Exo du jeudi 8 septembre 20h30

abstract a écrit:lyra, tu a peut-être une version gratuite de Pages (équivalent word) sinon tu peux télécharger gratuitement la version d'essai valable 60 jours je crois

Openoffice, c'est gratos !

Bon moi je vais m'en vas quérir mon plateau exo et en avant mauvaise troupe.

C'est quoi, alors une machine à sous progressive ?

Je sens qu'il va falloir deux verres de calva :

coline Dé a écrit:C'est quoi, alors une machine à sous progressive ?

C'est une machine qui te pique tes sous progressivement.

Bon je vais écrire dans mon gmail :0)))




(non j'rigole!)

et merci!

coline Dé a écrit:Je sens qu'il va falloir deux verres de calva :

A tout le moins, tsoin tsoin.

bonne musique dans oreilles (Girls in Hawaii - groupe belge), des glaçons dans le verre de Martini, une couverture sur le dos...ça devrait le faire cet exo

abstract a écrit:bonne musique dans oreilles (Girls in Hawaii - groupe belge), des glaçons dans le verre de Martini, une couverture sur le dos...ça devrait le faire cet exo

Bashung, suis jamais arrivé à écrire avec autre chose que du Français…

Ohlala, j'sens que je ne vais rien faire de bon ; mais tentons

j viens de faire son omelette à fifille et elle m'a donné une bonne idée pour l'exo...mais je me sens pas de la mettre en pratique...c'est elle que je devrai mettre devant le clavier ce soir...
:-)))

Rebecca a écrit:j viens de faire son omelette à fifille et elle m'a donné une bonne idée pour l'exo...mais je me sens pas de la mettre en pratique...c'est elle que je devrai mettre devant le clavier ce soir...
:-)))

Profite-z-en pour manger l'omelette

Yali a écrit:

abstract a écrit:bonne musique dans oreilles (Girls in Hawaii - groupe belge), des glaçons dans le verre de Martini, une couverture sur le dos...ça devrait le faire cet exo

Bashung, suis jamais arrivé à écrire avec autre chose que du Français…

Si je mets la nuit je mens, je me pends avant de poster

Rebecca a écrit:j viens de faire son omelette à fifille et elle m'a donné une bonne idée pour l'exo...mais je me sens pas de la mettre en pratique...c'est elle que je devrai mettre devant le clavier ce soir...
:-)))

ah faites un duo !!

Je proteste : cet exo est trop dur :0)

abstract a écrit:bonne musique dans oreilles (Girls in Hawaii - groupe belge), des glaçons dans le verre de Martini, une couverture sur le dos...ça devrait le faire cet exo

J'suis sur Radio Classique Rock et c'est spécial country. Yeeehaaaa !!!!!

y en a qui ne se gênent pas pour prendre des titres de chansons de bashung et publier leur bouquin...
et même que ça peut marcher pour le Goncourt...faut juste oser
moi, ça me coupe toute envie d'en lire une seule ligne

ah de la country j'aime ça aussi mais ils se foutent de ma gueule chez moi...alors j'écoute du folk..;bon ils se moquent aussi

abstract a écrit:ah de la country j'aime ça aussi mais ils se foutent de ma gueule chez moi...alors j'écoute du folk..;bon ils se moquent aussi

:0))

abstract a écrit:ah de la country j'aime ça aussi mais ils se foutent de ma gueule chez moi...alors j'écoute du folk..;bon ils se moquent aussi

Fous leur un bon coup de santiague dans la tronche. Y se moqueront plus.

J'suis très en retard mais j'suis là! C'en est où?

Chako Noir a écrit:J'suis très en retard mais j'suis là! C'en est où?

Pour Coline, à la deuxième bouteille de calva.

Moi j'écoute Arno.

Kilis a écrit:Moi j'écoute Arno.

Très bien, ça. Z'aurez dix points de bonus.

Gobu a écrit:Pour Coline, à la deuxième bouteille de calva.

Oh. Je suis donc bien très très en retard. ><

si je puis encore me permettre : SOLEIL CUISANT

Z'êtes que des gros menteurs, moi j'ai fini, nananère !





La Décou, c’est déjà pas le pied par temps correct, mais avec la grêle, t’as carrément l’impression d’être en zone sinistrée !

Dommage.

Pour une fois, j’avais une soirée tranquille.

Enfin, si on peut dire.

J’veux dire par là que j’avais pas de bouffe à préparer.

Vu qu’y avait personne à la maison.

J’allais me tirer une flemme.

M’offrir un extra.

Des moules frites, au carrefour du Mouchoir Vert.

