L'âmélopée (extrait)

[...]
Ils tombèrent nez à nez avec un gigantesque ventilateur dont les hélices bleues tournoyaient à grande vitesse et au travers duquel on apercevait l'épais brouillard extérieur. Ils eurent beau regarder partout, la voie était sans issue.
- «  Et nous sommes censés sortir par ici, parce que là ça me paraît un peu délicat ?! » constata Cyrille.
- «  Je dois bien admettre que notre chance de finir en pièces détachées vient subitement de se multiplier ! » ajouta Lillie.
- «  Pourtant il n'y a aucune autre échappatoire possible... Nous devrions peut – être retourner sur nos pas...» proposa le jeune homme.
- «  C'est ça et montrer à l'autre vieux fou que nous avons couru pour rien ?! Je refuse... On va bien finir par trouver une solution ! »

Lillie s'approcha un peu plus. Les hélices tournoyaient désormais à quelques centimètres seulement de son nez.
- «  Aucun bouton d'arrêt sur cette satanée machine ! On doit pourtant bien pouvoir passer ?! »
- «  Peut – être que ce n'est juste pas possible après tout ...Pourquoi faudrait-il qu'il y ait toujours une solution à tout ? »
- «  Je suis certaine qu'il doit y avoir un moyen qui pour le moment nous échappe, sinon il ne nous aurait pas indiqué ce chemin … Il est hors de question que je renonce aussi facilement...  »

Lillie continua de jeter des regards autour d'elle et l'un d'entre eux s'arrêta sur les ailes de Cyrille. Elle leva l'un de ses sourcils en l'air puis tira d'un coup sec sur l'une d'entre elles. Cyrille la dévisagea médusé.
- «  Vous êtes complètement folle ! »
- «  Mais non, laissez moi faire j'ai une idée... »
- « Vous venez de m'arracher une aile ! » cria le jeune homme.
Lillie le fixa impassible.
- «  Elles ne vous plaisaient pas de toute façon...»
La jeune femme glissa l'aile entre les hélices.
- «  Elle va être taillée en pièces voilà tout et j'aurais perdu une aile pour rien ! » hurla Cyrille.

Des plumes se mirent à voler dans tous les sens et au bout de quelques secondes la machine s'arrêta nette dans un borborygme assourdissant.
Lillie se retourna vers Cyrille, le regard victorieux.
- «  Vous voyez, qu'est-ce que je disais !»
Le jeune homme fit une moue boudeuse.
- «  Mais je n'ai plus qu'une aile... » constata t'il totalement abattu.
- «  Oh ! On vous en trouvera bien une autre... Les ailes ce n'est pas ce qui manque au paradis... »
Lillie se glissa la première entre les hélices, non sans une certaine appréhension et fut rapidement à l'extérieur. Cyrille paraissait toujours fâché.
- «  Allez venez donc ! » lança Lillie.
- «  Non, je reste ici hors de question que je suive quelqu'un comme vous où que se soit... »
- «  Allez venez, on va rencontrer Dieu ! C'est ce que vous vouliez après tout ?! »
- «  Peut – être mais je ne peux pas le rencontrer comme ça ! » Cyrille jeta un rapide coup d'œil dans son dos. Une unique petite aile pendait lamentablement.
- «  Elle ne bat même plus ! » poursuivit il.
Lillie prit un air embêté.
- «  Venez bon sang ! Arrêtez donc de faire l'enfant pour une fois ! Quand nous serons tous deux en sécurité on s'occupera de réparer ça... »
Cyrille fixa Lillie.
- «  Très bien mais vous avez intérêt à faire quelque chose ! »
Le jeune homme se glissa à son tour entre les hélices afin de rejoindre la jeune femme. Les mains sur les hanches, Lillie fit un tour complet sur elle – même. Il n'y avait strictement rien aux alentours à l'exception de l'habituelle brouillard environnant.

Elle se mit à réfléchir à voix haute.
- «  Voyons... »
Elle ôta sa propre paire d'ailes qu'elle posa sur le sol et fit de même avec celle de Cyrille. Elle farfouilla dans ses poches et en sortit une foule d'objets hétéroclites qu'elle se mit à observer avec attention. Elle attrapa d'abord un stylo avec lequel elle dessina une ligne en pointillés sur l'une de ses ailes avant de la découper avec précaution à l'aide d'un petit ciseau à bouts ronds. Ensuite, elle mâchouilla un chewing gum pendant quelques instants qu'elle utilisa pour raccrocher le petit bout d'aile à celle de Cyrille.
- «  Et bien voilà ! Un vrai travail d'artiste ! Qu'est-ce que vous en dites ?! »
Cyrille observa la petite paire d'ailes qu'elle lui tendait avec enthousiasme.
- «  Vous ne remarquez pas quelque chose qui ne va pas... » fit il soucieux.
Lillie jeta un bref coup d'œil à son travail.
- «  Oui, elles ne sont pas de la même couleur mais c'est quand même mieux que rien ! »
- «  Non, je ne parle pas de ça... Elles ne battent plus ! Elles sont hors d'usage ! »
Lillie approcha la petite paire d'ailes de son nez.
- «  Flûte vous avez raison ... » fit elle embêtée. «  Mais je ne m'avoue pas vaincue ! » continua t'elle.

