Un récit sérieux
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Un récit sérieux
…la première fois que je t’ai vue, il avait fait nuit trop tôt. Nous étions revenus ensemble de cet autre pays de la gare, ce pays comme le sont les ponts, comme sont toutes choses suspendues. Nous marchions, la nuit était juste derrière nous, avec son pas de marée lent, comme si c’était voir le ciel un fruit mûrir, une figue qui se précise dans ce panier de nos paumes. Nous avions discuté à ne pas vraiment savoir quoi dire. Si bien qu’étant données la situation et les convenances, j’ai eu sommeil très vite.
Je me suis allongé pour la première fois à côté de toi, mon amour. Tu avais défais l’éventail sans fin de ta chevelure pour que s’y lève sans pourquoi savoir le soleil de ton parfum. Je n’ai rien dit, je me suis tourné de l’autre côté du mur, j’étais tout au bord du lit, à
l’extrémité de moi-même, de cette vie d’alors qui ne se savait pas t’aimer, tout doucement, et puis… j’ai senti un souffle sur ma nuque, c’était comme une feuille qui tressaille lorsqu’il y pleut, je n’ai pas bougé, ça aurait pu durer mille ans, je m’observais m’observer, à cette horloge du corps qui au corps se fixe… tu t’es levée, tu as quitté le lit, peut-être vexée. Puis tout s’est dénoué, n’a jamais cessé de se dénouer.
L’amour n’est jamais que cela qui toujours se dénoue, n’est jamais que cette robe qui parle au moment de s’ouvrir, qui dit qu’elle s’ouvre et qu’alors toute partie de l’air est pour une cellule un lieu où s’asseoir, tout mon corps debout est en lui-même assis. N’est jamais que cette cloche qui bat sa mesure, qui se fait un pouls de sa propre chanson… n’est jamais que la forme que prend le corps lorsqu’il fait de l’herbe un rivage, le vent passe à ses cheveux, ce vent qui touche à toutes choses mais n’en change pas la nature. Ce vent qui charrie les souvenirs des choses, peut-être, qui est la forme très précisément qu’elles ont de les chanter. N’est jamais qu’avoir toutes les fenêtres dans soi ouvertes, perpétuellement ouvertes.
Je m’y accoude depuis longtemps, y allume une cigarette. Je peux me resouvenir à cette évocation, cette sorte d’évocation qui est alors un lieu de ma pensée pour mille choses. Le temps et l’espace s’ils sont pareils au monde, gardent ce même geste à la mémoire : et tout souvenir est dans un lieu précis de la pensée, dans une région de ce pays, à un monticule de sa paume, les souvenirs eux aussi s’organisent en constellations, ils ont leur syntaxe, bientôt leurs idées. Ici c'est encore au récit qui précède un autre lieu, et tu entends ce qui diffère dans son souffle, qui attend de la respiration que tombée elle rejaillisse d'elle-même, cette respiration qui possède le pas de la vague, qui est comme les lignes blanches entre les joues d’un texte... qui est aussi ce pays de toutes choses suspendues
Mais ce récit semble toujours au point de commencer.
Donc il marche comme à la pointe des pieds sur son propre corps. C’est que les souvenirs ne vous reviennent jamais en ordre : ils ont eux aussi leur prose intérieure, une prose de soierie et d’exil, qui a des façons d’avalanche. Ainsi le passé est comme une pêche que l’on dépèce lentement, comme la nuit pour ses sources blanches fait saigner les étoiles. La vie elle non plus ne se vit jamais en ordre.
Un décours temporel n’est jamais une fuite : il est le temps. Le temps possède plusieurs respirations en même temps. S’en rendre compte, c’est aimer la musique
Je me suis allongé pour la première fois à côté de toi, mon amour. Tu avais défais l’éventail sans fin de ta chevelure pour que s’y lève sans pourquoi savoir le soleil de ton parfum. Je n’ai rien dit, je me suis tourné de l’autre côté du mur, j’étais tout au bord du lit, à
l’extrémité de moi-même, de cette vie d’alors qui ne se savait pas t’aimer, tout doucement, et puis… j’ai senti un souffle sur ma nuque, c’était comme une feuille qui tressaille lorsqu’il y pleut, je n’ai pas bougé, ça aurait pu durer mille ans, je m’observais m’observer, à cette horloge du corps qui au corps se fixe… tu t’es levée, tu as quitté le lit, peut-être vexée. Puis tout s’est dénoué, n’a jamais cessé de se dénouer.