C’est coolos et les prix ne font pas sauter Sandra au plafond.

Sandra, elle gratte sur tout.

Enfin, presque.

Pas sur ses fringues, surtout depuis qu’elle s’est mise en mitoyenneté.

Ouais, j’ai une femme en mitoyenneté avec le préparateur en pharmacie du Mouchoir Vert.

C’est bien, je ne suis plus jamais malade.

Pour les rougeoles des petits, les bobos et les gripailles, c’est cool, on a plein d’échantillons.

Et les mômes, ils adorent aller là−bas, leur copain Frédéric est trop sympa, il leur file toujours des bonbons. Y a que Méline qui trouve qu’ils ont un goût dégueu de médicament. Méline, c’est ma préférée. Ma cerise à moi. Mon petit bigorneau !

Nino, il était déjà là quand je me suis mis avec Sandra . Et le deuxième, Matis, on l’a mis au four tellement vite que je me demande s’il était bien cuit en sortant. Ou s’il datait pas de la fournée d’avant.

Y a que les jumeaux, finalement. Victor et Méline. Méline c’est sûr qu’elle me ressemble : elle a les mêmes fossettes, celles qui chez moi tournent en rides. Celles que Sandra n’embrasse plus depuis que je suis au chômage.

Moi, forcément, rester au pieu le matin, ça me donne des idées. Pis je dépense pas beaucoup d’énergie dans la journée non plus, alors j’aurais plus le temps qu’avant pour les câlins et tout, qu’elle me réclamait tout le temps, avant.

Ben depuis que je pourrais, je peux plus la toucher. Elle a toujours un prétexte.

Ça se sent qu’elle m’en veut de rester à la maison pendant qu’elle va bosser.

Elle a demandé la nuit, à l’hosto. Du coup, elle dort la journée et je m’occupe des gosses. Je le faisais déjà avant ; mais moins.

Ce soir, j’avais préparé une quiche pour elle et moi, puisque les mômes sont chez leur grand-mère, mais elle m’a rappelé qu’elle m’avait prévenu qu’elle avait un cours d’acqua gym qu’elle voulait pas manquer, vu que sa carte qu’elle avait prise au trimestre allait se terminer qu’elle l’aurait pas finie. Elle aime bien les que, Sandra.

Alors, tout seul, j’allais pas mettre la quiche au four. Pour une fois, en profiter.

Je suis monté au Mouchoir Vert. Y a toujours du monde, chez Louis, il est sympa et les prix qu’il pratique…

Ben c’était pas mon jour, il avait mis un avis sur la porte : fermeture exceptionnelle pour cause d’enterrement. Quand on a la poisse…

J'étais comme un con à regarder les tags et les affiches déchirées sur le mur à côté du restau : Trop de désir/Nuit de la dance.C'est toi l/ Avatar. J'ai déchiré un bout qui pendouillait. Dessous, c'était une pub Super U. J'aime mieux Casino.

Il s’est mis à grêler.

Alors, je sais pas ce qui m’a pris, j’ai enfourché ma mob et j’ai passé le barrage. Quand j’étais plus jeune, j’aimais bien zoner sur Dinard, y a plein de touristes et c’est plus richard qu’à Saint Malo. Là, c’était fini, la saison, mais au Casino… Ça faisait un bout que j’avais pas touché une machine à sous. Ça me passerait un moment

Quoiqu’ avec ce que j’avais dans les poches, le moment risquait pas d’être bien long.

J’ai hésité un peu. Si je restais toute la nuit dehors, que je rentre seulement après elle ? P’têt que ça la ferait réfléchir ? La dernière fois qu’elle était allée à l’acqua gym, son maillot sentait même pas le chlore. Juste l’eau du robinet. Elle prenait encore la peine de le mouiller, ça voulait dire qu’elle m’aimait quand même un peu…

J’avais en poche juste de quoi acheter deux croissants pour le petit déj.

Le casino scintillait.

Je suis entré.

Merde, quoi, il grêlait !

Bon alors, qu'est-ce que vous fichez ?

Gobu, je bois un troisième calva à ta santé !

