé la fin un peu bâclée ? Ou bien l'auteur, s'essoufflait-il à garder un rythme aussi soutenu ?
Ce soupçon, fort pertinent, me pique au vif: somme toute, le client est roi, je vais voir à étoffer cela un tchicou -chassez le néo-ligure, il revient par la fenêtre.-
Après la piteuse entrée que j'avais faite sur VE, plastronnant et cherchant les limites, qui n'avaient guère tardées à être rappelées, ce qui m'avait rasséréné, étant du même champ professionnel que l'intervenant en question, il me fallait rattraper cela, et livrer quelque chose de décent, mais qui a été un peu vite écrit.
Pari tenu donc.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  mentor Mar 9 Juin 2009 - 19:11

silene82 a écrit:Après la piteuse entrée que j'avais faite sur VE, plastronnant et cherchant les limites, qui n'avaient guère tardées à être rappelées, ce qui m'avait rasséréné, étant du même champ professionnel que l'intervenant en question
celui où les vaches sont bien gardées
;-)

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Mar 9 Juin 2009 - 19:32

Ce texte m'enthousiasme pour diverses raisons et particulièrement ses aspects faussement érudits, ces détails sans fin qui font beaucoup et ces phrases à rallonge qu'on a envie de secouer et auxquelles, paradoxalement, on accroche jusqu'au bout.

Il y a également dans tout ceci un côté fable théâtrale qui me plaît beaucoup, c'est bien raconté, avec une pointe d'ironie et un recul indispensable pour pénétrer au mieux le récit. Un genre difficile à manier car il convient de doser avec justesse humour et explications narratives, ce qui est le cas ici et c'est tant mieux !

De surcroît, venant de terminer Le dévoiement du christianisme de Eric Coulon et étant plongée dans les textes apocryphes depuis quelques jours, je rencontre des échos particuliers dans ce texte, qui me font sourire et davantage encore l'apprécier.

Bref, j'aime !
Mon seul bémol sera plutôt une interrogation sur la suite à venir, en espérant que ce succès et cette facilité d'écriture ne fassent pas dévier le texte dans quelque chose de plus (trop?) facile, même si rien ne laisse vraiment présager ça pour l'instant. C'est qu'on deviendrait exigeants...
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Mar 9 Juin 2009 - 19:52

Sahkti a écrit:ses aspects faussement érudits,
De quoi? De quoi? le seigneur Ieshoua est pas né à la Goulette peut-être, il a pas été circoncis par un falacha peut-être, comme je l'allais révéler? Puisque c'est comme ça....
Solidement cornaqué par madame socque, bergère intransigeante de la pureté syntaxique et de l'orthographe canonique, et quelques autres, dont vous, je ne crains plus aucune défaillance: votre houlette me gardera de tout écart oiseux.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Mar 9 Juin 2009 - 19:54

silene82 a écrit:ses aspects faussement érudits,
Ce n'était en rien péjoratif ! :-)
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty suite/Gobbo il santo