L’amour n’est jamais que cela qui toujours se dénoue, n’est jamais que cette robe qui parle au moment de s’ouvrir, qui dit qu’elle s’ouvre et qu’alors toute partie de l’air est pour une cellule un lieu où s’asseoir, tout mon corps debout est en lui-même assis. N’est jamais que cette cloche qui bat sa mesure, qui se fait un pouls de sa propre chanson… n’est jamais que la forme que prend le corps lorsqu’il fait de l’herbe un rivage, le vent passe à ses cheveux, ce vent qui touche à toutes choses mais n’en change pas la nature. Ce vent qui charrie les souvenirs des choses, peut-être, qui est la forme très précisément qu’elles ont de les chanter. N’est jamais qu’avoir toutes les fenêtres dans soi ouvertes, perpétuellement ouvertes.
Je m’y accoude depuis longtemps, y allume une cigarette. Je peux me resouvenir à cette évocation, cette sorte d’évocation qui est alors un lieu de ma pensée pour mille choses. Le temps et l’espace s’ils sont pareils au monde, gardent ce même geste à la mémoire : et tout souvenir est dans un lieu précis de la pensée, dans une région de ce pays, à un monticule de sa paume, les souvenirs eux aussi s’organisent en constellations, ils ont leur syntaxe, bientôt leurs idées. Ici c'est encore au récit qui précède un autre lieu, et tu entends ce qui diffère dans son souffle, qui attend de la respiration que tombée elle rejaillisse d'elle-même, cette respiration qui possède le pas de la vague, qui est comme les lignes blanches entre les joues d’un texte... qui est aussi ce pays de toutes choses suspendues
Mais ce récit semble toujours au point de commencer.
Donc il marche comme à la pointe des pieds sur son propre corps. C’est que les souvenirs ne vous reviennent jamais en ordre : ils ont eux aussi leur prose intérieure, une prose de soierie et d’exil, qui a des façons d’avalanche. Ainsi le passé est comme une pêche que l’on dépèce lentement, comme la nuit pour ses sources blanches fait saigner les étoiles. La vie elle non plus ne se vit jamais en ordre.
Un décours temporel n’est jamais une fuite : il est le temps. Le temps possède plusieurs respirations en même temps. S’en rendre compte, c’est aimer la musique
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Un récit sérieux
pas trop sérieux quand même
l'amour c'est aléatoire, alors autant être dérisoire
l'amour c'est aléatoire, alors autant être dérisoire
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Un récit sérieux
il y a des majuscules des points c'est sérieux comme un formulaire.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Un récit sérieux
Donc il marche comme à la pointe des pieds sur son propre corps. C’est que les souvenirs ne vous reviennent jamais en ordre : ils ont eux aussi leur prose intérieure, une prose de soierie et d’exil, qui a des façons d’avalanche. Ainsi le passé est comme une pêche que l’on dépèce lentement, comme la nuit pour ses sources blanches fait saigner les étoiles. La vie elle non plus ne se vit jamais en ordre.
Un décours temporel n’est jamais une fuite : il est le temps. Le temps possède plusieurs respirations en même temps. S’en rendre compte, c’est aimer la musique
ça fait bizarre. vous passez sans crier gare du narrateur moije-romantique à trois autre narrateurs : le critique, la voix off, l'essayiste.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Un récit sérieux
le texte est un collage comme les lettres pour les lettres anonymes du coup pareillement on ne sait qui parle.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Un récit sérieux
je ne crois pas. les trois premiers quarts sont très cohérent et monomaniaque : c'est une déclaration d'amour de l'auteur à la page blanche, il la regarde dans le blanc de la page, s'enflamme devant toutes les possibilités, les potentialités qu'elle lui offre en miroir, c'est une affaire qui roule.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Un récit sérieux
à partir de "mais ce récit est toujours sur le point de commencer" (et notamment cela cité) est collé à la fin alors qu'originalement précédait, dans une autre partie moins narrative d'où sans doute vostre remarque.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Un récit sérieux
Entièrement d'accord avec hi wen :
Lourdeurs, légèretés, considérations sur... moije... vous-nous... l'ensemble... toitu... tout sauf sérieux tout cela à l'image de l'entame : "…la première fois que je t’ai vue,"
Je comprends le projet, je ne le trouve pas abouti.
A bientôt de te lire,
"collages", je veux bien, mais quand tu égares le lecteur au point qu'il passe la barrière pour se jeter par dessus le pont voir ailleurs ce qu'il s'écrit, c'est auto... c'que tu veux.hi wen a écrit:les trois premiers quarts sont très cohérent et monomaniaque : c'est une déclaration d'amour de l'auteur à la page blanche, il la regarde dans le blanc de la page, s'enflamme devant toutes les possibilités, les potentialités qu'elle lui offre en miroir...
Lourdeurs, légèretés, considérations sur... moije... vous-nous... l'ensemble... toitu... tout sauf sérieux tout cela à l'image de l'entame : "…la première fois que je t’ai vue,"
Je comprends le projet, je ne le trouve pas abouti.
A bientôt de te lire,
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Un récit sérieux
c'est clair...Cerval a écrit:le texte est un collage
Et merci d'utiliser, comme souvent demandé, le fil "Discussions autour de nos textes" pour répondre aux commentaires.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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