Trop de plaisir nuit

Dehors, la grêle. Trois ronds de glace sur la place, puis cinquante, puis… et comme ça jusqu’à ne plus pouvoir compter.
Trois ronds de glace, comme trois qui fondent d’ennui et de bêtise sur canapé devant télé en ordre sagement rangés et décadents : ma femme, ma fille, mon fils. Quatre avec le désespoir qui, s’il ne compte pas, s’étend à l’infini.
Trois pièces, c’est ce qu’il me reste dans les poches après les avoir fouillées.
Trois erreurs, celle de l’avoir rencontré, celle d’avoir dit oui une fois, deux fois.
Trois mots prononcés dans l'indifférence générale :
— Ben, j’y vais.
Nul ne me demande où, ni comment.
Trois intentions : celle de trouver du boulot, mais pour le coût c’est cuit, on est dimanche. Celle de me taper une moules-frites quel que soit le temps et seul : gagné. Celle de survivre alors que la grêle redouble et que sans blague, c’est plus des glaçons, non, ça ressemble étrangement à des bouts de banquise, un ours ici, un morse là, une baleine plus loin. Et j’imagine tout ça dégringolant de la haut fantastique et pourquoi pas.
Trois chèques en bois : loyer ; course ; moules-frites.
Commençons par le dernier :
— Une moules-frites, Léon.
Sauf que Léon est porte close. Un peu comme les cuisses de ma femme, un peu comme le ciel qui se pâme en ours et autres baleine antarctiques, un peu comme mon imagination qui n’imagine aucun autre repas. Un peu comme si j’avais pas le choix ; pas de trois, et trois pas jusqu’au Casino, plutôt que chez Léo.
Je suis de ceux-là, de ceux qui n’imaginent pas que moules-frites rime avec Léo, alors qu’avec Léon… J’ai la N accrochés aux oripeaux comme d’autres au plafond, des araignées.
Gravir trois marches.
Entrer trois pièces dans le bandit manchot.
Respirer sans y croire.
Y croire en cessant de respirer.
Trois sept rouge.
Trois sonneries et,
pas assez de trois mains pour ramasser le jackpot vu que trois sections de chiffres et
à partir de là
trois solutions :
Ne pas rentrer chez-moi
Déserter
M’en aller
Je crois que je vais opter pour l’une des trois.

Ah oui, petite précision : La Décou, c'est le quartier HLM pourris de Saint Malo Saint Servan et c'est près du barrage de la Rance, qui met Dinard à un jet de ce que vous voudrez.



Quand je pense que Kazarounet est dans ses listes...

