Pipi/bonheur/libido/peinture/pipi

la pulsation des choses m'arrache à la folie
comme la folie m'arrachait à la folie
qui me scotchait au canapé
je cherche un nouveau poing d'appui
j'ai gaîné mon ventre et fortifié mon mental
d'alcoolique je suis passé à potomane
et mon pipi en devient tout diaphane
forcément


*

30% de réduction sur le bonheur
c'est beaucoup
ça vous change un homme
avant je n'avais pas les moyens
j'étais moyen
je mangeais moyen
marchais moyen
faisais réchauffer des plats moyens
pour les mettre dans ma bouche moyenne
avant de moyennement les manger
je n'ai toujours pas les moyens mais c'est pas
grave
j'achète du jambon supérieur en me disant qu'on appartient à la même classe
lui et moi

*

et merde je vais encore donner 6 euros par mois à l'unicef
alors que je n'ai même pas demandé le numéro de la fille
qui m'a brillamment entubé
pas grave
grâce à ma libido des enfants vont manger du riz

*

les gros cons devraient se mettre à la peinture

*

quand j'étais petit
je croyais qu'en pissant
on perdait une partie de soi-même
aussi buvais-je toujours après
pour me remplir à nouveau
j'étais né pour faire de la psychiatrie

Je kiffe (le texte, le titre)

en lisant ce texte,
me vient à l'esprit
qu'il est toujours plus facile
de démolir
que de construire

amicalement

Celui-ci me plaît surtout :
et merde je vais encore donner 6 euros par mois à l'unicef
alors que je n'ai même pas demandé le numéro de la fille
qui m'a brillamment entubé
pas grave
grâce à ma libido des enfants vont manger du riz

Le dernier, je l'ai déjà lu ailleurs, non ?
De fait, j'aime bien tout de ces réflexions, sauf celui sur les gros cons dont je ne capte pas le pourquoi.
Je remarque un emploi plutôt plus fréquent des adverbes que d'habitude, est-ce délibéré, ou même conscient ?

Un merci tout particulier à Frédéric, qui m'a grandement éclairé.

Louis: si tu kiffes c'est cool. Merci.

Et Easter: l'emploi des adverbe n'est pas conscient, non, par contre le coup des gros cons... au début je voulais ajouter: "au moins ils apprendraient à recycler leurs déchets". Mais je préfère comme ça.

j'ai bien le côté coupant de ce texte, mais je déteste le titre...

"30% de réduction sur le bonheur
c'est beaucoup
ça vous change un homme
avant je n'avais pas les moyens"

Un passage que j'apprécie tout bonnement.
IL y a toujours ce quelque chose de fort qui ressort du texte, qui fait qu'on accroche.

Ji.