Les yeux fous

Pas mal. Réussi, l'effet de surprise. J'aime ces textes courts et peu démonstratifs.

J’ai commencé à entendre ses pas derrière moi en longeant le quai de débarquement de l’ancienne filature. Je me suis retourné brusquement. J’ai vu son ombre s'éclipser derrière un Algeco aux vitres brisées. J’ai senti d’un seul coup la peur m’envahir.
un peu beaucoup de "je"/"j'ai", ici.

Je l’entendais derrière moi. Il ne faisait pas tellement attention. J’avais une terrible envie de me mettre à courir.
je ne comprends pas, dans le contexte, cette phrase.

dans une posture terriblement provocante.
mais encore ? Une proposition qui me semble relever du genre d'expression toute faite et assez creuse.

Easter(Island) a écrit:Pas mal. Réussi, l'effet de surprise. J'aime ces textes courts et peu démonstratifs.

J’ai commencé à entendre ses pas derrière moi en longeant le quai de débarquement de l’ancienne filature. Je me suis retourné brusquement. J’ai vu son ombre s'éclipser derrière un Algeco aux vitres brisées. J’ai senti d’un seul coup la peur m’envahir..
un peu beaucoup de "je"/"j'ai", ici.

Je l’entendais derrière moi. Il ne faisait pas tellement attention. J’avais une terrible envie de me mettre à courir.
je ne comprends pas, dans le contexte, cette phrase.

dans une posture terriblement provocante.
mais encore ? Une proposition qui me semble relever du genre d'expression toute faite et assez creuse.

Ça ira mieux comme ça :

J’ai commencé à entendre des pas derrière moi en longeant le quai de débarquement de l’ancienne filature. Je me suis retourné brusquement. Une ombre s'est éclipsée derrière un Algeco aux vitres brisées. La peur m’a envahi d’un seul coup.

Il ne faisait pas tellement attention.

Ok, disons :

Il ne prenait pas beaucoup de précautions

…dans une posture terriblement provocante.

…et se tenait appuyé contre le mur taggé d’un entrepôt dans une posture provocante.

Terriblement, c’est bidon, tu a raison. mais décrire plus, ce serait bidon aussi me semble-t-il.

Ou alors allons-y gaiement :

…et se tenait appuyé contre le mur taggé d’un entrepôt avec l'attitude relâchée et provocante d’une prostituée.

Pas de fautes d'orthographe ?

"Ses yeux étaient devenus fous quand j’avais affirmé que les montres molles de Salvador Dali étaient d’aussi mauvais goût que les nains de jardin…"

Non. Non, non et non. Désolé, j'ai bien aimé l'ambiance de ce texte résolument underground mais cette sentence est nulle. D'une part parce que s'attaquer à Dàli s'est aussi facile que de savater un infirme. Évidemment, c'est une désinvolture qui sied au ton du texte mais qui ne représente qu'une caricature du reste : En début de texte, ça la fout mal. D'autre part, la comparaison avec les nains de jardin est HONTEUSE pour moi qui collectionne les nains de jardins depuis mes quatre ans, je ne puis tolérer un tel affront. C'est pourquoi je signale expressément ce texte à la modération. Soyez heureux que je n'engage pas de procédure plus sérieuse mais sachez que, si cela se reproduit, je n'hésiterai pas une seconde à vous faire tomber.

Ouais, bon, je plaisante, ça va ^^ Mais je trouve quand même ça nul parce que le nain de jardin est facile, tout comme Dàli d'ailleurs. Je comprends ce que vous avez voulus faire, l'idée de commencer un court texte par une métaphore choc me plaît beaucoup mais c'est un exo périlleux car il est difficile d'atteindre sa cible. Je dirais même que répondre aux attentes de la majorité du lectorat est strictement impossible, alors il faut opérer de façon efficace est discrète. Dàli, Nain de Jardin, ça saute aux yeux : Les deux jouissent d'une mauvais réputation, voilà, c'est fait, on en parle plus (encore que j'apprécie dàli et son travail sur le Temps.)

Après, je n'ai peut-être pas capté la signification, j'imagine que Dàli n'a pas été cité par hasard mais les nains de jardins, je pense que si. C'est peut-être ça qui me gêne. A bientôt.

Beaucoup aimé. Les lieux, l’atmosphère. Et le suspens est bien rendu, c’est parfaitement construit parce que la tension monte pendant la "poursuite" et c’est au moment où elle redescend que tu cueilles le lecteur.

Petite coquille : j’ai fait un bond en arrière

J’essayais de me raisonner : pourquoi aurait-il fait cela ? C’était absurde. Et c’est précisément cette absence de motif qui rendait la chose tellement inquiétante. Je continuais mon chemin en essayant de ne plus me retourner et de garder une démarche normale. Je sentais frissonner mon dos aveugle et mes sens étaient aux aguets. Je l’entendais derrière moi. Il ne faisait pas tellement attention. J’avais une terrible envie de me mettre à courir.

Et la cadence ? Qui s'essouffle, qui est sous tension ? Qui respire ?
Le lecteur, beaucoup trop.

Yali a écrit: (…)
Et la cadence ? Qui s'essouffle, qui est sous tension ? Qui respire ?
Le lecteur, beaucoup trop.

Comme ça ?:

J’essayais de me raisonner : pourquoi aurait-il fait cela ? C’est précisément cette absurdité qui rendait la chose inquiétante. Ne plus me retourner, garder une démarche normale. Je sentais frissonner mon dos aveugle, mon cœur battre, mes sens aux aguets. Je l’entendais. Il ne prenait aucunes précautions.
J’aurais voulu me mettre à courir.

elea a écrit:Beaucoup aimé. Les lieux, l’atmosphère. Et le suspens est bien rendu (.)

Merci évidemment

Yugoski a écrit:
(...)

Après, je n'ai peut-être pas capté la signification, j'imagine que Dàli n'a pas été cité par hasard mais les nains de jardins, je pense que si. C'est peut-être ça qui me gêne. A bientôt.

C’est pourtant bien le genre de truc qu’on dit quand on est bourré et qu’on veut faire son malin dans une soirée non ?
C’est pas toi des fois qui l’attendais mon type ?

C’est une aventure à chaque fois. Les clodos, les camés et les travelos sont en général de braves gens. Il m’arrive souvent d’échanger quelques mots avec l’un ou l’autre, d’offrir une cigarette ou du feu.

vois pas le rapport avec une aventure, alors. J'y crois pas à ton histoire de friche. Ce n'est pas grave, je peux transposer à Neuilly. Mais après donc , y passe quoi ? Vais subir combien d'histoires aux 33% dans ma vie de Panda ?

Mouais, y a quand même beaucoup de JE dans cette histoire, au point que la lectrice que je suis finit par se lasser du narrateur et lui souhaite pas mal de malheurs. Alors le type aux yeux fous qui le poursuit, c'est bien mais un brin facile et attendu, non ?
J'aurais préféré que tu ailles au bout de l'exercice en délaissant ce JE qui me paraît bien trop simple à utiliser, que tu accentues plutôt l'ambiance électrique et effrayante en utilisant un regard extérieur, presque désincarné, qui aurait rendu le tout plus glaçant.
Là, ça tombe un peu à l'eau je trouve, c'est trop linéaire et ce type qui a la trouille n'arrive pas à me faire ressentir ses émotions les plus profondes et c'est dommage, vu que le texte est justement basé sur ces émotions.

Sahkti a écrit:…un brin facile…

Facile, j'aime bien. Je le prends comme un compliment.
Mais pourquoi "Il" au lieu de "Je"? C'est un récit, pas une histoire.