Message  silene82 Mer 10 Juin 2009 - 10:16

Mais il va sans dire que les choses n’en restent jamais là, et que, de même que la foi nouvelle avait construit une vision du monde, comme il est relaté plus haut, empruntant métaphoriquement à la terminologie de l ‘élevage ovin, de la pêche, et même du bâtiment, chaque fait, si anodin soit-il, était consigné dans des annales qui étaient transférées en haut lieu, à ce moment là à Antioche, à fin d’être étudiées, et que toutes les ramifications et conséquences spirituelles puissent en être tirées, à charge ou à décharge : pour exemple, celui, ancien certes, mais qui avait perduré comme exemple, d’un Shimon le mage, que la ferveur populaire, du temps de Shaul, avait encensé en sa qualité de thaumaturge, jusqu’à ce qu’un quarteron d’apôtres, excipant de l’autorité que leur conférait leur longue marche poussiéreuse aux côtés du galiléen, dans leur jeunesse, le déclassa, en le ridiculisant à jamais devant ses adeptes. Préfiguration et raccourci des pouvoirs concentrationnaires et policiers, tout était archivé, et versé aux annales, afin de constituer un fonds de référence, faisant état de l’opinion des plus qualifiés devant une situation complexe.
C’est que l’affaire n’était pas si simple : main divine à l’évidence d’un côté, car une fontaine aussi inépuisable ne pouvait avoir d’origine que surnaturelle, et, de l’autre, le petit détail gênant, anodin certes, mais de nature à troubler les esprits faibles, la petite gâterie que la gentille Mélissa avait eu à cœur de dispenser à Gobbo, soucieuse de son confort, et s’efforçant de mettre en pratique, avec bon sens et réalisme, un des préceptes de base de la foi, qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, et que le Très Haut Béni soit son Nom –on voit que la synagogue collait encore assez étroitement aux basques- bénissait, avec son bon sens coutumier, l’offrande non de ce que l’on n’avait pas, mais évidemment, à l’instar de la veuve qu’avait distinguée le crucifié, le peu qu’on avait. Anticipant, par delà les siècles, ce que le bon sens populaire résumera en une formule lapidaire, qu’on ne peut donner que ce qu’on a.
Très vite donc, les bateaux marchands qui ramenaient les amphores consignées vers les ports d’Asie mineure, et en profitaient pour charger de la bimbeloterie produite dans les petits ateliers autour du port – les descendants des ligures s’étaient fait une spécialité de recopier, avec une virtuosité et une réactivité proprement stupéfiantes tout artefact qu’on leur voulait soumettre, qu’ils exécutaient dans des matériaux de médiocre qualité, néanmoins patinés et vieillis avec un talent consommé qui permettait aux aigrefins de la côte d’Antioche d’escroquer les naïfs visiteurs, éblouis de découvrir, dans une échoppe de la basse ville, une paire de boucles d’oreille dont le marchand, bedaine déployée sous la tunique constellée de taches de miel, sourire comminatoire sous la moustache, leur glissait à demi-mot qu’ils provenaient de fouilles clandestines, et qu’il en avait eu l’achat par un sien cousin, fort introduit auprès des pilleurs. Ce simple détail aurait du inquiéter les acheteurs, mais la longue science du négoce du levantin savait que l’objet introuvable, et de surcroît interdit, est un appât puissant, et que bien peu y résistent. Avantage supplémentaire, la cupidité aveugle, et, tremblant d’excitation à l’idée de rafler pour quatre drachmes une pièce antique dont le suant et adipeux marchand ne connaissait pas la valeur, dans son inculture, les clients se contentaient d’un bref coup d’œil, pressés de soustraire au plus vite la merveille à l’avidité d’un autre. Eussent-ils eu l’esprit de revenir, incognito, un autre jour, qu’ils auraient pu constater que leur merveille avait merveilleusement prospéré, et enfanté une ribambelle d’enfançons, pas exactement semblables certes, puisque faits à la main, mais d’un air de famille tout à fait troublant. Il est d’ailleurs à noter que ces petits ateliers, par des mues successives, se contentant d’espaces restreints et d’outillages rudimentaires, s’appuyant plus sur le talent, la sûreté de goût et une main d’œuvre pléthorique que sur une logique tayloriste, ont perduré jusqu’aux temps modernes, et continuent, avec une élégance jamais démentie, à réaliser des pièces de fouille, petits bronzes érotiques, où Bacchus, gros bambin joufflu, lève sa corne à boire tandis que son autre main palpe les appendices mammaires d’une robuste matrone, où Diane se trousse haut, avec une coquinerie dans le regard qui ne laisse pas insensible, et dont le traitement de la toison pubienne, ciselée avec une délicatesse exquise, constitue un régal de choix pour le collectionneur. Les mauvaises langues allant jusqu’à soutenir que la moitié des fonds prestigieux des musées américains sont composés de pièces de cet acabit, ce qui prépare agréablement le visiteur aux faux Corot, aux Vlaminck plus fauves que des ocelots, aux Van Gogh tournoyant, mais sans l’éclair de folie, et l’école moderne en général dès lors qu’elle est négociable, dont les faussaires, avec leur bon sens d’artisans, ont compris depuis longtemps qu’on serait bien sot de s’échiner à tenter de contrefaire un bois peint du XVème padouan ou bolognais, scruté par la cohorte des Diafoirus experts, avec leur lampes de Wood et autres impudiques lumières, quand il est si simple en quatre jets de bricoler un Dufy tout à fait honorable. La petite Graziella, dont les rotondités fessières suscitaient, un quart de siècle après, des commentaires émus de ceux qui avaient eu le bonheur de les côtoyer, avait ainsi une très jolie main, non seulement pour redresser une tige défaillante, mais pour croquer, d’un fusain précis, un Buffet plus vrai que nature, parti dans la collection d’un magnat mexicain : la famille lui devait la berline aux vitres fumées qui stationnait dans la ruelle sordide de San Remo où tous avaient grandi.
Le cas Gobbo était donc parti pour examen et analyse autorisés vers Antioche, dûment consigné et attesté par plusieurs témoins dignes de foi, qui évoquaient de manière évasive la contribution supplémentaire de la petite Melissa au bien-être pastoral . Evasive car nul n’y trouvait à redire sur place, mais on ne savait pas très bien ce qu’en penseraient les théoriciens et exégètes dans leur contrée lointaine.
Quand la missive relatant les faits parvint, rapidement comme nous l’avons vu, quoique le bateau fît escale dans plusieurs îles en mer Egée, chargeant là des abricots secs, plus loin de la poudre de marbre, à Antioche, la réaction qu’elle suscita fut à la hauteur de la complexité de la situation. Miracle avéré il y avait, et le conseil voyait déjà le rayonnement que cet épisode allait susciter, attirant des pèlerins nombreux sur les rivages ligures , soucieux de contempler les lieux où s’était passé un tel prodige, et ramener, si faire se pouvait, une sainte relique : avec une présence d’esprit proprement stupéfiante, et signe de capacités remarquables, la matrone qui patronnait l’aimable établissement où s’était passé le signe avait fait soigneusement recueillir, à l’aide d’éponges que l’on pêchait encore, en ces temps, non loin de là, jusqu’à la dernière goutte du miraculeux liquide, et avait fort opportunément fait main basse sur la cargaison de fioles lacrymales en verre bullé, fraîchement arrivées d’Egypte, pour satisfaire une commande d’un groupement de pleureuses qui louaient leurs services lors des funérailles des grecs et des romains et qui, fortes de la stabilité indéfectible de leur activité, pouvaient se permettre une commande de cette ampleur. Mais une dame de l’envergure de Pasiphaé, ainsi surnommée du fait d’attraits d’un volume stupéfiant, tenait tout le petit port dans ses serres : qui aurait refusé à l’employeuse de Mélissa et Canthare, qui contrôlait, de près ou de loin, tout ce qui se commerçait de charnel dans le périmètre, la préemption de la cargaison à fins lacrymales ? Les pleureuses attendraient, voilà tout, et n’en pleureraient qu’avec plus de conviction. L’eau dorée du prodige avait donc été soigneusement transvasée dans la quantité prodigieuse de petites fioles, cachetées et pourvues d’un certificat reproduit à l’aide d’un morceau de buis gravé en intaille par un des oncles de Pasiphaé, talentueux sculpteur sur bois dont la spécialité était la fabrication d’olisbos splendides, dont ceux en bois d’olivier, outre les réconforts immédiats, avaient des vertus thérapeutiques, et assainissaient, au dire des utilisatrices, les moindres recoins des conduits ainsi écouvillonnés, pour peu, insistaient-elles, que l’on fût consciencieuse.
Rien ne se perd, rien ne se crée : Pasiphaé avait inventé également, par ces petit documents de papyrus imprimé, la traçabilité, puisque ceux-ci relataient, en grec démotique et en latin commun, les langues véhiculaires par conséquent, le lieu, les protagonistes, et les circonstances du prodige, ceci à des fins d’exportation vers toutes les places de pèlerinage du pourtour méditerranéen, en attendant une diffusion plus large encore. Elle avait d’ailleurs glissé entre deux à Mélissa qu’à dater du prodige, elle entendait conserver par devers elle tout écoulement de même origine, mettant à sa disposition un considérable réservoir de stockage en terre montée à colombins où l’on entreposait normalement des olives dans la saumure. La donzelle trouvait bien un peu malcommode d’accéder à ce qui jouait à présent le rôle d’un édicule , par une fort incommode échelle, et plus encore de devoir se tenir en équilibre au dessus de l’ouverture, en équilibre précaire, mais, bonne fille, s’en accommodait sans trop rien dire.
-
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Mer 10 Juin 2009 - 10:36

Ouais !

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Mer 10 Juin 2009 - 10:37

socque a écrit:Ouais !

?
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Mer 10 Juin 2009 - 10:49

socque a écrit:Ouais !

Mais encore?
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Mer 10 Juin 2009 - 13:36

Je n'attendais pas de suite, mais soit, nous voilà repartis pour de nouvelles aventures, entraînés dans le tourbillon de cette écriture dense autant qu'érudite.
Je me permets toutefois d'indiquer quelques fautes :
"Ce simple détail aurait du inquiéter les acheteurs"
"aux Van Gogh tournoyant"
"par ces petit documents de papyrus imprimé"

Vérifier aussi "boucles d'oreille" : avec ou sans /s/ à "oreille" ?

