La liberté guidant le peuple

[Lord Longford]

Bonjour à tous !

« Ils ont reculé devant nous, ils ont eu peur, eux qui nous croyaient faibles, ignorants et vaincus. Nous n’avions qu’à nous battre jusqu’à la mort, mort que nous ne craignons plus, mort qui désormais nous fait sourire. Nous avons battu le pavé trois jours durant, nous avons sorti les canons et c’est de leurs terribles bombardements, c’est de leur fumée âcre et grise et suffocante que nous avons tiré la liberté vers la lumière. Nous n’avons pas voulu de leur oppression, nous avons craché sur leur pouvoir, et nous tirons le feu sur leurs symboles, nous nous faisons une joie sauvage de brûler leurs étendards et de répandre leurs cendres sur le pavé.

Qu’ils tremblent devant nous, qu’ils fuient devant notre courroux, qu’ils se planquent derrière leurs barricades mais qu’ils ne s’y trompent pas : la tempête de feu, de poudre, de sang, de cendres et de fumée, c’est sur eux que nous allons la faire éclater ! C’est sur eux que cette pluie de plomb ira s’abattre ! Et nous lèverons nos armes et brandirons nos flambeaux ! Et nous marcherons forts et fiers comme marchent seuls ceux qui triomphent, comme défilent seuls ceux qui peuvent enfin dire, depuis leurs bottes sanglantes jusqu’à leur tête noble : nous étions là en ce jour, nous avons combattu en braves, et parce que nous étions là et avons combattu en braves, nos idéaux se gravent maintenant sur les frontons de la République !!!!

Et je n’ai pas peur de marcher devant, je ne crains pas leurs barricades et leurs canons, j’ai vu la fumée envahir mon âme et griser mes espérances, j’ai entendu les cris de mes compatriotes, j’ai vu leur sang couler, j’ai hurlé nos rêves comme ont tonné tous nos canons ; et depuis que je l’ai vue, elle, depuis que sa lumière guide mes pas, depuis que sa noblesse irradie mon cœur, depuis que je me prosterne devant elle, il n’est plus même question de croire encore une fois, ne serait-ce qu’une seule fois, qu’une folle tyrannie puisse en venir à bout !!!!

Voyez-la venir, voyez-la qui s’avance devant le peuple et marche vers l’ultime bataille ! Entendez-la, fière et noble, belle et puissante, crier notre force et nos idéaux à la face d’un pays, à la face d’un continent, à la face même du monde !!! Oui, voyez surgir depuis cette vague la déesse du monde, voyez qu’elle déferle sur lui, qu’elle l’inonde de ses charmes et de sa beauté, voyez qu’elle attire les hommes, elle la plus belle de toutes les femmes, elle qui les seins nus, elle qui la robe furieuse, elle qui l’arme à une main et le drapeau à l’autre, entraine tout une nation vers les terres les plus fertiles et les plus libres !!!! Vive la liberté !!!! Vive le peuple !!!! Vive la France !!!! »

[Lucy]

Malgré les qualités évidentes d'écritures, je ne suis pas en mesure de commenter, alors je laisse à d'autres ce soin.
Seule chose : le bonjour à tous (qui est pure politesse, merci de la gentillesse) m'a sorti de la lecture, placé avant cet écrit.

[Hop-Frog]

Bonjour à vous !

Il y a des qualités rédactionnelles, certes. Mais l'angle que vous avez choisi est aplati par l'usage, c'est classique, délavé, et à mon sens, absolument impersonnel. Peut-être introduit dans un écrit plus vaste, à la limite...

Je crois avoir le mot : tout cela est très scolaire.

depuis que sa lumière guide mes pas

Vous aussi, vous êtes fan d'Ophélie Winter ?

Avec sympathie.

[demi-lune]

J'avoue que je me suis forcée pour finir de lire le texte pourtant pas très long : c'est assez répétitif, pas accrocheur et assez convenu tout de même. Beaucoup de poudre, de canons, de poussière et pas beaucoup de vie dans ce texte : il manque, je crois, l'angle de vision d'un humain (un vrai, pas une icône) qui nous le rende attachant.
Sur la forme :
au lieu de "comme marchent seuls ceux qui triomphent, comme défilent seuls ceux qui peuvent...", je mettrais "comme seuls marchent [...]... comme seuls défilent..." puisque je ne crois pas qu'ils marchent et défilent seuls.
Et inutile de multiplier les "!" dans un texte comme on le fait dans un post de forum. Un seul suffit.
amicalement
demi-lune

[midnightrambler]

Bonsoir,

Robespierre ou Mélenchon ?

