La claque
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La claque
Le hasard et l’entrelacement des ruelles m’y avaient conduit. C’était une voie étroite, alternant les époques, zigzaguant dans le temps. À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison. La vénérable bâtisse aux volets écaillés était flanquée d’un minuscule jardin en friche précédant un escalier moussu à la rampe rouillée.
Le crépuscule naissant la parait d’une tristesse insondable. Je ne sais pourquoi elle attira mon attention. Une sensation d’abandon ? Un frémissement que je crus percevoir derrière les rideaux sales ? Je restais là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste.
La porte doucement s’entrouvrit, se refermant aussitôt en exhalant un grincement sinistre. Puis, le silence soudain... oppressant.
Un dernier rayon de soleil canalisé par les bâtiments traçait encore un mince filet de lumière oblique, se frayant furtivement un passage entre deux arbustes. Succédant à l’affaiblissement graduel de la luminosité, la nuit est tombée brusquement, apportant avec elle des relents humides et putrides.
Le froid affirmait son emprise ; je me préparais à m’éclipser quand, en tapinois, la porte s’entrebâilla à nouveau. Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ? Brusquement, saisi par l’envie de combler enfin le sempiternel effet retard de mon existence, je fus pris du désir irrépressible de ne pas manquer ce rendez-vous,
Je m’avançais, traversais le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravissais les quelques marches puis poussais la porte ; une clarté malsaine apportée par la lumière miteuse des réverbères inondait le couloir dont la fraîcheur de pourrissoir, suintant un parfum funèbre mêlé à un reste d’humidité, avivait mon inquiétude. Un meuble poisseux situé à l’entrée et sur lequel je pris appui pour assurer ma démarche ne devait pas avoir vu l’encaustique depuis le président Coty. Au fond, noyé dans cette luminosité cotonneuse, un cadre posé sur un petit chevalet dégageait une phosphorescence délétère. La silhouette d’un vieil homme, au tracé blanc et irrégulier, tassé sur lui-même, s’éloignait, fuyant dans le rectangle désentoilé. Je le hélais ! Mais, comme avalé par le cadre, le son assourdi de ma voix ne semblant pas lui parvenir, j’essayais de le suivre ; mon corps se mouvait avec une difficulté croissante fissurant un air plus épais à chaque pas ; enfin, je franchis le châssis presque sans m’en apercevoir...
Voyant mon visage cyanosé elle me prit par les pieds et me donna une tape sur les fesses ; je poussais aussitôt un cri et fus conduit illico à la pouponnière. Douze berceaux sous un calicot représentant une arche y étaient alignés.
Il fallait bien repeupler la planète.
Le crépuscule naissant la parait d’une tristesse insondable. Je ne sais pourquoi elle attira mon attention. Une sensation d’abandon ? Un frémissement que je crus percevoir derrière les rideaux sales ? Je restais là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste.
La porte doucement s’entrouvrit, se refermant aussitôt en exhalant un grincement sinistre. Puis, le silence soudain... oppressant.
Un dernier rayon de soleil canalisé par les bâtiments traçait encore un mince filet de lumière oblique, se frayant furtivement un passage entre deux arbustes. Succédant à l’affaiblissement graduel de la luminosité, la nuit est tombée brusquement, apportant avec elle des relents humides et putrides.
Le froid affirmait son emprise ; je me préparais à m’éclipser quand, en tapinois, la porte s’entrebâilla à nouveau. Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ? Brusquement, saisi par l’envie de combler enfin le sempiternel effet retard de mon existence, je fus pris du désir irrépressible de ne pas manquer ce rendez-vous,
Je m’avançais, traversais le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravissais les quelques marches puis poussais la porte ; une clarté malsaine apportée par la lumière miteuse des réverbères inondait le couloir dont la fraîcheur de pourrissoir, suintant un parfum funèbre mêlé à un reste d’humidité, avivait mon inquiétude. Un meuble poisseux situé à l’entrée et sur lequel je pris appui pour assurer ma démarche ne devait pas avoir vu l’encaustique depuis le président Coty. Au fond, noyé dans cette luminosité cotonneuse, un cadre posé sur un petit chevalet dégageait une phosphorescence délétère. La silhouette d’un vieil homme, au tracé blanc et irrégulier, tassé sur lui-même, s’éloignait, fuyant dans le rectangle désentoilé. Je le hélais ! Mais, comme avalé par le cadre, le son assourdi de ma voix ne semblant pas lui parvenir, j’essayais de le suivre ; mon corps se mouvait avec une difficulté croissante fissurant un air plus épais à chaque pas ; enfin, je franchis le châssis presque sans m’en apercevoir...