Et puis, comme précédemment, une phrase tronquée ici, on dirait bien :
"Très vite donc, les bateaux marchands qui ramenaient les amphores consignées vers les ports d’Asie mineure, et en profitaient pour charger de la bimbeloterie produite dans les petits ateliers autour du port – [...]"

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Mer 10 Juin 2009 - 14:26

Easter(Island) a écrit:Je n'attendais pas de suite, – [...]"

moi non plus je ne pensais pas en donner, mais une invite récente m'a décidé à le faire. Il manque d'ailleurs une page de milieu, que j'ai oubliée chez moi par inadvertance, et qui sera insérée avant la relation du miracle.
Je suis très reconnaissant de l'aide que vous m'apportez dans la correction, elle est toujours bienvenue. N'hésitez pas non plus à m'interpeller si les digressions deviennent pesantes: l'oeil du lecteur, et son goût, priment sur la suffisance du rédacteur.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Mer 10 Juin 2009 - 15:30

Je continue à beaucoup aimer, c'est toujours aussi riche et teinté d'une ironie que je trouve plaisante. J'aime également cette manière de partir dans plusieurs directions tout en conservant un fil conducteur bien tranché. Il serait facile de se perdre dans tous ces méandres mais non, ça tient bien la route. Avec de surcroît ces petits plaisirs, comme la main habile de Graziella, qui viennent égayer la narration.
Merci Silène !
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Mer 10 Juin 2009 - 20:44

Easter(Island) a écrit:"Très vite donc, les bateaux marchands qui ramenaient les amphores consignées vers les ports d’Asie mineure, et en profitaient pour charger de la bimbeloterie produite dans les petits ateliers autour du port – [...]"
Tout cela est bien vrai, il manque à la fin de la phrase "colportèrent la nouvelle"
Merci pour cette acuité et ces remarques, toujours judicieuses
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Mer 10 Juin 2009 - 21:08

silene82 a écrit:
socque a écrit:Ouais !
Mais encore?
Pardon, je devais partir. Ce mot lapidaire indiquait que, selon moi, cette suite était à la hauteur du début.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Gobu Mer 10 Juin 2009 - 21:21

Sapristi ! Faut-y qu’il ait forcé la dose, ce 82 ! (Penser à lui demander les coordonnées du fournisseur, ça à l’air de décoiffer salement, sa mixture.)

(Note de Gobu)

Gobu parle pour lui, je suppose.

(Note du transcripteur)