Saloperie de chaleur qui dure depuis des jours. Même perché sur les remparts y’a pas un pet de vent. La mer se gondole mollement comme du plastique fondu au soleil ; les mouettes ne volent plus, collées aux pierres comme de la mousse. Et le soir est tombé en chape de plomb sur la ville, avec la lune qui se marre de son sourire jauni. On dirait un smiley, un avatar racorni. C’est toi l’avatar Pinot. Ouais c’est mon nom : Jules Pinot. Juju pour les intimes, autant dire pour pas grand-monde.
J’avais envie de me taper quelques moules, pour changer de ce qu’on me sert à la maison, au douzième du HLM, ma crèche. Pas de bol, le restau est fermé. Dans ma poche, un vieux papier de bonbon froissé, et quelques pièces de vingt centimes. De quoi aller m’occuper au casino, il parait que c’est climatisé là-bas. Le temps de sécher mes nippes et de jeter les pièces dans une machine. Et surtout d’être un peu seul, tranquille, décontracté du gland comme disait l’autre.
J’ai le cerveau en ébullition, ça devient trop dur de trouver des excuses. Et il en faut à tout le monde des excuses : à bobonne devenue acariâtre de pas pouvoir s’acheter de quoi se pomponner un peu (peut pas travailler, elle, puisqu’à l’entendre c’est si facile et épanouissant) ; aux gosses qui crisent de pas avoir la dernière paire de baskets à la mode ; à l’ANPE (enfin non, le pôle emploi maintenant) qui suspecte toujours que mes refus ou mes entretiens d’embauche foirés sont bidonnés ; aux voisins qui me demandent tous les jours où en est ma recherche ; aux vieux qui me réclament du fric.
Le voilà mon nouveau boulot : fournisseur officiel d’excuses à plein temps. Jamais de tranquillité. Ah ça, on ne peut pas dire que je sois aux 35h moi. Si on déduit le peu de sommeil que cette canicule me laisse, je dois bosser pas loin de 18 heures par jour. Travailler du ciboulot pour inventer de nouvelles excuses, et des plausibles. Le prix à payer quand on a décidé de ne plus se faire exploiter par les autres. Ma récompense c’est la satisfaction de ne plus être leur vache à lait, peuvent toujours s’accrocher aux pis, y’a plus un kopek qui en sort. C’est pas que je ne veuille pas travailler, j’ai juste pas envie de trimer pour payer les fantaisies de madame et de ses rejetons.
J’en voulais pas des mômes, mais elle était fertile comme pas deux cette grue. M’en a collé quatre avant que je déclare popaul au chômage technique. J’en ai bien un peu marre d’astiquer la nouille mais c’était nécessaire avant qu’elle me ponde une équipe de foot.
Bon je regrette un peu ce soir, y’a pas que l‘atmosphère qui s’échauffe, le caleçon flambe aussi, ça grouille d’envies et de désirs là-dedans. Mais comme dirait mon vieux : « trop de désir nuit ». Pour sûr que lui l’en a pas eu de trop. Même pas celui de ma naissance, « un terrible accident » comme il a dit toute ma vie sous les yeux humides de la vieille bien consciente de s’être faite épouser grâce à moi. Ils n’ont plus le sou et je n’avais aucune envie de continuer à les entretenir. Entre ça, le coiffeur et le maquillage de madame, les vêtements et chaussures des gosses (que ça prend deux tailles en trois mois et qu’il faut sans cesse tout changer), j’avais plus jamais rien pour moi. Pas grand-chose hein, au moins quelques bières et des moules frites de temps en temps. C’est mon truc les moules frites. Manger avec les doigts j’adore, me sucer sous les ongles le jus qu’a coulé, lécher les coquilles pour bien les nettoyer de toute la sauce, sentir le gras des patates m’adoucir le gosier et m’emplir la panse. Le pied. Mais c’est foutu pour ce soir. Alors autant avoir au moins un peu d’air, j’étouffe déjà assez dans ma vie sans avoir à supporter cette fournaise interminable.
Je me suis dirigé vers le casino, j’ai sorti les quelques pièces qui trainaient au fond de ma poche et j’ai tourné un peu, sans grande conviction, au milieu des machines. Profitant de la fraicheur, des lumières bariolées qui clignotent et empêchent de penser, hypnotiques, et du bruit aussi qui couvre le vacarme permanent entre mes deux oreilles en surchauffe.
Et puis j’ai vu une vieille rombière toute sèche quitter l’une des machines à sou. Ça faisait bien une heure qu’elle y était installée comme une automate, ne bougeant pas d’un poil sauf pour faire des aller-retour entre son pot de pièces (gigantesque, pire que celui taille maxi des pop-corn qu’on voit dans les cinés américains) et la machine. Geste machinal : j’entre une pièce, j’appuie sur la manette, je regarde tourner les images colorées, je remets la main dans le pot et je recommence. Tu m’étonnes qu’elle ressemble à une crêpe flétrie si elle passe ses journées à ça.
Enfin bref, elle a fini par s’en aller, aux toilettes peut-être ou pour remplir son grand pot vide. J’ai pris sa place, j’ai glissé mes trois pièces dans la fente, ça m’a rendu tout chose et puis j’ai abaissé le levier, les roulements se sont arrêtés et un énorme bruit s’est déclenché, genre musique festive, des confettis dorés me sont tombés dessus, me collant de partout et un chiffre avec plein de zéros s’est affiché sur l’écran. J’avais gagné.
J’ai vraiment jamais eu de veine.

coline Dé a écrit:Bon alors, qu'est-ce que vous fichez ?

Gobu, je bois un troisième calva à ta santé !

Bon, faut que je vas m'envoyer un cinquième rhum à la tienne (heureusement je viens de manger :0))))

Ah excellent !

Yali, trois petits tours et beaucoup de plaisir !

Juste je croyais qu'il devait avoir 4 enfants, le chômeur ? Il en a bazardé deux ?

Mais j'ai rien à dire, j'ai zappé les consignes d'avatar !

Gobu a écrit:

coline Dé a écrit:Bon alors, qu'est-ce que vous fichez ?

Gobu, je bois un troisième calva à ta santé !

Bon, faut que je vas m'envoyer un cinquième rhum à la tienne (heureusement je viens de manger :0))))

Bon t'as gagné !

Elea : du tout bon ! Dans quelle catégorie socio professinnelle tu ranges ça fournisseur d'excuses à plein temps ? C'est une belle profession, je trouve !

Bien aimé l'ambiance et la chute est vraiment un bijou !

Il y avait de gros éclairs.
Ça tombait comme des phasmes qui se retiennent à la vitre d'un aquarium.

J'avais envie de moules-frites. La foudre en avait décidé autrement, avait fait disjoncter toutes les plaques du petit restau. De toutes manière personne ne veut de moules frites sous la pluie. Les moules frites c'est la cerise sur la plage. Après on associe le plat au mauvais temps, et la vie devient tout de suite difficile à gérer.

Il fallait que je me trouve un truc potentiellement associable à un soir de parapluie. C'est à dire quelque chose que je n'ai jamais envie de faire quand il fait beau. Un truc comme… un Casino barrière.