***
Voyant mon visage cyanosé elle me prit par les pieds et me donna une tape sur les fesses ; je poussais aussitôt un cri et fus conduit illico à la pouponnière. Douze berceaux sous un calicot représentant une arche y étaient alignés.
Il fallait bien repeupler la planète.
Invité- Invité
Re: La claque
Pas mal !
J'aime bien les associations [ silence soudain oppressant. ] [ une impatience fébrile ] - y'en aurait d'autre à relevé - qui font très bien ressentir les choses.
J'aime bien les associations [ silence soudain oppressant. ] [ une impatience fébrile ] - y'en aurait d'autre à relevé - qui font très bien ressentir les choses.
Nicolah- Nombre de messages : 120
Age : 32
Date d'inscription : 26/09/2012
Re: La claque
Si c'est comme j'ai compris, c'est amusant, et l'effet de surprise totale.
Toutefois, il y a des problèmes de temps, l'imparfait à la place du passé simple, c'est particulièrement sensible (visible) ici " Je m’avançais, traversais le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravissais les quelques marches puis poussais la porte " ; et ailleurs, une hésitation entre passé composé et passé simple, c'est dommage pour la cohérence stylistique du texte.
Toutefois, il y a des problèmes de temps, l'imparfait à la place du passé simple, c'est particulièrement sensible (visible) ici " Je m’avançais, traversais le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravissais les quelques marches puis poussais la porte " ; et ailleurs, une hésitation entre passé composé et passé simple, c'est dommage pour la cohérence stylistique du texte.
Invité- Invité
Re: La claque
C'est drôle, j'ai déjà lu cette histoire, mais écrite autrement, sur un autre forum. Ce n'est pas du tout une critique, c'est juste que ça m'amuse ce parallèle.
J'ai lu les commentaires avant le texte. Je n'aurais pas dû. Du coup, j'ai été déçue par la fin. Je trouve qu'elle ne va pas avec le reste du texte. Difficile à expliquer pourquoi. Quand j'aurai trouvé, je l'écrirai...
C'est un texte bien écrit bien que, à mon goût, il y ait trop de descriptions. J'ai toujours un problème avec les textes qui commencent par des descriptions. J'aime bien entrer dans l'histoire de plein-pied. Bien sûr, c'est très subjectif que je je dis là. Et en même temps, je pense que l'on a tous besoin aussi des avis subjectifs. Parce que, lorsque l'on lit un livre, on n'est pas dans l'analyse, mais on se demande juste si l'on a ou non du plaisir à lire.
J'ai lu les commentaires avant le texte. Je n'aurais pas dû. Du coup, j'ai été déçue par la fin. Je trouve qu'elle ne va pas avec le reste du texte. Difficile à expliquer pourquoi. Quand j'aurai trouvé, je l'écrirai...
C'est un texte bien écrit bien que, à mon goût, il y ait trop de descriptions. J'ai toujours un problème avec les textes qui commencent par des descriptions. J'aime bien entrer dans l'histoire de plein-pied. Bien sûr, c'est très subjectif que je je dis là. Et en même temps, je pense que l'on a tous besoin aussi des avis subjectifs. Parce que, lorsque l'on lit un livre, on n'est pas dans l'analyse, mais on se demande juste si l'on a ou non du plaisir à lire.
Re: La claque
je me suis bien amusée à me laisser perdre dans le récit pour finalement être agréablement surprise. Je ne savais pas où tu souhaitais m'amener, mais pas si grave, je t'ai laissé me guider. Et puis si je n'ai pas tout compris, cela n'a toutefois pas altérer mon plaisir !
Je rebondis en outre, avec moins de précision qu'elle, sur les pbs de temps soulevés par Easter, qui par moment font buter le lecteur.