Cher 82,

j’ai bien connu le bienheureux Gobbo, au cours de l’une de mes innombrables réincarnations, appartenant à la secte, pourtant minoritaire chez les miens, de ceux qui pratiquent la métempsychose comme moyen d’échapper à l’irrémédiable dissolution finale dans les éléments. J’avouerais même volontiers que j’ai été moi-même personnellement le bienheureux Gobbo pendant toute la durée de cet avatar-là, et que je ne me suis plus réincarné par la suite que sous la forme de mes propres descendants – directs ou indirects, le bougre ne chômait du goupillon ni dans une acception ni dans l’autre (Note du T.) afin de mesurer les perturbations sur sa généalogie que pouvait entraîner la présence d’un saint dans l’arbre. C’est ainsi, notamment, que je fus, aux temps chatoyants mais quelque peu agités de la Renaissance italienne, Sebastiano delle Gobbe, condottiere free-lance réputé pour sa remarquable habileté à mettre ses indéniables qualités de meneur d’hommes, de trousseur de jupon et de pilleur de cités, au service du prince le moins regardant à la dépense et le plus enclin à fermer les yeux sur les bavures inhérentes au job, espèce dont l’Italie de la fin du quattrocento offrait naturellement une palette tout à fait réjouissante, aussi haute en couleurs que celle de nos plus grands maîtres du pinceau. Le bougre veut sûrement dire par là qu’il n’hésitait pas à se vendre sur-le-champ au plus offrant, au mépris de tous les serments d’allégeance et qu’à l’instar du Duc de Savoie, lorsqu’il finissait une guerre dans le camp où il l’avait commencée, c’est qu’il en avait changé deux fois, moyennant quoi ses contemporains admiratifs – le rital du XVème siècle s’y connaissait en matière de félonie – l’avaient surnommé Il Tradittore Massimo. (N. du T.) Commence à me les concasser velu, le transcricouille de mes deux pteurs. (N. de Gobu) Je fus aussi, à Prague, à l’époque où le Saint Maharal – bénie Sa Mémoire – assemblait avec de la glaise, en se salopant proprement les mains, un golem à figure humaine présumé apporter secours et assistance aux Juifs, mais la suite est une autre histoire : les robots – fussent-ils d’argile – finissent toujours par se révolter contre leurs créatures, les plus honorables textes l’attestent, je fus, dis-je, Israël Gobussenfeld, négociant en grains et spiritueux de qualité, qui bien que strictement élaborés selon les règles de la Kasherout, n’en séduisaient pas moins le palais des Gentils, lesquels en faisaient une consommation scandaleuse sur les plans moral et sanitaire, mais fort profitables à la bonne santé de mon propre commerce, que l’Eternel – loué soit Son Saint Nom – en soit remercié, et parvenaient même, murmurait-on, à charmer les papilles de l’Empereur Rodolphe, qui s’en faisait livrer secrètement en son Palais pragois – Prague était à cette époque capitale impériale – par le truchement de sbires déguisés en honnêtes fournisseurs chrétiens, ou disons des fournisseurs chrétiens tout court pour ne point trop faire insulte à la vérité, afin qu’il ne fût pas clabaudé en place publique que Son Auguste Majesté se piquait la ruche à la bibine juive, au demeurant prince tout à fait estimable et ne causant guère plus de tort à notre communauté que les déboires de notre pauvre golem – le Saint – béni soit-Il ! – en soit chaque jour remercié. Je ne cacherai pas qu’en des temps plus lointains – Tiens donc, un alexandrin, salut l’alexandrin. (N. du T.) – Il vous les pèle pas à l’économe fin, ce mariole ? (N. de. G., nom de nom !) j’ai, sous le titre respecté de Cheikh Muammar Al Ghobu al Mansour, chevauché aux côtés du grand Sultan Salah ed Dhîn, plus notoire chez les infidèles sous le nom de Saladin, en compagnie de qui je participai à la reconquête d’Al Qods la Sainte – qu’Allah le Miséricordieux nous la garde à jamais – non sans avoir auparavant renfloué les caisses de mon émirat en faisant raquer juste et honorablement confortable rançon à quatre barons franj que le même Allah le Miséricordieux m’avait octroyé la bonne fortune de capturer en vie – ou à peu près – à la bataille des Cornes de Hattin, où nombre de leurs compagnons furent fort proprement taillés en pièces par nos cavaliers, ce qui rendait leur valeur commerciale plus qu’aléatoire, que j’ai, de retour parmi les miens suivi de cent esclaves infidèles, dont plusieurs jeunes franques de grande beauté, trente chevaux de selle de race arabe, et dix chariots chargés d’or, d’argent et d’armes de prix, distribué tout cela à mon peuple, et qu’enfin, après m’être dépouillé de tous mes biens terrestres, je me suis retiré dans le désert, où l’on honore depuis ma mémoire sous le Nom de Cheikh Muammar l’Ineffable, qualificatif exposant hélas ceux qui persistent à m’honorer au redoutable soupçon d’hérésie gnostique, charge avec laquelle les tribunaux coraniques n’ont pas la réputation de plaisanter. Comme quoi la sainteté semble avoir contaminé plusieurs des rameaux de l’arbre, sans doute suite à l’enlèvement par des barbaresques à la solde du Califat, de la descendante de l’un des rejetons que j’avais disséminés sous le nom de Gobbo, attentif à honorer bibliquement – c’est le mot – le commandement du Seigneur Notre Dieu : « Croissez et multipliez, je m’occupe du reste » Elle n’avait pas trop contaminé, en revanche, mon avatar britannique de l’époque victorienne, Sir Archibald Mac Gobbyou, duc de Cromwynn, sixième du nom, patronyme sous lequel je me suis surtout fait connaître pour mon coup de fourchette dévastateur, ma stupéfiante – c’est le mot – résistance aux substances euphorisantes de toute nature – scotch whisky en tête, mais sans exclusive aucune – ma prédilection avérée pour les jeunes villageoises à peine nubiles – je possédais alors un cheptel de plus de 50 000 moutons, ça fait pas mal de bergères – et enfin mon caractère querelleur, pour ne pas dire franchement belliqueux, que je partageais avec mon fidèle commensal de réjouissances le Marquis de Queensbury, avec qui nous nous rendions assidûment dans les assommoirs les plus mal famés de Soho ou de Whitechapel, afin d’y défier à la chicorne à poings nus les gros bras des abattoirs ou des docks qui en composaient l’essentiel de la clientèle masculine, quand à la clientèle féminine, n’en parlons pas : certaines des ladies qui fréquentaient ces lieux de perdition étaient parfaitement capables de trancher la gorge de leur partenaire d’un soir pour un malheureux shilling, alors que je ne jouais jamais au whist à moins d’une guinée le point. – Sir Archibald, ne lui en déplaise, enjolive un peu le portrait ; s’il est vrai qu’à quatre-vingt ans passés, le vieux bouc continuait encore à se ruer férocement sur tout ce qui porte cotillon, il n’en demeure pas moins que Bill le Crocheteur, chevillard de son état, lui avait administré une rouste restée mémorable dans les annales de l’East End et que Miss Molly Prendergast, dite Molly la Grêlée, après l’ avoir débarrassé à coups de fer à repasser des ratiches excédentaires qui le gênaient un peu dans l’ingestion de son porridge matinal, l’avait soulagé d’une bourse garnie de cent souverains d’or pur, non sans lui avoir collé au passage une vérole d’anthologie dont il finit par succomber à l’âge respectable de nonante-trois ans. Faut dire ce qui est (Nono du Transcricri) – Bon ce coup-là c’est décidé, je vais me le faire à la basket plombée, ce bouffon ! (Nono du Gogo) Je n’insisterai pas d’avantage, bien que le sujet ne manque pas d’intérêt, sur d’autres avatars plus anodins, tels que Maître Ikazonu Gobunashi, 177ème dan, précepteur en arts martiaux du futur Tenno Meiji qui ouvrit le Japon à l’Occident – et inversement, comme l’on sait – ou bien encore Monseigneur G. Obu – de son vrai nom Gozindago Obu en langue Yoruba – irréprochable ministre de l’Eglise Anglicane du Nigéria le jour et la nuit non moins irréprochable serviteur d’Ogun, Orixa du fer et des vengeances compliquées, pour citer tout de même Paul Gobuse, Maître-queux à l’Elysée sous la présidence du regretté Louis Lebrun, dont la réputation en cuisine fut malencontreusement entachée par la notoriété quelque peu usurpée d’un quasi homonyme incapable de réussir un œuf sur le plat sans avoir convoqué les médias. Ainsi va la gastronomie – ce qui n’est pas pour étonner le Grand Chef Panda du lointain Orient – et le monde si l’on y regarde de plus près.

C’est pourquoi, cher 82, pour résumer, j’ai apprécié à sa juste valeur le panégyrique – bien que succinct et parfois émaillé de touchantes approximations historiques – que vous avez eu la bonne idée de rédiger d’une plume qui ne manque ni d’assurance ni de fantaisie, sans parler d’une certaine propension à la grivoiserie, péché véniel que Saint Gobbo vous pardonne volontiers, et je sais de quoi il parle, et quant à sa canonisation, il la mérite, manquerait plus que ça avec tous les canons qu’il a vidés, Nom de tous les Noms ! – Ca y est, il pète les plombs, le soiffard, je le sentais venir, héé non, pas les baskets plombées, aïhéé…(Note de l’Edenté) – Putain, ça fait du bien (Note de l’Edenteur) et pourquoi vous aurez à cœur aussi de poursuivre cette sympathique hagiographie sans négliger de tenir compte des éléments lexicographique et sociologiques que je me ferai un plaisir de vous communiquer si nécessaire, n’en déplaise à tous les avocats de tous les diables.

En l’attente du plaisir de vous lire encore, je reste, cher 82, votre dévoué

Gobu
Gobu
Gobu

Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Mer 10 Juin 2009 - 21:27

Gobu qui embraie dans la même veine! De quoi se réjouir, dis donc :-)
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Jeu 11 Juin 2009 - 8:44

ça risque pas de prendre feu à force de flamboyer ?!!

