Les marches de l'escalier
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Polixène
So-Back
Raoulraoul
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Les marches de l'escalier
LES MARCHES DE L'ESCALIER
Dans la nuit les marches de l’escalier craquent.
Des murs suinte la peur.
L’ouvrier regarde ce songe au-dessus de lui.
Derrière toutes les portes grogne l’irréparable.
Jusqu’à l’étage la patronne monte.
Son mutisme envahit sa gorge.
Sur les tapisseries gambadent des biches.
Si un secret de patronne pénètre dans vos veines,
des mains courent sur la rampe du plaisir.
De l’ouvrier s’exhalent des pensées fortes.
Dehors l’église sonne déjà minuit.
La patronne prend son temps.
Cette intimité forme comme des champs énormes.
Un aspect de clarté.
Sur la première marche la concierge a laissé du courrier.
L’ouvrier ressent de la frayeur oui.
Sa patronne ici dans l’escalier.
Son énervement qu’on devine dans l’étroitesse.
Mais entre ses omoplates une invitation glisse des ressources qui débordent.
Toutes les portes son cadenassées.
L’ouvrier peut obéir.
La patronne lui écarte son abîme.
Une douceur tenue au commandement.
La patronne dit à l’ouvrier « Tu me regardes ».
Un feu pétille dans la chambre. Sur la table est posée une bouteille de vin.
Une rusticité éclaire la chambre.
« Montre-toi » dit la patronne à son ouvrier.
Il défait aussitôt sa protection. Une circonférence.
L’autoritaire s’agenouille.
Sur les murs valse l’ombre des bougies.
Le subalterne grandit.
Il frémit de toute sa force. Il gémit une doléance.
« Pas tout de suite » répond la patronne.
Ils boivent un verre de vin.
Puis au bord du lit la puissante s’accroupit.
Elle enlève une apparence.
Elle exige de l’ouvrier une tendresse.
Il refuse.
La patronne lui plonge son réalisme sous le nez.
L’ouvrier s’exécute.
Elle dit à l’ouvrier qu’elle respectera la promesse.
Mais la suspicion ouvrière fouille la vérité.
La véritable patronne prononce un coup de tonnerre.
Une saleté qui se soulage.
Dehors il fait trop froid.
Des voisins à côté cognent au mur.
Le jugement à côté cogne l’histoire.
La classe ouvrière nourrit sa famille
avec des promesses délivrées au cul du patronat.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Les marches de l'escalier
la patronne quelle daronne
un peu trop souvent citée a mon gout
un peu trop souvent citée a mon gout
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Marches de l'escalier
Je sais So-Back. A chaque fois tu me fais la même remarque. Toi aussi tu te répètes. Tu n'aurais pas aujourd'hui quelque chose de nouveau et utile à me dire ? Merci.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Les marches de l'escalier
tu veux que je parle de la lutte des classes
patronnât contre monde ouvrier
j'ai cessé de m'y intéresser, l'âge surement
mais pour le fun je vois bien la patronne faire une gâterie a l'ouvrier
patronnât contre monde ouvrier
j'ai cessé de m'y intéresser, l'âge surement
mais pour le fun je vois bien la patronne faire une gâterie a l'ouvrier
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Les marches de l'escalier
Je ne peux m'empêcher de voir que ton texte est tricoté uniquement pour illustrer la dernière phrase, et forcément, c'est réducteur.
Je l'ai relu sans cette dernière "sentence", c'est mieux; par contre So-back a raison, c'est vraiment lourd et inutile la reprise systématique du binôme, ça ne fait pas structure et ça ne fait pas style. C'est pour moi la finalité du texte qui coince.
Donc je n'apprécie pas vraiment; la première partie fonctionne bien , la montée en tension, est bien rendue mais la seconde, le passage à l'acte non. Et puis la grosse astuce "son réalisme" "son abîme", franchement...
... bref: à te lire!
Je l'ai relu sans cette dernière "sentence", c'est mieux; par contre So-back a raison, c'est vraiment lourd et inutile la reprise systématique du binôme, ça ne fait pas structure et ça ne fait pas style. C'est pour moi la finalité du texte qui coince.
Donc je n'apprécie pas vraiment; la première partie fonctionne bien , la montée en tension, est bien rendue mais la seconde, le passage à l'acte non. Et puis la grosse astuce "son réalisme" "son abîme", franchement...
... bref: à te lire!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Les marches de l'escalier
So-Back a écrit:tu veux que je parle de la lutte des classes
patronnât contre monde ouvrier
j'ai cessé de m'y intéresser, l'âge surement
mais pour le fun je vois bien la patronne faire une gâterie a l'ouvrier
Euh...j'en doute!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Les marches de l'escalier
Bonsoir Raoulraoul,
Tu as écrit, ailleurs...
"Mon travail plaçant souvent le lecteur en équilibre entre "compréhension" et fuite du sens..."
C'est leur aspect énigmatique qui donne à tes textes tout leur sel.
Celui-ci semble se situer, dans son traitement, à mi-chemin entre Lettre courageuse à ma meilleure amie et Dialogue extrême.
À creuser...
Tu as écrit, ailleurs...
"Mon travail plaçant souvent le lecteur en équilibre entre "compréhension" et fuite du sens..."
C'est leur aspect énigmatique qui donne à tes textes tout leur sel.
Celui-ci semble se situer, dans son traitement, à mi-chemin entre Lettre courageuse à ma meilleure amie et Dialogue extrême.
À creuser...
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Les marches de l'escalier
non, moi je vois la dernière phrase comme une porte qui se claque au nez de la vie sauvage.
comme certains mots prétendent tenir dans un raccourci sa puissante et troublante étrangeté...même s'ils en disent une vérité.
comme certains mots prétendent tenir dans un raccourci sa puissante et troublante étrangeté...même s'ils en disent une vérité.
Re: Les marches de l'escalier
je veux dire qu'elle me semble à la fois vraie, castratrice et subtilement narquoise.
Re: Les marches de l'escalier
Je m'aperçois que les marches craquent sans bruit aujourd'hui... j'avais posté un texte en janvier 2013 épinglé d'un avertissement de la modération : Avertissement : contenu adulte.
Commentaires, deux.
http://www.vosecrits.com/t12882-la-balade-dominicale
J'ai monté ces marches avec plaisir, elles n'ont pas craqué... la mise en page est judicieuse et tout conduit vers cette fin entonnoir.
Mais je m'attendais à autre chose que cette lutte de classe un peu facile.
Tu aurais pu culbuter l'ordre établi, non ?
Commentaires, deux.
http://www.vosecrits.com/t12882-la-balade-dominicale
J'ai monté ces marches avec plaisir, elles n'ont pas craqué... la mise en page est judicieuse et tout conduit vers cette fin entonnoir.
Mais je m'attendais à autre chose que cette lutte de classe un peu facile.
Tu aurais pu culbuter l'ordre établi, non ?
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Les marches...
D'accord avec toi Polyxène pour "abîme et réalisme". Pour la chute je me suis laissé piéger par la nécessité d'une fin. Je reconnais qu'elle n'est pas terrible. Si j'avais remplacé "cul" par "fondement" ?... Mais non. Par contre l'idée de Seyne me tente ; culbuter l'ordre établi ; la revanche de l'ouvrier, mais comment ?
En supprimant les noms des personnages, patronne et l'ouvrier, en attribuant des noms moins symboliques, passe-partout... le texte aurait une autre tournure moins idéologique sans doute... Il serait alors qu'une histoire de moeurs... ordinaire.
Merci à vous tous pour vos commentaires.
En supprimant les noms des personnages, patronne et l'ouvrier, en attribuant des noms moins symboliques, passe-partout... le texte aurait une autre tournure moins idéologique sans doute... Il serait alors qu'une histoire de moeurs... ordinaire.
Merci à vous tous pour vos commentaires.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Les marches de l'escalier
la revanche de l'ouvrier, elle est dans le désir pour lui de sa patronne...le moment où la question de la domination s'efface, se dissout dans le manque mutuel. Ca me semble au contraire assez simple.
Ce que j'aime dans ta fin narquoise c'est la superposition de cette réalité et celle de la lutte des classes, tout aussi éternelle probablement.
Ce que j'aime dans ta fin narquoise c'est la superposition de cette réalité et celle de la lutte des classes, tout aussi éternelle probablement.
Re: Les marches de l'escalier
Pussicat a écrit:J'ai monté ces marches avec plaisir, elles n'ont pas craqué... la mise en page est judicieuse et tout conduit vers cette fin entonnoir.
Mais je m'attendais à autre chose que cette lutte de classe un peu facile.
Tu aurais pu culbuter l'ordre établi, non ?
Tu te trompes de lecteur-trice, et de commentaire Raoulraoul...Raoulraoul a écrit:Par contre l'idée de Seyne me tente ; culbuter l'ordre établi ; la revanche de l'ouvrier, mais comment ?
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Les marches de l'escalier
Bonsoir,
L'atmosphère syndicale m'a un peu gêné dans ma lecture ... dommage !
La concentration pour pénétrer ce texte et en jouir pleinement aussi.
Amicalement,
midnightrambler
L'atmosphère syndicale m'a un peu gêné dans ma lecture ... dommage !
La concentration pour pénétrer ce texte et en jouir pleinement aussi.
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 70
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
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