Je rebondis en outre, avec moins de précision qu'elle, sur les pbs de temps soulevés par Easter, qui par moment font buter le lecteur.
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 48
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: La claque
Le hasard et l’entrelacement des ruelles m’y conduisirent. C’était une voie étroite, alternant les époques, zigzaguant dans le temps. À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison. La vénérable bâtisse aux volets écaillés était flanquée d’un minuscule jardin en friche précédant un escalier moussu à la rampe rouillée.
Le crépuscule naissant la parait d’une tristesse insondable. Je ne sais pourquoi elle attira mon attention. Une sensation d’abandon ? Un frémissement que je crus percevoir derrière les rideaux sales ? Je restai là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste.
La porte doucement s’entrouvrit, se refermant aussitôt en exhalant un grincement sinistre. Puis, le silence soudain... oppressant.
Un dernier rayon de soleil canalisé par les bâtiments traçait encore un mince filet de lumière oblique, se frayant furtivement un passage entre deux arbustes. Succédant à l’affaiblissement graduel de la luminosité, la nuit est tombée brusquement, apportant avec elle des relents humides et putrides.
Le froid affirmait son emprise ; je me préparai à m’éclipser quand, en tapinois, la porte s’entrebâilla à nouveau. Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ? Brusquement, saisi par l’envie de combler enfin le sempiternel effet retard de mon existence, je fus pris du désir irrépressible de ne pas manquer ce rendez-vous,
J’avançai, traversai le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravis les quelques marches puis poussai la porte ; une clarté malsaine apportée par la lumière miteuse des réverbères inondait le couloir dont la fraîcheur de pourrissoir, suintant un parfum funèbre mêlé à un reste d’humidité, avivait mon inquiétude. Un meuble poisseux situé à l’entrée et sur lequel je pris appui pour assurer ma démarche ne devait pas avoir vu l’encaustique depuis le président Coty. Au fond, noyé dans cette luminosité cotonneuse, un cadre posé sur un petit chevalet dégageait une phosphorescence délétère. La silhouette d’un vieil homme, au tracé blanc et irrégulier, tassé sur lui-même, s’éloignait, fuyant dans le rectangle désentoilé. Je le hélai ! Mais, comme avalé par le cadre, le son assourdi de ma voix ne semblant pas lui parvenir, j’essayai de le suivre ; mon corps se mouvait avec une difficulté croissante fissurant un air plus épais à chaque pas ; enfin, je franchis le châssis presque sans m’en apercevoir...
Voyant mon visage cyanosé elle me prit par les pieds et me donna une tape sur les fesses ; je poussai aussitôt un cri et fus conduit illico à la pouponnière. Douze berceaux sous un calicot représentant une arche y étaient alignés.
Il fallait bien repeupler la planète.
Le crépuscule naissant la parait d’une tristesse insondable. Je ne sais pourquoi elle attira mon attention. Une sensation d’abandon ? Un frémissement que je crus percevoir derrière les rideaux sales ? Je restai là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste.
La porte doucement s’entrouvrit, se refermant aussitôt en exhalant un grincement sinistre. Puis, le silence soudain... oppressant.
Un dernier rayon de soleil canalisé par les bâtiments traçait encore un mince filet de lumière oblique, se frayant furtivement un passage entre deux arbustes. Succédant à l’affaiblissement graduel de la luminosité, la nuit est tombée brusquement, apportant avec elle des relents humides et putrides.
Le froid affirmait son emprise ; je me préparai à m’éclipser quand, en tapinois, la porte s’entrebâilla à nouveau. Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ? Brusquement, saisi par l’envie de combler enfin le sempiternel effet retard de mon existence, je fus pris du désir irrépressible de ne pas manquer ce rendez-vous,
J’avançai, traversai le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravis les quelques marches puis poussai la porte ; une clarté malsaine apportée par la lumière miteuse des réverbères inondait le couloir dont la fraîcheur de pourrissoir, suintant un parfum funèbre mêlé à un reste d’humidité, avivait mon inquiétude. Un meuble poisseux situé à l’entrée et sur lequel je pris appui pour assurer ma démarche ne devait pas avoir vu l’encaustique depuis le président Coty. Au fond, noyé dans cette luminosité cotonneuse, un cadre posé sur un petit chevalet dégageait une phosphorescence délétère. La silhouette d’un vieil homme, au tracé blanc et irrégulier, tassé sur lui-même, s’éloignait, fuyant dans le rectangle désentoilé. Je le hélai ! Mais, comme avalé par le cadre, le son assourdi de ma voix ne semblant pas lui parvenir, j’essayai de le suivre ; mon corps se mouvait avec une difficulté croissante fissurant un air plus épais à chaque pas ; enfin, je franchis le châssis presque sans m’en apercevoir...
