Sous la pensée
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Sous la pensée
après avoir parlé je veux
détruire tout ce que je fais
je veux
détruire je le hais
et qu'on n'en parle plus
tout ce que je dis
de ton visage qui comme toi
n'existe pas (logiquement)
tout ce que je dis reviens
aux livres où je les ai volés
ces mots aux
choses aperçues
dans la vie cette salle d'attente
comme un vent passée
sois patiente
la nuit vient et on ne se rappelle plus
ce qu'on pensait
sois patio sois patio sois patiente
le lierre de ta main dans le patio de la cour
est un oiseau envolé comme une ombre incertaine
je sens tes yeux que rien ne remplaçait
même aux vitres nocturnes où je les ai cherchés
par analogie avec tout ce qui brillait
je sens tes yeux puits brûlant de froid
puis je pense à toi, je pense à moi
ferme ta gueule
allume ta cigarette comme tu ne sais pas allumer tes yeux, tu t'es contenté de regarder Mais
tu n'as pas su comment faire tu as regardé n'importe comment
c'est bien triste comme façon de se servir des phrases lorsqu'on sait
intuitivement que le nord est de l'horizon à son poignet
mais tes mains déjà n'ont plus de fonction
cigarette-
(le miroir mécontent se lève alors du reflet et dit:
c'est faux
ce manteau que vous appelez la nuit je le porte chaque fois que je ne te contiens pas dans ma main comme une pièce d'argent et je m'en porte aussi bien parce qu'alors je peux aller dans ce pays auquel tu rêves tout le jour et la lumière que j'en rapporte comme des fruits lourds est pareille à celle des mots de ne pas se fixer à la matière humaine alors ce n'est guère la peine d'accuser les autres je suis pareil à une eau pure avant qu'on y mette à tremper les ombres étouffantes de l'après-midi je suis un reflet de glace que la lèvre a dessiné
calomniateur ah je m'en vais)
les collines mettent du rouge à leurs bouches
toute la beauté a fait gonfler ce hunier
avec un bruit de ris dans l'or des vagues tu es déjà
loin que je ne te mets plus à ma carte mentale
je te retrouverai peut-être au hasard des dés
oiseau noir en forme de ciseaux
hélas le bonheur est aperçu
je me retourne sur les raisons de mon geste
ciseaux ciseaux ciseaux forme d'oiseau
envolés déjà quittent la pensée comme la vue
détruire tout ce que je fais
je veux
détruire je le hais
et qu'on n'en parle plus
tout ce que je dis
de ton visage qui comme toi
n'existe pas (logiquement)
tout ce que je dis reviens
aux livres où je les ai volés
ces mots aux
choses aperçues
dans la vie cette salle d'attente
comme un vent passée
sois patiente
la nuit vient et on ne se rappelle plus
ce qu'on pensait
sois patio sois patio sois patiente
le lierre de ta main dans le patio de la cour
est un oiseau envolé comme une ombre incertaine
je sens tes yeux que rien ne remplaçait
même aux vitres nocturnes où je les ai cherchés
par analogie avec tout ce qui brillait
je sens tes yeux puits brûlant de froid
puis je pense à toi, je pense à moi
ferme ta gueule
allume ta cigarette comme tu ne sais pas allumer tes yeux, tu t'es contenté de regarder Mais
tu n'as pas su comment faire tu as regardé n'importe comment
c'est bien triste comme façon de se servir des phrases lorsqu'on sait
intuitivement que le nord est de l'horizon à son poignet
mais tes mains déjà n'ont plus de fonction
cigarette-
(le miroir mécontent se lève alors du reflet et dit:
c'est faux
ce manteau que vous appelez la nuit je le porte chaque fois que je ne te contiens pas dans ma main comme une pièce d'argent et je m'en porte aussi bien parce qu'alors je peux aller dans ce pays auquel tu rêves tout le jour et la lumière que j'en rapporte comme des fruits lourds est pareille à celle des mots de ne pas se fixer à la matière humaine alors ce n'est guère la peine d'accuser les autres je suis pareil à une eau pure avant qu'on y mette à tremper les ombres étouffantes de l'après-midi je suis un reflet de glace que la lèvre a dessiné
calomniateur ah je m'en vais)
les collines mettent du rouge à leurs bouches
toute la beauté a fait gonfler ce hunier
avec un bruit de ris dans l'or des vagues tu es déjà
loin que je ne te mets plus à ma carte mentale
je te retrouverai peut-être au hasard des dés
oiseau noir en forme de ciseaux
hélas le bonheur est aperçu
je me retourne sur les raisons de mon geste
ciseaux ciseaux ciseaux forme d'oiseau
envolés déjà quittent la pensée comme la vue
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Sous la pensée
Il y a tout plein de bonnes choses là-dedans, mais attention de ne pas trop vouloir en faire, j'ai l'impression que parfois tu forces la poésie. Du coup on ne sait plus très bien où est l'ossature, le fil.
