TEXTES 1500 : Saison 2 - Sur les galets d'Etretat

Sur les galets d'Etretat

La mer roule les galets au pied de l'Aiguille Creuse.
- Donnerwetter ! ... satanés cailloux.
Le jeune garçon se retourne. Sa mère assise m'a regardé arriver de loin, tous les hommes ont la même allure depuis quelques temps.
- Bon ... bonjour Madame.
Il fait chaud.
- Bonjour Monsieur l'Officier.
Il me semble qu'elle se rapproche.
- Je peux m'installer ?
J'étale ma veste d'uniforme noire.
- C'est quoi, là ?
Le garçon caresse mon insigne de col argenté et souligne ma bande de bras d'un index interrogatif.
- Chut, Paul, laissez la veste de ce monsieur. Vous parlez bien le français !
L'enfant lance un galet qui rebondit avant d'atteindre l'eau.
- Dans le civil je suis traducteur, du français en allemand et de l'américain en allemand.
Une mouette s'approche en sautillant.
- Pourquoi l'américain, c'est de l'anglais, non ?
La mouette aussi attend ma réponse en penchant la tête.
- Gar nicht, c'est pour ça que je me suis spécialisé dans l'américain.
L'oiseau s'envole au ras de l'eau.
- Monsieur, là c'est quoi ?
Depuis ma récente promotion je ne porte plus cette double zébrure runique au col.
- Eichenlaub, des feuilles de chêne et là ce sont des lettres gothiques.
Paul se lève pour essayer d'attraper une autre mouette.
- Vous avez traduit des livres américains ?
L'espoir se lit sur son visage tendu vers moi.
- Oui, juste avant ...
Elle se rapproche encore pour me fermer les lèvres.
- Band ... Bandini, c'était le titre, ça faisait très italien !
La censure ne se souciait pas des livres italiens.

Le format n'a pas permis de développer les personnages, les connaître un peu mieux... dommage, je trouve.

mince, je reste sur ma faim. Il y en a trop, ou pas assez!
Faudrait essayer sans la contrainte parce que ce texte semblait avoir des choses à dire.

Comme les copines. Prometteur, alléchant et... frustrant.

Complètement déstabilisant. Si ce n'est pas un extrait de quelque chose, on se dit : "mais pourquoi être aller chercher une plage d'Etretat et un officier allemand ?". Les mystères de l'inspiration.

Ah oui on est mis en appétit, on est intrigué, et au final, on a un goût de trop peu...Une scène trés bien rendue en tout cas. On s'y croirait.

Serions-nous unanimes ? Oserions-nous suggérer une nouvelle fournée augmentée de cet officier à Etretat ? (pour le moment on sait pas trop pourquoi Etretat.. souligner le côté éphémère de la situation, d'un officier qui risque de se faire très bientôt bouter de l'autre côté de la France ?)
En tout cas, ça surprend. Oui, envie de voir ce texte développé, de voir les lèvres s'ouvrir à nouveau.
PS : il est chiant Yali avec John Fante, à chaque fois j'y comprends rien >< (Brandini, oui..)

Chako Noir a écrit: il est chiant Yali avec John Fante, à chaque fois j'y comprends rien >< (Brandini, oui..)

dis pas ça, il va t'envoyer du Bautrigan :-)))

mdr ^^
non, c'est pas à John Fante que je comprends rien (faudra que je lise d'ailleurs), c'est la référence que je m'efforce de trouver (faute de n'avoir pas lu)

Chako Noir a écrit:(faute de n'avoir pas lu)

faute d'avoir lu

ptdr

"bandini", chako, "bandini", titre du premier roman de fante et nom de son héros, son double

mentor a écrit:

Chako Noir a écrit: il est chiant Yali avec John Fante, à chaque fois j'y comprends rien >< (Brandini, oui..)

dis pas ça, il va t'envoyer du Bautrigan :-)))

Même pas je relève tellement c'est bas.
À part ça je reste dubitatif quand à la relance des dialogues qui me semble tenir davantage de la didascalie que de la littérature et, si le texte devait être plus long, faudrait possiblement, voire sûrement les basculer.
En bref, j'aime l'ambiance combinaison de lieu et de personnages, moins le traitement.

une vraie petite scène d'un début de film, je trouve, extrêmement visuelle d'autant plus que les personnages ne sont pas décrits hormis l'uniforme de l'Allemand
très bon
et frustrant de courtitude ;-)

Trop développé pour un court format, pas assez pour être prometteur sur du long terme; d'autant plus que ces dialogues ne sont pas tout le temps naturels et si on peut en imputer la faute aux différences de langue entre les protagonistes, il faudra être attentif au fait que ça ne tourne pas en truc lourd genre les comédies dans lesquelles les Allemands parlent français avec accent allemand un brin risible. Nous n'en sommes pas là, certes, mais sur du plus long, à voir...

hop

Se connaissent-ils déjà? est-ce un rendez-vous ? Il me plait de le penser.

à cause de :

Elle se rapproche encore pour me fermer les lèvres.

Pas satisfaite parce que une impression d'inachevé. Parce que un texte, même court, qui n'aura pas de suite, et même s'il ouvre vers pleins de suppositions, doit quand même "se refermer".

plein** sans "s"... fffff

MidnightRambler,
Pour moi, bien trop rapide dans l'avancée et trop court pour le sujet. Au milieu de quelque chose. Frustrant.

Ton texte est en effet très frustrant car on aimerait en savoir plus sur les personnages. On dirait ici un extrait de roman. Dans un autre cadre, il serait très intéressant de les suivre et de les voir vivre. Le dialogue laisse même entrevoir tout un pan de leur histoire, ce qui montre qu'il y a de quoi creuser, ici.
Mais la contrainte semble t'avoir forcé à "trancher" à 1500, et c'est dommage.
Au plaisir de te lire très bientôt.

Bon, comme je n'avais pas saisi " l'officier allemand " ni les " livres italiens", je prends un galet et m'en vais à la dérobée.

Moi j'aime bien que tout se passe aux pieds de Maurice Leblanc, on lupinise Dumkopf, ricoche sur les mouettes et barre la collaboration: le silence de l'amer quoi!

Je ne sais pas trop...les dialogues me semblent irréels, et je trouve curieux qu'un officier tombe la veste en public. Pour faire admirer ses bretelles, avec des Mickey ?
C'est l'artificialité de l'exo, je pense, qui, comme relevé, en fait dire trop ou trop peu.