***
Voyant mon visage cyanosé elle me prit par les pieds et me donna une tape sur les fesses ; je poussai aussitôt un cri et fus conduit illico à la pouponnière. Douze berceaux sous un calicot représentant une arche y étaient alignés.
Il fallait bien repeupler la planète.
Invité- Invité
Re: La claque
:-)
Ça, c'est de la claque !
Ça, c'est de la claque !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: La claque
Voilà.
Comme ça c'est bien.
(juste celui-ci : "la nuit est tombée (tomba) brusquement")
Comme ça c'est bien.
(juste celui-ci : "la nuit est tombée (tomba) brusquement")
Invité- Invité
Re: La claque
Le hasard et l’entrelacement des ruelles m’y conduisirent. C’était une voie étroite, alternant les époques, zigzaguant dans le temps. À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison. La vénérable bâtisse aux volets écaillés était flanquée d’un minuscule jardin en friche précédant un escalier moussu à la rampe rouillée.
Le crépuscule naissant la parait d’une tristesse insondable. Je ne sais pourquoi elle attira mon attention. Une sensation d’abandon ? Un frémissement que je crus percevoir derrière les rideaux sales ? Je restai là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste.
La porte doucement s’entrouvrit, se refermant aussitôt en exhalant un grincement sinistre. Puis, le silence soudain... oppressant.
Un dernier rayon de soleil canalisé par les bâtiments traçait encore un mince filet de lumière oblique, se frayant furtivement un passage entre deux arbustes. Succédant à l’affaiblissement graduel de la luminosité, la nuit tomba brusquement, apportant avec elle des relents humides et putrides.
Le froid affirmait son emprise ; je me préparai à m’éclipser quand, en tapinois, la porte s’entrebâilla à nouveau. Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ? Brusquement, saisi par l’envie de combler enfin le sempiternel effet retard de mon existence, je fus pris du désir irrépressible de ne pas manquer ce rendez-vous,
J’avançai, traversai le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravis les quelques marches puis poussai la porte ; une clarté malsaine apportée par la lumière miteuse des réverbères inondait le couloir dont la fraîcheur de pourrissoir, suintant un parfum funèbre mêlé à un reste d’humidité, avivait mon inquiétude. Un meuble poisseux situé à l’entrée et sur lequel je pris appui pour assurer ma démarche ne devait pas avoir vu l’encaustique depuis le président Coty. Au fond, noyé dans cette luminosité cotonneuse, un cadre posé sur un petit chevalet dégageait une phosphorescence délétère. La silhouette d’un vieil homme, au tracé blanc et irrégulier, tassé sur lui-même, s’éloignait, fuyant dans le rectangle désentoilé. Je le hélai ! Mais, comme avalé par le cadre, le son assourdi de ma voix ne semblant pas lui parvenir, j’essayai de le suivre ; mon corps se mouvait avec une difficulté croissante fissurant un air plus épais à chaque pas ; enfin, je franchis le châssis presque sans m’en apercevoir...
***
Voyant mon visage cyanosé elle me prit par les pieds et me donna une tape sur les fesses ; je poussai aussitôt un cri et fus conduit illico à la pouponnière. Douze berceaux sous un calicot représentant une arche y étaient alignés.
Il fallait bien repeupler la planète.
Le crépuscule naissant la parait d’une tristesse insondable. Je ne sais pourquoi elle attira mon attention. Une sensation d’abandon ? Un frémissement que je crus percevoir derrière les rideaux sales ? Je restai là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste.
