Ma vie sans moi

[Cerval]

mes yeux sont tenus par des pinces à linge
deux bouts de soleil en lévitation
je me fiche de tout
et tout a le don de m'irriter
ET POURTANT
il aurait suffit de s'asseoir paisiblement
l'ombre aurait pris mes souliers
le vin ma joie
ma joie encore restituée
le vent ma voix
ma voix encore écoutée
par milles oreilles dont je ne sais pas quoi
faire
IL AURAIT SUFFIT
qu'il fasse beau
qu'on mette tous les couverts à la nappe du ciel
et qu'on laisse un gant à la main du siècle
pour le baiser comme celui des femmes
JE FAIS CE QUE JE VEUX

poupon baille dans les miroirs
j'ai vu sa robe cachée
dans les reflets
j'ai vu ses yeux fourmiller
sous la fumée
j'ai vu sa bouche dans
tous les fraisiers
j'ai vu le goût de sa bouche
au goût du goût de ma bouche
imaginée
mais poupon baille dans les miroirs
ce soir il est encore trop tard
pour ne pas fumer mille milliards
de cigarettes
et le verre le cogne et tout son être
fait un "la".
mon poupon ma musique.
mon poupon ma serrure
mon poupon ma mesure
à tous les pas de porte
il glisse un ciel
et à tous les poèmes
inutiles oh les poèmes
...............................

[Pussicat]

je n'ai pas trouvé ici ce qui m'emportait ailleurs, et ailleurs.
et puis les majuscules me rebutent.
je m'en va lire tes textes précédents, pour le plaisir.

[Carat]

Le francais n'etant pas ma langue maternelle, j'avais confondu poupon - une recurence dans les textes de Cerval - et pompon, et je dois dire que, curieusement, j'aurais prefere que ce fut "pompon", qui est, a mon avis, plus cocasse et, en quelque sorte, plus poetique ( comme quoi la poesie c'est l'art du malentendu. )

[Cerval]

oui il a été écrit sans trop d'inspiration
en voilà pourtant un du même acabit :



mon poupon a des yeux...
mon dieu il ne faut pas que j'y pense.

mon poupon a des yeux
où j'ai rangé les étoiles
comme des couverts à la table
où j'ai mis une langue qu'anime
le vent,
le chant,
où les péniches poussent
du bout de leur nez la lune
et j'y range
les lumières de lampadaires
et la seine
en robe de nuit
l'ivresse
en son habit
et la verdure des arbres.

mon poupon est un livre
à lire la main sur le coeur.
poupon est un après-midi
que j'ai passé dans la moiteur
poupon est là où toutes
les idées se font douceur

oreiller de la pensée -
poupon que je sais par coeur.
poupon qui s'ennuie dans ma tête
à force d'y penser

poupon va
où ne se salissent
ses pas

[Pussicat]

tu es un habitué de l'esquive :
""Audace"
Message  Cerval le Mar 3 Sep 2013 - 21:07""
***
tu réponds,
tu postes un nouveau texte,
et passes le feu rouge !
je n'aime pas le procédé.
il y a d'autres espaces Cerval,
pour te lire,
ici
et
ailleurs
ici
et
ailleurs
ici.

[Frédéric Prunier]

j'espère que votre travail poétique
saura garder le fragile équilibre du funambule
sinon
c'est fauteuil de psy
qu'aux pattes...

[Invité]

Ah, moi j'aime  énormément ! J'ai eu deux lectures fort différentes : dans l'une le poupon est empêcheur d'aimer en rond, dans l'autre il est objet d'amour ambivalent, mais les deux lectures me plaisent également et j'apprécie  qu'un poème soit multiple pour le lecteur ( selon son humeur) Rien ne dit qu'une troisième lecture ne générerait pas une autre interprétation...


J'ai vu sa bouche dans tous les fraisiers  : très évocateur

En revanche, je trouve inutilement compliqué
J'ai vu le goût de sa bouche au goût du goût de ma bouche

imaginée

Cela dit, le mot  poupon m'évoque plus le petit cochon d'Alice au Pays des Merveilles qu'un objet érotique...

[Pussicat]

c'est étrange, je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu as posté les deux textes séparément... ça m'trouble en fait,
j'aime ton écriture qui s'habille de l'instant,
Fred a parlé d'équilibre, c'est ça ?
lorsque je lis ces textes, j'ai l'impression d'une urgence, comme si il fallait que je les lise vite, très vite avant de claquer la porte et de partir vite et loin.
il y a de belles images,
ça me fait penser à du verre brisé,
à des mots découpés, recollés,
à des blessures sparadrapées,
le poupon ?

[Sahkti]

Les majuscules me dérangent également mais j'imagine qu'elles ont leur importance.
Ceci mis à part, j'aime l'essoufflement qui émerge de ce premier texte et cette impression de vouloir raconter vite vite parce que ces petits moments, ça passe, ça part, ça ne revient jamais ou jamais de la même manière.

[Sahkti]

Le second texte me laisse plus indifférente mais ça vient du fait que je déteste le mot poupon, je le trouve et l'ai toujours trouvé moche comme terme, donc je n'arrive pas à entrer dans le texte sans me braquer là-dessus.

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