Re: Sous la pensée
Cette phrase "tu forces la poésie" me laisse songeur. La force-je comme le trait ou bien comme un viol. Vertiges de l'interprétation.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Sous la pensée
il ne s'agit plus de dormir
pardon la vie, pardon le rêve
je ne nourrirai plus cet animal dans ma poitrine
la brise a chanté toute seule comme les églises
on se demande au juste ce qu'est à l'homme ce pays, l'hiver
dehors le ciel a mis toutes ses décorations, toute la nuit
on me demande de réciter ce que j'ai appris alors j'énumère
les arbres, les pierres dans le ruisseau, les haies
sautées comme des virgules, toute la grammaire de ton idée
et les désinences que font tes vêtements à ton corps
sans que je ne m'en aperçoive, tu te détaches de moi
tu es déjà au ciel, lancer de ballons
contenue en moi et lointaine pourtant, ne me dis pas
que tu ressembles à la mer
le ressac de ton idée c'est un hamac lorsqu'il fait chaud
et je prends ta main comme un verre de limonade
je reste immobile quelques heures près d'un chott illusoire
un vent si doux passe qu'il fait pleurer ;
pendant ce temps vous passez, caravanes de l'imagination, vous passez
vous ramenez des fruits chargés de sucre et dans les amphores d'argile
de petites bêtes fuyantes des serpents tombés des cheveux des méduses
la vie est derrière vous qu'on dirait un mirage
pardon la vie, pardon le rêve
je ne nourrirai plus cet animal dans ma poitrine
la brise a chanté toute seule comme les églises
on se demande au juste ce qu'est à l'homme ce pays, l'hiver
dehors le ciel a mis toutes ses décorations, toute la nuit
on me demande de réciter ce que j'ai appris alors j'énumère
les arbres, les pierres dans le ruisseau, les haies
sautées comme des virgules, toute la grammaire de ton idée
et les désinences que font tes vêtements à ton corps
sans que je ne m'en aperçoive, tu te détaches de moi
tu es déjà au ciel, lancer de ballons
contenue en moi et lointaine pourtant, ne me dis pas
que tu ressembles à la mer
le ressac de ton idée c'est un hamac lorsqu'il fait chaud
et je prends ta main comme un verre de limonade
je reste immobile quelques heures près d'un chott illusoire
un vent si doux passe qu'il fait pleurer ;
pendant ce temps vous passez, caravanes de l'imagination, vous passez
vous ramenez des fruits chargés de sucre et dans les amphores d'argile
de petites bêtes fuyantes des serpents tombés des cheveux des méduses
la vie est derrière vous qu'on dirait un mirage
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Sous la pensée
la chanson dans le miroir se lève
il ne s'agit plus de dormir
pardon la vie, pardon le rêve
je reste immobile près d'un chott illusoire
un vent si doux souffle qu'il fait pleurer
pendant ce temps caravanes de l'imagination vous passez
la vie est derrière vous qu'on dirait un mirage
à la fenêtre je joue de l'accordéon des images
tantôt toi - tantôt moi - tantôt
le reste que la brise prend et ramène aussitôt
**
eh bien, voilà ce qui s'appelle voir le mouvement de création d'un poème.
il ne s'agit plus de dormir
pardon la vie, pardon le rêve
je reste immobile près d'un chott illusoire
un vent si doux souffle qu'il fait pleurer
pendant ce temps caravanes de l'imagination vous passez
la vie est derrière vous qu'on dirait un mirage
à la fenêtre je joue de l'accordéon des images
tantôt toi - tantôt moi - tantôt
le reste que la brise prend et ramène aussitôt
**
eh bien, voilà ce qui s'appelle voir le mouvement de création d'un poème.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Sous la pensée
Postes-tu uniquement pour toi ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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