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty suite et fin/Gobbo y otros cuentos

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 11:45

A Antioche le cas parut suffisamment important, du fait de ses implications sous-jacentes, pour qu’un conseil, composé de membres éminents de la communauté des poissonniers, se réunisse, et se concerte pour décider quelle serait l’attitude à adopter dans un cas similaire.
Le conseil des sages, composé des autorités spirituelles de l’assemblée, et qui avait une très grande autorité, du fait des membres qui le composait, fut réuni dans la demeure d’Aristobulle, fameux pour détenir une relique illustre et qui lui était enviée dans toutes les communautés, le véritable lange de Ieshoua ben Ioussef, qu’il détenait car la servante du petit métayer qui avait hébergé dans l’urgence Youssef et Myriam son épouse, dans le coin d’étable qu’il avait dégagé, était la grand-mère de son épouse, l’authenticité de la pièce de lin ne souffrant par conséquent aucune discussion. Certains esprits chagrins s’étonnaient de ce que le tissage évoquât irrésistiblement le travail égyptien, mais les familiers de la geste considéraient que c’était un point supplémentaire en faveur de l’authenticité du linge, l’épisode égyptien étant avéré, et Myriam ayant fort bien pu se procurer une pièce de tissu local en prévision de l’heureux événement. Qu’il fût brodé en grec, de caractères grenat et or, qui affirmaient solennellement que c’était l’habit de bébé de celui qui était appelé à régner sur tout, inscription naturellement très postérieure à l’objet, ne changeait rien non plus. L’absence de toute trace organique ouvrait deux champs d’explications possibles : soit la récipiendaire du linge l’avait lavé soigneusement, ce qui était dommage, car la possession de tout dépôt d’une origine aussi prestigieuse aurait valu à son heureux détenteur une gloire universelle, et aurait justifié la construction d’un réceptacle à la hauteur de la qualité de la relique, preuve irréfutable de l’humanité dans le divin, soit, encore plus étonnant, mais dans le droit fil des évangiles apocryphes, l’enfançon ne déféquait pas, par divin privilège et délivrait ainsi sa mère de tâches contraignantes.

- Comment voyez vous les choses, frères ? demanda l’hôte, s’adressant au petit groupe. Vous savez tous aussi bien que moi que , même si les visites d’entretien dans les lieux idoines sont salutaires, les écrits de Shaul ont verrouillé cette porte, et qu’il ne faut ni l’évoquer, ni encore moins en faire l’apologie….

- Déjà qu’il nous a empêché d’avoir plusieurs femmes…..

- Parce que nous sommes les chefs de la communauté, tu le sais bien ; il nous en permet une, mais il nous a sucré les concubines….

- Je ne l’aime pas à cause de çà, s’écria Eusèbe, je préférais mes petites éthiopiennes à mes épouses, elles étaient jeunes et rieuses…..

- Je ne serais pas étonné qu’un jour certains prennent au pied de la lettre ce qu’il écrit, qu’il voudrait que tout le monde soit comme lui, sans femme ; vous verrez, ça sera peut-être interdit à vos petits-enfants….dit Origène sans avoir l’air d’y toucher

- Revenons à ce pourquoi nous sommes réunis : le Très-Haut a accompli un miracle par ce Boggo à propos duquel nous avons des témoignages tout à fait favorables : l’ennui est que cela ait eu lieu dans un endroit que les textes nous conseillent d’éviter…..

- Nous conseillent d’éviter ? Tu plaisantes, ils nous disent de les fuir à toutes jambes, oui. Heureusement que nous savons, nous, que c’était l’idée fixe de Shaul, et qu’il vaut mieux ne pas en tenir compte ; mais l’ennui, c’est qu’avec sa manie d’écrire à tout le monde, c’est devenu la doctrine officielle : nous ne pouvons pas la contredire….

- Passe encore pour le bordel : Rahab aussi était une pute, et c’est pourtant l’arrière-arrière-arrière grand-mère de Ieshoua ; mais c’est le fait que la petite, comment elle s’appelle déjà, Melissa, n’ait pas su tenir sa langue et l’ait utilisé pour réjouir Boggo qui nous ennuie : il y a eu des témoins

- J’ai trouvé : il suffit d’en faire l’élément de foi du miracle…

- L’élément de foi ?

- Mais oui, vous savez bien, enfin : quand Ieshoua dit à l’aveugle d’aller laver ses yeux au réservoir, c’est l’élément de foi….

- Alors, l’élément de foi, ce serait le petit câlin de Mélissa ?….Difficile….

- Non, ce serait que Boggo a eu la révélation de toucher de son membre la miraculeuse ; il suffira de dire : toucher, sans plus, et sans préciser ni quoi ni où….

Les membres du conseil se regardèrent en souriant, et, conscients de tenir la solution, rédigèrent immédiatement la communication qu’ils expédièrent, par voie maritime et terrestre, dans les plus lointaines communautés, et qui établissait comme point de foi que

« frappé de compassion devant la détresse d’une jeune prostituée d’Antipolis, Mélissa –il était important de donner des détails, et situer le contexte, afin que le récit eût valeur d’exemple archétypique-, qui hurlait de son impuissance devant l’incendie qui avait commencé dans son lieu de travail, Boggo, presbytre de la communauté, s’approcha d’elle, et la touchant avec douceur, lui dit : ma fille, crois-tu que c’est l’Eternel qui a envoyé le déluge ? –Bien sûr répondit-elle ; et que Ieshoua, a multiplié les amphores de vin à Cana ? Assurément, seigneur Boggo ; alors ma fille, le Seigneur m’a montré que l’eau que tu rejettes, il la multipliera, et que si tu crois, tu en produiras assez pour éteindre l’incendie ; et qu’ayant cru, elle remplit 343 seaux de bonne taille, qui permirent, une fois l’incendie éteint, d’arroser le jardin attenant »

Copie en fut faite séance tenante, et le document fut transmis à la longue chaîne des petites et grandes communautés de fidèles, jusqu’à l’abbé de Saint-Paradou, qui tombant sur la retranscription du miracle, la réactiva, pour la plus grande édification des fidèles.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 11:49

Gobu a écrit:[ieur)[/i] et pourquoi vous aurez à cœur aussi de poursuivre cette sympathique hagiographie sans négliger de tenir compte des éléments lexicographique et sociologiques que je me ferai un plaisir de vous communiquer si nécessaire, n’en déplaise à tous les avocats de tous les diables.

