Dans le coeur de boulevard

[Frédéric Prunier]

écoute
dans le cœur du boulevard
écoute les feux tricolores
syncoper la ville

rouge
(+)
vert

si tu as de la chance
un moment suspendu
écoute ce cliquetis mécanique de la marche du temps
faire semblant d'obéir

vert
(pour laisser du rêve avant qu'il s'arrête)
rouge

écoute
le flot des hommes
qui hurlent et vocifèrent
parce qu'ils veulent passer les premiers
de l'autre côté

orange ?
écoute ces grandes ombres boiteuses
balayer d'un clin d’œil
toutes les belles espérances


éphémères
hésitantes
au carrefour un instant

[Invité]

J'ai bien aimé déambuler dans ce poème au rythme de ses pulsations.

[Invité]

Dans ces vers comme toujours, l'observation, l'attention, l'écoute de l'autre, des autres ; et une forme de sagesse qui transparaît.
La très humaine méthode Prunier.

[Legone]

Poème qui brille de milles feux !

[Legone]

mille sans s lol

[Invité]

je crois que c'est mon préféré des poèmes que j'ai lus de toi!

la forme, le thème, tout!
merci.

[Invité]

C'est chouette comme tout ! J'adore les feux tricolores, ça met plein de couleurs dégoulinantes poétiques dans les villes les jours de pluie...
Et j'aime vraiment cette voix si particulière qui est la tienne !

[seyne]

J'ai aimé aussi, ça rend bien cette étrange et perpétuelle alternance qui rythme de nombreux lieux de la ville.
Juste une remarque : tout le monde se presse pour passer avant les autres mais c'est plutôt dans un silence bien huilé que dans des vociférations, pas plus rassurant pour autant.

[troupi2]

un rythme assuré qui fait tout l’intérêt de ce poème.
celui des feux calqué sur celui des gens.
On se demande où se passe l'action puisque les gens ont un comportement atypique devant ces feux .
Et puis: "écouter des feux tricolores". Étrange non?
pas mal tout ça.

[Frédéric Prunier]

pour le son des feux tricolores.
Je ne sais pas maintenant, mais il y a une trentaine d'années,
une fin de nuit ou un matin,
dans une ancienne vie
j'ai entendu ces feux
c'était place de la Bastille, au bout de la rue Saint-Paul
(j'habitais au 17 rue de la Roquette,
...quand vous rentrez dans la rue de la Roquette, en venant de la place,
vous verrez un café, en face, au niveau du croisement de la rue de Lappe.
il s'appelait la rotonde...
et ben vous levez les yeux, et c'est les deux fenêtres du sixième... émotion...))

donc,
en ce temps-là
les feux étaient bruyants !
clic.... clic-clac......

mais pour cela
il fallait être tout seul sur la place de la bastoche
à cinq six heures du mat, un dimanche matin...
et il y a trente piges !

voilà le pourquoi du bruit...

àpluche et merci de vos félicitations, ô jury damiis !

[Frédéric Prunier]

et pour le comportement des gens devant les feux ... vous êtes sûr que c'est atypique de gueuler et de vouloir passer les premiers????

[Invité]

Bien aimé ce poème.
J'en ai écrit un, il y a longtemps, de la même eau (talent en moins) ou du moins, sur le même thème. Et j'y avais associé des rythmes de jazz.

[Invité]

Ah les feux tricolores :

Bleu : t'attends qu'il soit "à point" (comme le permis).
Blanc : tu en bois un "petit".
Rouge : du gros rouge qui "tache" ; c'est le moment de foncer.

C'est "de boulevard" ou "du boulevard" (on va pas recommencer la polémique philatélique du discours "du" ou "sur" la méthode de ce cher Blaise Pascal à qui nous la souhaitons bien bonne).

[Invité]

...quand vous rentrez dans la rue de la Roquette, en venant de la place,
vous verrez un café, en face, au niveau du croisement de la rue de Lappe.
il s'appelait la rotonde...
et ben vous levez les yeux, et c'est les deux fenêtres du sixième... émotion...))

Là ?



T'étais bien placé pour aller boire des coups à La Chapelle des Lombards !

[Invité]

Ah les feux tricolores :

Bleu : t'attends qu'il soit "à point" (comme le permis).
Blanc : tu en bois un "petit".
Rouge : du gros rouge qui "tache" ; c'est le moment de foncer.

C'est "de boulevard" ou "du boulevard" (on va pas recommencer la polémique philatélique du discours "du" ou "sur" la méthode de ce cher Blaise Pascal à qui nous la souhaitons bien bonne).

Ah crotte c'était Descartes !!! Mais il n'y a que le lundi Pascal à se mettre sous la dent (à l'aise Blaise ! ).