La porte doucement s’entrouvrit, se refermant aussitôt en exhalant un grincement sinistre. Puis, le silence soudain... oppressant.
Un dernier rayon de soleil canalisé par les bâtiments traçait encore un mince filet de lumière oblique, se frayant furtivement un passage entre deux arbustes. Succédant à l’affaiblissement graduel de la luminosité, la nuit tomba brusquement, apportant avec elle des relents humides et putrides.
Le froid affirmait son emprise ; je me préparai à m’éclipser quand, en tapinois, la porte s’entrebâilla à nouveau. Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ? Brusquement, saisi par l’envie de combler enfin le sempiternel effet retard de mon existence, je fus pris du désir irrépressible de ne pas manquer ce rendez-vous,
J’avançai, traversai le minuscule jardin ; une impatience fébrile me poignant le cœur je gravis les quelques marches puis poussai la porte ; une clarté malsaine apportée par la lumière miteuse des réverbères inondait le couloir dont la fraîcheur de pourrissoir, suintant un parfum funèbre mêlé à un reste d’humidité, avivait mon inquiétude. Un meuble poisseux situé à l’entrée et sur lequel je pris appui pour assurer ma démarche ne devait pas avoir vu l’encaustique depuis le président Coty. Au fond, noyé dans cette luminosité cotonneuse, un cadre posé sur un petit chevalet dégageait une phosphorescence délétère. La silhouette d’un vieil homme, au tracé blanc et irrégulier, tassé sur lui-même, s’éloignait, fuyant dans le rectangle désentoilé. Je le hélai ! Mais, comme avalé par le cadre, le son assourdi de ma voix ne semblant pas lui parvenir, j’essayai de le suivre ; mon corps se mouvait avec une difficulté croissante fissurant un air plus épais à chaque pas ; enfin, je franchis le châssis presque sans m’en apercevoir...
***
Voyant mon visage cyanosé elle me prit par les pieds et me donna une tape sur les fesses ; je poussai aussitôt un cri et fus conduit illico à la pouponnière. Douze berceaux sous un calicot représentant une arche y étaient alignés.
Il fallait bien repeupler la planète.
Invité- Invité
Re: La claque
Une atmosphère de mystère tout au long du texte, qui nous fait pénétrer dans une bâtisse à l’allure inquiétante. Et puis une fin surprenante, qui amène à relire le texte, à le comprendre autrement.
La fin renvoie au début, au commencement du texte, à son recommencement, à sa relecture. Et on découvre qu’il s’agit bien de cela, dans ce texte, de fin et de recommencement, et du texte et de la vie, en parallèles dans un mouvement circulaire.
A la relecture, on observe que le chemin qui mène à la « vieille maison », n’est pas seulement un chemin dans l’espace, mais c’est aussi et surtout un chemin dans le temps : « C’était une voie étroite, alternant les époques, zigzaguant dans le temps. ».
Le chemin n’est pas rectiligne, mais suit les sinuosités des âges de la vie, jusqu’à mener à cette maison qui n’occupe pas l’espace en premier lieu, mais un « angle » du temps, une saillie, quand le temps se fait tournant.
Dans cet angle du temps, en une géométrie temporelle, où les angles s’arrondissent pour permettre un cycle, se juxtaposent l’ancien et le nouveau, la fin et le recommencement, en deux lignes divergentes - convergentes ; se juxtaposent deux bâtiments : « À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison. »
La vieille maison est fin de vie. Elle est « flanquée d’un minuscule jardin en friche », un jardin que nul n’a plus la force et l’énergie d’entretenir, un jardin qui indique la jeunesse évanouie. Un jardin abandonné par toute vitalité.
Elle apparaît au « crépuscule naissant ». Elle apparaît dans le soir, quand meurt le jour. Mais le crépusculaire est associé au « naissant » ; mort et renaissance, encore et toujours liés.
Une « tristesse insondable » de ce qui prend fin ; une mort comme un « abandon » d’autrui et de toute vie. Mais elle est « eau trouble », cette maison, eau dans laquelle on se noie ; et tout autant liquide amniotique, où l’on prend naissance.