En l’attente du plaisir de vous lire encore, je reste, cher 82, votre dévoué

Gobu

Bien cher monsieur Gobu,
je vous remercie avec effusion des preuves généalogiques que vous portez à ma connaissance, et qui étayent, selon vous, la thèse que vous pourriez être le descendant direct de saint Gobbo.
Certaines pourraient être recevables, d’autres le sont moins, voire aucunement : et, pudeur ou calcul, je déplore que vous n’ayez pas eu la franchise d’évoquer tout de go la période quelque peu trouble où, attifé d’un caraco nankin, à fanfreluches dégoulinantes, vous poussiez la cantilène au fond d’un beuglant poussiéreux du Nouveau-Mexique sous le nom de scène de Gobby le Magnifique, pâle artifice pour couvrir du manteau de Noé le fait que votre véritable office était de Go-Gobu-boy, et que, les talons aiguilles sur lesquels vous faisiez osciller la masse considérable de votre édifice corporel ayant poinçonné de manière irréparable le plancher de fur du lieu, vous ayez été remercié avec une prestesse qui n’avait d’égale que la pingrerie du tenancier.
Vous comprendrez que, collectant les éléments qui me permettront d’établir indubitablement la filiation que vous revendiquez, j’use de prudence et de circonspection, et que je sois amené à vous poser des questions qui pourraient vous sembler importunes : c’est que, monsieur, les circonstances du miracle sont telles qu’il me faut vérifier si les faits attestés vous sont coutumiers quant à l’utilisation de votre appendice procréateur, et si des témoins honorables et dignes de confiance sont prêts, sous serment, à déclarer qu’ils vous ont vu agir de telle sorte souventes fois. J’ajouterais, à toutes fins utiles, que des témoignages de dames faisant commerce de leurs appas conforterait indubitablement votre requête, car c’en est une, et non des moindres, et vous n’êtes pas sans savoir qu’un procès en descendance de béatifié n’est pas une affaire anodine qui se peut expédier en trois coups de goupillon, même si, comme vous l’affirmez, vous avez été familier des Borgia, et par là même en déduisez que la réalité importe peu, seule compte l’apparence.

Dans l’attente de compulser les éléments nouveaux que vous porterez à ma connaissance,
avec mes meilleures prébendes
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Jeu 11 Juin 2009 - 11:54

Très drôle ! La réunion des édiles d'Antioche vaut son pesant d'hosties (malgré l'anachronisme).

Quelques menues remarques :
"A Antioche le cas parut suffisamment important, du fait de ses implications sous-jacentes, pour qu’un conseil, composé de membres éminents de la communauté des poissonniers, se réunisse, et se concerte pour décider quelle serait l’attitude à adopter dans un cas similaire." : ah ! comme j'aurais aimé que vous vous fendissiez d'imparfaits du subjonctifs autorisés par la concordance des temps et, me semble-t-il, bien assortis à la teneur du texte...
"Qu’il fût brodé en grec, de caractères grenat et or, qui affirmaient solennellement que c’était l’habit de bébé de celui qui était appelé à régner sur tout, inscription naturellement très postérieure à l’objet, ne changeait rien non plus." : la suite des "que" et "qui" alourdissent cette phrase, selon moi.
"je préférais mes petites Éthiopiennes à mes épouses"
"n'ait pas su tenir sa langue et l’ait utilisée pour réjouir Boggo"

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Jeu 11 Juin 2009 - 11:56

"du subjonctif", pardon. Je tiens à accorder une telle importance à ce mode...

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 12:15

silene82 a écrit:recevoir qui sa nièce de Patmos, qui une cousine en transit de Malte vers l’Hispanie pour débouter Boggo des tentatives de placement qu’il faisait de ses protégés ./
Des enclaves immatérielles séparaient les communautés : in fine, le message apostolique qui transparaissait en filigrane, et était clairement établi dans certaines lettres du voyageur de commerce des premiers temps, Shaul le rabbin déjudaïsé, prônait la séparation, avec la constitution d’un corpus sémantique particulier, qui empruntait de manière métaphorique à tous les champs de la réalité visible, pour leur attribuer un autre sens, entendable des initiés seuls : de tous temps, les obédiences, sectes, confréries et d’une manière large tout groupe qui revendique une perception de la réalité autre que ce que les sens ordinaires en perçoivent, est amené à procéder ainsi, soit en élaborant un vocabulaire spécifique, ce qui présente l’inconvénient, par l’intrusion de termes inconnus, d’attirer l’attention des non-initiés, soit à mots couverts. Les mots à double sens avaient donc l’avantage, outre un décodage d’une enfantine simplicité, de ne se distinguer en rien, en surface, du vocabulaire courant d’une conversation ordinaire.
Le rabbi visionnaire avait initié la formule, créant un bestiaire imagé, où les loups dévorants le disputaient aux lions pour croquer avidement –et, on l’espère, avec discernement- les parties les plus tendres des agneaux et brebis que le berger, lui, en l’occurrence, faisait paître dans le monde. Le terme de monde signifiant l’extérieur de la communauté, concept qui avait fait florès par la suite sous la plume de l’apôtre épistolier, dont chaque lettre, ou presque, développait la notion du dedans-dehors : dans le monde sans en avoir aucun des stigmates. La faune, la flore, la pêche, et parfois les métiers largement représentés étaient mis à contribution, l’araméen du rabbi rédempteur étant une langue fort imagée, que les continuateurs, juifs de pensée, grecs et romains d’expression, avaient perpétuée : si un frère –évidemment pas de sang, mais de communauté- demandait à un autre si la pêche avait été bonne, il ne se souciait bien sûr pas du rendement de ses activités ichtyologiques, mais de la progression du nombre des nouveaux affidés. Une des particularité de l’humain étant la propension à perpétuer ce qui a fait signe, et porté du sens, même quand le contenu en a disparu, les vertus tutélaires attribuées par les textes fondateurs à tel et tel animal faisaient que, par superstition, les femmes d’Hispanie gagnées à la foi prénommaient leur fille Ormiga, la fourmi, celle-ci bénéficiant d’un préjugé scripturaire des plus flatteur, auquel La Fontaine lui-même n’a pu que souscrire.
Gobbo, qui avait appris à lire dans les fragments de lettres détenus par les petites communautés de maison, fragments épars, peu organisés, s’y retrouvait à peu près dans les images empruntées à la nature ou aux métiers courants. Il se souvenait néanmoins de sa surprise et son embarras lors de la visite de deux frères qui avaient fait halte dans leur route vers l’Hispanie, un berger thrace gigantesque, bâti en Hercule, qui lui avait démembré les clavicules à force de bourrades fraternelles, et un africain, noir comme le charbon de bois, qui s’exprimait dans un latin correct, mais avec une prononciation inhabituelle, et lui avait demandé, comme entrée en matière, à brûle-pourpoint, et comme si c’était la chose la plus naturelle du monde :

- Alo’ mon f’e’, pas t’o d’iv’aie ?