[Frédéric Prunier]

...quand vous rentrez dans la rue de la Roquette, en venant de la place,
vous verrez un café, en face, au niveau du croisement de la rue de Lappe.
il s'appelait la rotonde...
et ben vous levez les yeux, et c'est les deux fenêtres du sixième... émotion...))

Là ?



T'étais bien placé pour aller boire des coups à La Chapelle des Lombards !

exaquetely............... les deux fenêtres tout en haut, au dessus de la rotonde !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
t'es du quartier Narb ?


Quand j'habitais là-bas,
c'était encore gros rouge à partir de six heures du mat
avec Imbert bois et charbon, un des derniers bougnats qui livrait encore le charbon en sac.

Quand je suis parti
ça dégueulait toujours sur les trottoirs
mais plus à la même heure
et le père Imbert
avait vendu le camion rouge et à ravalé la devanture de son boui-boui
Madame Imbert aussi
avait changé sa clientèle

[Frédéric Prunier]

plutôt du
pour le boulevard

quand j'ai posté le titre,
j'avais pas relu mon texte
juste copie-colle...

[Frédéric Prunier]

Bien aimé ce poème.
J'en ai écrit un, il y a longtemps, de la même eau (talent en moins) ou du moins, sur le même thème. Et j'y avais associé des rythmes de jazz.

tu nous le postes ?
... et on fait pas une compète... on fait juste ce qu'on peut...
iris je te bisouille amicalement

[Invité]

Frédéric, je viens de retrouver mon texte. Mais je ne peux pas le publier maintenant, vu que j'ai posté une merdouille en poésie ce matin. Je ne veux pas non plus squatter ton fil.
Alors ?
En attendant, bizaussi, puisque... :-)

[Invité]

petit grain de sel...
Iris, tu peux le poster dans ce fil si Frédéric n'objecte pas.

[Invité]

Ah ! Mais je vais le mettre dans "petites choses".

[CROISIC]

Paris... Montluçon, c'est une ligne droite, sans feux de croisement ?

[Frédéric Prunier]

celui-là, j'le veux parce qu'il est superbiris !!!

Forget-me-not

La gomme crisse sur l'asphalte
Et pile au stop.
Stop !
Ça swingue et ça jase
Jazz, jazz...
Du bas de la gamme au top
Stop !
Les trilles en volte-face
Ça passe ou ça casse
Les pistons gershwinnent
Et ça couine
Jazz, jazz
Phares, néons, feux et brûlots
Tempo, beat, tempo
La gomme crisse sur l'asphalte
Et file, c'est la java d'la nuit.
Oh...jazze-me, jazze-me
Jazze mes notes
Forget-me-not.

on entend les claques sonnent !!!))

[Marine]

Poésie de la modernité, j'aime ça
Je suis admiratif

[Invité]

Oh ! Tu m'as presque tiré une larme !
Merci !
Une bise, pour la peine.

[Invité]

Oh ! Tu m'as presque tiré une larme !
Merci !
Une bise, pour la peine.

Je m'adressais à Frédéric

[Invité]

écoute
dans le cœur du boulevard
écoute les feux tricolores
syncoper la ville

rouge
(+)
vert

si tu as de la chance
un moment suspendu
écoute ce cliquetis mécanique de la marche du temps
faire semblant d'obéir

vert
(pour laisser du rêve avant qu'il s'arrête)
rouge

écoute
le flot des hommes
qui hurlent et vocifèrent
parce qu'ils veulent passer les premiers
de l'autre côté

orange ?
écoute ces grandes ombres boiteuses
balayer d'un clin d’œil
toutes les belles espérances


éphémères
hésitantes
au carrefour un instant

C'est ton fil, tout de même. Je fais donc redescendre ton poème, en ajoutant qu'il a une dimension humaine qu'on ne trouve pas dans le mien.
Bravo.

[soussan]

Epatante, (deviendrais-je Dormesson?) la synesthésie, visuelle et auditive des deux poèmes,

"écoute ce cliquetis mécanique de la marche du temps" j 'écoute et j 'déprime...métaphore inédite

chez Iris: "Phares, néons, feux et brûlots
Tempo, beat, tempo" --je revois et je revis au pouls de la ville lumière la nuit à Saint -germain!
Que c 'était bath...Ce bond dans le temps

[seyne]

et pour le comportement des gens devant les feux ... vous êtes sûr que c'est atypique de gueuler et de vouloir passer les premiers????

Passer les premiers non, bien entendu, c'est toujours le dernier reste d'instinct primate, mais je vois plutôt aux feux des gens silencieux et enfermés dans leurs automatismes que des harengères vociférantes.

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