Les deux apparitions confirment l’ambivalence de cette demeure ancienne :
La première est celle d’un « visage poupin » qui renvoie plutôt au monde de l’enfance, celui du début de la vie ; la seconde est « la silhouette d’un vieil homme », silhouette d’une fin de vie.
La première semble en attente d’un rendez-vous ; le narrateur comprend qu’il est attendu, qu’il répond à un appel, que son heure est venue, et son jour, avant de découvrir que l’heure dernière sera aussi la première d’une arrivée nouvelle au jour.
Le second semble sorti d’un tableau, « tracé blanc et irrégulier ». Il est une image, un souvenir, l’esquisse d’un passé, son ombre ; il fuit le cadre dans lequel il se tenait, figé dans une mémoire de toile, et laisse sa place, semble-t-il, au nouvel arrivant, qui bientôt ne sera plus, lui aussi, qu’image- souvenir ; mais sa place de vivant, le nouvel arrivé la laissera elle aussi à un autre arrivant, à un nouvel enfant, à la vie régénérée. Sa mort sera une renaissance, sa fin un renouveau.
La maison est à la fois un tombeau, et un berceau. Dernier asile, dernière sépulture ; et matrice, utérus, entrailles régénératrices.
C’est un lieu de vie et de mort ; le lieu de l’unité entre l’une et l’autre. Lieu d’un cycle entre mort et naissance.
Pas de vie sans mort ; pas de mort sans vie. Pas de fin sans recommencement, pas de recommencement sans fin. Pas de début dans l’absolu ; pas de terme absolu.
C’est une « claque » qui marque le renouveau, le retour à la vie. Une claque, comme une poussée vitale, une légère pichenette, petit coup de pouce, petit coup de main à l’existence.
La claque aussi est toute en ambiguïté : il y a ce moment où la vie se brise, où l’on claque, où l’on claque dans les mains du destin, et puis cette claque qui d’une main fait circuler le sang, donne un souffle vital nouveau.
Multiplication des naissances : « Douze berceaux sous un calicot », douze, le nombre cosmique, associé à son pouvoir créateur, et le calicot représente une « arche » qui évoque l’alliance ; l’arc, pont qui unifie, par-dessus l’eau qui s’écoule, le temps qui passe, les berges de la vie et celles de la mort.
Bravo luluberlu, pour cet étrange et beau texte, riche de sens.
La fin renvoie au début, au commencement du texte, à son recommencement, à sa relecture. Et on découvre qu’il s’agit bien de cela, dans ce texte, de fin et de recommencement, et du texte et de la vie, en parallèles dans un mouvement circulaire.
A la relecture, on observe que le chemin qui mène à la « vieille maison », n’est pas seulement un chemin dans l’espace, mais c’est aussi et surtout un chemin dans le temps : « C’était une voie étroite, alternant les époques, zigzaguant dans le temps. ».
Le chemin n’est pas rectiligne, mais suit les sinuosités des âges de la vie, jusqu’à mener à cette maison qui n’occupe pas l’espace en premier lieu, mais un « angle » du temps, une saillie, quand le temps se fait tournant.
Dans cet angle du temps, en une géométrie temporelle, où les angles s’arrondissent pour permettre un cycle, se juxtaposent l’ancien et le nouveau, la fin et le recommencement, en deux lignes divergentes - convergentes ; se juxtaposent deux bâtiments : « À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison. »
La vieille maison est fin de vie. Elle est « flanquée d’un minuscule jardin en friche », un jardin que nul n’a plus la force et l’énergie d’entretenir, un jardin qui indique la jeunesse évanouie. Un jardin abandonné par toute vitalité.
Elle apparaît au « crépuscule naissant ». Elle apparaît dans le soir, quand meurt le jour. Mais le crépusculaire est associé au « naissant » ; mort et renaissance, encore et toujours liés.
Une « tristesse insondable » de ce qui prend fin ; une mort comme un « abandon » d’autrui et de toute vie. Mais elle est « eau trouble », cette maison, eau dans laquelle on se noie ; et tout autant liquide amniotique, où l’on prend naissance.
Les deux apparitions confirment l’ambivalence de cette demeure ancienne :
La première est celle d’un « visage poupin » qui renvoie plutôt au monde de l’enfance, celui du début de la vie ; la seconde est « la silhouette d’un vieil homme », silhouette d’une fin de vie.