Ahuri par la question, Gobbo avait marmonné que tout allait bien, avant d’aller dare-dare, dès que possible, quêter des informations auprès d’un vieux pilier de la communauté, expert en termes de cet acabit, qui, après avoir ri longuement, lui avait expliqué, avec force détails, que l’iv’aie, c’était cette herbe nuisible que le malin, qui, a d’autre moment, revêtait costume de loup, de tigre, de crocodile, suivant les circonstance et l’adéquation à la tromperie à réaliser, avait semée dans le champ du monde, la parabole tentant de faire comprendre, sans doute, que rachetés et perdus croissent et se multiplient côte à côte, jusqu’à la parousie. Homme attaché au tangible, Gobbo n’avait mis guère de temps à s’assimiler la terminologie de référence, et évoquait avec sérieux et gravité le lion rugissant, avec poésie les lis, avec tendresse les brebis dont aucune ne manquerait à la fin. L’abondance de la pêche prophétisée par les recruteurs de l’évangile enchantait ce fils de la mer, et les allusions aux oiseaux, frugaux mais repus, le satisfaisait assez./

Cohérent dans sa doctrine, il faisait bénéficier chaque corps de métier de sa sollicitude, et visitait également les petites pensionnaires des lieux de
-

A l'attention de mentor, par exemple, car il l'a déjà effectué avec amabilité:

serait-il possible d'intercaler le passage entre slashs au lieu ad hoc, soit avant les dialogues? Si c'est trop chiant, don't worry, ce sera retenu sur tes gages il n'y a rien qui t'engage,
merci d'avance
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 12:25

socque a écrit:Très drôle ! La réunion des édiles d'Antioche vaut son pesant d'hosties (malgré l'anachronisme).

Quelques menues remarques :
"A Antioche le cas parut suffisamment important, du fait de ses implications sous-jacentes, pour qu’un conseil, composé de membres éminents de la communauté des poissonniers, se réunisse, et se concerte pour décider quelle serait l’attitude à adopter dans un cas similaire." : ah ! comme j'aurais aimé que vous vous fendissiez d'imparfaits du subjonctifs autorisés par la concordance des temps et, me semble-t-il, bien assortis à la teneur du texte...
"Qu’il fût brodé en grec, de caractères grenat et or, qui affirmaient solennellement que c’était l’habit de bébé de celui qui était appelé à régner sur tout, inscription naturellement très postérieure à l’objet, ne changeait rien non plus." : la suite des "que" et "qui" alourdissent cette phrase, selon moi.
"je préférais mes petites Éthiopiennes à mes épouses"
"n'ait pas su tenir sa langue et l’ait utilisée pour réjouir Boggo"
Comment faites vous, cornegidouille? 5 minutes d'après l'horloge.... J'ai compris, vous avez réussi la mutation, et vous alimentez à présent, non de toute parole émanant du Père, mais de tout lumen jaillissant de l'écran, des stigmates apparaissant sur vos bras lors de coupures de flux prolongées.
Excellentes remarques, comme dab. Je vais m'empresser de corriger. Je baise l'extrémité de vos escarpins avec reconnaissance, car ne puis imaginer que vous alliez chaussée de socques.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Invité Jeu 11 Juin 2009 - 15:33

Des mille et une façons de s'arranger de l'Histoire ... Celle-ci ne manque pas de piment !

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Jeu 11 Juin 2009 - 15:40

Le sentiment de lire un passage plus allégé, les dialogues n'y sont pas pour rien. Allégé mais en même temps très chargé d'histoire(s) et donc pas inintéressant du tout, même si j'ai tout de même une préférence pour ces digressions à rallonge, mêlant ironie et absurdité.
Le récit suit son (long) court, reste à savoir si il a trouvé sa vitesse de croisière ou si il a va affronter les récifs?
Du plaisir, une fois de plus !
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  mentor Jeu 11 Juin 2009 - 16:17

silene82 a écrit:A l'attention de mentor, par exemple, car il l'a déjà effectué avec amabilité:

serait-il possible d'intercaler le passage entre slashs au lieu ad hoc, soit avant les dialogues? Si c'est trop chiant, don't worry, ce sera retenu sur tes gages il n'y a rien qui t'engage,
merci d'avance

< c'est fait ! >
.
pfiou !! 'tain, si au moins je savais dire non...
maintenant ça ira, hein ! avec tous ces bricolages, je vais finir par avoir lu tout le texte, moi !
:-))))

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Jeu 11 Juin 2009 - 17:20

Silène, une question...

Y a-t-il une idée établie de ligne directrice ou de fin à venir ou bien tout cela vient-il au fur et à mesure des humeurs de l'inspiration?
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 17:53

mentor a écrit:maintenant ça ira, hein ! avec tous ces bricolages, je vais finir par avoir lu tout le texte, moi !
:-))))
Merci Guy, j'apprécie (ta bénévolence pour le bidouillage). A propos, tu lis pas tout les textes qui sortent? Et madame socque t'as pas sa(c)qué? Moi, j'ai lu tous ceux que tu as posté depuis une semaine. Je lis vite.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 18:18

Sahkti a écrit:Silène, une question...

Y a-t-il une idée établie de ligne directrice ou de fin à venir ou bien tout cela vient-il au fur et à mesure des humeurs de l'inspiration?
Il y avait un plan d'une rectitude absolue, je voulais faire un clin d'oeil à Gobu, ce qui a suscité le nom. Quand je considérais l'affaire comme classée, et réfléchissait intensément à d'autres billevesées, vient une cliente de dernière minute, Arielle, qui demande si je ne peux pas rallonger un peu, vu qu'elle n'a pas bien eu le temps de goûter. A-t-on jamais vu fils de tavernier refuser du monde? Et somme toute, il y avait encore bien des choses à explorer, dans le droit fil de l'histoire. Rallonger le brouet impliquait presque nécessairement des ajouts en amont, addendi inclus dans le texte antérieur par mentor, qui au lieu de se réjouir d'augmenter sa culture générale, a le front de se plaindre. Il me semble qu'à l'heure présente, il serait hasardeux et risqué de vouloir digresser encore: que je sache, les sujets ne manquent pas si, comme je le fais, on marie avec impudence faits avérés, anachronismes criants et autres épices. Et des polissonneries de collégien, dont je m'amuse tout seul, étant mon premier lecteur, et n'ayant toujours pas épuisé la jouissance de la terra incognita, bien qu'édenté, quinqua, et abondamment pourvu de descendants des deux sexes.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  mentor Jeu 11 Juin 2009 - 19:15

silene82 a écrit:Moi, j'ai lu tous ceux que tu as posté depuis une semaine. Je lis vite.
ce ne sont que des textes courts, très courts
:-)))

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Peter Pan Jeu 11 Juin 2009 - 20:00

bien qu'édenté, quinqua, et abondamment pourvu de descendants des deux sexes.
Votre avatar serait donc un autoportrait, il mériterait d'être vu en vrai (si ce n'est le cas, désolé pour mon inculture artistique envers le grand maître auteur de cette toile (c'est quand même pas Modestine qu'a peint cela ;-))

