Sieste

Quand la cueille fourbue aura quitté la treille
Sauter la clôture et se faire passage
Dans les graminées parmi les fleurs sauvages
Caresser sa peau aux langues du soleil
Dessaler au ruisseau sa sueur d’une nage
Abandonner aux pâturins ses courbatures
Dans les graminées parmi les fleurs sauvages
Se faire pas sage et tenter l’aventure
Chaparder le beau fruit enfin sans défense
Épouser sa cambrure adossé à la terre
Les paupières closes à l'univers immense
A l'ombre des massettes érigées de velours

J'aime cette évocation d'instants bien sensuels, avec ce vocabulaire très spécialisé.
On peut regretter de ne pas trouver que des alexandrins qui seraient la valeur ajoutée à ce poème.

J'ai beaucoup aimé.
Très beau texte

Jean Lê a écrit:
Se faire pas sage et tenter l’aventure
Chaparder le beau fruit enfin sans défense
Épouser sa cambrure adossé à la terre
Les paupières closes à l'univers immense

Très joli, merci pour ce beau moment:)

C'est drôle, je trouve ce texte en équilibre instable, je lis et je me dis que ça va se casser la figure stylistiquement, métaphoriquement, et puis non, finalement l'ensemble tient la route et garde sa cohérence ; mieux encore, il en émane quelque chose de bucolique bien sûr, mais aussi une sensualité, une langueur discrète.