Mondes

[loic]

Mondes

Altesse d’anthracite, elle règne sur un monde
En corrigeant le ciel sous de longues grisailles
Tout là-haut, la Cévenne percluse sous le schiste
S’étale sous le bleu

Le Bleu de l’ouvrier, constellé par la suie
Une langueur d’esprit qui roule vers l’usine

L’Usine qui s’éteint en sombres conjectures
Passacailles destins qui coulent sur le monde

Un Monde encore ancien, guettant ces moyens âge
De vogues égrillardes aux jours de la sainte Barbe

[Sahkti]

Pas mal d'ampleur et j'apprécie ce procédé, cette répétition qui demeure légère. Coup de coeur pour la Cevenne percluse, image belle et juste.

[Invité]

Tu as su te faire un marque de fabrique et tes poèmes sont immédiatement reconnaissables.
De par leurs sujets, récurrents, et de par l'écriture, imagée, nostalgique et un brin tristounette.

Ici, à mon goût le dernier distique est de trop. Mieux vaudrait conclure sur le huitième vers. Le poème y gagnerait en puissance évocatrice.
Pour info, sur le site "fulgure" on appelle diapoésie un poème "photographique'" de huit vers maxi. Ainsi élagué, le tien aurait pilepoil le profil.

[Frédéric Prunier]

j'aime bien comme toujours ton univers

pour les images et le sujet qui t'inspire
j'aime les ateliers
et le travail des mains

la forme peut se retravailler, pas pour aller vers du classicisme, au contraire,
dans le cas de ce texte,
je pense pour aller vers une musique, une forme, un lyrisme, propre à ce texte, à lui seul.

(ce que je dis me renvoie à la façon dont c'est écrit, dans le temps, le dernier texte que j'ai placé sur ce site adieu la belle)
je t'explique, pas pour parler de moi, mais pour te faire comprendre ce que je voudrais exprimer sur la forme de ton texte:
ce texte, le mien, n'est pas né tout d'un coup, tout seul,
c'est un patchwork qui a pris ses racines dans quelques choses d'écrit il y a a peu près 35 ans
et qui a été remanié des dizaines de fois
C'est la difficulté de l'écriture sans rimes ni rails préconçus
C'est dangereux si on ne fait que écrire des textes comme ça, parce que ...gare à la peau de chagrin... à la fin on écrit plus rien...
C'est le bonheur quand de temps en temps, un texte trouve sa musique définitive.

Merci à toi pour cette lecture;
amitié

[Marine]

"Altesse d’anthracite, elle règne sur un monde
En corrigeant le ciel sous de longues grisailles
Tout là-haut, la Cévenne percluse sous le schiste
S’étale sous le bleu"

Cette strophe est si belle !
L'allitération en "r" du début, puis en "s", qui suit tout le quatrain..
J'apprécie beaucoup ce tableau, les deux premiers vers m'évoquent une cathédrale de roche qu'on aurait pas nommée.

Toutefois j'aurais supprimé la suite du poème qui tombe, je trouve, dans une description naturaliste au risque de décevoir dans une dimension trop réaliste après les premiers vers, vraiment poétiques.

[Albert-Robert]

J'adhère si le but recherché s'exprime dans ce vers :"L’Usine qui s’éteint en sombres conjectures"

[Maryse]

Oui, on reconnait bien Loïc à son "bleu de chauffe".

[Janis]

toi, tu pourrais m'écrire un poème qui aurait pour seul mot : cévennes, ça m'irait

[Polixène]

Oui, celui-là fonctionne aussi mais moins que d'habitude à mon sens. Peut-être les trois "qui" trop rapprochés?
Comme Marine, le début m'a ravie mais la suite m'a lâchée... toutes proportions gardées, bien sûr! car c'est toujours un grand bonheur de te lire.

[Invité]

En corrigeant le ciel sous de longues grisailles
Tout là-haut, la Cévenne percluse sous le schiste
S’étale sous le bleu

Loïc, ces trois sous me mettent dans la gêne ! ;-)))

Mais c'est toujours le même sillon fertile...

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