La première semble en attente d’un rendez-vous ; le narrateur comprend qu’il est attendu, qu’il répond à un appel, que son heure est venue, et son jour, avant de découvrir que l’heure dernière sera aussi la première d’une arrivée nouvelle au jour.
Le second semble sorti d’un tableau, « tracé blanc et irrégulier ». Il est une image, un souvenir, l’esquisse d’un passé, son ombre ; il fuit le cadre dans lequel il se tenait, figé dans une mémoire de toile, et laisse sa place, semble-t-il, au nouvel arrivant, qui bientôt ne sera plus, lui aussi, qu’image- souvenir ; mais sa place de vivant, le nouvel arrivé la laissera elle aussi à un autre arrivant, à un nouvel enfant, à la vie régénérée. Sa mort sera une renaissance, sa fin un renouveau.
La maison est à la fois un tombeau, et un berceau. Dernier asile, dernière sépulture ; et matrice, utérus, entrailles régénératrices.
C’est un lieu de vie et de mort ; le lieu de l’unité entre l’une et l’autre. Lieu d’un cycle entre mort et naissance.
Pas de vie sans mort ; pas de mort sans vie. Pas de fin sans recommencement, pas de recommencement sans fin. Pas de début dans l’absolu ; pas de terme absolu.
C’est une « claque » qui marque le renouveau, le retour à la vie. Une claque, comme une poussée vitale, une légère pichenette, petit coup de pouce, petit coup de main à l’existence.
La claque aussi est toute en ambiguïté : il y a ce moment où la vie se brise, où l’on claque, où l’on claque dans les mains du destin, et puis cette claque qui d’une main fait circuler le sang, donne un souffle vital nouveau.
Multiplication des naissances : « Douze berceaux sous un calicot », douze, le nombre cosmique, associé à son pouvoir créateur, et le calicot représente une « arche » qui évoque l’alliance ; l’arc, pont qui unifie, par-dessus l’eau qui s’écoule, le temps qui passe, les berges de la vie et celles de la mort.
Bravo luluberlu, pour cet étrange et beau texte, riche de sens.
Louis- Nombre de messages : 458
Age : 68
Date d'inscription : 28/10/2009
Re: La claque
Ah oui, j'ai beaucoup aimé la façon subtile avec laquelle tu manies les symboles !
Cela m'a rappelé , sur le même sujet mais traité très différemment une nouvelle de Georges Langelaan ( j'ai oublié le titre)
Cela m'a rappelé , sur le même sujet mais traité très différemment une nouvelle de Georges Langelaan ( j'ai oublié le titre)
Invité- Invité
Re: La claque
Un texte mystérieux qui se lit deux fois, oui
J'aime bien cette écriture riche
et d'une façon générale les récits qui s'attachent aux lieux, crèent une topographie particulière
donc, bravo
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: La claque
Bonsoir,
Pas très emballé par le texte lui-même et intrigué par cette image finale de Lebensborn ...
Amicalement,
midnightrambler
Pas très emballé par le texte lui-même et intrigué par cette image finale de Lebensborn ...
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 70
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
re : La claque
Du vocabulaire, richesse stylistique. Nécessaire sans doute pour créer cette dimension et ce climat étrange. Quant au sens, surprise ! Est-ce un bébé qui imagine son futur ? Sa mort ? Cette énigme me plait bien.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: La claque
la claque, oui, comme celle qu'on est supposé donner aux bébés à la naissance si le premier cri n'arrive pas de lui même...c'est bien ça qui nous est révélé à la fin, la fin ou le début, de ce réveil, ou éveil, ou re-naissance.
je n'aurai rien de bien original à ajouter, suite à tous ces commentaires, mais:
c'est un cheminement métaphorique intéressant que ce texte en basculement équilibré, tout en vases communiquants...!
"À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison."
cette phrase pose déjà quelque chose: récent/vieille.
"Je restai là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste."
ça aussi ça dit quelque chose de l'ordre de la transcendance...
"Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ?"
le combiné c'est le lien, l'appel à passer, (franchir), de "l'autre côté"...?
si j'ai un peu moins aimé cette image du "cadre" traversé (qui me fait penser aussi un peu -et peut être à tort- au "Portrait de Dorian Gray"), la fin nous prend efficacement par surprise, et ça, c'est la claque pour le lecteur!
je salue ce texte.
je n'aurai rien de bien original à ajouter, suite à tous ces commentaires, mais:
c'est un cheminement métaphorique intéressant que ce texte en basculement équilibré, tout en vases communiquants...!
"À l’angle, un bâtiment récent adossé à une vieille maison."
cette phrase pose déjà quelque chose: récent/vieille.
"Je restai là, tapi dans quelque renfoncement obscur, l’auscultant pour lui arracher des secrets inavouables, sondant cette eau trouble comme si je voulais en devenir l’exorciste."
ça aussi ça dit quelque chose de l'ordre de la transcendance...
"Un visage poupin apparut pendant un bref instant, scrutant rapidement à droite puis à gauche avec circonspection, comme voulant s’assurer que quelque intrus ne viendrait troubler son incursion dans le monde vivant. Coincé sous son menton – comme un violoneux entre deux arpèges – une espèce de combiné. Peut-être attendait-on quelqu’un ? Ou bien était-ce moi ?"
le combiné c'est le lien, l'appel à passer, (franchir), de "l'autre côté"...?
si j'ai un peu moins aimé cette image du "cadre" traversé (qui me fait penser aussi un peu -et peut être à tort- au "Portrait de Dorian Gray"), la fin nous prend efficacement par surprise, et ça, c'est la claque pour le lecteur!
je salue ce texte.
Invité- Invité
Re: La claque
J'ai lu, relu, j'ai aimé cette écriture un peu surannée, l'atmosphère irréelle, fantastique et très symbolique de ce texte. J'ai relu parce que je n'ai pas compris tout de suite et parce que j'avais envie de me replonger dans cet univers très subtil, dans cette cavité vivante et mouvante.
Invité- Invité
Re: La claque
J'ai dû passer à côté d'un truc avec la fin, ça ne me paraît pas être si évident cette boucle qui se bouclerait, ça fonctionne moyennement à mes yeux sur ce point.
Sinon, j'aime beaucoup cette écriture soignée, cette lente progression à travers les éléments et les mouvements, cette part de mystère et cette ambiance feutrée que tu décris avec de belles images et pas mal de poésie. La première partie, avant la naissance, me paraît très réussie.
Sinon, j'aime beaucoup cette écriture soignée, cette lente progression à travers les éléments et les mouvements, cette part de mystère et cette ambiance feutrée que tu décris avec de belles images et pas mal de poésie. La première partie, avant la naissance, me paraît très réussie.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La claque
tout le début, je ne pouvais m'empêcher de penser au dessin animé "Les zinzins de l'espace".... (te vexe pas Lulu... c'est la vérité vraie)
et la fin cela m'a rappelé Mandrake le magicien, que je lisais quand j'étais gamin et qui me faisait un peu peur
entrer dans le miroir, c'est une bonne façon de prendre du recul..
bon, pour repeupler la planète, dans ton monde de Science Fiction, il pourrait aussi nous faire rajeunir à 20 Ans .... arf !!
...
plus sérieusement,
j'aime cette trame d'histoire,
ton curieux voyeur pourrait être développé et nous bluffer avec des fausses routes, ou nous communiquer ses peurs, ses impressions, les détails qu'il voit, qu'il interprète....
...
j'aime bien ce texte !
Merci !
et la fin cela m'a rappelé Mandrake le magicien, que je lisais quand j'étais gamin et qui me faisait un peu peur
entrer dans le miroir, c'est une bonne façon de prendre du recul..
bon, pour repeupler la planète, dans ton monde de Science Fiction, il pourrait aussi nous faire rajeunir à 20 Ans .... arf !!
...
plus sérieusement,
j'aime cette trame d'histoire,
ton curieux voyeur pourrait être développé et nous bluffer avec des fausses routes, ou nous communiquer ses peurs, ses impressions, les détails qu'il voit, qu'il interprète....
...
j'aime bien ce texte !
Merci !
Re: La claque
Joli " coup " !
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
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