Barrière, c'est pas vraiment un nom pour un casino. C'est comme si derrière le portail, on allait trouver un troupeau de sous. Des pièces qui sautillent joyeusement entre les machines. Alors que tout le monde sait qu'on les élève en batterie, qu'ils sortent jamais du fond de leur boîte à strass, et qu'ils font des petits dès qu'un gars comme moi y met les pieds.

Mais c'est peut-être bien le dernier jour où je suis encore sapé assez classe pour entrer. Alors... c'est une expérience à vivre un soir d'orage. La moquette est douce et verte comme des vallées, creusée de temps à autre par des bergers en costard.

- Votre carte d'identité Monsieur ?
- Oui voilà.
- Bonne soirée monsieur, que la fortune vous gagne.

Ils sont marrants ces gars. Si la fortune m'avait un jour cherché des yeux, j'avais sans doute oublié de faire coucou.


Le ciel continuait de sa tête d'aquarium - vivarium.
Depuis la moquette et à travers la verrière je pouvais compter "phasme!" "phasme !" "rephasme !" "double phasme !"

C'était une invasion.

Je pensais à l'école de mon fils. Le week-end prochain c'était à lui de garder la famille phasme en attendant lundi. Je ne sais pas ce que ça mange, mais j'espère que ça ne mange pas trop. Des croquettes ?
Le chien a plus de croquette.
Des raviolis ? Ça on a.
En plus c'est des féculents, ce sera parfait. A fond la forme les phasmes pour toute la semaine. Avec ça ils tiendront au moins jusqu'à la cantine du midi. Alors ils auront un produit laitier, un fruit.


De toutes façons, "trop de désir nuit", comme dit l'adage, alors restons pauvres et en bonne santé. Une vie ascétique et pleine de santé.

- Les jeux sont faits rien ne va plus !

Mais pourquoi ils répètent tout le temps ce truc ici ? Ils ont vraiment un problème avec ça. Rien ne va plus… Rien ne va plus ?

Bon. Il serait peut-être temps de vider mes poches. Poker ? trop cérébral. Roulette russe ? Donne le tournis. Black Jack ? Jack c'est le chien de Laura Ingalls et il est mort jeudi dernier. Machine à sous ? Ça au moins, ça sonne comme une promesse. Ce doit être quelque chose comme un arbre à sous, sauf qu'on a pas besoin de le planter, ni de l'arroser. Ni de cueillir les jetons. Et puis l'autre avantage non négligeable, c'est que ça existe.

- Eh mec, elle est libre cette bécane ?
- Euh oui... je vais prendre celle d'à côté.

Ils sont vraiment bizarres ces presque-riches. Ou ces encore-pauvres.

Bon, revenons à nos moutons. Il me semble que je dois voir s'aligner le 777. Ça ne doit pas être plus compliqué que le Puissance 4 finalement. Ah… je devrais peut-être prier avant ? Invoquer une divinité ? Oui mais quel Dieu ? C'est lequel l'égyptien avec une tête en or déjà ?
Sinon je peux invoquer l'orage. Ou le Dieu des phasmes. Oui c'est bien ça, le dieu des phasmes.

- Dieu des phasmes, prie pour moi pauvre pauvre.

Allez petit sou, fais un triple 7. Fais un triple 7 fais un triple 7 fais un triple 7...


- TRIPLE SEEEEEEEEEEEEEEEEPT !
- TRIPLE SEEEEEEEEPT WOUUUUUUHOOOUUUU

J'ai wouhoué beaucoup au cours de cette soirée, le dieu des phasmes était avec moi et me l'a prouvé… trois fois.
Je lui ai promis d'acheter aux petits phasmes du week-end un festin phasmaonique, avec dîner, mais aussi petit-déjeuner, cantine et goûter.

Je suis ressortie du Casino Barrière, lumineux comme une folle prairie sous l'orage, avec les néons spasmodiques qui papotaient avec les éclairs. En bas des marches, alors que je la croise elle me dit :

- Eh, salut ! Désolée… je ne t'avais pas vu.

J'ai fait coucou à Fortune d'un geste de la main, un geste quelque part entre bonjour-bonne nuit-merci-sans rancune, et suis rentré chez moi.

elea a écrit:Attends, je teste ma mémoire temporaire : bonsoir Coline, Yali, Marine, Abstract, Kilis, Rebecca
C'est bon ? Si non, c'est pas ma faute mais celle de ma mémoire, vous z'adressez à elle !

Et Moi ? =D

Ah mince j'avais pas vu que j'avais posté ici, si un modérateur pouvait supprimer ces 2 messages !