Amicalement,
midnightrambler

[Lord Longford]

Bon, puisque j'ai trois commentaires je vais le dire maintenant : en fait, ce texte fait référence au tableau d'Eugène Delacroix, 'La Liberté guidant le peuple'. J'ai essayé de reconstituer une atmosphère, ma façon de voir le tableau, en prenant l'un des personnages représenté sur le tableau comme narrateur et l'imaginant faire un discours. J'ai utilisé la rhétorique du discours, un ton plein d'exaltation et d'emphase, un style classique, les trois points d'exclamation, ce que vous pouvez prendre pour du convenu, du délavé, ou bien encore du scolaire... Je voulais voir si certains lecteurs arriveraient à faire le lien entre le tableau et le texte, sans rien dire au préalable. Mais il se peut que ce texte ne soit pas réussi. En fait je n'en sais rien.

Ah, oui, le 'seuls', demi-lune, je l'ai sciemment placé là, en l'imaginant en discours, pour qu'il donne de l'effet et accentue ce qui vient derrière, c'est-à-dire : ceux qui triomphent, en sorte que 'seuls' soit associé immédiatement après à 'ceux qui', entendu évidemment comme 'seulement'. Mais ce n'est que mon choix.

[Hop-Frog]

Bon, puisque j'ai trois commentaires je vais le dire maintenant : en fait, ce texte fait référence au tableau d'Eugène Delacroix, 'La Liberté guidant le peuple'. [...] Je voulais voir si certains lecteurs arriveraient à faire le lien entre le tableau et le texte, sans rien dire au préalable.

Sans vouloir trop m'avancer, je pense que vos lecteurs avaient fait le lien avec Delacroix (une femme au sein nu, etc.). Si vous ne cherchiez qu'à faire deviner de quel tableau vous parliez, soit, c'est réussi. Si vous cherchiez à susciter un certain plaisir à la lecture, à mon avis, cet écrit n'est pas abouti.

[Lucy]

Oui, le tableau avait bien été reconnu (dès le titre, nous sommes guidés).

Mon absence de commentaire vient plus de ce qui est raconté qui, malheureusement, ne suscite pas d'intérêt par rapport à ce qui peut me toucher. Par contre, je le répète, je ne remets pas en cause les qualités d'écriture. C'est un texte propre, maîtrisé. J'ai, personnellement, un peu de mal avec les envolés lyriques qui se finissent en "Vive la France !" n'ayant l'âme ni révolutionnaire, ni patriotique.

Quand on me parle peinture, j'aime lire les matières, les matériaux, la sueur du peintre (^^), la chair de la Liberté (autrement que par son seul sein nu), le sang des "martyres", les poils que le pinceau a pu laisser s'incruster dans la peinture, bref ce genre de broutilles.

Cependant, il ne faut pas arrêter de poster des textes parce que celui-là ne remporte pas les suffrages (oui ! Les élections se profilent ^^). Essayez d'écrire ce même texte en virant la rhétorique du discours, avec vos tripes, c'est ce qu'ils faisaient en grimpant sur leurs barricades. Donnez un ton moderne à tout cela, intemporel (ouais, ça a l'air que ça va pas ensemble ces deux termes. Pas vrai ?) en vous référant à des événements comparables plus proches de notre réalité moderne, embarquez vos lecteurs dans ce même Delacroix avec les mots naissants sous les touches de votre clavier (on n'écrit plus avec une plume d'oie). Mettez à profit "votre" modernité pour nous parler de cette époque lointaine que ni vous ni nous n'avons connu.

Ça pourrait presque être bien de se le faire en exo : "La Liberté guidant le peuple" avec les points de vue des véliens... Qu'en pensez-vous ? Vous verriez comme il y a à écrire de mille et une façon sur cette toile. Pensez que nous sommes un atelier d'écriture géant et que nous venons tous pour partager et progresser. En écriture, parfois, il ne faut pas trop réfléchir à quelle figure de style, quel effet on veut créer, il suffit de se lancer et ça se place tout seul... même si c'est pas toujours vrai, le plus souvent, ça fonctionne.

Bref, comme diraient mes amis québécois : "Lâche pas la patate !"

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