Lillie posa la paire d'ailes sur le sol, remonta ses manches et posant ses mains l'une sur l'autre commença a appuyer de toutes ses forces sur une des ailes en relâchant la pression à intervalles réguliers.
- «  un, deux, trois, quatre... » compta t'elle jusqu'à quinze. Avant de faire la même chose sur l'autre aile et de reprendre inlassablement la même opération.
- «  Mais vous faites quoi au juste ? » interrogea Cyrille qui se demandait ce que la jeune femme pouvait bien encore fabriquer.
- «  Et bien je tente de les réanimer ! »
Il secoua la tête en signe de renoncement.

Au bout de quelques minutes pourtant, une des ailes se mit de nouveau à battre lentement suivit quelques secondes plus tard par la seconde.
- «  J'ai réussi ! » lança t'elle fièrement. Elle installa les ailes sur le dos de Cyrille. «  Et bien qu'en dites vous ? » continua t'elle.
- «  Et bien j'en dis que je préférais encore les autres... »
- «  Dites donc ! Je me suis amputée d'une demi-aile pour vous c'est pas rien ! » rétorqua la jeune femme.
- «  Et bien si vous ne m'en aviez pas arraché une pour assouvir vos besoins de liberté nous n'en serions pas là ! »
Lillie jeta un regard noir à Cyrille et s'agenouilla.
- «  Mais qu'est-ce que vous faites maintenant ?! » demanda le jeune homme.
- « Et bien je prie Dieu histoire qu'on en finisse une bonne fois pour toutes ! Je commence à en avoir sérieusement assez d'être ici ! »
- «  C'est ça allez y faites donc que je m'amuse un peu à mon tour ! Aucun Dieu ne répondrait à la moindre de vos prières qu'elle qu'elle soit. Il ne prendrait pas le risque de se voir arracher son auréole pour je ne sais qu'elle stupide utilisation ! »
Le jeune homme croisa les bras sur sa poitrine avec un large sourire et attendit. Lillie lui jeta un regard de travers et fit une première tentative.[...]

Bonsoir Alice chanterie,

Qu'est-ce que c'est ... de la littérature pour la jeunesse, façon Harry Potter, Eragon, Ewillan ?

Caresses et bise à l'oeil,
midnightrambler

Hello,

Je ne me lancerai pas dans une liste exhaustive des répétitions et fautes d'accord, certains excellent à l'exercice et la patience me manque. Juste que je me demande quelle est l'intention de départ.

Il y a un excellent roman de Philip José Farmer ( que par ailleurs, je déteste souvent, mais l'exception n'en est que plus notable ), "l'univers à l'envers", où il s'amuse à décrire le passage d'un individu dans le monde des morts. Il y a un autre roman, mais je ne sais plus du tout qui ni quoi, où le personnage commet l'erreur de former son propre numéro de téléphone et là, entre en contact avec ceux qui gèrent l'au-delà. Je ne sais pas si c'est apparenté dans la démarche...

Ce cher Phil Dick le disait : si vous trouvez ce monde moche, vous devriez aller en visiter quelques autres...

Par ailleurs, si les ventilateurs énormes ou les conduites grouillantes vous intéressent... Voilà un lien qui devrait vous stimuler fortement :

http://vulcania-submarine.deviantart.com/

... Ce sont des petites choses que je commets, à temps perdu...

L'arrachage de l'aile me paraît bien cruel, par ailleurs. Et il me fait penser, je ne sais pourquoi, à l'univers de Jim Henson, que vous devez connaître je suppose. Il y a des créatures ailées, notamment dans "Dark Crystal".

A suivre et ayez l'oeil sur les répétitions, c'est dommage car ça gâche un peu les effets.

Ubik.

Désolée, Alice, mais j'ai abandonné en cours de lecture. On dirait un écrit fait pour la jeunesse et comme je ne suis plus au travail...

Ren à dire de définitif sur la forme, j'attends pour me prononcer.

En revanche sur le fond :

constata-t-iltotalement abattu.
« Mais je ne m'avoue pas vaincue ! » continua-t-elle.
- « un, deux, trois, quatre... » compta-t-elle jusqu'à quinze.
une des ailes se mit de nouveau à battre lentement suivie quelques secondes plus tard par la seconde.
- « J'ai réussi ! » lança-t-elle fièrement. Elle installa les ailes sur le dos de Cyrille. « Et bien qu'en dites vous ? » continua-t-elle.
Aucun Dieu ne répondrait à la moindre de vos prières quelle qu'elle soit.

J'attends, moi aussi. C'est difficile de commenter un extrait.

Moi j'ai aimé parce que ce texte m'a surprise (et j'aime bien ça). Je l'ai trouvé original et marrant et donnant envie d'en savoir plus et donc ....de lire la suite !