En ce qui concerne votre texte et afin de ne pas être hors-sujet, j'aurais sûrement tout lu s'il avait été plus aéré ; mais du peu que j'ai lu, il m'a fait penser à la divine comédie ; un texte riche mais qui demande une culture considérable pour en saisir pleinement tout le sens. Etant un peu fainéant de nature, je pense rester au bord de la forêt, Virgile m'attendra...
Peter Pan
Peter Pan

Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Sahkti Jeu 11 Juin 2009 - 20:05

Peter Pan a écrit:Etant un peu fainéant de nature, je pense rester au bord de la forêt, Virgile m'attendra...
Ha, dommage !
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 20:52

Peter Pan a écrit:
bien qu'édenté, quinqua, et abondamment pourvu de descendants des deux sexes.
Votre avatar serait donc un autoportrait, il mériterait d'être vu en vrai (si ce n'est le cas, désolé pour mon inculture artistique envers le grand maître auteur de cette toile (c'est quand même pas Modestine qu'a peint cela ;-))

En ce qui concerne votre texte et afin de ne pas être hors-sujet, j'aurais sûrement tout lu s'il avait été plus aéré ; mais du peu que j'ai lu, il m'a fait penser à la divine comédie ; un texte riche mais qui demande une culture considérable pour en saisir pleinement tout le sens. Etant un peu fainéant de nature, je pense rester au bord de la forêt, Virgile m'attendra...
Vous êtes mignon tout plein (?), dans l'ordre, le génial portraitiste est James Ensor, dont vous pouvez trouver une jolie sélection sur gogol; j'ai eu un choc en voyant L'étonnement du masque Mouse vers l'âge de 6 ou 7 ans, et mon addiction ne s'est pas tarie depuis. Comme celle hélas des collectionneurs et des musées, qui le préemptent à coups de millions (d'euros) Venez ça que je vous bise, la Divine comédie, rien que ça! Je vous dois combien, per quasta belle parola?
Pour ce qui est de la paresse, hélas, c'est un mal fréquent, qui, encore hélas, ne se soigne que par un surprenant antidote, un travail acharné, qui évite, sur le tard, comme il m'advient, de n'avoir que quelques fragments épars, au lieu d'une oeuvre foisonnante.
L'exigence naît de la connaissance, elle-même aiguillonnée par la curiosité et nourrie par la lecture. D'autre chose que des SMS. L'écueil en étant -pour l'auteur- qu'un lecteur affûté ne dépasse pas la troisième ligne d'un texte miteux.
Je vous remercie par ailleurs d'avoir subodoré que je fus, en mes jeunes années, assez bon latiniste: la compagnie de Virgile n'est, mon Dieu, pas déplaisante, encore que celle de Béatrice, sans son petit Alighieri, me semble encore plus désirable, à en juger pae ce qu'on écrivait d'elle.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Peter Pan Jeu 11 Juin 2009 - 21:30

L'exigence naît de la connaissance
Je crois l'avoir déjà cité ici mais cela me fait penser à Gide : « L'appétit de savoir naît du doute. Cesse de croire et instruis-toi. »

En ce qui concerne la divine comédie vous ne me devez rien, j'apprécie réellement votre culture (quoi qu'accessible à tout un chacun pour peu qu'il ne soit paresseux comme moi) mais surtout la belle manière dont vous nous la faites partager.

Je réitère toutefois qu'un bloc de consonnes et voyelles homogène me décourage assez vite d'aller plus loin même si je suis conscient de passer à côté d'un bon moment puisque je ne l'aurais pas compris ; car comme disait Jean Cocteau : « Pourquoi. Toujours pourquoi. Vous cherchez trop à comprendre. C'est un grave défaut. »

Réflexion faite, il me semble que ma vue baisse légèrement et que les textes sans espaces n'y sont pas étrangers... Je vais relire Camus pour en être sûr et certain (dixit tonton David).
Peter Pan
Peter Pan

Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  mentor Jeu 11 Juin 2009 - 21:34

Cesse de croire et instruis-toi

Pourquoi. Toujours pourquoi. Vous cherchez trop à comprendre. C'est un grave défaut



que voilà 2 phrases qui ne vont pas ensemble !
à mon sens
;-)

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  silene82 Jeu 11 Juin 2009 - 21:57

Peter Pan a écrit:
L'exigence naît de la connaissance
Je réitère toutefois qu'un bloc de consonnes et voyelles homogène me décourage assez vite d'aller plus loin
Pour réitérer, il faut avoir itéré auparavant, et l'on n'itère qu'après avoir accompli une première fois: tout le monde use d'une construction fautive, de bonne foi.
Ne perdez pas votre temps à me lire, quand vous avez tout Dostoievski, tout Proust, Fitzgérald, mais c'est vite plié, et quelques autres, à vous mettre dans la cafetière. Cohen aussi, au moins Solal. Vialatte. Millet, lisez la Confession négative.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Peter Pan Jeu 11 Juin 2009 - 22:19

Pour réitérer, il faut avoir itéré auparavant, et l'on n'itère qu'après avoir accompli une première fois
Désolé, j'avais déjà dit cela sur un autre texte (pas l'un des vôtres), j'aurais dû préciser ;-)

Ne perdez pas votre temps à me lire, quand vous avez tout Dostoievski, tout Proust, Fitzgérald, mais c'est vite plié, et quelques autres, à vous mettre dans la cafetière. Cohen aussi, au moins Solal. Vialatte. Millet, lisez la Confession négative.
Je ne perds pas mon temps, je le prends, c'est différent ;-)

Quant à l'aération, même si tout comme l'homme, cela vous indiffère peut-être, c'est la vérité vraie, ça me fait mal aux yeux quand elle est absente. J'essaierai de faire un effort, quitte à devenir aveugle comme une taupe...
Peter Pan
Peter Pan

Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Arielle Ven 12 Juin 2009 - 4:12

-chassez le néo-ligure, il revient par la fenêtre.-
accompagné, pour notre plus grand bonheur, de tout un petit peuple de faussaires en tous genres. Des fausses reliques aux faux Buffet en passant par les faux silènes et autres petits bronzes de la plus belle patine, le juteux commerce de la crédulité du chaland continue de réjouir ceux qui savent.
A Antioche c'est avec les mots qu'on trompe son monde... Que tout ceci est donc loin de nous et de notre monde si intègre !
Poursuivons, poursuivons cet édifiant voyage dans notre sombre et lointain passé. Nous en avons tant à apprendre et nous en sortirons grandis, je n'en doute pas un instant.

Arielle

Nombre de messages : 5605
Age : 77
Localisation : sous le soleil breton
Date d'inscription : 02/01/2008

http://perso.orange.fr/poesie.herbierdesmots/

Revenir en haut Aller en bas

Edification - Page 2 Empty Re: Edification

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 3 Précédent  1, 2, 3  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum