EXO OGAWA : Volupté

 

Volupté

Le monde des civilités prend naissance sur la place du marché. Ce matin au sortir de la boulangerie, entre un banc froid et une poubelle garnie, madame de la Presse-Rombière tient salon. Elle envisage d'acquérir à peu de frais, une nouvelle parcelle attenante à sa demeure du Clos barré. Le relevé du cadastre confirme le nom de la propriétaire s'avérant vague cousine qui, pour la côtoyer comme voisine de palier, confirme son air de famille décidément très prononcé. C'est sans scrupules que l'envieuse ira quérir sa demande auprès des services sociaux gérant les biens de sa parente impotente. Gêne des auditrices. Madame Trucmuche, benoîte, hoche de la tête tout en grignotant sa baguette, bien droite. Mademoiselle Crépine opine elle aussi derrière ses ronds de lunettes, invariablement fade. Rendez-vous pris pour l'hebdomadaire partie de bridge ; les tons s'accordent menus.

Le jeune Moïse, encore une fois en retard, bouscule les pies jacasses. Il traverse allègrement le lieu ouvert aux quatre temps sans commune mesure avec notre Kensington Gardens de Londres où nous avions nos promenades. Les yeux rivés sur sa console de jeux, Moïse me rappelle la démarche de son anglaise de mère, notre disparue à nous deux. Il ne désire pas que je l'accompagne jusqu'à la grille de l'école. Alors, il me plante là, comme un vieux chêne rabougri. Mes racines prennent le dessus.
L'envie matérialise l'absence de corps aimé.

Un bruit de tôle froissée. Quelques heurts de voix circonspects rencontrent les paroles désolées d'un conducteur encore tremblant. Il tient sauf à sa priorité au respect. Charmeur, fou et bedonnant assemblent la silhouette du charcutier. Depuis que sa femme l'a quitté pour le coiffeur, il maintient sa clientèle avec des plats de plus en plus élaborés, mais un tantinet trop grassouillets. La vitrine quelque peu embuée ajoute sa note floue artistique à l'étal du commerçant.

L'air vif balaye le pavé. Sur la place où les pas vont bon train, les feuilles au sol ébruitent le retard de l'automne. Quelques pigeons parcourent bedonnants les carrés de pelouse entièrement caninisés. Les érables ainsi sertis se contentent de ce peu de campagne citadine.
Le vent cesse.
Il pleut, un peu.

Traits de ciel gris-bleu se reflètent sur les pare-brise en mouvement. Crache moteur ; lâché de gaz ; dispersion des flaques d'eau dans les rigoles prévues à cet effet.
Lorsque tu te plantes dans ce décor-là, sans bouger, les yeux inquisiteurs, la tête ballottée d'un mouvement furtif à l'autre, tu notes un certain rythme aux âmes passantes. Comme si les phrases de cet ensemble orchestral, dirigé par la maîtrise d'un chef, interprétaient le belcanto d'un air dédié à la multitude des partitions quotidiennes.
Volupté.

J'ai trouvé l'écriture trop élaborée et elliptique pour (m'a-t-il semblé) ce qu'elle disait ; le texte m'a paru artificiel, alambiqué sans raison... je n'ai pas aimé, désolée.

Deux remarques :
« Elle envisage d'acquérir à peu de frais, (pourquoi une virgule ici ?) une nouvelle parcelle »
« Il tient sauf à sa priorité au respect. » : je n’ai pas compris la phrase

Non mais vous êtes tous fous ou quoi ?
Quel rapport avec la nouvelle ?
J'ai compris ! Quelqu'un propose une nouvelle que personne ne lit et chacun raconte n'importe quoi.
Je ne suis pas contre cela dit !

Ce texte ne m'a pas emportée.
Ayant croisé un personnage qui s'appelle Trucmuche, je n'ai plus pu prendre ce récit au sérieux.
Ensuite, on est trop dérouté.
Il y a trop de distances entre chaque paragraphe même si le dernier tente de nous révéler le lien subtil qui les unit.
Désolée.

J'ai eu un peu l'impression que tu t'étais regardé écrire cette fois Bertrand, la qualité du texte s'en ressent, c'est dommage.

si je suis rarement d'accord avec plotine, qui je le pense, n'a pas encore compris l'exercice, et que je soupçonne d'être la mère de mini joe, je dois dire que je ne vois guère non plus le rapport entre ton texte et l'exo.

j'ai eu un peu de mal avec les tournures de phrases vieillottes qui, je l'imagine, sont sciemment choisies, mais je trouve l'idée générale belle, à exploiter.

De jolies formules et une douce cacophonie poétique mais bien éloignées des silences d'Ogawa. J'ai cueilli : "les tons s'accordent menus", "les feuilles au sol ébruitent le retard de l'automne" et "Le vent cesse. Il pleut, un peu.".

Arrêt sur image au centre de la place du village. Croisement de vies et d'émotions, et puis le film redémarre et sans le bouton de rembobinage n'est-ce pas? Tu as bien raison Bertrand, autant en jouir.
Je n'ai pas trouvé ce texte simple, n'y ai pas retrouvé Ogawa, mais tu nous l'avais dit avant. J'ai cependant bien aimé te lire, il me semble que c'est l'essentiel.

notre Kensington Gardens de Londres
Le précision de Londres ne me paraît pas utile

Je me suis interrogée sur le fait que la vague cousine soit voisine de palier de la Presse-Rombière , que son terrain jouxte celui de la propriété de famille et que la Presse-Rombière soit obligée d'aller au cadastre pour savoir à qui appartient ce terrain contigu. Pas incohérent mais bizarre, tout de même.

Il y a, à mes yeux, déséquilibre entre la première partie, qui laisse présager d'un sombre conflit de famille, entre le reste du texte, plus éthéré, un peu plus proche de l'atmosphère de la nouvelle lue que le début. Je n'ai pas réussi à faire un lien entre les deux parties, ou alors il me paraît bien ténu.

Quelque chose manque dans le texte, une ligne plus consistante et moins de fioritures dans l'écriture.

J'ai apprécié le soin apporté à l'écriture, cependant la transposition de l'univers d'ogawa ne fonctionne pas très bien.

Le relevé du cadastre confirme le nom de la propriétaire s'avérant vague cousine qui, pour la côtoyer comme voisine de palier, confirme son air de famille décidément très prononcé.

Toujours aussi agréable à lire, ta prose ! J'aime beaucoup ton regard, aussi, sur les choses et sur les gens.
Un seul bémol dans ce texte : j'ai trouvé qu'il manquait de transition entre les différentes scènes, ou plutôt un fil qui les relierait avant la fin.
Parmi les images qui m'ont plu, j'ai noté les mêmes phrases que Zou.
Pour ce qui est de l'exo, tu avais précisé dans le fil dédié que tu t'étais simplement inspiré de la nouvelle, si je me souviens bien, sans retenir les contraintes.

Plume élégante, cela va sans dire, pourtant n'ayant pas lu le texte comme les participants ( enfin, j'espère pour eux qu'ils l'ont lu !!! ^^ ) je n'ai pas l'impression de retrouver un " à la façon d'Ogawa ". Je verrais un ton légèrement plus " light " pour faire plus Asie. M'enfin, je me trompe peut-être... sans doute.

Désolée Bertrand, je n’ai pas compris où tu voulais en venir, je veux dire l’intention du texte m’échappe. J’ai eu comme l’impression que tu t’essayais à un nouveau mode d’écriture, ce qui est certes louable, mais je suis restée à côté.